Ski, Guitare et Psychothérapie avec Nicolas Laheurte à Madrid

Quel est le secret pour réussir une expatriation ?

Dans cet épisode du podcast « 10 minutes », Gauthier Seys pose une question intrigante à son audience : comment réussir sa vie à l’étranger ? Pour explorer ce sujet, il invite Nicolas Laheurte, véritablement « born to be expat », qui a passé une grande partie de sa vie en dehors des frontières françaises. Nicolas partage son parcours unique, commencé dès sa naissance presque à l’étranger, et qui l’a mené à vivre dans divers pays avant de s’établir à Madrid avec sa famille. À travers son expérience, il offre des perspectives précieuses sur les défis et les joies de la vie d’expatrié.

Nicolas Laheurte est un expatrié de longue date, ayant vécu dans plusieurs pays grâce aux missions professionnelles de ses parents. Sa vie d’adulte a continué sur cette lancée, avec des études aux États-Unis et une carrière variée en France, notamment dans l’événementiel musical. Après avoir travaillé pour des événements prestigieux comme les Francofolies et le Ricard Live Music, Nicolas a réorienté sa carrière vers la psychothérapie, se spécialisant dans la Gestalt-thérapie. Aujourd’hui, il accompagne des clients à travers le monde, notamment grâce aux consultations en ligne.

L’épisode aborde les thèmes de l’expatriation et de l’adaptation culturelle, en mettant l’accent sur l’importance de l’ouverture d’esprit et de la flexibilité. Nicolas partage comment ses diverses expériences à travers le monde ont enrichi sa perspective et influencé sa pratique professionnelle. Il discute également des défis de l’accompagnement familial en expatriation, notamment en ce qui concerne l’éducation des enfants. Enfin, il parle de son travail de thérapeute et de la façon dont la Gestalt-thérapie peut aider les expatriés à naviguer dans leur nouvelle vie. L’épisode est une exploration inspirante de la manière dont vivre à l’étranger peut élargir nos horizons et nous transformer.

http://nicolaslaheurte.com/

Chapitrage du podcast :
0:00:01 – Introduction et présentation de l’invité
0:00:48 – Parcours de Nicolas : enfance en Grèce et premiers pas au ski
0:01:80 – Etudes aux USA et passion pour le ski
0:02:147 – Aventure rock’n’roll à Los Angeles
0:03:205 – Carrière événementielle : Disneyland, Francofolies, et Ricard Live Music
0:04:271 – Transition vers la psychothérapie
0:05:338 – Rôle de conjoint accompagnateur à Madrid
0:06:395 – Expérience familiale de l’expatriation en Espagne
0:07:476 – Expatriation et ouverture d’esprit
0:09:583 – Vie française à Madrid et les différences culturelles
0:10:654 – Introduction à la thérapie Gestalt
0:12:773 – Utilisation du distanciel en psychothérapie

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Podcast n°2550 (juillet 2025)

