Maud Calves : avec le podcast « Autochtone », écoutez les voix du monde

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Avez-vous déjà rêvé de découvrir le monde à travers les yeux de ses habitants locaux ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous invite à explorer cette idée fascinante en compagnie de Maud Calves, créatrice du podcast « Autochtone ». Ensemble, ils discutent de la genèse et de l’évolution de ce projet unique qui permet aux auditeurs de voyager sans bouger de chez eux.

Maud Calves, passionnée de journalisme depuis son enfance, a toujours été attirée par les récits authentiques et les rencontres humaines. Formée à l’école de journalisme de Toulouse, elle a acquis une riche expérience en travaillant pour Radio France et en réalisant des reportages à l’international, notamment au Togo. Son désir d’explorer le monde et de comprendre les cultures locales l’a menée à créer « Autochtone », un podcast qui capture les histoires et les voix des habitants de divers pays.

Dans cet épisode, Maud partage son parcours et explique comment elle a conçu et produit « Autochtone ». Elle décrit ses voyages en Amérique du Sud, où elle a enregistré des portraits sonores immersifs de personnes rencontrées au fil de ses aventures. Chaque épisode du podcast est un mélange de récits personnels, de sons d’ambiance et de réflexions profondes sur des thèmes universels comme l’amour, la mort et l’intelligence. Maud évoque également les défis de la production de podcast, de la traduction des interviews à la création d’une narration captivante. Pour ceux qui souhaitent voyager virtuellement, « Autochtone » offre une expérience riche et authentique.

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https://podcast.ausha.co/autochtone-podcast-voyage-documentaire

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Podcast n°2275 (Septembre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Chapitrage de l’épisode :

0:00:01-Introduction au podcast « 10 minutes des Français dans le Monde »
0:00:24-Présentation de Maude Calves et du podcast « Autochtones »
0:01:64-Début de la passion de Maude pour le journalisme
0:01:94-Enfance de Maude en Auvergne
0:02:149-Stage radio au Togo
0:03:202-Association « La chance au concours »
0:04:285-Premiers voyages et reportages à l’étranger
0:05:326-Début du projet de podcast « Autochtones »
0:06:400-Approche pour interviewer des locaux
0:07:458-Processus de création et de montage des épisodes
0:09:579-Retours des personnes interviewées
0:10:651-Futurs projets et voyages en Asie pour le podcast
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Retranscription de l’épisode :

