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Comment une expatriation peut-elle transformer votre vie de manière inattendue ?
Marion Husson, notre invitée, a un parcours riche et diversifié. Après des études en événementiel à Montpellier, elle part pour Los Angeles en tant que jeune fille au pair, avant de se retrouver à travailler dans un restaurant vietnamien au nord de San Francisco. Sa quête de nouvelles aventures la mène ensuite à Dubaï, où elle retourne à ses premières amours professionnelles dans une entreprise française. C’est là qu’elle rencontre Luc, un joueur de cricket anglais, qui va bouleverser ses plans et l’emmener finalement à Manchester. Marion partage avec enthousiasme comment ses expériences professionnelles et personnelles ont façonné sa vie, tout en maintenant un lien fort avec ses racines françaises.
Dans cet épisode, nous explorons comment Marion, à travers ses voyages et ses rencontres, est devenue présidente de l’école « Les Abeilles de Manchester » qui fait parti de la Fédération FLAM Monde. Ce projet est né de son désir de maintenir un lien culturel et linguistique pour ses enfants et ceux de la communauté française locale. Elle nous parle des défis et des réussites liés à la gestion de cette école du samedi, qui accueille principalement des enfants de familles binationales. Marion met en lumière l’importance de préserver la culture et la langue française à l’étranger, tout en créant un espace convivial et chaleureux pour les familles expatriées. Cet épisode illustre comment une expatriation peut être une source de croissance personnelle et de découverte, tout en renforçant les liens avec sa culture d’origine.
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Chapitrage de l’épisode :
0:00:01 – Introduction du Podcast
0:00:25 – Découverte de Manchester
0:00:48 – Marion Husson et son parcours du Sud au Nord de l’Angleterre
0:02:13 – Voyage aux États-Unis et adaptation culturelle
0:03:03 – Expérience de serveuse au nord de San Francisco
0:04:04 – Retour en France et départ pour Dubaï
0:04:48 – Rencontre avec Luc à Dubaï
0:05:18 – Départ pour l’Australie et installation à Manchester
0:06:05 – Implication dans la communauté française
0:06:58 – Création et gestion de l’école franco-anglaise
0:09:53 – Importance de la communauté et des traditions françaises
0:10:24 – Reconnaissance du parcours de Marion et l’impact des rencontres FLAM
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10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Elle pensait être la « présidente des raclettes ». Finalement, il y a plus de travail que prévu. Nous allons à Manchester. C’est dans le nord du Royaume-Uni où l’accueil des gens est agréable. Comme il y a le nord et le sud en France, on dit toujours que les gens du nord sont chaleureux.
J’ai découvert avec Marion que c’était la même chose en Angleterre. Bonjour Marion. Bonjour Gauthier. Oui, en effet, je précise bien que dans le nord de l’Angleterre, ils sont très, très chaleureux et très sympas. Alors c’est sans doute peut-être un peu comme nous en France, liés au temps, on se fait plus facilement des moments ensemble, on se rassemble plus convivialement peut-être quand on est dans le Nord ?
Ouais peut-être, je sais pas, le fait qu’il fait un peu froid, on cherche un peu plus de chaleur humaine peut-être, mais oui en tout cas, très très accueillant, très bonne ambiance, on aime beaucoup ouais. Alors en tout cas c’était mal parti au début, on va raconter un peu ton parcours déjà, toi tu es une fille du Sud, Tu es originaire de Vauvert, on n’est pas très loin de Nîmes, il y a des cigales, il y a des températures agréables, des petits apéros conviviaux, tout ça c’est bien loin. Tu penses de temps en temps, quand on s’est parlé, j’ai repéré ton accent de Nîmes et tu étais contente de l’avoir conservé. Ouais, franchement, écoute, j’en suis fière et je suis encore plus fière que mes enfants aussi ont gardé, enfin ont gardé, ont pris mon accent. Donc on entend bien le lapin, le train, même de mon petit de deux ans et demi.
Les gens, quand ils entendent parler, ils disent « toi, toi t’es anglais, mais il y a un petit côté… » Un petit côté disciple de la France aussi. Je suis contente que les enfants aussi, même mon mari ait pris ce petit accent, ça réchauffe un peu les cœurs. Et vous allez en vacances à Nîmes du coup ? Forcément, j’essaie d’y aller au moins deux fois dans l’année. Alors dans le cadre du partenariat avec la fédération Flamme Monde et également Parapluie Flamme UK, on va parler des abeilles de Manchester.
C’est la petite école du samedi. Tu t’es retrouvée présidente, mais contre toute attente, car ton parcours t’a amené à vivre des aventures surprenantes. Après tes études, tu pars sur Montpellier, travailler sur le domaine de l’événementiel et des relations publiques. Et puis tu te dis, ce serait pas mal de faire une expérience style jeune fille au père aux USA. Tu vas te retrouver à Los Angeles chez une actrice de Grèce Anatomie qui veut que tu parles aux enfants en français uniquement parce que le papa est français et qu’ils veulent maintenir du français à la maison.
