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Comment surmonter les défis des couples mixtes ?
Avez-vous déjà réfléchi aux défis uniques auxquels sont confrontés les couples mixtes, où deux cultures se rencontrent et parfois s’entrechoquent ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys explore cette question fascinante avec son invitée, Leïla Benali. En tant que formatrice et coach interculturelle, Leïla partage ses expériences et ses réflexions sur l’importance de comprendre les différences culturelles qui peuvent affecter la dynamique d’un couple. Elle souligne qu’une meilleure compréhension de ces différences peut sauver des relations en aidant les partenaires à naviguer dans ce qu’elle appelle « l’invisible » des influences culturelles.
Leïla Benali n’est pas étrangère aux défis interculturels. Originaire de Lorraine avec une double culture française et marocaine, elle a passé 14 ans à l’étranger, dont quatre années marquantes en Nouvelle-Zélande, où elle a appris à surmonter des barrières linguistiques et culturelles. Sa passion pour l’apprentissage des langues et des cultures l’a menée à voyager et à vivre dans des pays comme l’Inde et Madagascar, où elle a été confrontée à ses propres croyances limitantes. Aujourd’hui coach interculturelle, elle aide les couples mixtes à comprendre et à harmoniser leurs différences culturelles pour mieux se connaître et s’apprécier.
Dans cet épisode, Leïla partage des exemples concrets de situations où les différences culturelles peuvent créer des tensions dans les couples mixtes, comme lors de l’arrivée d’un enfant. Elle explique comment certaines cultures valorisent l’individualité tandis que d’autres mettent l’accent sur le collectif, ce qui peut mener à des incompréhensions. Leïla insiste sur l’importance d’une communication ouverte et de la reconnaissance des influences culturelles pour éviter les conflits. Elle propose que l’intervention d’un coach peut aider à mettre en lumière ces différences, permettant ainsi aux couples de mieux s’adapter et de renforcer leur relation.
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Chapitrage de l’épisode :
0:00:01 – Introduction et sujet du podcast
0:00:29 – Présentation de Leïla Benali
0:01:00 – Importance de parler des couples mixtes
0:01:61 – Le parcours international de Leïla
0:02:47 – Expérience en Inde et Madagascar
0:03:35 – Préparation culturelle avant un voyage
0:04:16 – Auto-connaissance et communication culturelle
0:04:49 – Importance du filtre culturel
0:05:32 – Exemples de conflits dans les couples mixtes
0:06:39 – Confrontation culturelle et incompréhensions
0:07:45 – Rôle du coach interculturel
0:08:29 – Importance de la communication ouverte et adapter
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Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Leïla Benali. On parle des couples mixtes. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Eh oui, être un couple mixte avec deux cultures différentes, ça peut amener à quelques incompréhensions.
C’est le sujet de ce podcast réalisé avec Leïla, formatrice et coach interculturelle. On la retrouve depuis Montpellier. C’est sa première fois sur la radio des Français dans le monde. Bienvenue, Leïla. Merci, Gauthier.
Bonjour. Content de faire ta connaissance. C’est toi qui es venue vers la radio. Ce sujet, tu semblais important d’en parler sur notre antenne. Oui, c’est vraiment important d’en parler parce que moi, je vois justement beaucoup de couples mixtes ou qui ne s’entendent pas, mais qui n’arrivent pas à comprendre le pourquoi.
Et en mettant justement la lumière sur les différences culturelles et qu’est-ce qu’être en couple mixte, où là, il y a vraiment une compréhension et là où les couples sauvent quelque part leur mariage, en fait, par la compréhension de l’invisible. Il faut dire que ce sujet tu le connais, toi tu es originaire du nord-est du côté de la Lorraine mais avec une double culture française et marocaine et avec ton conjoint aujourd’hui vous avez ce sujet qui peut être évoqué mais aussi avec tes différents clients. Tu es coach indépendant, on te retrouve sur LinkedIn, sur Facebook, sur Instagram. Un mot sur ton parcours d’ailleurs, 14 ans à l’étranger, dont une incroyable aventure de 4 années en Nouvelle-Zélande qui t’a beaucoup marquée, notamment avec la découverte de la culture Maori. Oui c’est ça, c’est qu’en fait je voulais vraiment apprendre la langue Maori et qui a eu un gros blocage, je n’arrivais pas du tout à apprendre cette langue.
