Bertie Bosredon : Vivre sous le soleil madrilène

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Avez-vous déjà envisagé de tout quitter pour une nouvelle vie sous le soleil espagnol ?

Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous emmène à Madrid pour une rencontre inspirante avec Bertie Bosredon, un expatrié français qui a fait le choix audacieux de quitter Londres après 22 ans pour s’installer en Espagne. Bertie partage avec nous son parcours, ses motivations et les défis qu’il a rencontrés lors de cette transition majeure. Alors que Londres, avec son ciel souvent gris, faisait partie de sa vie quotidienne, Madrid offre une atmosphère ensoleillée et une communauté française chaleureuse, des éléments qui ont profondément transformé son quotidien.

Bertie Bosredon, originaire de Dijon, est un passionné de musique et de photographie. En 1995, il a fondé une société de création de sites web, devenant ainsi un précurseur dans le domaine à une époque où Internet était encore méconnu. Après une période de succès à Dijon, il a décidé de tenter sa chance à Londres en 1999, attiré par l’énergie vibrante de la ville. Là-bas, il a travaillé pour plusieurs ONG, mettant son expertise digitale au service de causes humanitaires. Aujourd’hui, en tant que consultant freelance, il continue de collaborer avec des organisations internationales, tout en profitant de la qualité de vie que lui offre Madrid.

L’épisode explore les raisons qui ont poussé Bertie et sa famille à quitter Londres, notamment l’impact du Brexit et un climat social changeant. En quête d’une meilleure qualité de vie, ils ont choisi Madrid comme nouvelle destination. Bertie nous raconte également comment ils ont transformé une ancienne école maternelle en une maison unique, un projet de rénovation ambitieux qui reflète leur désir d’embrasser pleinement leur nouvelle vie. En conclusion, Bertie partage ses réflexions sur l’expatriation et l’importance de saisir les opportunités pour éviter les regrets futurs. Cet épisode offre un regard inspirant sur la vie d’un expatrié et les choix qui façonnent nos parcours personnels.