Et la différence culturelle, Nîmes, Los Angeles, qui n’est pas sur le même axe. Tout ça, ça ne va pas bien se passer. Oui, je suis un peu descendue de mon nuage assez rapidement, en fait, parce que, ben oui, un peu le choc des cultures. C’est pas seulement ça, en fait. C’est que moi, en fait, j’allais aux États-Unis à la base pour apprendre l’anglais.
Et en fait, je me suis retrouvée dans une famille où je n’avais pas vraiment le droit de parler anglais. Et en fait, je me suis vite rendue compte que si je finissais l’année là-bas, j’allais rentrer en France avec un niveau d’anglais aussi nul que quand je suis partie donc c’était pas c’était pas le but en fait de partir en angleterre donc j’ai eu les étoiles plein les yeux quand je suis arrivé mais j’ai vite je suis vite redescendue de de mon petit niage. Et du coup, j’ai fini à servir dans un petit restaurant vietnamien au nord de San Francisco. Et puis, j’ai adoré l’expérience, j’ai adoré les gens. Encore une fois, le nord, ça me réussit mieux.
À chaque fois, je vise pour le sud, mais au final, c’est le nord qui m’a clé à bras ouverts. Alors pendant 13 mois tu profites de ce job de serveuse, t’apprends mieux l’anglais, tu voyages à travers les USA, t’en profites. Et puis tu rentres en France, tu te dis je ferais bien au test de l’air, tu fais toutes les démarches mais finalement ça ne fonctionne pas. Jusqu’à ce qu’il y ait un coup de théâtre, on te propose de revenir au monde de l’événementiel dans lequel tu as fait tes études. Une expérience de fou va alors commencer à Dubaï.
Ouais, c’est ça exactement. Expérience de folie. Mais encore une fois, je me retrouve dans une boîte française avec que des Français. Et le week-end, qu’est-ce que je fais ? Je fais la fête avec les Français.
Donc encore une fois, mon anglais ne décolle pas trop et ça étonne tout le monde parce que j’ai passé plus d’un an aux États-Unis. Je me retrouve encore à Dubaï où je n’ai pas vraiment d’opportunité de parler anglais. Jusqu’à ce que je rencontre mon futur mari. Et ben voilà, c’est là qu’arrive Luc. Alors Luc est anglais.
Il est joueur de cricket. Incroyable. Il adore la France. D’ailleurs, il parle quasiment tout le temps en français avec vos enfants. Tu vas le rencontrer à Dubaï.
Il est de passage pour un match. Mais l’amour arrive et bim, te voilà avec le grand Luc. Et voilà, c’est ça. Il me supplie à genoux de venir apporter le soleil dans son pays. Et puis j’ai eu pitié.
J’ai dit bon, écoute, on peut s’arranger. Par contre, d’abord, on fait un petit détour en Australie. Alors un petit tour en Australie, puis Brighton. Et finalement, vous vous installez à Manchester en 2021. Il faut dire que l’Angleterre, pour toi, quand tu imaginais comment c’était, c’était le pire endroit pour vivre au monde, l’Angleterre.
Moi l’Angleterre, pourtant j’y suis allée quelques fois et à chaque fois que je rentrais je me disais mais moi je n’ai jamais vu en Angleterre jamais de la vie. Tu tombes enceinte et là c’est l’occasion pour toi de te connecter avec les communautés de français. Beaucoup de français sont établis au Royaume-Uni. Au début donc à Brighton et ensuite finalement vous vous installez à Manchester. Et cette rencontre avec la communauté française, c’est agréable.
Ça te laisse connecter notamment avec la langue française. Et puis lorsque le deuxième enfant va arriver, il va y avoir l’envie de passer le relais et qu’ils entretiennent du français chaque semaine. Seulement l’école dans laquelle vous pouviez mettre vos enfants va fermer. Et fin 2023, réunion de crise et bim, tu te retrouves présidente. C’est incroyable.
Oui, puisque moi, comme je t’ai dit, à la base, j’avais levé le doigt juste pour réaliser des raclettes. C’était vraiment juste ça. Et puis, non, écoute, je ne regrette vraiment pas du tout ce choix, parce que du coup, on s’est retrouvés cinq moments d’abord à se serrer les coudes et à organiser des réunions toutes les semaines pour discuter comment on peut faire pour garder l’école ouverte. trouver un nouveau nom, développer une nouvelle identité, essayer de garder les élèves, les professeurs et répondre au mieux à la demande des familles, des familles qui sont déjà dans l’école et aussi aux professeurs. Donc on est vraiment parti de zéro au final et c’est chacune en apportant un petit peu ses compétences qu’on a pu aujourd’hui garder l’école garder l’école et on va faire notre deuxième année à la rentrée.