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Transcription du podcast en IA :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Nicolas Laheurte, direction Madrid. 10 minutes. Mon invité est born to be expat. Il a d’ailleurs même failli naître à l’étranger.
Un sacré parcours à travers le monde avant d’avoir posé ses valises en famille à Madrid il y a quelques temps. Bonjour Nicolas. Bonjour. C’est vrai que t’aurais pu quasiment naître à l’étranger comme ton frère. Ouais, exactement.
Pour situer un peu mon parcours, mes parents ont été des expatriés pendant des années, notamment en Afrique et en Grèce. Mon frère est né en Guinée et éventuellement j’aurais pu naître à Athènes. Mais entre temps, bon, je suis allé naître chez ma grand-mère du côté épinal. Un petit regret, j’aurais bien aimé naître moi sur le sol grec parce que d’une certaine manière, 11 premières années, c’est quand même une naissance à la vie. Alors après ces 11 ans en Grèce, tu reviens en France, tu fais tes études et tu vas connaître une première aventure en solo.
Tu pars à Denver, dans le Colorado. Tu pars pour faire tes études, mais si je comprends bien, tu as plus fait de ski que de cours. Alors exactement, le ski étant une tradition familiale, ce que l’on ne sait pas tout à fait, c’est que sur le mont Parnas en Grèce, à partir de 1965, il y avait des Français qui skiaient là, dont mon papa qui avait ouvert une forme de petite station, on va dire ça comme ça, qui a été reprise plus tard par le club de ski athénien et qui a déployé ça différemment. Et oui, moi, j’ai appris le ski à trois ans sur le mont Parnas en Grèce. Et à l’âge de 17 ans, j’ai été habité un an dans le Colorado.
Et évidemment, le Colorado, c’est aussi des stations de ski. Alors, j’ai essayé de faire l’équivalent du bac à nouveau sur place, que j’ai réussi, mais j’ai aussi beaucoup skié. Alors après, tu continues en France des études du côté de Montpellier, tu repars aux États-Unis, école de guitare à Los Angeles. Alors là, une aventure rock’n’roll. Alors là, c’est un petit peu plus tard, effectivement, une sorte de break entre deux aventures professionnelles.
Et il y avait quelque chose qui trottait dans ma tête d’aller un jour faire ce qu’on appelle le G.I.T, c’est-à-dire le Guitar Institute of Technology. Et ça se passe effectivement à Hollywood. C’est une petite rue que certains connaissent qui s’appelle Macadam Place. L’endroit a beaucoup changé, mais l’école est toujours là. Et pendant un an, je me suis permis d’être à 100% dans cette passion.
Alors tu rentres en France et ensuite tu te mets à travailler, tu vas bosser à Disneyland Paris, tu vas faire les francopholies, alors sur la partie technique des francopholies. Et puis ensuite, pendant 15 ans chez Ricard, notamment pour le fameux Ricard Live Music, qui doit parler aux plus anciens. Je suis désolé, moi, ça m’évoque beaucoup de souvenirs. C’est vrai qu’ils ont arrêté ça il y a quelques années, mais c’était une tradition d’aller avec des scènes partout en France. Exactement, c’est à dire que l’idée c’était que nous on amenait notre salle avec nous en France en réalité et les jauges étaient assez intéressantes.
On a fait des concerts à Lille, comptabilisés à 20 000 personnes et puis le pinacle c’était quand même la fête de la musique à Paris, à République pour ceux qui connaissent. Alors là on était autour d’une jauge à 50 000. comment dirais-je, validé par les autorités préfectorales sur place. Donc on va essayer de leur dire qu’ils avaient raison. Moi, je partage la jauge et des grandes expériences autour d’artistes internationaux connus.
En ce moment, il y a Oasis qui revient. Il y a eu Oasis notamment, Enik Ravitz, Brian Adams et différentes aventures. On ne va pas se cacher, une belle petite époque quand même. Oui, il y avait beaucoup de succès. Pas de nostalgie, mais beaucoup d’excellents souvenirs.
Et puis, on ne va pas se cacher, c’est extrêmement formateur l’événementiel. J’en sais quelque chose, j’en ai fait quelques années aussi. L’idée, c’est un peu show must go on. Moi, c’est un peu ce que j’en ai retenu, c’est-à-dire que le show prévaut, donc les problématiques se règlent parce que le show doit avoir lieu. Est-ce que ça t’a aidé dans ton parcours de psychothérapeute aujourd’hui, ces expériences ?
