.
Avez-vous déjà pensé à l’impact que peut avoir une expérience d’expatriation sur la vision du monde et l’éducation des enfants? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous invite à explorer cette question en compagnie d’Émilie Chaffaud, directrice d’école au sein du groupe EIB. Ensemble, ils discutent des défis et des opportunités de la mobilité internationale, tant pour les enfants que pour les adultes.
Émilie Chaffaud, originaire de Mâcon, a un parcours impressionnant qui l’a menée du Maroc aux Émirats Arabes Unis avant de revenir en France. Forte de ses expériences à l’étranger, elle a contribué à l’ouverture de l’école EIB Grenelle à Paris en 2021. Émilie partage ses souvenirs d’expatriation et explique comment ces expériences ont enrichi sa vie personnelle et professionnelle, tout en la préparant à relever de nouveaux défis éducatifs en France.
L’épisode se concentre sur les spécificités des écoles EIB, qui offrent un enseignement bilingue et multiculturel, attirant ainsi des familles expatriées et des Parisiens souhaitant un haut niveau d’anglais pour leurs enfants. Émilie décrit comment ces écoles favorisent l’inclusion et la tolérance, tout en maintenant un haut niveau académique. Elle parle également de son prochain défi : prendre la direction de l’EIB de la Jonchère, située dans les Yvelines, et continuer à promouvoir une éducation internationale en France.
.
Podcast n°2252 (Juillet 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.
.
Chapitrage de l’épisode
0:00:01-Introduction et Présentation d’Émilie Chaffaud
0:00:38-Parcours Personnel d’Émilie
0:01:13-Expériences d’Expatriation au Maroc et aux Émirats
0:02:39-Impact de la Mobilité Internationale
0:03:27-Ouverture de l’EIB Grenelle
0:04:38-Spécificités de l’EIB Grenelle
0:05:38-Structure et Publics de l’EIB Grenelle
0:07:38-Apprentissage Bilingue et Culturel
0:09:00-Adaptation et Accueil des Nouveaux Élèves
0:09:51-Nouvelle Direction à l’EIB de la Jonchère
0:11:13-Philosophie et Organisation de l’EIB de la Jonchère
0:12:34-Clôture de l’Épisode et Transition
.
Retranscription de l’épisode :
Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui, écoutez bien, rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Émilie Chafot, direction EIB Grenelle et l’agent Cher. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Quand j’étais plus petit, lorsque j’étais convoqué dans le bureau du chef d’établissement, c’était rarement pour une bonne nouvelle. Aujourd’hui, j’entre dans le bureau de notre chef d’établissement, mais je suis sûr que ce sera beaucoup plus agréable.
Bonjour, Émilie. Bonjour, Gauthier. Content de faire ta connaissance. Alors, madame la directrice d’école va changer d’école, d’ailleurs, pour cette rentrée prochaine. Il y aura une nouvelle rentrée comme pour les enfants, madame la directrice.
Exactement. On se prépare. Alors un mot d’abord avant de parler des écoles EIB Grenelle et EIB de la Jonchère, un mot sur ton parcours. Originaire de Mâcon, j’entends des auditeurs qui sont basés dans les quatre coins du monde qui se disent « Ah, cette délicieuse région de vin, d’exception que j’adore ! » Exactement.
Tu retournes souvent ? Assez, oui. Pour refaire les stocks ? C’est ça ! Tu fais tes études, tu fais le concours de professeur des écoles et ensuite, assez vite, tu as envie d’aller voir ailleurs, d’aller voir comment ça se passe, toujours avec des élèves dans ta classe.
Tu vas vivre quatre ans au Maroc et dix ans aux Émirats Arabes Unis. Pourquoi cette destination ? Pourquoi c’est arrivé sur ton chemin ? Un petit peu au hasard, voilà, on m’a appelée, j’avais laissé traîner mon dossier et puis on m’a appelée. Je n’avais pas vraiment demandé ces pays-là, mais je me suis laissée porter par des appels et par des demandes.
