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Avez-vous déjà envisagé de vivre dans un pays où vous pourriez croiser des ours lors de vos promenades ?
Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », réalisé en partenariat avec la Fondation des Alliances Françaises, Gauthier Seys nous emmène à Calgary, au Canada, pour une rencontre fascinante avec Jean-Baptiste Roux, directeur de l’Alliance Française de Calgary. Ensemble, ils explorent la vie dans cette ville dynamique, nichée au pied des majestueuses Rocheuses, où la nature sauvage et les grands espaces sont omniprésents. Mais qu’est-ce qui pousse un Français à s’installer à Calgary, loin de son village natal en Bourgogne ?
Jean-Baptiste Roux, notre invité, est un passionné de langues et de voyages. Originaire de Bourgogne, il a d’abord tenté des études en psychologie avant de se tourner vers l’anglais, une discipline qui lui a ouvert les portes du monde. Son parcours l’a conduit à Reykjavik, en Islande, où il a découvert sa passion pour l’enseignement du français. Après plusieurs expériences professionnelles, notamment en Angleterre, il a finalement posé ses valises au Canada en 2007. Aujourd’hui, il dirige l’Alliance Française de Calgary, une institution qui joue un rôle clé dans la promotion de la langue et de la culture françaises dans cette région anglophone.
Cet épisode met en lumière le rôle essentiel de l’Alliance Française de Calgary dans la promotion de la francophonie dans une ville où seulement 6% de la population parle français. Jean-Baptiste partage ses expériences et défis en tant que directeur, soulignant l’importance de la diversité culturelle et linguistique. L’Alliance ne se limite pas à l’enseignement du français ; elle est aussi un centre culturel et social vibrant, proposant une multitude d’activités allant des cours de cuisine aux concerts. Jean-Baptiste nous parle également de la francophonie comme vecteur d’intégration et de sa vie personnelle, marquée par une connexion avec trois continents grâce à son conjoint colombien. Une immersion enrichissante dans le quotidien d’un expatrié passionné.
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Chapitrage de l’épisode :
Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Jean-Baptiste Roux. Je vous emmène à Calgary, au Canada. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Je suis avec le directeur de l’Alliance française de Calgary. On est à dix heures à peu près de route de Vancouver. C’est la première fois que je me rends à Calgary avec un invité. Alors tu vas pouvoir nous en dire plus. Bonjour et bienvenue Jean-Baptiste.
Bonjour. Je salue la Fondation des Alliances françaises qui nous a mis en relation aujourd’hui. L’occasion pour moi de découvrir ton parcours, ton travail, la vie de l’Alliance française de Calgary, puis la vie tout court à Calgary. Ville dans laquelle, quand on part se promener, on peut croiser des ours. Ce qui a déjà été ton cas.
Raconte-moi un peu. Alors, t’as même une bombe à ours. Alors, oui, oui, effectivement. Alors, on ne les croise pas directement dans le centre de la ville, mais c’est vrai que dès qu’on sort de la ville, on est dans les montagnes, on est au pied des rocheuses et on peut croiser des ours. C’est assez commun l’été, quand on fait des randonnées, de se retrouver nez à nez.
avec ces petites bêtes. Voilà voilà voilà et donc si elle s’approche de trop près, t’as une petite bombe à poivre pour le faire partir. Ah bah tout à fait, ah oui quand tu randonnes c’est indispensable, il faut absolument que tu emmènes ta bombe à ours. C’est parfait pour ce genre d’information, ça a l’air de me décontracter immédiatement pour débuter l’interview. Tu vois, tu es originaire de Bourgogne, je vais citer le petit village, enfin tu vas citer le petit village entre Chablis et Sancerre.
Je dis ces noms parce que pour les auditeurs dans le monde, tout de suite, ça leur donne envie d’ouvrir une bouteille. Tu es de quel petit village ? Alors le nom du village, c’est Saint-Puy. Effectivement, tu fais une ligne entre les deux, c’est à peu près au milieu. Bon, en tout cas, tu as assuré lorsque tu reviens en France de boire une bonne petite bouteille à table.
Ah bah oui, alors évidemment, si je. Rentre, c’est un petit peu pour ça aussi. Ah bah ils vont être contents la famille. Au tout début, tu ne sais pas trop quel job tu vas faire. Tu commences avec une fac de psycho, mais non, ça ne te plaît pas.
