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Vous êtes-vous déjà demandé si un couple expatrié vit des défis différents de ceux d’un couple sédentaire ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys explore cette question avec Sandy Kaufmann, une love coach installée à Zurich. Ensemble, ils discutent des particularités et des défis uniques auxquels les couples expatriés peuvent être confrontés.
Sandy Kaufmann est originaire de Lyon et a déménagé à Lausanne pour ses études en HEC, avant de s’installer à Zurich avec son mari suisse allemand. Elle anime le podcast « S’ouvrir à l’amour » et travaille comme love coach, partageant ses expériences et ses techniques pour aider les autres à naviguer dans leurs relations amoureuses. Sandy a elle-même traversé des difficultés relationnelles, ce qui l’a poussée à se former dans le domaine du développement personnel et à se lancer à son compte.
Dans cet épisode, Sandy explique que l’expatriation peut intensifier la dépendance entre partenaires, que ce soit financière, sociale ou émotionnelle. Elle décrit comment les couples expatriés peuvent ressentir une pression accrue et des défis supplémentaires en raison de la nécessité de reconstruire un réseau social et de s’adapter à une nouvelle culture. Sandy offre des conseils pour repérer les signes de crise dans une relation et insiste sur l’importance d’agir rapidement pour éviter que les conflits ne s’aggravent. Elle partage également des histoires de couples ayant surmonté des crises majeures, démontrant que même les relations les plus éprouvées peuvent se renforcer et s’épanouir avec le bon soutien.
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Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Sandy Kaufmann, direction Zurich. On va parler du couple en expatriation. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Première question existentielle, on se croirait dans un cours de philosophie. Le couple expat est-il différent ? On va essayer d’y répondre avec mon invitée. Direction la Suisse. Bonjour Sandy.
Bonjour Gauthier. Tu as un beau micro, je t’ai demandé si tu étais podcasteuse et bim, en effet tu animes un podcast qui s’appelle S’ouvrir à l’amour. Tu aimes ça alors échanger, parler et communiquer ? Oui et surtout sur ce sujet là parce que je trouve qu’il y a tellement de choses à apprendre et à partager. D’ailleurs tu as fait ce métier parce que déjà toi tu t’es dit ma relation à l’amour, est-ce que je suis en ordre avec tout ça ?
Tu as déjà été la première à essayer ta technique. Oui, alors en fait, je fais le métier dans le sujet qui était le plus difficile pour moi. J’ai répété le même schéma pendant des années où les hommes me quittaient pour une autre personne. Alors au départ, j’avoue que j’attribuais plutôt la faute sur eux. C’est toujours l’autre.
Oui, c’est l’autre. Et après, je me suis quand même rendu compte qu’il y avait des comportements qui faisaient aussi que les personnes me fuyaient. Et puis quand j’ai creusé, je me suis rendu compte qu’il y avait une grosse partie sur quelle était ma vision de l’amour, comment je voyais l’amour. Et quand j’ai métamorphosé ça, ça a changé ma vie. Et c’est ce que j’essaye de faire avec les personnes que j’accompagne.
Et tu le partages aux autres, excellent ! Si tu veux bien Sandy avant de parler justement du couple, en expatriation, retour à Lyon, tu originaires de là-bas, tu vas faire ton bac puis ensuite tu vas migrer à Lausanne pour faire tes études de HEC, tu bosses dans le domaine du marketing. Une première expérience, merci Erasmus, décidément Erasmus aura envoyé dans toute l’Europe des étudiants, en l’occurrence tu as choisi, pas la ville la plus désagréable, Barcelone. Ah ouais, c’était super l’expérience ! C’est rageant, Barcelone, parce qu’il y a la mer, on se retournait à les montagnes, au milieu il y a les tapas, c’est trop bien.
Ouais, j’ai pas trop étudié. T’as plus profité de la mer, des montagnes et des tapas. Oui, exactement. Tu rentres en Suisse, tu rencontres ton mari au ski avec le planté de bâton. Ton mari est suisse allemand et donc vous allez décider de vivre à Zurich.