Qu’est-ce que j’ai fait ? Je me suis imprégnée de leur culture, de leur façon de communiquer, de leur façon de penser, d’agir et de se comporter. Et grâce à cette imprégnation culturelle et cette compréhension, j’ai pu débloquer ce blocage et j’ai pu donc apprendre la langue de manière beaucoup plus fluide. Et aujourd’hui, je suis diplômée en langue marocaine. Alors, tu as connu aussi une expérience de six mois en sac à dos en Afrique.
Tu as vécu en Inde et Madagascar. Petite parenthèse, là, quand on n’est pas tout à fait prêt, on se prend une sacrée claque. Oui, c’est vrai que l’Inde et Madagascar, ce sont deux cultures qui m’ont complètement bousculée et déstabilisée. Et longtemps après, j’ai compris que c’était mes croyances limitantes quelque part qui ont été vraiment bousculées. Et c’est pour ça que pendant un temps, je ne me sentais pas bien.
Mais maintenant, je comprends beaucoup mieux d’où ça venait. Un petit conseil pour nos auditeurs qui vont aller dans ces pays, il faut s’y préparer avant parce que sinon la gifle peut être violente. Il faut s’y préparer avant et en même temps dire qu’en fait c’est pas… Il faut rester vraiment dans l’ouverture. et prendre ça comme une libération parce qu’en fait, c’est nos croyances limitantes qui sont bousculées et ces croyances limitantes deviennent des croyances libératrices et ça permet d’être plus dans l’ouverture, la compréhension et c’est là où on va plus se connaître.
et plus aimer les autres cultures, la culture qu’il y a et les différences en fait. D’ailleurs, puisqu’on parle de ces couples mixtes, on pourrait presque dire que la première étape, c’est déjà de se connaître soi-même avant de connaître son conjoint. C’est de savoir qui on est, se poser les bonnes questions. Évidemment, on le sait, il y a le verbal dans la communication, mais il y a aussi le non verbal, tout le passé, l’héritage, la culture, l’éducation. Et ça, c’est la première étape.
Selon toi, c’est déjà faire un travail sur soi, qui on est. Qui en est surtout à travers son filtre culturel à soi. Comment moi je fonctionne à travers ma culture, comment je communique à travers ma culture, comment je me comporte à travers ma culture. Une fois qu’on a cette base et cette compréhension, je peux aussi essayer de comprendre l’autre, mon conjoint, à travers son filtre culturel à lui, comment lui il se comporte à travers sa culture, comment il communique à travers sa culture, ce qui se traduit par comprendre les codes, comprendre les valeurs qui nous ont façonné depuis tout petit. C’est-à-dire mettre en lumière ce qui nous a façonné depuis tout petit, qui est devenu une habitude, qui est devenue pour une grande majorité naturelle, mais ce n’est pas naturel, c’est culturel.
C’est-à-dire qu’on va prendre vraiment du recul sur notre fonctionnement, notre éducation, sur la société, sur tout ce qu’on a été imprégné et formaté quelque part depuis notre naissance. Ce n’est pas naturel, c’est culturel. J’aime bien cette phrase. C’est ça. Et à partir du moment où on a cette crise de conscience, on se comprend mieux et on comprend mieux l’autre.
Et c’est là où il y a connexion, c’est là où il y a communication, c’est là où il y a rencontre réelle. Alors, il faut dire qu’une fois passée la phase euphorique de la rencontre où tout va bien, où c’est facile, c’est fluide, il peut y avoir ensuite des petits dysfonctionnements et des petites incompréhensions. Si tu veux bien, on va prendre un exemple, l’arrivée d’un enfant. Dans une famille, l’arrivée d’un enfant peut bousculer. Dans l’un des deux, la logique, c’est que la famille vienne et s’entoure, entoure la maman, entoure le jeune bébé et le congenre, par exemple, ne comprend pas.
