Cette année sera décisive pour la lutte contre le sida. Les décisions politiques détermineront si oui ou non la maladie sera éliminée comme menace de santé publique d’ici 2030. Selon Onusida, les chiffres de 2023 montrent des progrès encourageants, mais la situation reste fragile.
Environ 1,3 million ont été nouvellement infectées l’année dernière, soit quelque 100.000 de moins que l’année précédente. Les décès dus au SIDA ont également diminué, passant de 670 000 en 2022 à 630 000 en 2023. C’est aussi 69% de moins qu’en 2004, l’année noire de la pandémie.
L’agence de l’ONU n’est pourtant pas satisfaite car l’objectif de 330 000 infections en 2024 semble hors d’atteinte.
L’accès aux thérapies antirétrovirales, qui a été un facteur clé de cette amélioration, s’est largement répandu. A la fin de 2023, 30,7 millions de personnes bénéficiaient de ces traitements, contre seulement 7,7 millions en 2010.
Mais cela reste également insuffisant par rapport à l’objectif de 34 millions de personnes traitées d’ici 2025.
L’Afrique orientale et australe restent les régions les plus touchées, avec 20,8 millions de personnes vivant avec le VIH et 260 000 décès en 2023. La stigmatisation et la discrimination constituent des obstacles majeurs au progrès. En raison de la criminalisation, de nombreux individus n’osent pas chercher de l’aide.
Winnie Byanyima, directrice exécutive d’Onusida, met en avant un déficit de financement annuel de 9,5 milliards de dollars, ce qui entrave la lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Elle appelle également à une distribution accélérée des antirétroviraux à longue durée et incite le laboratoire Gilead à partager sa licence pour permettre une production de génériques abordables.
Winnie Byanyima rappelle que chaque minute, une personne meurt de maladies liées au VIH. « La stigmatisation tue. A-t-elle dit La solidarité sauve des vies »
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