Julien Balanqueux de Tech Makers : Réunir le monde autour de la Tech

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De la Moselle à Amsterdam : le parcours d’un entrepreneur passionné
Enregistré à Paris dans le studio de La radio des Français dans le monde installé aux 13émes Trophées des Français de l’étranger organisés par Lepetitjournal.com, nous accueillons Julien Balanqueux, ancien boxeur et champion de la région de Moselle, qui partage avec nous son parcours inspirant. Récemment honoré par la ville de Forbach avec une médaille du mérite, Julien nous raconte comment cette reconnaissance a été une belle occasion de rassembler ses proches pour célébrer ses réussites. Mais ce n’est pas tout, car Julien a également connu un parcours professionnel riche en aventures et en découvertes.

Julien Balanqueux n’est pas un invité ordinaire. Ancien trader à Londres et acteur en herbe à Los Angeles, il a su diversifier ses expériences professionnelles avant de s’établir à Amsterdam. Sa passion pour l’entrepreneuriat l’a conduit à co-fonder Tech Makers, une communauté dédiée à la mise en relation d’entrepreneurs et de talents dans le domaine de la technologie. Avec un parcours international qui l’a mené de New York à l’Australie, Julien a su tirer parti de ses expériences pour bâtir un réseau solide et inspirant. Sa capacité à s’adapter à différentes cultures et à nouer des relations durables est au cœur de son succès.

L’épisode explore en particulier le projet Tech Makers, fondé par Julien et ses partenaires, qui vise à créer des synergies entre entrepreneurs, investisseurs et talents dans le domaine de la technologie. Depuis ses débuts modestes autour d’une tireuse à bière et d’une page Meetup, la communauté a grandi pour atteindre plus de 4000 membres et organiser des événements de grande envergure. Tech Makers se distingue par sa capacité à générer des collaborations fructueuses, comme en témoigne le succès de la start-up Météori, soutenue par la communauté. Julien partage sa vision d’un écosystème entrepreneurial dynamique, où l’innovation et la collaboration sont les maîtres mots, et où la France joue un rôle de plus en plus influent sur la scène technologique mondiale.

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https://lepetitjournal.com/pays-bas/communaute/julien-balanqueux-fondateur-tech-makers-aider-realiser-reves-406980

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Chapitrage de l’épisode :

0:00:12-Introduction de Julien Balanqueux
0:01:05-Médaille du mérite à Forbach
0:01:10-Premiers pas à New York
0:02:15-Expérience formatrice en Australie
0:03:00-Péripéties en Australie
0:03:45-Expérience de trader à Londres
0:04:30-Transition vers les startups
0:05:00-Installation à Amsterdam
0:05:45-Création de Techmakers
0:07:10-Croissance et impact de Techmakers
0:09:20-Rôle de la France dans la tech
0:10:30-Avenir de Techmakers et expansion
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Transcription de l’épisode :