Avec 45 enfants, principalement des familles binationales, tu es directrice, enfin présidente de l’assaut, mais également prof avec les plus petits. C’est plutôt donc des familles qui sont en couple avec l’un qui est anglais et l’autre qui est français. Oui, c’est ça. Généralement, je dirais bien 8 cas, 9 cas sur 10, c’est des mamans françaises et des papas anglais. qui comme toutes les familles binationales, enfin non pas comme toutes les familles, mais je veux dire celles qui viennent taper à notre porte en tout cas, c’est tout le même désir de garder ce lien, ce lien avec la culture française ou avec le français entre guillemets parce qu’on n’a pas que des familles de France, on a une famille suisse, on a une famille belge, enfin c’est tous ces pays francophones qui ont envie de garder ce lien avec ce patrimoine linguistique et de garder ce lien avec leur pays et les grands-parents.
C’est souvent aussi quelque chose qu’on retrouve, c’est que les enfants… Alors au tout début, quand ils sont petits, qu’ils sont à la maison, C’est plus facile de garder le français, mais dès que les enfants commencent à aller à l’école anglaise, on voit vite que le français commence à décliner et l’anglais commence à se développer beaucoup plus, parce que c’est la langue avec laquelle on résonne, avec laquelle on se fait des copains, et c’est là où c’est encore plus important de ne pas lâcher et de vraiment garder le français. Alors évidemment, ça permet pour toi, en effet, de rester proche de la communauté. Et au-delà de l’école et des classes, il y a aussi, je suppose, des événements, l’occasion de se rassembler, de faire la fête. Ouais, carrément.
Ce lien de communauté, on essaie de le garder le maximum en créant des événements conviviaux. On refait toutes les petites fêtes françaises, la chandeleur, Pâques, la fête des mamans. Il y a une date différente avec la fête anglaise. Du coup, nous, on célèbre la fête des mamans françaises. On essaie vraiment de garder ce lien avec la culture française encore et avec les traditions.
Eh bien en tout cas, pour découvrir l’école, le lien du site web est présent dans ce podcast, lesabeillesdemanchester.com. Marion, ton parcours est relativement inédit avec des voyages à droite à gauche. Tu t’arrêtes pas forcément là où vous t’avez imaginé t’arrêter. Et aujourd’hui, tout se passe bien. La vie, comme je le disais, est vraiment pleine de surprises.
En effet, elle est très surprenante et c’est assez inédit. Aujourd’hui, je peux dire que je suis très heureuse de ce parcours. Et puis, au passage, on s’était rencontré lors des rencontres Flamme. Un mot sur ces rencontres. Ça a vraiment été au bon moment pour toi pour faire du réseau, trouver des idées ?
Oui, inoubliable. Des parcours très enrichissants et surtout très inspirants. Et puis, comme tout le monde l’a dit, ça fait juste du bien aussi de ne pas se sentir seule, de voir qu’on se retrouve tous devant les mêmes défis, les mêmes challenges.
J’ai pu discuter avec plein de personnes qui m’ont un peu ouvert l’esprit sur des nouvelles choses, des choses qu’on peut développer à l’école. Ça nous a vraiment ouvert plein de portes sur tout ce qu’on peut faire et le support qu’on a grâce à Flamande, c’est extraordinaire. Ça aide vraiment les petites écoles comme la nôtre à se développer. Et puis pour finir, tu es devenue auditrice des podcasts de la radio des français dans le monde. Tu aimes écouter les autres parcours.
Voilà, ça y est, tu rentres toi-même dans cette galerie. Ouais, trop cool. Je suis très fière. Marion, merci beaucoup pour ce témoignage. C’est drôle ce que tu t’appelles Husson.
Si on le lit à l’anglaise, je pensais que c’était ton nom marital, mais non, il n’y a pas encore le mariage. Il est prévu ? Oui, il est prévu. Il est prévu bientôt. Je sens un autre regard dans la pièce.
Attention, tout est enregistré. Et vous allez vous marier à Manchester ou à Nîmes ? Bon, idéalement en France. Très bien. Bon, il ne le savait peut-être pas, Luc.
Si, il en rêve aussi. La France, la Provence, ça fait de suite plus exotique. Je suis bien d’accord. Merci beaucoup pour ce témoignage, en tout cas. Au plaisir de te retrouver, je vais juste te demander de saluer, de la part de Français dans le monde, tous les enfants, toutes les familles et toutes les équipes qui encadrent et qui enseignent au sein des abeilles de Manchester.
À bientôt Marion. À bientôt.
Vous écoutez la voix des expats.
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