Charlotte Courtois présente son podcast « Surprises interculturelles »

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Avez-vous déjà ressenti le choc culturel en vous installant dans un nouveau pays ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys accueille Charlotte Courtois pour discuter des surprises interculturelles. Charlotte, conférencière et podcasteuse, partage ses expériences et ses réflexions sur la vie à l’étranger, en particulier sur les défis et les merveilles de l’interculturalité.

Charlotte Courtois est une véritable citoyenne du monde. Née à Lille mais ayant grandi en Australie, elle a voyagé dans de nombreux pays, notamment l’Espagne, la Tunisie et la Colombie. À 24 ans, elle a entrepris un tour du monde en solo, visitant des écoles et des communautés locales, ce qui a profondément marqué sa vision de la diversité culturelle. Aujourd’hui, elle vit à Rennes et partage ses connaissances et ses expériences à travers des conférences et son podcast « Surprises Interculturelles ».

L’épisode se concentre sur l’importance de l’interculturalité et comment elle peut être une richesse plutôt qu’un obstacle. Charlotte explique comment les différences culturelles peuvent être gérées efficacement pour éviter les malentendus et favoriser une meilleure communication. Elle partage également des anecdotes de ses voyages, illustrant comment la curiosité et l’écoute active peuvent aider à surmonter les barrières culturelles. Son podcast offre des capsules audio courtes et des interviews pour aider les auditeurs à naviguer dans un monde de plus en plus globalisé.

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https://charlotte-courtois.com/

Ecoutez le podcast

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Podcast n°2258 (Juillet 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Chapitrage de l’épisode

00:00:01-Introduction au podcast
00:00:36-Présentation et retrouvailles avec Charlotte Courtois
00:01:70-Enfance et concept de troisième culture
00:01:89-Premiers souvenirs d’expatriation en Australie
00:02:149-Impact de l’Australie sur sa carrière
00:03:192-Tour du monde à 24 ans et expériences marquantes
00:04:246-Importance de l’énergie et de la sincérité dans les rencontres
00:05:358-Création de l’ONG Constellation
00:06:418-Perspective sur les différences et similitudes culturelles
00:08:482-Clés pour mieux comprendre et gérer les différences culturelles
00:10:605-Importance de la diversité culturelle en entreprise
00:11:716-Lancement du podcast Surprise Interculturelle
00:12:744-Formats du podcast et projets futurs