Voilà un invité avec qui je vais être très gentil. Il est ancien boxeur, ancien champion de sa région de Moselle. Bonjour et bienvenue à Julien Balanqueux. Bonjour, merci beaucoup de m’avoir avec toi aujourd’hui. D’ailleurs, on va revenir en Moselle, si tu veux bien, Julien, puisque tu as gagné une médaille il y a quelques jours qui te fait très plaisir.
Exactement, c’est ça. J’ai eu la chance que la ville de Forbach, où j’ai étudié au lycée, me remette la médaille du mérite grâce à cette nomination et grâce à ce prix des Trophées des Français et d’étrangers par le Petit Journal. Donc, c’est un grand honneur qui a été une belle occasion de réunir famille et amis, ancienne et entraîneur de boxe aussi également, pour célébrer tout ça tous ensemble. Alors c’est ce prix qui est remis aujourd’hui, prix du public, offert par Banque Transatlantique. On va parler de ton travail et de la création de Techmakers, mais juste avant, on va prendre le chemin de tes différents voyages.
Ça commence avec New York, t’as 20 ans, t’arrives tout seul là-bas pour étudier. Tu te souviens de ton premier jour, de ta première heure à New York ? Pour être honnête, c’était un petit voyage quand même, parce que pour le petit français qui vient du fin fond de la Moselle, qui galérait un petit peu en anglais, comme beaucoup de français je pense au départ, ça a été un peu le choc culturel au départ, en arrivant à l’aéroport, en prenant le taxi, en comprenant à moitié ce qu’on me disait. en espérant qu’on me ramène à peu près au bon endroit quand même, et bien ça a été un peu compliqué. Et puis j’arrive, je me souviens encore dans ma chambre avec mon colocataire qui venait de Taïwan, où j’avais beaucoup de mal à le comprendre, j’ai réalisé plus tard qu’il y avait un accent aussi fort taïwanais quand il parlait en anglais, mais c’était vraiment pas facile, ça a été vraiment une période d’adaptation qui était un tout petit peu difficile au départ quoi, et puis très rapidement, J’ai pu être mis à l’aise avec les rencontres que j’ai faites là-bas, des gens qui avaient juste le cœur sur la main, qui comprenaient d’autres internationaux, des Américains aussi également.
Et c’est ça qui au final s’est transformé en peut-être l’expérience la plus formatrice de ma vie et qui m’a donné tellement envie d’étranger dans ma carrière, dans mes études, dans ma vie personnelle aussi. Alors de base, tu pars pour essentiellement apprendre l’anglais. Exactement. Check, c’est fait. Mais tu vas surtout avoir ce goût de l’étranger qui va naître avec des expériences un peu partout.
Australie, super. Je pense que quand on dit Australie, il y a des étoiles qui apparaissent. C’est ça. Franchement, ça a été une période incroyable.
Quelque chose qui m’a aussi beaucoup marqué, c’est le fait qu’il y avait des internationaux partout là-bas, mais je me suis senti le plus proche avec les Européens parce que c’est vrai qu’on partage une vision, un projet commun, des valeurs aussi communes et ça a été peut-être l’année la plus extraordinaire de ma vie sur bien des aspects. On a pu faire des voyages ensemble, on a appris beaucoup de choses les uns des autres. voyager aussi pour visiter des coins paradisiaques, il faut l’avouer, sur l’Australie. Un peu dangereux parfois aussi. Alors c’est marrant parce qu’à chaque fois qu’on me parle d’Australie, on m’associe ça avec un animal que je ne connais pas.
Vas-y, raconte-moi ton pire cauchemar d’animal que tu as croisé là-bas. Ça ne va pas être très exotique, mais les araignées. Parce que c’est un peu déjà ma phobie. Et là-bas, ils en ont des énormes qui peuvent nous tuer très rapidement. Donc il faut faire un peu attention.
Et c’est vrai que pour donner un deuxième… Je ne me souviens plus exactement maintenant, ils ont des toutes petites méduses, et on faisait un peu de surf aussi là-bas, forcément, on essayait de s’adapter à la culture locale, et il y avait des toutes petites méduses dans le Queensland qui sont mortelles, qui peuvent tuer très rapidement, donc faut faire un peu attention quand même. Bon, on a quand même surfé, on est quand même allé se faire plaisir. Et puis t’es là avec nous, donc tout va bien. Bah c’est ça, c’est que ça allait au final.
Tu as été trader à Londres, alors là, on est dans un film. Un peu, un peu c’est vrai. C’est vrai que j’ai un peu touché à tout au cours de ma carrière et c’est peut-être pour ça que ça m’a amené vers les startups au final, parce qu’on a cette opportunité de regarder un peu tout. Mais oui, j’ai été trader à Londres, j’étais chez Commerzbank, trader de produits dérivés basés sur des fonds d’investissement. J’avais étudié ça notamment à l’Université Paris Dauphine dans le Master 203.