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale, je suis Gautier Saïs. J’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Maude Calves. On parle du podcast autochtone. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Autochtones, c’est tout un programme et c’est un podcast désormais que vous pouvez suivre. Une dizaine d’épisodes sont à votre disposition pour en parler. Sa créatrice qui avait envie d’international et surtout d’échanger avec des locaux. Et c’est ce qu’elle nous propose dans Autochtones. Bonjour Maude.
Bonjour Gauthier, merci pour l’invitation. Eh bien content d’interviewer dans un podcast une podcasteuse, une petite mise en abîme. Ce podcast est disponible très facilement si vous voulez voyager. En écoutant les voix du monde, Maud est là. Passion pour le journalisme, toute petite tu te prenais pour Claire Chazal ?
Alors Claire Chazal, non. Plutôt Marie Colvin, une reporter de guerre américaine. On était plutôt dans cette branche-là. Claire Chazal, patron. J’étais Julien Lepers, moi, mais je suis un peu plus ancien que toi, donc je me prenais pour Julien Lepers et je faisais de la radio tout seul dans ma chambre.
Les gens qui font ce métier de passion du journalisme, de la radio, etc. Toujours des gens qui sont un petit peu particuliers, non ? Oui, on ne va pas se mentir. On est un peu chelou, mais bon, c’est ça qui fait le sel. Alors on va d’abord commencer vers le début.
La chapelle à Lyon. Oh là là, on est à une heure de Clermont-Ferrand. C’est là que tu es originaire. C’est bien calme dans ce coin-là, je pense. Oui, c’est plutôt calme, il y a peut-être autant de vaches que d’habitants, mais c’est chouette du coup, c’est la campagne, c’est la nature, c’est le calme, c’est la réflexion, c’est des échanges humains qui sont un peu plus creusés qu’en ville, donc il y a aussi des avantages et évidemment des inconvénients qui tombent partout.
Absolument, tu vas t’y ressourcer encore de temps en temps ? Oui, j’aime bien quand j’ai un peu de temps, ce que j’ai de moins en moins en ce moment. Mais oui, mes parents sont sur place, donc j’essaie d’y aller assez régulièrement. Alors tu fais tes études et tu vas monter à Rennes pour faire des études infocomm. Tu vas d’ailleurs faire une expérience radio, mais pas n’importe où, au Togo pendant deux mois.
T’étais toute jeune. La radio te passionnait. Pourquoi s’est-elle tombée sur le Togo ? Alors, en fait, mes parents ont décidé, avec mon frère et ma sœur, de nous offrir, plutôt que de nous offrir une voiture, lorsque l’on aurait notre permis, se sont dit, nous, on va mettre un petit budget plutôt dans un voyage. On vous paye un billet d’avion aller-retour dans le pays de votre choix.
Génial ! Voilà, quand vous aurez 18 ans, donc moi à 18 ans, je me dis ok vous vous souvenez de la promesse, je vais donc partir en sac à dos faire le tour de l’Afrique. Ce qui n’a pas forcément beaucoup plu à mes parents qui m’ont vite dit non on va plutôt trouver un cadre un peu plus sécurisé étant donné que tu es une très très jeune baroudeuse qui n’a pas encore beaucoup voyagé. Du coup, j’ai regardé et il s’est avéré qu’il y avait une association qui proposait un stage de radio. Je savais déjà que je voulais être journaliste à ce moment-là au Togo.
Et donc, j’ai passé deux mois à faire mes premiers pas radiophoniques sur une moguillette au Togo. C’était assez intéressant et formateur. Tu termines tes études à Toulouse. D’ailleurs, tu vas faire ce qu’on appelle la chance au concours. Tu voulais en toucher un petit mot parce qu’on connaît pas bien.
Oui, parce que je leur suis très reconnaissante. C’est une association qui aide les étudiants et étudiantes boursiers et boursières à préparer les concours des écoles de journalisme, parce qu’il faut un certain budget pour pouvoir rentrer dans ces écoles, en tout cas pouvoir payer pour certaines les frais scolarités. Pour d’autres, juste passer les concours, il faut se loger sur place, c’est Lille, Strasbourg, Paris, Toulouse, enfin voilà, il faut un peu faire un tour de France. Et donc cette association aide à différents niveaux. les étudiants et étudiantes boursières, pendant un an, à préparer les concours.
C’est une organisation qui prône vraiment beaucoup l’entraide. Et donc, c’est grâce à eux, en partie, que j’ai pu rentrer, après quatre ans d’essai, dans une école de journalisme, en l’occurrence, celle de Toulouse, parce que j’étais boursière et que j’ai pu accéder, justement, à l’entraide, au groupe, au partage et à l’aide financière aussi qu’ils proposent. Alors, tu fais cette… Tu fais cette école de journalisme à Toulouse avec un contrat en alternance dans le groupe Radio France. C’est pas mal quand même.
Une fois que toutes ces études sont terminées, tu vas avoir une envie d’international et tu vas vivre ta première grande expérience. Tu pars avec ton copain pendant un an et demi en Amérique du Sud. Pourquoi c’est tombé sur l’Amérique du Sud ? Parce qu’à la base, c’était l’Asie. C’est logique.
Et voilà, on est en novembre 2021. Alors avant ça, je suis partie en Albanie quand même pour pouvoir tester mon idée. Là, pour le coup, je suis partie seule pour tester mon idée de faire des reportages justement à l’étranger. Je ne l’avais jamais fait. Là, je me suis dit OK, on va partir dans un pays qui ne parle absolument pas ma langue, dans lequel je vais être totalement perdue et avec un sujet qui n’était pas hyper facile, qui était que reste-t-il de la vendetta albanaise ?
Je pars là-bas, je réussis à vendre le sujet à la RTBF. Et donc je me sens prête enfin à partir à l’étranger pendant plusieurs années, plusieurs mois en tout cas. À la base, on rêvait un peu d’Asie du Sud parce que moins cher, parce qu’il y avait le côté plage, paradisiaque qui nous faisait aussi rêver, et sécuritaire aussi. On avait souvent entendu que vraiment en termes de sécurité, c’était très tranquille l’Asie du Sud. Sauf que voilà, Mais en fait, autochtone, ça peut se faire autant en Asie du Sud qu’en Amérique du Sud.