Et puis la fac d’anglais, ça, ça te plaît plus, d’autant que ça te donne l’occasion de voyager. Assez jeune, tu vas aller vivre pendant quelques temps et être professeur à Reykjavik, te voilà en Islande pour commencer la vie à l’international. Oui, c’est ça. La fac d’anglais, c’est souvent le parcours pour les grands voyageurs, ceux qui aiment voyager. On apprend les langues étrangères, évidemment.
Et ça m’a emmené en Islande. Ils sont tous anglophones là-bas, évidemment, pour enseigner le français. Et c’est là où j’ai pris le goût à enseigner le français. C’était ma première expérience concrète. Et c’est vraiment quelque chose dans lequel je suis tombé.
Alors, pas hasard, mais c’est vraiment aligné avec ce que je voulais faire. Donc, j’ai trouvé ma voie finalement après un petit peu de temps. Bon, la vie en Islande, il faut aimer les grands espaces et un peu la solitude peut-être. Oui, alors c’est ça, c’est ça, le goût de la nature, les grands espaces, c’est grandiose. De toute façon, l’Islande, les volcans, les geysers, les aurores boréales.
Il faut aimer la nature, mais c’est vrai que c’est un pays magnifique. D’ailleurs, puisque tu aimes la nature, tu vas enchaîner sur une expérience au Canada. Et là, c’est un coup de foudre avec ce pays. Justement, ces grands espaces, tu vas adorer. Tu vas même essayer de revenir un petit peu, un petit peu en France, en Angleterre, mais non, non, ton cœur est là-bas.
C’est ça, donc le Canada, je suis arrivé en 2007, ça fait déjà 17-18 ans et c’est vrai que le Canada, on y pense, c’est un pays qui grandit assez rapidement dans ton coeur parce que C’est grandiose. Tout est grandiose. On ne sait pas vraiment trop à quoi s’attendre. On pense que la nature, c’est beau, mais il y a quelque chose de spécial. C’est assez…
Le climat ambiant est hyper positif, hyper serein. Donc, c’est quelque chose qu’on attrape et après, on ne part plus. Alors, le pays est grand. On va s’arrêter dans la province d’Alberta. Calgary, quand tu es arrivé, il y avait un million d’habitants.
Il y en a un million 500 000 aujourd’hui, donc c’est en plein développement. Oui, alors Calgary, c’est une ville qui est hyper attractive. Il y a toujours de nouveaux immigrants chaque année. C’est une ville hyper dynamique. Il y a toujours beaucoup d’opportunités professionnelles.
C’est une ville où il fait bon vivre. C’est toujours dans le classement des meilleures villes dans le monde où il fait bon vivre. Donc Calgary, il y a tout à aimer. Et surtout, surtout, surtout, on est au pied des montagnes. Alors ça, c’est le gros plus.
C’est la porte d’entrée pour visiter toutes les montagnes du Canada. C’est ça, banff, les montagnes, les forêts, les rocheuses, c’est magnifique. Et le petit surnom de la ville, Blue Sky City, ça veut un peu tout dire, c’est que quand on lève les yeux, on a un très beau ciel bleu. C’est ça, donc Kalgari a un taux d’ensoleillement assez exceptionnel, même quand il fait très, très froid, on a du ciel bleu à les 300 jours par an, donc ça, c’est le petit plus pour la vitamine D, ça fait plaisir. Bon, mais maintenant, on ne va pas se cacher qu’en hiver, les températures peuvent descendre un tout petit peu quand même.
Oui, c’est ça. Alors là, on est sorti d’une phase un petit peu plus froide la semaine dernière, moins 25, moins 30, avec les voitures qui peinent à démarrer, les corps un peu engourdis quand il faut sortir de chez soi. Alors, ce n’est pas toujours facile, mais on sait que ça ne dure pas très longtemps. Donc, si tu veux, on serre les dents et puis on attend la semaine suivante. La météo change très rapidement ici.
Et puis l’hiver, la neige, c’est beau aussi. On en prend plein les yeux dans tous les cas. C’est marrant que tu me dises on serre les dents parce qu’on m’a dit il n’y a pas longtemps que la mâchoire pouvait assez vite congeler un peu quand on traînait dehors. Oui, c’est ça, la mâchoire, les cheveux, pour ceux qui en ont aussi. C’est vrai que ça peut vite t’engourdir, mais bon, on prend l’habitude.
Et puis après, les premières neiges, on est content de les voir. Mais après les dernières neiges, on est content de les voir partir aussi. Au début, tu es teacher assistant et puis ensuite professeur. Et un jour, tu vas remplacer temporairement le poste de directeur de cette alliance. Finalement, tu en es le directeur aujourd’hui.