Et suite à ça, j’ai eu envie de me diriger vers les startups. Mais avant ça, j’ai fait un petit arrêt à Los Angeles où j’étais allé faire une école de méthode d’acting de Lee Strasberg, Theatre and Film Institute. Tu es furiel, tu as un avis, tu es furiel. C’est ça, c’est ça. Plein de passion entre la boxe, le théâtre, etc.
Il y a quelques petits sujets auxquels j’ai touché. Alors, si je peux me permettre, s’établir au final à Amsterdam, se placer aux Pays-Bas, qui n’est pas le plus exotique des destinations qu’il y a eu. C’est vrai, c’est vrai. C’est quoi, c’est l’amour qui t’a fait. Poser tes bagages ?
Pour être honnête, à la base, c’est juste une opportunité de rejoindre un tout petit fonds d’investissement là-bas qui aidait à la fois des jeunes diplômés ainsi que des étudiants encore à créer leur projet, vraiment au tout début de leur projet. C’est un peu cette opportunité au départ qui m’a fait bouger là-bas, en plus d’avoir des amis néerlandais que j’ai rencontrés notamment en Australie, indiens et autres, italiens aussi, qui sont déjà là-bas. Mais c’est vrai que ce qui m’a fait rester après, c’est la communauté que j’ai rencontré, les hôtes français avec qui on a démarré ce projet de Techmakers, Fabien Bouillet, Sébastien Le Goff et tous les autres qui nous ont rejoints dans l’aventure, que ce soit au début, un peu plus tard, etc. Et effectivement, l’amour qui m’est fait rester avec ma compagne néerlandaise qui vit là-bas. D’origine hongongaise, donc c’est une famille sous l’axe de l’international.
C’est ça, exactement. Alors Julien, on va revenir autour d’une tireuse à bière avec Fabien et Sébastien. C’est là que va naître l’idée de Techmakers. Peux-tu présenter aux auditeurs ce projet ? Ça serait encore mieux avec une petite bière qu’on puisse se tirer directement.
Alors je suis de Lille et je n’ai jamais bu de verre de bière de ma vie. Je n’aime pas le houblon. Alors écoute, moi je prendrai un Ricard si ça ne te dérange pas. Avec plaisir, tout le monde est là, on accepte tout le monde. Peu importe ce qu’il boit, même du 0% ou des petits softs, tout le monde est le bienvenu.
Le principal c’est de se retrouver autour de la convivialité et c’est vrai que TechMaker ça a tout de suite accroché en fait avec Fabien et Sébastien, ça a tout de suite matché, on s’est retrouvé à la fois autour des valeurs qu’on partage mais aussi autour de la manière dont on approche le business, dont on approche la tech. et on avait envie de juste réunir des entrepreneurs pour venir pitcher, pour venir échanger, pour créer des synergies dans l’écosystème. Ça a commencé au tout début avec une tireuse à bière, une page meetup et quelques personnes qui venaient. Et c’est vrai que 5 ans plus tard, la communauté a bien grossi, on a plus de 4000 personnes, on a organisé des événements qui ont réuni jusqu’à plus de 200 personnes avec 400 personnes qui ont postulé, notamment AI for Good qu’on a organisé fin janvier en collaboration avec French Tech Amsterdam. Donc ça permet de retrouver le côté encore français là-dessus, avec des invités de marque.
On avait le ministère des affaires économiques néerlandais, on avait madame Julie Huguet, la directrice de la French Tech, et également des entrepreneurs de talent à la fois néerlandais et français. On a eu la chance d’avoir Nima Salami de Oasisnow, qui a gagné tout simplement la plus prestigieuse compétition de pitch de startup en Europe, qui s’appelle Slush100, organisée pendant le fameux événement SlushLC. Alors c’est un lieu d’échange, donc tu parlais d’un écosystème, il faut de l’argent, il faut des talents, il faut des idées, tout un réseau que tu proposes de réunir pour qu’on puisse discuter et avancer ensemble, ça produit derrière des effets concrets ? Tu commences à voir aujourd’hui des choses qui sont nées grâce à cet écosystème créé ? Alors c’est vrai que pour cette prestigieuse récompense des Trophées des Français d’Étrangers, On a eu la chance de recevoir lors de l’un de nos événements la semaine dernière France 24 qui a fait un super reportage et on a pu notamment mettre un peu de visibilité, donner un peu de lumière à l’un de ces projets qu’on a pu suivre vraiment concrètement, pour lequel il y a eu véritablement un coup de cœur.
avec Pierre Blanchet et Alexandre Laroumet, les deux cofondateurs de Météori, une start-up qui est dans le domaine de la space tech. Il se trouve que les deux cofondateurs sont français mais qui recrutent internationalement, qui est basé aux Pays-Bas. Ils sont venus tout simplement à un événement Techmakers pour écouter des pitches, pour rencontrer des gens, pour boire des bières aussi peut-être. Et il se trouve qu’il y a une startup, un entrepreneur, qui n’est pas venu pitcher ce soir-là. Donc on a demandé, il y a quelqu’un qui veut peut-être monter sur scène, prendre un peu la place.