Et tu en gardes un bon souvenir. Tu y penses souvent ? Oui, oui, vraiment. On est marqué à vie par des expériences d’expatriation et je repartirai certainement un jour. Est-ce qu’un français de France et un français qui a vécu l’aventure de la mobilité internationale, ça en fait un français différent, peut-être plus ouvert sur le monde, plus riche de culture ?
Oui, oui. On a une lecture des choses un peu différentes et puis on a des amis un peu partout dans le monde et les gens qui se retrouvent à l’étranger ont déjà vécu dans plusieurs pays, donc eux-mêmes ont des amis un peu partout et ça fait une communauté riche et on voit souvent que le monde est petit parce qu’on arrive à rencontrer des gens qu’ils connaissent, des gens qu’on connaît, enfin c’est assez sympa. Et devenir citoyen du monde, ça change aussi un peu le prisme des choses. On voit notamment en ce moment en France un débat très franco-français, excluant un peu les binationaux. Quand on a connu l’international, on se dit que c’est un peu hors-sujet.
Complètement. Exactement. Pas besoin d’en dire plus. Alors, en été 2021, tu es de retour en France pour l’ouverture d’une école. Ça doit être une sacrée aventure d’ouvrir pour la première fois de nouvelles classes et d’accueillir en plein Paris intramuros des élèves venant du monde entier.
C’est une aventure fabuleuse pour tout enseignant passionné. C’est un rêve. Je suis très reconnaissante au groupe EIB de m’avoir fait confiance.
C’est une aventure fabuleuse, on a commencé avec 49 élèves, aujourd’hui on en a 149, on a 48 nationalités, on a pu agrandir l’équipe, créer des liens forts avec les familles, on a pu vraiment créer une communauté scolaire. Et je dis souvent que cette école, le IB Grenelle, ressemble à une école française à l’étranger. Mais elle a la particularité d’être dans Paris, en plein cœur du 7e arrondissement, et elle convient beaucoup à des expats qui reviennent. Elle attire des Français ou des couples mixtes qui étaient à l’étranger et qui reviennent en France. Elle attire des Parisiens qui souhaitent que leurs enfants aient un haut niveau d’anglais.
Et elle attire également des étrangers qui viennent vivre sur Paris pour deux ou trois ans et qui souhaitent que leurs enfants apprennent le français. Alors pourquoi elle attire les expats qui rentrent c’est parce que à l’étranger en fait les enfants Dans les lycées français, ils ont souvent un très bon niveau d’anglais et ils pratiquent l’anglais à haute dose. Et donc, rentrer en France et revenir à un système plus franco-français, ça fait un peu peur aux gens qui rentrent, en général, parce qu’ils ne souhaitent pas que leurs enfants perdent leurs compétences en langue anglaise. Et voilà. Donc c’est vraiment ces trois types de publics qui attirent ce genre d’école.
Alors EIB Grenelle, on l’a dit, dans le septième arrondissement, de la petite section jusqu’au CM2. L’explication de dire que c’est comme une école française de l’étranger, c’est parfait parce que justement, quand les enfants ont vécu quelques années dans le cadre d’une expatriation, ça leur fait un peu un cursus qui se poursuit logique, en fait. Exactement, c’est comme une rentrée en douceur en fait et il reste tout de même dans un contexte international. C’est vrai que c’est une offre qui n’est vraiment pas négligeable sur un retour d’expatriation. 41 nationalités.
Les professeurs, qui pour la moitié du temps, pour les enfants, apprennent en anglais, sont des enseignants anglophones, des vrais anglophones natifs. Exactement, donc on a une collègue qui vient d’Ecosse, une collègue qui vient d’Inde, une collègue qui vient d’Australie, une américaine, voilà et j’ai vraiment eu la chance de pouvoir recruter des personnes de différents pays, de tous les les coins du monde et en fait ça fait un vrai melting pot interne au sein de l’équipe et ça se sent ensuite avec les enfants parce que l’enseignement bilingue à parité horaire c’est aussi l’enseignement des cultures. Du coup, c’est une vraie richesse parce que les enfants passent d’une classe à l’autre, d’une année à l’autre et les enseignants anglophones parlent de leur pays, de leur passé en tant qu’étudiants. Et c’est vrai que c’est vraiment des choses qui apportent beaucoup.