Il y a quelque chose d’intéressant qui m’a construit là, c’est-à-dire l’idée de ne jamais renoncer. Dans le parcours du psychothérapeute et notamment dans la Gestalt-thérapie où c’est une co-construction avec le patient, On peut trouver des écueils sur notre parcours mutuel et l’idée c’est de se dire j’ai aussi cette responsabilité d’amener ce patient dans une certaine direction notamment celle qu’il souhaite lui-même et si j’échoue il y a quelque chose qui me fait penser que le show must go on, ça veut dire Continuons à être, comment dirais-je, engagés dans le processus, déterminés, soutenants, et de dépasser les doutes, éventuellement, que l’on peut vivre dans cette expérience, parfois. Alors on revient à ton parcours, avec une rencontre, ta femme, qui est assez passionnée des langues, elle est trilingue, elle travaille dans un grand groupe, LVMH, qui va vous proposer de vivre une expatriation. Tu t’es retrouvé donc conjoint accompagnateur, Nicolas. Exactement.
Alors moi je lui dis mais sans sexisme aucun, que l’on me comprenne bien, c’est moi qui fais madame à la maison. Vous voyez ça veut dire mais non mais je le dis très gentiment quand il y a des réseaux d’expatriés, il y a souvent beaucoup de femmes qui accompagnent. Et donc, je me retrouve souvent à être celui qui accompagne son épouse. C’est nettement plus rare et je crois que c’est une bonne chose également. Et donc, pour plaisanter, évidemment, je me retrouve avec cette dame à qui je dis que Madame à la maison, c’est moi.
Le grand groupe de luxe français vous amène à Barcelone en 2018, puis quelques temps plus tard, vous posez vos valises à Madrid. Tu vas attendre que votre deuxième fils finisse son baccalauréat pour ensuite t’installer avec madame à Madrid. C’est vrai que quand on a deux enfants et qu’on vit l’expatriation, il y a quand même tous ces paramètres. Faut penser à eux aussi, on ne peut pas en penser qu’à son couple. Exactement.
Alors, ça vient souvent un petit peu plus tard. Ça veut dire quand nos enfants atteignent l’âge de la seconde, notamment pour nous Français, ce cycle-là des trois années, seconde, première, terminale, c’est un enjeu fort, le bac. Et parfois, et j’en ai rencontré pas mal, il y a un parent qui décide que L’autre continue une forme de mobilité. Ça peut être un retour sur la France, mais aussi une expatriation ailleurs. Et l’un fait le choix de rester un temps pour que ses enfants puissent quand même avoir une forme de stabilité et avoir leur diplôme à un endroit précis.
Souvent, les enfants sont demandeurs. Ce n’est pas uniquement les parents. Ils écoutent leurs enfants qui leur disent « je n’ai pas envie de changer d’établissement ». C’est normal, à cette période-là, le bac, c’est bien d’avoir un peu de stabilité. Cela dit, je t’ai présenté comme born to be expat.
A priori, la fibre a été passée. Ta plus grande fille aujourd’hui fait ses études à Montréal. Ça va se poursuivre. C’est un peu ce que l’on essaie de promouvoir. Donc l’idée de se dire qu’il y a aussi des opportunités pour nous français dans le monde et qu’éventuellement notre porte d’attache ça reste la France, notre culture elle est française, mais qu’on a peut-être aussi certaines de nos valeurs, de nos qualités, de nos compétences à apporter dans le monde et il y a quelque chose autour de ça.
L’expatriation rend l’homme meilleur ? L’expatriation, je crois que ce qui précède, c’est déjà l’ouverture d’esprit. Donc ça, c’est quelque chose que l’on a les uns, les autres. Et ensuite, il y a quelque chose qui nous rend davantage ouvert, qui nous amène à nous comparer, mais de la belle manière. Ça veut dire pour progresser, pour comprendre que dans la différence, dans d’autres manières de vivre, de s’exprimer, de concevoir, il y a probablement une richesse.
à comprendre une richesse que nous également nous apportons aux autres. Donc voilà, c’est quelque chose d’une co-construction également. Il y a quelque chose qui va dans une formule de va-et-vient. Alors je salue Anna Cazel qui nous a mis en relation, que j’ai déjà reçu sur cette antenne et qui m’a parlé de toi. Tu vis aujourd’hui à Madrid.
Un petit mot sur cette vie. Être un Français dans la capitale espagnole, c’est comment ? C’est un rêve, non ? Non, c’est un grand plaisir. A priori, c’est pas mal.
Les retours que j’ai, c’est plutôt pas mal. Les Espagnols sont charmants. Ils nous apprennent des choses. Ils ont une manière de concevoir la vie qui n’est pas tout à fait la nôtre. Et peut-être sont-ils plus zen que nous ne le sommes.
On m’a même dit un peu Manfoutiste. Peut-être un peu trop Manfoutiste. Je ne sais pas. Je crois qu’il y a une manière de concevoir la vie. Il y a une expression qu’on retrouve beaucoup ici, c’est « non pas sana ».
Ça veut dire, en gros, « rien n’est si grave ». Et si vous ne vous présentez pas un rendez-vous amical parce que vous ne pouvez pas et que vous dites « mon enfant est malade », par exemple, Il y a beaucoup d’humanité. Ce n’est pas important. L’important, c’est ton enfant. Vous voyez, en France, on est un peu des fois…
Ah, mais là, il me prévient à cette heure-ci. C’est un peu quand même… Ici, c’est beaucoup autour de l’humain, de la famille, des relations personnelles. Et éventuellement, c’est ça la priorité. Donc, le reste, ce n’est pas trop grave.