Mon projet de podcast est d’aller à la rencontre des habitants des pays. Donc Amérique du Sud, Bamos, et on se retrouve en Colombie en novembre 2021. C’est vrai que l’Asie avait des règles extrêmement strictes sur le Covid, là où l’Amérique du Sud était plus souple. Donc tu vas découvrir la bouffe. J’en parle parce qu’en préparant l’interview, tu disais que ça faisait partie un peu des moins.
Ce n’était pas tout à fait le rêve intersidéral. Par contre, de très jolies rencontres. Et ça tombe bien puisque tu es là pour ça, tu te promènes avec ton micro et tu enregistres les gens, les locaux. Comment ça se passe ? Tu arrives en disant je suis journaliste, est-ce que je peux vous interviewer ?
Est-ce qu’on s’assoit ? Est-ce qu’on peut parler ? Et on va mettre un micro entre nous deux ? C’est un petit peu différent, c’est-à-dire qu’avant d’arriver dans chaque pays, j’ai déjà une idée générale du sujet que j’aimerais illustrer à travers la vie d’une personne, à travers le parcours personnel de quelqu’un. Et donc, je suis déjà un peu à la recherche de quelqu’un.
Par exemple, quand je suis arrivée au Pérou, je savais que je voulais parler du ceviche parce que c’est un patrimoine gastronomique très important sur place. Donc je suis allée dans les marchés et je vais manger des ceviches, je papote avec les gens et je vois s’il y a une accroche ou pas. Et s’il y a une accroche, dans ce cas-là, j’ai proposé à Arturo, je lui ai expliqué le concept du podcast, à savoir, j’aimerais bien pouvoir passer une journée avec toi dans le marché de A à Z et pouvoir te prendre deux heures de ton temps pour pouvoir discuter. de ta vie, de ton parcours, de ce que tu es en train de faire avec moi maintenant, mais aussi de questions très universelles. C’est quoi la mort ?
Est-ce que tu as peur de la mort ? C’est quoi l’amour ? C’est quoi l’intelligence ? Et donc, toutes ces réponses à ces questions vont me permettre de tirer le portrait sonore d’une personne avec des éléments de complexité et des choses qui résonnent entre le parcours perso, la vision du monde et aussi le contexte historique ou, dans ce cas-là, la gastronomie. Alors en l’occurrence, tu reviens avec des heures d’enregistrement.
De retour en France, tu crées ta société, donc tu produis des podcasts et donc forcément, naturellement, tu fais le tien. Ça s’appelle Autochtones et c’est ces enregistrements que tu as eu l’occasion de faire. Il y en a déjà une dizaine d’épisodes disponibles aujourd’hui. C’est assez long à monter puisque tu dois tout réécouter, tu dois traduire, illustrer pour que le podcast soit agréable. C’est un immense boulot.
Oui, c’est pas mal de boulot. Je n’avais pas anticipé ça au moment de partir. Donc, au moment de partir, je me suis contentée pendant le voyage de faire les interviews, ce qui est déjà en soi un certain boulot. Et ensuite, finalement, de retour, il faut réécouter, il faut traduire, il faut choisir les passages qui sont parlants, il faut choisir les musiques, il faut faire enregistrer les copains, les copines pour faire les voix off. Ensuite, il faut monter, il faut faire la communication avec un nombre de postes par semaine pour que l’algorithme ne nous mette pas non plus de côté.
En fait, il y a toutes ces choses-là auxquelles je n’avais pas forcément réfléchi. Le montage, je le savais, la communication un peu moins. Donc, je suis encore en process d’apprentissage. Mais effectivement, oui, pour chaque épisode, on compte une semaine entière de boulot passion. Et alors ces dix portraits ont eu l’occasion d’entendre le podcast autochtone finalisé ?
Tu leur as envoyé ? Oui, bien sûr. Sur chaque personne, je prends ses coordonnées, évidemment, et je lui envoie les photos que j’ai prises. Je lui envoie le podcast. C’est le minimum que je puisse faire sur des gens qui ne me connaissaient absolument pas et qui ont décidé de m’ouvrir leurs portes ou en tout cas de me donner un minima deux heures de leur temps, ce qui est beaucoup.
Donc oui, je leur envoie. Après, ils ne comprennent pas forcément parce que c’est en français. mais ils entendent leur voix, ils comprennent un peu l’ambiance sonore du podcast. Et pour certains qui me l’ont demandé, je leur ai envoyé le synopsis. Ils ont le script, ils le traduisent et c’est bon.
Et pour les auditeurs, c’est un voyage immobile, puisque quand on parlait du marché tout à l’heure, t’as enregistré des petits sons et comme ça, on a l’impression d’être avec toi. Finalement, on ferme les yeux et on y est. Oui, l’idée c’est un peu de se projeter dans l’univers de la personne, donc ça passe par les questions et l’interview, ça passe par effectivement tous les sons d’ambiance que j’enregistre sur place, ça passe par des commentaires in situ, c’est-à-dire que je m’enregistre en train de raconter ce qu’il se passe, car c’est de la radio, on ne voit pas ce qu’il se passe. Et puis ensuite, il y a aussi ma voix off, je suis un peu le fil rouge narratif pour pouvoir faire des liens entre tous ces récits et ces ambiances et raconter un peu la complexité de la personne qui n’est pas toujours évidente lors de l’interview. Alors, chers auditeurs, si vous voulez voyager en Colombie, en Bolivie, au Pérou, en Argentine, en Bulgarie, tout ça est disponible sur le lien disponible dans ce podcast.
Et puis, c’est pas terminé puisque tu as maintenant vraiment la possibilité et toujours l’envie d’aller en Asie. Donc, ça risque d’être la prochaine étape. Ça pourrait, ça pourrait. Peut-être pas maintenant, mais dans quelques mois, peut-être une année ou deux. Oui, l’idée, ce serait ensuite de faire la même, en fait, en Asie du Sud et de faire un petit peu plus de journalisme, un peu plus de reportages comme j’ai pu faire en Amérique du Sud parce que c’est un métier qui me tient énormément à cœur.
Et finalement, autochtone, c’est un petit peu l’aboutissement de tout ce que j’aurais toujours voulu faire en étant journaliste. J’ai tout mis dans un podcast et ça donne autochtone. Eh bien, les auditeurs sont invités à découvrir ton travail. Merci beaucoup de nous l’avoir présenté. On garde le contact pour le futur parce qu’il y aura encore plein de belles histoires à raconter.
C’est la magie de ce média. A bientôt. Merci à toi Gauthier. Merci. A bientôt.
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