Alors là, c’est une vraie expatriation parce que cette fois-ci, on parle allemand partout autour de toi. Toi, tu avais un allemand moyen. Au début, tu m’as dit clairement, ça a été la première et deuxième année un peu difficile de s’intégrer, de se lancer. Surtout qu’à Zurich, en fait, ils parlent le suisse-allemand, donc il y a encore une variation de l’allemand qu’on a appris à l’école. Je me rappelle des journées où j’étais totalement épuisée parce que mon cerveau n’y arrivait plus en fait.
C’est ça, il faut tout repenser, il y a des nouvelles marques, un nouveau réseau à construire. Cette reconstruction est fatigante. Oui, ça demande vraiment un investissement, de se dire, j’ai besoin d’avoir des amis, de me faire un nouveau réseau, j’ai besoin de m’installer dans mon travail, de comprendre ce que les gens essayent de me dire dans la rue, c’est déjà pas mal pour s’intégrer. Je dirais que ça m’a pris quand même deux ans pour vraiment me sentir à nouveau à la maison. Alors Sandy, tu vas voir, je vais glisser sur le thème du jour.
On sait que l’expatriation, ça chamboule tout, ça change tous ses repères. Alors quand on part en couple aussi, et peut-être encore plus, il y a dix ans, toi, tu as un réveil intérieur. Tu te dis, ce domaine là, ces valeurs là me correspondent plus. C’est le développement personnel. Tu vas te former aux méthodes qui t’ont aidé.
Et depuis cinq ans, tu t’es lancé à ton compte. Je vous invite à découvrir sandykoffman.ch. Tu vois la vie en rose sur ton site. Oui, c’est ma couleur préférée. Et depuis, tu es love coach.
Alors évidemment, quand on est love coach, souvent, c’est pour accompagner des gens qui ont des petits soucis. C’est le problème de l’amour. C’est que ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Et plus spécifiquement encore auprès d’un public expat, étant toi-même expat, est-ce que le couple expat est différent des autres couples ? Je dirais que le couple expat a plus de challenges.
Comme tu l’as dit, l’expatriation a son lot d’inconnus. Et quand on s’expatrie en termes de couple, ce que ça fait, c’est que ça automatiquement renforce cette espèce de dépendance. qu’on peut avoir envers son partenaire. Ça peut être une dépendance financière si, par exemple, on arrête de travailler pour suivre le partenaire qui s’expatrie. Il y a une certaine dépendance sociale parce qu’on quitte sa famille, on quitte son réseau d’amis et donc on doit refaire tout ça dans le pays d’expatriation.
Et puis, il peut y avoir aussi ce sentiment que le partenaire qui suit, il renonce à un accomplissement dans sa vie. Et en fait, toutes ces choses-là font que ça peut être des fois plus dur pour le couple qui s’expatrie. Alors il y a les équilibres qui sont perturbés, soi-même on l’est, le couple aussi forcément par ricochet. On sait, on repérait le moment où la crise arrive. Grosso modo tu m’as dit parfois ça peut être un peu long, parfois on te contacte même peut-être un peu trop tard.
Qu’est-ce que tu pourrais nous donner comme indice qui pourrait montrer que ça déconne ? Oui, alors c’est quand vous avez le sentiment que le nombre de disputes ou le nombre de conflits s’accélère, en fait. Ça, c’est vraiment l’indicateur qui devrait vous mettre la sonnette d’alarme de dire « Ah, là, on est peut-être en train de vivre une crise ». Et c’est important de le repérer parce qu’en moyenne, en fait, les couples attendent 6 à 7 ans. avant de commencer à travailler sur la crise.
Le problème, c’est que si on attend aussi longtemps, ça laisse des traces, surtout de la déconnexion. Et pour arriver à réparer tout ça, ça prend un petit peu de temps. C’est ça, moi j’avais pris l’image de Sion, si chacun s’enfonce dans son Sion pour aller vers l’autre, après l’obstacle est un peu plus haut. Résultat, c’est un conseil que l’on peut donner à nos auditeurs, si dans votre couple on sent que les disputes s’instortent doucement, qu’on a du mal sur tous les sujets de la vie à se mettre d’accord, c’est qu’il y a un petit sujet. Oui exactement, c’est là où il faut commencer à aller creuser, puis aller se dire ok, il y a le problème qu’on a à la surface, c’est toujours cette fameuse pointe de l’iceberg, et d’aller creuser un petit peu qu’est-ce que c’est en dessous, qu’est-ce que cette situation ou ces problèmes récurrents qui sont là et qui font surface, qu’est-ce que ça réveille en nous ?