Lui, il voudrait de l’intimité dans ce moment-là. Là, c’est un cas typique que tu peux voir au quotidien. Je vais donner un exemple justement d’une personne, donc une dame qui est venue me voir et qui m’a dit « voilà, je suis complètement perdue, je viens d’avoir mon enfant et toute la famille est arrivée sans nous poser la question de savoir si on était d’accord. » Et ils se sont installés pendant plusieurs jours en fait. Elle s’est sentie envahie dans son intimité, alors qu’elle, elle voulait se retrouver, retrouver son enfant et son conjoint, parce qu’elle était quand même dans une période de fatigue et de fragilité, parce qu’elle venait de donner naissance à un enfant.
Je vais un peu expliquer, et ce sont les étapes de compréhension que je mets en avant lors du coaching, de ce qui se passe réellement. Il y a deux cultures qui se confrontent quelque part. Il y a une culture, la sienne par exemple, où l’individu est beaucoup plus important et que l’intimité est importante. Et l’autre culture, ce n’est pas l’individu qui est important, mais c’est le groupe qui est important. C’est-à-dire que l’individu n’existe pas, l’individu n’existe à travers le groupe.
C’est-à-dire que si la famille vient, on ne dit rien. C’est normal, c’est culturel. D’accord ? Donc d’un côté, il y a une incompréhension et de l’autre, il peut y avoir une incompréhension de la personne qui ne comprend pas, qui se sent un petit peu irritée et fragilisée et des fois en colère. En l’occurrence, les deux ont raison.
C’est bien aussi de se retrouver en cocooning et de se reposer, mais c’est bien aussi d’avoir un coup de main. Donc la démarche est bonne des deux côtés. Simplement, si on n’en a pas parlé, si on ne s’est pas harmonisé, il y a un bug. Voilà, et donc comme c’est pas harmonisé, comme il n’y a pas eu vraiment de communication, et bien là, il y a un bug. C’est important de demander aussi l’avis de l’autre et de prendre en considération l’individu, en fait.
Et Leïla, quand on se rend compte qu’on ne se comprend pas, qu’on a du mal sur le sujet de la famille, sur le sujet du travail, enfin tous les sujets du quotidien, l’arrivée d’un coach, l’intervention d’un coach peut soulager tout ça ? Oui, il peut soulager parce qu’en fait, il met en lumière ce qui se passe réellement. Par exemple, là, comme j’ai expliqué à cette personne le fonctionnement culturel de son conjoint et de cette notion de famille et de groupe, là, elle a compris en fait pourquoi est-ce qu’ils se sont comportés de cette manière. Ce n’est pas de manière irrespectueuse ou quoi que ce soit, au contraire, c’était une manière tout à fait « normale » d’agir, de se comporter. Et à l’occurrence, quand on se met à discuter, qu’on comprend l’autre, on accepte.
On accepte et après on s’adapte. Par exemple, la personne, je lui ai dit, il faut quand même que tu dises, déjà à ton conjoint, que tu t’exprimes, que tu dis, voilà, moi, j’ai besoin de me retrouver. J’ai besoin, je comprends votre fonctionnement, mais moi, j’ai besoin aujourd’hui de me retrouver, de voir mon intimité. Après, on pourra les inviter. S’il n’y a pas ce côté un peu verbal et dire ce qu’on ressent, c’est là où justement il y a frustration, il y a incompréhension et il y a conflit en fait.
Faites attention au visible et à l’invisible et si vous avez besoin d’un coup de main, vous pouvez contacter Leïla Benali de notre part. Merci pour cet éclairage. C’est vrai qu’on y va souvent avec le cœur et parfois il y a tout ce qu’il y a dans le fond du cœur qui peut ressurgir aussi un peu. Oui, exactement ça. Exactement.
Tout à fait. On croit bien faire, mais en fait, non. Merci beaucoup. N’hésitez pas si vous avez besoin d’un petit coup de main. Je te souhaite une belle journée à Montpellier.
Au plaisir de te retrouver sur cette antenne. Merci, Gauthier. Vous écoutez la voix des expats.
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