C’est des écoles qui développent la tolérance aussi, qui apprennent à lire le monde d’une manière très ouverte, très inclusive. Voilà, ça c’est vraiment riche. Et puis les enfants, ils ont des journées de langue. Donc un jour en français avec leur enseignant francophone, puis un jour en anglais avec leur enseignant anglophone. Donc les enfants availlent beaucoup l’adaptabilité parce qu’ils doivent s’adapter aux attentes, aux exigences des deux des deux enseignants qui ont eux-mêmes des méthodologies différentes et une façon d’enseigner, un style d’enseignement différent.
Donc voilà, je crois que ces écoles à parité horaire développent beaucoup la flexibilité chez nos élèves. Alors un petit mot quand même, puisque l’expatriation ça peut tomber à peu près n’importe quand, là aussi vous vous adaptez, on peut rentrer dans l’école à peu près à n’importe quel moment de l’année ? N’importe quel moment. On a des enfants qui arrivent toute l’année et nos élèves sont habitués à accueillir des enfants qui arrivent. Et c’est assez impressionnant de voir à quel point, en quelques heures, nos élèves prennent en main les nouveaux et les nouveaux se sentent chez eux à la fin de la première journée.
Très souvent, ils rentrent chez eux en disant « j’ai déjà des copains ». C’est rassurant. C’est vraiment très chouette. Alors, le petit cocon intramuros dans le 7e arrondissement, je pense que tu t’es éclaté depuis quelques années. Maintenant, à la rentrée, madame la directrice, tu prends la direction de EIB de la Jonchère.
Cette fois-ci, on part dans le coin de la Seine-Saint-Cloud, dans les Yvelines, dans la forêt. Un beau campus, tu m’as dit, c’est comme si on était au Canada. Il est magnifique et il y a beaucoup d’écureuils. Deux hectares en pleine forêt dans les Yvelines, des grandes salles de classe, un vrai campus comme on l’imagine dans les films, et une très jolie école. J’ai la chance de prendre la direction dans quelques semaines, donc je me prépare.
C’est la grande sœur de l’EIB Grenelle. L’école de l’EIB La Jonchère aura sept ans en septembre prochain. Et exactement la même philosophie, c’est-à-dire que l’enseignement, nous enseignons le programme de l’éducation nationale française, mais selon un découpage précis dans les deux langues de scolarisation, en français et en anglais. Donc en fait, pardon, de la petite section jusqu’à la classe de CP, les enseignants peuvent travailler les compétences, toutes les compétences du programme à peu près dans les deux langues. À partir de la classe du CE1, il faut faire des choix parce que sinon on ne pourrait pas finir le programme.
Donc c’est toute une gymnastique et c’est ce que j’adore faire, ce découpage des du programme et voilà, ça m’amuse beaucoup et j’aime suivre les équipes dans leur préparation, dans leur programmation et dans les actions qu’ils mènent dans les classes. Et on est en plein cœur d’un dossier spécial consacré au retour en France. Si on a vécu cette aventure de l’expatriation, c’est vraiment le mécanisme idéal pour rester dans cette ambiance internationale. Oui, vraiment, parce qu’on a des gens du monde entier, on a des enfants qui parlent une, deux, parfois trois langues à la maison. qui sont parfois des langues différentes de nos langues de scolarisation.
C’est une atmosphère, c’est une ambiance, c’est des associations de parents d’élèves hyper dynamiques qui proposent de belles choses pour les enfants.
des gens qui ont voyagé, qui ramènent leur expérience de leurs écoles d’avant. Donc on prend le meilleur un petit peu de tout et on fabrique notre petite cuisine et franchement, c’est fabuleux. Voilà. Alors, EIB de la Jonchère, c’est à la Selle Saint-Cloud et tu y seras à partir de la rentrée. On salue Charlotte Caplan qui prend ta place à EIB Grenelles à la prochaine rentrée aussi.
Tout le monde est prêt pour accueillir les élèves qui ont vécu la mobilité internationale et qui la revivront peut-être un jour, tout comme toi, Émilie. Oui ! À suivre ! Au plaisir et excellente rentrée, madame la directrice. Merci beaucoup !
.
.