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:01 – Introduction et bienvenue
00:00:39 – Présentation de Bertie Boredon
00:01:05 – Découverte du réseau des Français en Espagne
00:02:14 – Avantages de vivre à Madrid
00:03:23 – Départ pour Londres en 1999
00:04:16 – Immersion dans la scène musicale londonienne
00:05:00 – Transition professionnelle vers les ONG
00:06:52 – Impacts du Brexit et déménagement à Madrid
00:08:50 – Adaptation des enfants à Madrid
00:09:44 – Transformation de l’ancienne école en maison
00:10:54 – Réflexions sur la vie internationale et conclusion
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Transcription de l’épisode :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Bertie Boredon. Direction Madrid. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Et je vais partir dans une école maternelle, une grande école de 450 mètres qui aujourd’hui est devenue une habitation. Nous voilà à Madrid avec Berti qui va nous raconter son parcours d’expat. Bonjour et bienvenue. Bonjour, merci. On se connaît grâce à Anna.
Tu as entendu un podcast d’Anna Cazal sur les réseaux sociaux et tu as découvert la radio des Français dans le Monde. Toi qui est expat depuis quelques années, depuis 1999, tu découvres notre média, un média que tu affectionnes particulièrement, paraît-il. Oui, parce que moi, j’ai eu la chance de faire de la radio quand j’étais adolescent. Mais c’est vrai, on en reparlera que le milieu des expats de français, c’est assez nouveau pour moi, puisque pendant avant, j’étais un peu isolé, isolé à Londres. Donc, tu découvres ces réseaux de français assez actifs sur l’Espagne.
Les Français aiment bien se réunir ensemble, de se retrouver. Ça parle français, finalement, à Madrid, beaucoup plus qu’à Londres. Alors beaucoup plus qu’à Londres, alors peut-être que c’était un choix, mais c’est vrai que nos années à Londres où on a vécu 22 ans, la communauté française était plus autour de la finance. Il ne restait pas très longtemps, donc il y avait des objectifs de vie un peu différents des nôtres. Alors qu’à Madrid, les Français qu’on rencontre, ça fait trois ans et demi qu’on est là, ils sont vraiment à Madrid pour la qualité de vie.
Il y a vraiment une communauté française très active et très bonne. très bienveillante, très accueillante. Et une certaine qualité de vie. Alors, c’est vrai que quitter Londres et sa petite grisaille avec sa gelée et son thé pour retrouver les tapas sous le soleil de la capitale espagnole. Il y a comme deux salles, deux ambiances.
On est d’accord? Oui, c’est vrai. Mais on s’en rend compte plus, je dirais, a posteriori. C’est maintenant qu’on est là et qu’on a du ciel bleu presque tous les jours. qu’on se dit qu’on aurait peut-être dû faire ça avant.
22 ans, on a supporté Londres 22 ans. C’est quand même une très belle ville, mais c’est vrai que c’est là qu’on voit à quel point le soleil est important dans la vie. Alors Bertie, avant d’arriver à Madrid, on va commencer par Dijon, puisque tu es originaire de cette région. Tu es au début passionné de musique, de photographie. En 95, tu as monté une société de création de sites web.
Alors, j’ai connu ça aussi de mon côté. On était des ovnis à l’époque quand on proposait de créer des sites, alors que le net faisait juste son apparition et que les gens ne savaient pas vraiment ce que c’était. Un peu précurseur, peut-être un peu trop tôt, peut-être. Alors peut-être trop tôt, en tout cas à Dijon, puisque moi, je me souviens d’aller voir les entreprises dijonaises et on me disait mais votre truc, ça ne marchera jamais. Mais personne ne va utiliser Internet.
Dans deux ans, on n’en parlera plus. C’est un peu ce qui m’a poussé. J’ai entendu ça beaucoup. En 99, ça a commencé à un peu fonctionner. C’est là que j’avais une décision à prendre.
passer le reste de ma vie à Dijon ou tenter cette aventure londonienne et Londres qui était une ville qui m’avait toujours attiré. Donc, on a décidé de partir. Alors tu arrives avec ta copine qui est étudiante au Beaux-Arts, tu arrives à Londres en 99, une grande période pour cette capitale, très dynamique, beaucoup d’énergie. Tu ressentais l’énergie dans la ville. Oui, alors si on se replace dans le contexte, c’était le premier, encore le premier mandat de Tony Blair.
C’était un peu la fin de la Britpop. Il y avait l’ouverture de la Tate Modern, donc une ville mode, culture. C’était parfait pour Pour nous, arriver d’une petite ville comme Dijon, il y avait vraiment une énergie et une créativité dans cette ville qui était assez unique. Et tu as pu profiter de belles soirées dans des salles de concert. Je suppose pour toi, amateur de musique, c’est comme The place to be à Londres.
Oui, oui, oui, oui. Et du coup, j’ai continué. Moi, je faisais beaucoup de photos quand j’étais à Dijon d’artistes qui passaient, de nouveaux artistes. Moi, c’est toujours les nouveaux qui m’ont intéressé. J’ai fait des photos à Dijon de Daft Punk sans casque quand il démarrait.
Et du coup, j’ai commencé à continuer à faire des photos, mais aussi j’ai fait quelques photos des Français qui passaient à Londres, comme Jane quand elle a fait son premier concert à Brighton. Ensuite à Londres, je suis allé faire quelques portraits. Côté pro, en 2001, tu vas rejoindre une ONG pour gérer leur site web. Et au final, tu vas pendant 11 ans être responsable digital. Alors, tu as fait plusieurs ONG différentes, d’autant que depuis, tu es passé freelance et toujours pour les ONG.
Création de plateformes de dons, transformation digitale. C’est toi, ton expertise que tu mets au service des ONG. Tu travailles pour qui, par exemple ? Ça change, mais j’ai des clients réguliers. Donc, ça fait maintenant plus de 10 ans que je travaille avec Handicap International sur tout un nombre de projets, accompagnement de campagne, comme tu l’as dit, transformation digitale.