Retranscription de l’épisode

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Charlotte Courtois et son podcast surprise interculturelle. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. S’il y a bien un sujet passionnant que l’on aborde régulièrement sur l’antenne de la radio des français dans le monde, c’est l’interculturel. Et on va en parler, faire un focus avec notre invitée qui connaît le micro puisqu’elle est podcasteuse.
Bonjour Charlotte. Bonjour Gautier. Je suis contente de faire ta connaissance. Tu es venue vers moi depuis la plateforme LinkedIn. On a échangé et aujourd’hui on se retrouve pour parler de surprises interculturelles et de ton travail de conférencière.
Mais si tu veux bien, on revient à Lille pour commencer. C’est là que tu vas naître, sachant que tu n’as pas vraiment cette sensation d’être lilloise. Aujourd’hui tu es à Rennes, tu n’es pas non plus bretonne. Tu es vraiment une citoyenne du monde. C’est un peu ça, c’est un peu ce qu’on appelle, il y a un concept sociologique qui s’appelle les third culture kids, les enfants de troisième culture.
Pour moi, c’est un peu ça. Ce sont les personnes qui, leur culture, leur communauté, ce sont les gens qui ont voyagé, qui ont vécu à l’étranger. Ton papa est ingénieur agroalimentaire. Résultat, petite, tu déménages beaucoup en France jusqu’à vivre la première grande aventure de ta vie. Installation à tes 13 ans en Australie en famille.
Tu as des souvenirs précis de ton arrivée en Australie ? En plus, on est partis. Nous, on est quatre enfants. Moi, j’avais 13 ans, je suis l’aînée. Ma petite sœur avait trois mois.
Donc, il faut savoir que mon père a passé son entretien en visio le lendemain de la naissance de ma petite sœur. C’est dire à quel point ils sont un peu foufous. Donc, ils m’ont déjà donné des bonnes bases pour le départ. Je me rappelle de tout, en fait. Aller prendre l’avion.
Déjà, première fois de prendre l’avion, 23 heures de vol. Pour le premier vol, c’est pas facile. À l’autre bout du monde, sur une île immense. J’ai énormément de souvenirs d’Australie, ça m’a beaucoup marquée. Comme première expatriation, c’est quand même assez exceptionnel, il faut dire.
Et pour le coup, en termes d’interculturel, c’est en effet de l’autre côté du monde. C’est une ambiance anglo-saxonne avec des météos, avec des coutumes, avec un rythme de vie qui n’a rien à voir. Là, vraiment, tu as été directement plongé dans le sujet. Mais totalement, totalement. Et ça a été extraordinaire.
Et clairement, ça a été Le premier jour du reste de ma vie, j’ai envie de dire, ça a été assez déterminant finalement, à la fois dans ma carrière professionnelle et dans qui je suis et les valeurs que je porte aujourd’hui. Retour à Paris, tu passes ton bac et ensuite tu fais des études avec une partie de ton cursus en Espagne. Tu t’installes à Madrid. D’ailleurs, tes parents trouvent ça tellement bien qu’ils vont finir par te rejoindre là-bas aussi. Ensuite, une expérience en Tunisie et un tour du monde à 24 ans.
Alors là, vraiment, l’envie de voir le monde, ça, c’est clair et net. Ouais, tout à fait. J’avoue que j’étais dans une phase qui était compliquée, notamment professionnellement. Je perdais un petit peu. Moi, j’ai un petit côté bison-ours.
Je vois le positif partout et là, j’en arrivais à voir le monde en noir et je me suis dit, c’est pas possible. Il faut que je fasse quelque chose et donc j’ai décidé d’aller voir le monde vraiment dans toutes ses couleurs, ni rose, ni noir, mais toute la nuance qui existe, tout l’arc-en-ciel de couleurs qui existe. Je suis partie 15 mois toute seule, j’avais 24 ans, et je suis intervenue dans des écoles partout dans le monde et ça a changé ma vie. Est-ce que tu as appris, comme beaucoup de jeunes filles que j’ai interviewées qui ont arpenté le monde, à avoir ton repoussoir anti-relou sur ton tour du monde ? Je suis sans mots, je ne sais pas.
Parce qu’une jeune fille qui voyage seule dans le monde, on peut dire que c’est quand même une vraie expérience, c’est. Pas forcément… Oui, mais en fait les relous, que ce soit à l’étranger ou en France, c’est la même. Donc je ne sais pas si j’ai appris particulièrement. Ce qui est sûr, c’est que sur ces 15 mois de voyage seul, j’ai rencontré des centaines et des centaines de personnes et j’ai eu zéro mauvaise expérience.
Et alors il y a une question de chance évidemment, mais pour moi c’est aussi très très lié à l’énergie qu’on émet. Et moi je partais découvrir le monde pour connaître les cultures et quand on contacte les gens, quand on entre en lien en fait avec les gens en étant sincèrement intéressé pour découvrir qui ils ou elles sont. et j’ai l’impression que ça amène les gens à renvoyer le même type d’énergie. Je pense que ce n’est pas que de la chance, même si évidemment il peut nous arriver des choses partout. Mais je pense que ce n’est pas que de la chance, c’est aussi l’énergie qu’on décide d’émettre, la fréquence sur laquelle on se connecte.