Ça crée évolution. Oui voilà donc moi j’étais enseignant à l’Alliance depuis 2009 et donc c’était pas forcément mon travail principal au début je travaillais surtout à l’université de Calgary mais de fil en aiguille j’ai pris un petit peu plus de cours à l’Alliance jusqu’à devenir le directeur des cours et le directeur par intérim avant d’avoir vraiment la fonction de directeur général en plein. Alors aujourd’hui, être français, il y a 2000-3000 français à Calgary, on n’a évidemment pas le chiffre précis, mais être français dans un pays où la langue française est quand même la langue officielle, avec l’anglais, mais minoritaire, clairement. On ne peut pas ne parler qu’en français à Calgary. Alors non, à Calgary, si tu veux, on a 6% de la population qui déclare être capable d’avoir une conversation en français.
Et donc avoir une conversation, on ne sait pas vraiment ce que ça veut dire. Donc allez, on va dire on est 5% de francophones ici à Calgary, ce qui veut dire que notre action, elle a énormément de valeur. C’est-à-dire que l’enseignement du français, qui a quand même un statut, une visibilité assez importante parce qu’on est tout de même au Canada, C’est quelque chose d’assez valorisé. Donc ce qu’on fait, ça a énormément d’impact. C’est-à-dire que c’est toujours dans l’obscurité qu’on brille le plus fort.
C’est beau. C’est une alliance qui touche à tout, tu m’as dit. Pourquoi donc ? Oui, l’Alliance Française de Calgary c’est un groupe hyper dynamique parce que les cours de français c’est au cœur de notre action toujours mais on est hyper diversifié. On a le centre d’examen, on a une superbe bibliothèque qui est vraiment magnifique dans un lieu qui est lui aussi magnifique, Sea Space.
Mais on est aussi un centre social et un centre culturel très très dynamique. On fait des activités toutes les semaines, 3-4, et on essaye un peu tout. Des cours de cuisine, un programme de sport, des voyages linguistiques, évidemment des concerts, des conférences. On fait vraiment un peu de tout. On aime bien essayer des nouvelles choses.
On s’amuse en fait, on s’amuse beaucoup ici. On travaille fort, mais on s’amuse beaucoup. On va évoquer la place de la francophonie. Je pense que c’est un sujet qui te tient à cœur. Oui, évidemment, la francophonie, c’est quelque chose qu’on attrape aussi et qu’on aime défendre.
Ici, à Calgary, la francophonie, elle est plurielle. On est là pour défendre la diversité des cultures de langue francophone. Évidemment, la culture française, la culture québécoise et toutes les cultures francophones locales, franco-albertaine, par exemple. Donc, on essaye vraiment d’offrir une vision de la francophonie dans ce qu’elle a de plus beau, une vision humaniste, une vision interculturelle, une vision plurilingue. C’est-à-dire que quand on défend le français, ici on défend toutes les langues en général.
On veut voir la francophonie comme un vecteur d’intégration dans un monde qui est vraiment pluriel. Et puis, dernière petite chose, plus liée à ta vie personnelle, si tu m’y autorises, ton conjoint est colombien, ce qui fait quand même un autre continent encore, un autre décor, une autre culture, et t’as l’occasion de temps en temps d’aller boire un petit verre en Bourgogne, mais aussi d’aller dans la belle famille. Mon conjoint vient de Medellin, en Colombie, donc c’est vrai qu’on a un pied sur trois continents. C’est très bien, c’est un peu moins bien pour voir la famille, c’est un peu plus compliqué, mais ça permet aussi d’avoir cette vision de trois mondes différents assez régulièrement, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe. Et mon conjoint, c’est aussi ma carte de visite parce qu’il a été étudiant à l’Alliance Française de Calgary et il parle très bien français.
Et toi, tu parles bien colonien ? Ben non, l’espagnol, c’est un peu plus difficile pour moi, mais j’ai des notions. Très bien. Jean-Baptiste, on va saluer toute l’équipe de l’Alliance Française de Calgary. Le partenariat avec la Fondation me permet de me promener dans le monde.
Donc tu leur passes le bonjour. Et quand on veut savoir plus sur vos événements, sur les rendez-vous, Il y a le site internet qui est présent dans ce podcast. Bon, la prochaine fois que tu crois un ours, tu lui dis bonjour de ma part. Mais voilà, on fait ça. Au plaisir de te retrouver.
Merci. Vous écoutez la voix des expats.
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