Là, je travaille, j’ai un projet pour les Nations Unies, pour UNRWA, où je les aide à lancer la semaine prochaine une nouvelle plateforme de dons. Donc, c’est beaucoup ça autour de la collecte. J’accompagne aussi actuellement une ONG en Inde qui avait besoin d’un nouveau site Internet. J’ai géré tout l’appel d’offres pour eux. Je les ai aidés à choisir l’agence.
Et puis là, je vais faire en sorte que tout soit bien, que tout soit en place selon les objectifs. Je fais un peu de formation, un peu de formation aussi sur l’intelligence artificielle. Donc, c’est un petit peu un métier de responsable digital, on va dire, en intérim pour les ONG qui n’ont pas assez de ressources en interne. Et puis avec ce métier que tu peux transporter avec toi, tu es consultant web, donc c’est possible. Tu arrives à la conclusion avec toute la famille que rester en Angleterre, c’est peut-être pas la bonne chose.
Les temps ont changé. Il y a eu le Brexit. Il y a même presque un peu un racisme anti-Europe qui est ressenti au quotidien. Oui, c’est vrai que pendant toutes ces belles années qu’on a eu en Angleterre, il y avait une tolérance. C’était un pays Le problème, c’est qu’on parle de l’Angleterre, mais nous, on a connu Londres, donc Londres et le reste de l’Angleterre.
Il y a des différences, je pense un peu comme dans tous les pays. Et c’est vrai que suite au Brexit, l’énergie du pays a changé. Il y a eu plusieurs fois où on nous a dit mais ici, ce n’est plus l’Europe, mais de façon assez négative. Donc, c’est vrai que moi qui avais cette passion pour la langue anglaise, pour la musique, pour la culture anglaise depuis mon adolescence, j’étais un peu affecté par ça. Et puis, quand tu as parlé de ma copine qui était étudiante, qui est depuis ma femme, elle, elle a eu du mal, elle en avait vraiment ras-le-bol.
Alors du coup, vous devez trouver une nouvelle destination. C’est un peu par hasard que ça va tomber sur Madrid. Quand tu parles aux enfants qui ont 11 et 14 ans, ils se disent pourquoi pas ? Donc, comme tout le monde est plutôt d’accord, un petit voyage de repérage. Comment ça s’est techniquement passé, le choix de Madrid ?
Techniquement, en fait, la décision, c’est vrai qu’on pensait qu’on allait devoir vraiment convaincre les enfants puisqu’ils étaient à un âge où ils étaient déjà bien. Ils sont tous les deux nés à Londres et ils étaient assez positifs. Mais c’est vrai qu’ils ont dit non, on veut quand même voir la ville. Alors, c’était là, c’était en 2020. C’était l’été Covid.
On a pu se déplacer pendant que les frontières étaient ouvertes en Espagne. On a bien aimé, donc on a passé trois jours à Madrid, ça nous a plu. On est rentré à Londres, on a mis la maison en vente et un an plus tard, on arrivait. Donc en fait, on est arrivé dans une ville où on avait passé trois jours en tant que touriste. Pas de regrets.
On est en plein cœur d’un dossier spécial consacré aux ados et à l’expatriation. Une petite question sur tes deux ados à toi, qui sont donc français, qui sont nés à Londres et qui, aujourd’hui, se sont installés à Madrid. Comment ils ont vécu ça ? D’abord, est-ce qu’ils sentent français ? Non, en fait, c’est ça.
C’est que même si leur passeport est français, Ils sont officiellement de nationalité française. Ils sont nés à Londres. Ils se parlent anglais entre eux. Ils nous parlent peut-être plus anglais que français. Moi, je sais que quand je les dispute, je suis obligé de le faire en français si je le fais en anglais.
Quand ils étaient enfants, ils critiquaient mon accent. Donc, j’avais un peu moins d’autorité. Mais donc, je dirais non, ils ne se sentent pas vraiment français. Par contre, ils ne retourneraient pas en Angleterre. Ils adorent vraiment cette ville, pouvoir prendre le métro, aller faire du shopping, aller voir des amis.
Ils ont vraiment adoré ce changement. Pour eux, la France, c’est juste les vacances et la famille. C’est les longs repas de famille. Alors parlons pour terminer cette interview sur ton parcours de cette école maternelle. Tu as repéré un endroit atypique, comme on dit, 450 mètres carrés sur huit niveaux.
Vous vivez aujourd’hui au milieu d’une salle de classe, au milieu d’une salle de cours, de salle de pause, de salle de jardin. C’est la récréation. C’est la cour de récréation. En fait, on cherchait un lieu comme ça à rénover et on est tombé sur un bâtiment qui était en vente depuis plusieurs années à restaurer. C’est un bâtiment qui date de 2000, donc ce n’est pas un bâtiment très vieux, mais qu’on transforme, comme tu l’as dit, d’école à à maison, donc c’est-à-dire moi, là où j’ai fait mon bureau avant, il y avait les berceaux et les bébés.
Et à chaque étage, on a changé chaque salle de classe en soit un atelier ou chambre, chambre avec salle de bain, cuisine. Et puis on a une terrasse sur le toit, donc sympa. Mais c’est la première fois qu’on fait quelque chose comme ça. Et c’est vrai qu’ayant vu plein de photos, enfin plein de vidéos de Youtubers Millenials qui rénovaient des maisons, ça m’a fait envie. C’est beaucoup, ça me paraît beaucoup plus simple.
Une fois qu’on l’a, c’est d’autres emmerdes quand même. Il y a un peu plus compliqué. Berthie, pour terminer, tu me disais que tu écoutais des podcasts de la radio. Cette vie à l’international aujourd’hui, avec les années qui ont passé, tu t’imagines être resté purement et simplement digené ou ça te semble vraiment pas possible ? C’est difficile d’imaginer.
Ma décision de partir à Londres à l’époque, elle était simple. C’était de me dire je vais essayer. Ce n’est pas loin. C’est un voyage en Eurostar. Si ça ne marche pas, je peux rentrer.
Mais ce que je ne voulais pas, c’est me dire dans 10 ans ou 20 ans, me poser la question. Et comment aurait été ma vie si j’étais parti? Donc, pour moi, c’est plutôt l’inverse. Alors non, je Je pense qu’on a. Pris la bonne décision.
Eh bien, merci en tout cas. Puis reste fidèle à la radio des Français dans le Monde. Merci.
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Podcasts à ne pas louper !