Je dis toujours en fait une crise, C’est toujours le petit garçon et la petite fille, blessés, qui sont en train de se réveiller. Et donc, c’est comme s’il y a un peu deux niveaux de discussion. Il y a la discussion consciente et puis il y a la discussion un peu inconsciente. Et si je comprends bien Sandy, en tant que Love Coach, tu fais autant un travail sur la personne, qui elle est, ce qu’elle désire et le couple. Il y a d’abord un travail sur soi-même, quoi.
Oui, parce qu’en fait, on n’est pas en crise contre l’autre. On est en crise par rapport à une situation qu’on n’a pas réussi à résoudre de notre propre passé. Et le partenaire, en fait, vient toujours appuyer sur cette petite blessure. C’est comme si on a une plaie ouverte et puis qu’on vient appuyer là-dessus. C’est normal que ça fait mal.
Ce n’est pas le partenaire qui fait mal. C’est parce qu’on a cette blessure qui est ouverte. et simplement d’arriver à comprendre en fait qu’est-ce qui est ouvert au travers de cette crise, qu’est-ce qu’on a besoin de guérir au travers de cette crise, comment faire pour arriver à finalement apaiser le niveau de crise, le niveau de dispute pour que justement chaque partenaire arrive à se dire ah mais en fait c’est ça qui est réveillé, c’est pas mon partenaire, c’est ça, donc je travaille sur ça Et quand cette partie, cette blessure, elle est guérie, ben après c’est beaucoup plus facile de se mettre d’accord sur le sujet de la crise, le sujet original de la crise. Alors on va dire que quand tout se passe bien, que le travail se passe bien, le couple peut se réparer. Tu as vu des couples qui étaient descendus très bas et qui vont très bien ?
Oui alors moi j’ai vécu ma première crise de couple donc je suis déjà un premier exemple et bien sûr les personnes que j’accompagne. Les crises en fait c’est sain, c’est inévitable, c’est quelque chose que les couples vont traverser plusieurs fois dans leur vécu de couple. Donc moi je le vois plutôt comme des opportunités de grandir en fait. Et le cadeau qu’il y a derrière, c’est qu’une fois qu’on dépasse ça, dans notre système couple, on arrive mieux à fonctionner ensemble. Et il y a un amour qui est beaucoup plus approfondi qui en ressort.
Il y a des fois, on a le constat, le bilan que ça ne marchera pas et que la séparation est inévitable. Ça t’arrive ? Oui, j’ai été personne qui, après avoir fait ce travail sur les crises, se sont rendu compte qu’elles n’étaient plus compatibles. Ce que je recommande toujours dans ce cas-là, c’est de d’abord travailler et d’aller jusqu’au bout de ce travail sur cette blessure, cette petite fille ou ce petit garçon blessé, parce que ce qu’on ne résout pas dans une relation, on va le retrouver dans la prochaine, mais c’est Le couple n’est pas toujours obligé de rester dans la durée si les personnes ne sont pas heureuses au final. Alors en tout cas, si vous êtes déçu par l’amour, c’est ta phrase d’accroche sur la page d’accueil de ton site.
Si vous sentez que votre couple a des petits problèmes, vous pouvez contacter la Love Coach Sandy Kaufman, le lien pour entrer en contact avec Sandy et dans ce podcast. Merci beaucoup. Aujourd’hui, Zurich, la vie est belle. Tu t’y es fait complètement. You speak Deutsch n’importe quoi.
J’ai essayé de faire local. Ich gut, ich gut ! C’est bon, tout ça c’est maîtrisé, ça fait quelques années maintenant. Tu t’es bien intégrée ? Ouais, alors Zurich c’est vraiment une super ville.
En ce moment, il pleut un peu beaucoup à mon goût. Mais sinon, si tu aimes la nature, si tu aimes le lac, la montagne, tu es servi. Eh bien, merci pour ce témoignage. Surtout si vous nous écoutez et que votre couple a des petits soucis, n’hésitez pas à vous en occuper le plus tôt possible. C’est un peu la conclusion de cette interview.
À bientôt Sandy. À bientôt Gauthier.
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