Ils ont sauté sur l’occasion. Fabien et Sébastien qui, eux, collaboraient également dans leur activité professionnelle et non pas seulement qu’avec Techmakers. qui bossaient sur Inventure Studio ont eu un coup de foudre sur l’entreprise. Ils ont investi, ils les ont accompagnés à la fois sur le niveau technologique aussi, sur le niveau business, et ils les ont accompagnés sur toute leur croissance également quand ils ont onboardé de futurs investisseurs par la suite et les aidés sur tous ces processus-là. Et aujourd’hui, la boîte s’est développée, on commence à chercher encore de nouveaux bureaux, une plus grosse équipe s’est formée.
Et c’est vraiment ça que je trouve fabuleux, à la fois avec Techmakers, mais l’entreprenariat, c’est de suivre des projets à taille humaine et de pouvoir véritablement mesurer l’impact. Et c’est peut-être ça qui me manquait un peu, même si c’était super dans la finance de marché, mais c’est de pouvoir, en fait, voir des gens, voir des projets, voir des visions, des impacts positifs sur la société. Alors ton terrain de jeu c’est le monde entier, cela dit tu restes français. C’est ça. Aujourd’hui par exemple côté technologie, on a beaucoup parlé de l’intelligence artificielle, on est comment selon toi ?
On est bien placé ? On est au bon endroit au bon moment ? Et bien je pense qu’effectivement avec le succès du sommet pour l’action sur l’IA organisé par madame Clara Chappaz, avec aussi Station F, avec Mme Roxanne Varza où ça a pu mettre la France sur un plan incroyable sur ce sujet là, qui est vraiment un sujet primordial en ce moment. Je pense qu’on se débrouille vraiment bien. Par rapport à la Tech, je pense qu’une des initiatives qui a véritablement aussi eu un impact énorme, c’est la French Tech, qui a plus de 12 ans maintenant.
Du coup, comme je le dis, on a pu avoir Mme Julie Huguet, la directrice actuelle de la French Tech, qui est venue. On avait également un de nos événements précédents qu’on avait fait ici avec French Tech Amsterdam, Madame Clara Chapaz, l’actuelle ministre déléguée à l’IAE qui était à l’époque encore directrice French Tech. Et je pense que c’est ça la tech française, c’est le succès d’avoir réussi à créer des entreprises incroyables. Mistral en est un exemple formidable avec un succès vraiment fantastique mondial qui vraiment permet à la France d’être représentée sur des sujets comme ça, de devenir pas seulement comment on va dire accompagnatrice mais décisionnaire, de devenir un étendard du savoir-faire français au niveau technologique. Et je pense que ça a permis aussi également de développer le côté investissement.
Et c’est vrai que maintenant, comme je l’avais entendu dans une interview de madame Chappaz, on rentre dans un moment où il faut convaincre aussi des gros clients institutionnels, des gros partenaires, justement de miser sur ces entreprises aussi, de les accompagner, parce que forcément c’est potentiellement un risque aussi pour ces entreprises d’avoir des partenaires qui sont plus petits, qui peuvent disparaître, beaucoup de startups disparaissent en général. Mais je pense qu’on est arrivé à un point où il y a des solutions hyper innovantes, des gens qui sont passionnés, talentueux, et qu’il faut qu’on continue dans cette direction, il faut qu’on continue de développer ça, à la fois en France, mais aussi à l’international. Et je pense que pour l’instant, ça se fait super bien et qu’on est sur une très belle lancée. Et Julien, ma dernière question aujourd’hui, Amsterdam, demain. C’est une très bonne question, qui arrive à un très bon moment, parce que c’est vrai que la communauté au départ s’est développée beaucoup à Amsterdam, parce qu’on est tous basés là-bas, mais on a des membres de Techmakers qui voyageaient de partout autour des Pays-Bas pour venir à nos événements, qui ont envie également maintenant de démarrer à Rotterdam, à Ronningen, des antennes locales, et même aussi à l’international, où il y a des anciens Techmakers et des membres de la communauté qui sont partis comme à Barcelone avec Sébastien et avec d’autres membres de la communauté qui ont envie de démarrer quelque chose, Lisbonne aussi et bien sûr forcément on retrouve cet attachement à la France à Paris où on a l’un des autres membres clés de Techmakers Corentin Heinz qui bosse chez Mistral et qui lui maintenant est à Paris et a envie de redémarrer la communauté avec vraiment des gens très très grosse qualité autour de l’IA et des autres secteurs tech.
Et bien, félicitations pour ce prix, prix du public. Julien, je te souhaite une belle journée à la capitale française. Merci beaucoup, à bientôt.
Vous écoutez la voix des expats.
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