Alors il fait beau, on mange bien, il y a plein d’avantages. Trouve-moi un truc qui ne va pas à Madrid quand même, parce que c’est trop facile de trouver des choses qui vont bien. Un truc qui ne va pas à Madrid éventuellement, c’est ce qu’on entend beaucoup. autour de la relation de travail, qui serait qu’il reste encore une espèce de grande légitimité du chef. Et que, éventuellement, les madrilènes ou les espagnols, très simplement, ont une difficulté à remettre en cause l’autorité et le statut.
Voilà, c’est peut-être ça. Donc, il y a peut-être quelque chose de l’ordre de la proactivité qui n’est pas tout à fait encore là ou de se lancer de manière indépendante dans ce que l’on veut défendre, etc. Bon, est-ce que c’est une réelle, un réel défaut ? Je ne sais pas. Peut-être.
Bon, à discuter. Côté professionnel, tu laisses l’événementiel derrière toi, tu te formes à la thérapie Gelstadt. Est-ce que tu peux me la présenter en deux mots ? La thérapie Gestalt, c’est une thérapie psychothérapeutique. On est dans une thérapie verbale, donc dans des échanges verbaux.
La Gestalt, elle est plutôt intéressée par le comment plutôt que le pourquoi, c’est-à-dire comment j’évolue aujourd’hui dans mon environnement, puisqu’on est beaucoup autour de l’individu dans son environnement. Elle a à voir avec ce qu’on appelle l’ici et maintenant, c’est-à-dire comment j’évolue de manière actualisée dans mon environnement, pas comment j’évoluais. Il y a quelque chose de très intéressant là-dedans. On est assez formé à repérer nos schémas répétitifs, et peut-être ceux qui nous freinent, ceux qui nous enferment, et comment éventuellement on pourrait aller de l’avant autrement. Et puis, il y a beaucoup quelque chose autour de la responsabilité, mais autour de la responsabilité pour restaurer ma capacité de choix.
Ça veut dire qu’on est vraiment dans l’idée que l’individu en conscience peut faire des choix. Ça veut dire qu’il connaît sa mécanique, connaît son fonctionnement et éventuellement, il va pouvoir faire des choix plus éclairés de manière responsable. Aujourd’hui, tu accompagnes des Français dans le monde entier grâce aux distanciels, à la visio et également un peu de présentiel. Alors, on l’a très souvent dit sur cette antenne, mais le distanciel, quand on est psychothérapeute, tout le monde me dit que ça fonctionne très bien, voire presque mieux. La personne étant sans doute plus concentrée sur le travail.
Oui, et puis, vous savez, moi, je prends l’exemple du cinéma. Est-ce que quand je vais voir un film, je n’ai pas d’émotion ? Vous voyez, comme si le média l’empêchait. Ben non, vous voyez, c’est ça qui est important aussi, c’est que dans ces échanges, même à travers l’image et une forme de distance, l’émotion passe. C’est ça qui nous intéresse aussi.
On est capable d’émotion même dans ce format. Ça fonctionne très bien. Je suis même étonné. J’ai des clients français, j’en ai à Singapour, j’en ai au Mexique, j’en ai en Australie, j’en ai à Chypre, j’en ai en Suisse, j’en ai aux Pays-Bas. C’est une heureuse surprise de voir que c’est possible et que, en plus, on peut rencontrer des Français du monde par ce biais-là.
Et j’en ai aussi sur place, en présentiel, parce que ça aussi, pour moi, c’est important. Et dans mon idée, c’est quand même d’être le plus possible au service de ma communauté. Il y a quelque chose qui m’intéresse là. Alors tu accompagnes… des adultes, des adolescents, des couples.
On a le site Internet NicolasLaHeurte.com qui est disponible en lien dans le descriptif de ce podcast pour pouvoir entrer en contact avec toi. Et puis, si un auditeur s’intéresse à cette méthode de thérapie et qu’il veut en savoir plus, je suppose qu’il peut échanger facilement avec toi dans un premier temps. Bien sûr, moi je suis très ouvert aux échanges et il y a quelque chose qui est important, c’est-à-dire que ce qui est essentiel c’est le lien thérapeutique et le lien thérapeutique il est unique, c’est-à-dire les personnes dans cette relation sont deux personnes uniques, donc on a besoin de connaître notre interlocuteur pour comprendre si on est confortable avec lui et si on ne l’est pas, ça peut arriver. Ce n’est pas une déception ou un échec. Il y a quelque chose de notre fibre, quelque chose de notre sensible qui peut-être est moins heureux là ou est plus heureux là.
Par chance, souvent, ça fonctionne. Très bien. C’est la bonne nouvelle. Nicolas, merci beaucoup pour la présentation de ton parcours, de ta vie à Madrid et de ton travail. Au plaisir de te retrouver sur Français dans le Monde.
Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr.
Et sur YouTube en cherchant Français dans le Monde.

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