Et en tout cas, tu as beaucoup appris sur ton futur métier concernant l’interculturel en rapportant le monde. Voilà, j’ai construit mon métier. En fait, les gens, quand ils me demandent qu’est-ce que tu fais, je suis là, attends, est-ce que tu as le temps ? Parce que ça rentre pas exactement dans les cases. J’ai jamais été très, très fan des cases.
J’ai cru comprendre. Là, tu rentres de Bogotá. Tes parents sont installés actuellement en Colombie. Tu as adoré l’expérience et tout ça en vivant depuis Rennes. Ça te donne pas envie de prendre tes clics et tes claques et de vivre une expérience à l’international, une nouvelle expérience à l’international ?
J’en rêve, mais professionnellement là, c’est parce qu’il colle. C’est plus facile de faire des voyages courts, voire semi-longs, parce que je suis quand même partie un mois et demi à Bogotá, que de partir à temps plein. Mais oui, j’en ai vraiment envie. Ça me démange, mais je dis souvent que je… Je pars pour mieux rentrer et je rentre pour mieux repartir.
Et les deux sont vraiment importants pour moi parce que j’ai quand même, malgré tous les déménagements, malgré tous les points mouvants, je me sens quand même chez moi en Bretagne. Résultat, toutes ces expériences te font développer cette passion pour l’interculturel. On ne vit pas partout pareil sur le monde. Le français, comme tu le disais, aime mettre les choses dans des cases. Quand on voyage un petit peu, tout ça explose.
Oui, je crois que dans toutes les cultures, on a plein de choses qui explosent quand on voyage et ça donne une perspective qui est fascinante. Et moi, c’est ça en fait, c’est cette fascination, c’est l’émerveillement qui m’a donné envie de faire tout ce que je fais aujourd’hui, que ce soit les conférences, le podcast ou mon travail associatif, puisque j’ai également une ONG qui travaille avec les enfants sur ces sujets-là. Et c’est cette fascination, cette curiosité qui, pour moi, sont vraiment au centre de tout. Alors justement, parlons de cet ONG lancé il y a 13 ans, accrédité par l’UNESCO. Tu veux montrer aux enfants que le monde est pluriel ?
Exactement. En fait, c’est marrant parce que quand j’ai lancé Constellation, donc moi j’étais toute jeune, j’avais 24 ans, c’était quand je suis partie faire mon tour du monde. J’ai créé Constellation parce que j’avais ce projet pédagogique autour de l’écriture d’histoire dans les écoles, les ONG, les associations, les centres communautaires, etc. Et moi, l’idée, c’était de montrer aux enfants qu’il y avait des différences culturelles. Et la première classe dans laquelle je suis intervenue, quand je leur ai demandé à la fin ce qu’ils avaient appris sur ce projet, ils m’ont répondu dans leur majorité.
On s’est rendu compte qu’il y avait vachement de points communs. Et donc ça a donné le la pour le reste à la fois de mon travail associatif mais de ma carrière, c’est de dire en fait vraiment d’insister sur les différences parce que c’est ça qui est fascinant aussi, c’est ça qui est merveilleux de dire ah ouais toi tu fais ça comme ça, mais aussi les points communs parce que c’est ce qui nous relie et pour moi c’est fondamental en fait, la recherche de respect, d’amour, d’appartenance, voilà. On va reparler justement de ces fameuses petites cases très franco-françaises. Toi, justement, tu dis, c’est pas mettre dans les cases qui m’intéressent, c’est les relier, créer des liens entre les gens qui fonctionnent pas pareil. C’est ça, cette passion interculturelle, c’est de se dire comment on va pouvoir fonctionner ensemble.
C’est exactement ça. Je vais reprendre les mots de Bérénice Béjot, la comédienne, qui est donc la marraine de Constellation, de mon ONG, qui disait en fait, l’idée, c’est de construire des ponts. Et c’est vraiment ça, en fait, c’est de voir ce qui me passionne dans ce sujet qui, malheureusement, est trop souvent traité sous forme de cases, comme tu dis. On a trop tendance à dire, OK, la différence culturelle, c’est ça. Alors la Colombie, elle est comme ça.
La France, elle fonctionne comme ça. L’Italie fonctionne comme ça. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de dire, OK, ce qui peut changer d’une culture à l’autre, c’est le rapport à la ponctualité. C’est le rapport à la politesse. C’est qu’il y a des pays où on ne dira jamais non.
quoi qu’il arrive. C’est le rapport à l’incertitude. Et donc, c’est vraiment tisser des liens. Et finalement, quand on parle du fait de ne pas dire non, en fait, finalement, c’est autant le cas dans un pays comme le Cambodge que dans un pays à l’autre bout du monde qui est le Mexique. Et en fait, c’est ça qui m’intéresse.
C’est amener de la curiosité pour aller au-delà des cases, au-delà des connaissances pures de tel pays est comme ça, telle culture est comme ça, pour dire OK, je vais apprendre à poser des questions et à me poser des questions sur comment je fonctionne pour pouvoir l’expliquer à l’autre pour que lui, il sache aussi comment exprimer son mode de fonctionnement et pour qu’on arrive à se comprendre un petit peu mieux. Pour moi, la clé de tout ça, c’est la curiosité et savoir poser des questions et écouter les réponses. Restons sur ce nom qu’on ne sait pas dire dans certains pays. Par exemple, tu expliquais que tu avais fait un tuktuk au Cambodge. Tu savais très bien que ton conducteur de tuktuk n’allait pas dans le bon sens.
Donc tu lui dis, vous savez où vous allez ? Lui, il répond oui, parce que c’est un pays où on ne dit pas non, alors qu’il sait lui-même qu’il est complètement perdu. Du coup, par exemple, sur ce cas concret, c’est pas « Est-ce que tu sais où tu vas ? » qu’il faut lui poser comme question. Non, exactement.
C’est plutôt d’expliquer que de poser une question par oui ou par non. C’est pareil dans le cadre de l’entreprise. Quand on a expliqué quelque chose à quelqu’un et qu’on est dans un pays où les gens ne disent pas non, il vaut mieux demander à la personne de reformuler. plutôt que de lui demander s’il a compris. Parce qu’il dira forcément oui et on n’avancera pas.
Donc voilà, ce sont des clés comme ça, des petites choses où quand on commence à comprendre, évidemment on fera des erreurs. On fait toujours des erreurs. Je parle à des gens qui savent. À partir du moment où vous êtes expat, vous savez que vous allez vous planter, forcément à un moment donné. Mais d’avoir ces petites clés, ça permet quand il y a un blocage de dire, attends, peut-être que je ne l’ai pas pris sous le bon angle ou de poser la question à la personne différemment.
pour obtenir l’information et la compréhension. Pour avoir une réponse plus pertinente. Résultat, tu as monté ton activité il y a quelques mois, tu es désormais conférencière en entreprise. Tu expliques justement comment cette interculturelle peut être une richesse plutôt qu’un blocage. Exactement, c’est tout l’objectif.
Mais en fait, c’est marrant, j’avais entendu, j’avais lu sur les réseaux sociaux, quelqu’un qui disait un truc vachement sympa, une métaphore très très chouette qui disait, vous avez des oeufs. C’est génial d’avoir des oeufs. Avec des oeufs, tu peux faire des omelettes, tu peux faire des oeufs au plat, tu peux frire tes oeufs. Et si en plus, à côté, tu as du sucre, de la farine, là, tu as un univers de possibilités. La diversité, c’est ça.
C’est dire que si tout le monde est pareil, OK, c’est cool, tu peux faire des trucs. Mais si tout le monde est différent, tu peux faire encore plus de choses. Et moi, mon approche, c’est de dire OK, la diversité culturelle, c’est cool. Mais c’est cool que c’y allait gérer, parce que c’est évidemment que ça peut être une source de conflit, ça peut être une source de contre-performance si on ne se comprend pas. Donc moi, mon travail, c’est d’aider les entreprises, les managers, les expats, même les enfants, à fluidifier tout ça et à faire en sorte qu’il y ait du dialogue en fait et de la communication pour que ça se passe bien et pour que ce soit source de cohésion, source de performance, source d’innovation, de créativité, etc.
Alors Charlotte, au-delà de l’ONG, au-delà de tes interventions de conférencière, tu es aussi podcasteuse depuis 2023. Tu as lancé ton podcast qui s’appelle donc Surprise Interculturelle. Et là, toutes tes anecdotes que tu as pu rencontrer dans tes voyages, tu les utilises pour ce podcast. Exactement. Moi, j’ai toujours travaillé beaucoup avec ce qu’on appelle le storytelling, donc les histoires, parce que je trouve que c’est une manière très, très efficace de transmettre des valeurs.
Et donc, ça a été un peu une évidence de faire un podcast sur des histoires. Et donc, en l’occurrence, ce sont mes anecdotes de voyage. Donc moi, je suis allée, je crois, dans 26 pays à date. 26 pays dans lesquels j’ai été surprise par des réactions, des coutumes, des traditions de différents pays. Et ce que je raconte et que je décortique pour donner des clés concrètes sur comment on peut anticiper les différences culturelles, comment on peut réagir, les comprendre pour que ce soit le plus fluide possible.
On en revient à la question de la fluidité. Donc ce podcast il est bimensuel, solo, court, donc c’est 5 à 10 minutes, c’est vraiment des capsules audio avec un condensé de petites choses à retenir pour faciliter en fait l’interculturel. Et puis c’est complété par des hors-série plus interview avec des professionnels, avec des artistes et à terme des sportifs, des chefs, etc. L’idée c’est vraiment de d’intercaler des managers en entreprise et différentes personnes qui sont aussi soumises à l’interculturel dans leur vie au quotidien. Et bien c’est très clair Charlotte, pour écouter ces podcasts le lien est dans le nôtre.
Surprise interculturelle par Charlotte Courtois, merci beaucoup et pourquoi pas t’entendre sur la radio des français dans le monde sur cette thématique, à suivre, l’histoire nous le dira. Je vous souhaite une belle journée et à très vite donc. Merci.
Podcasts à ne pas louper !