Quentin Bihel : L’expatriation comme tremplin de carrière

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Comment se réinventer à l’autre bout du monde ?
Avez-vous déjà envisagé de tout quitter pour vivre une aventure à l’étranger ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », en partenariat avec l’association des occitans dans le monde, Racines Sud, Gauthier Seys nous emmène à Séoul, en Corée du Sud, pour rencontrer Quentin Bihel. Quentin, un jeune expatrié, partage son parcours inspirant et les défis qu’il a relevés en vivant loin de chez lui. L’épisode pose la question de savoir comment l’expatriation peut transformer une vie et ouvrir des perspectives inattendues.

Quentin Bihel, notre invité, est un jeune Français de 29 ans qui a su faire preuve d’audace et de détermination pour construire une carrière internationale. Lauréat du prix de l’expatriation de Racines Sud, il a débuté son parcours professionnel en France avant de s’envoler pour l’Irlande et finalement atterrir en Corée du Sud. Avec des expériences chez des géants comme Apple et Dassault Systèmes, Quentin travaille aujourd’hui chez Renault à Séoul. Son parcours est marqué par des opportunités saisies avec courage et une volonté constante de se dépasser.

Dans cet épisode, Quentin nous parle de son arrivée à Séoul, des différences culturelles marquantes et de la manière dont il a su s’adapter à un environnement totalement nouveau. Il partage des conseils pratiques pour ceux qui envisagent de vivre en Corée du Sud, comme l’importance d’apprendre la langue locale et de rester ouvert d’esprit. Quentin évoque également les défis de l’expatriation, tels que le maintien des liens avec sa famille et ses amis en France, tout en soulignant l’importance de l’audace et de la résilience pour réussir à l’international.

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https://www.linkedin.com/in/quentinbihel/

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:01 – Introduction et présentation de l’épisode
00:00:37 – Quentin Bihel, lauréat du prix Jeune expat
00:01:21 – Premiers pas en tant que serveur et opportunité chez Orange
00:01:83 – Expérience chez Apple en Irlande
00:03:00 – Succès sur LinkedIn et recrutement par Dassault Systèmes
00:04:25 – Transition rapide vers un poste chez Renault en Corée du Sud
00:05:29 – Premières impressions et différences culturelles à Séoul
00:06:39 – Conseils pratiques pour vivre à Séoul
00:07:43 – Défis de la vie d’expatrié et importance du mentorat
00:09:00 – Bilan des expériences professionnelles et perspectives futures
00:10:23 – Vie quotidienne et habitudes alimentaires en Corée du Sud
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Transcription de l’épisode :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Sey. Il s’agit le plaisir de passer 10 minutes avec Quentin Biel, direction Séoul, en Corée du Sud. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Une destination qui fait rêver les plus jeunes aujourd’hui, la Corée du Sud. Huit heures de plus que la France quand Antin a terminé sa journée de travail. Bonjour et bienvenue sur la radio des Français dans le Monde. Bonjour Gauthier, merci de me recevoir. Alors on va échanger ensemble.
Il faut dire que tu es le lauréat du prix de l’expatriation de racines sud, les Occitans dans le monde. Tu as raflé le prix Jeune expat. Il faut en profiter de ce titre parce que ça ne dure pas éternellement. Oui, effectivement, bientôt, bientôt la trentaine. Donc j’en profite.
29 ans aujourd’hui, on te retrouve à Séoul. On va revenir sur ton parcours. T’es né à Paris, mais à 18 ans. Tes parents prennent la direction de Nîmes, en t’emmenant dans les bagages, évidemment. Là-bas, faire les études, c’est pas si simple que ça.
Tu te retrouves serveur. Et dans un resto, tu rencontres un chef de secteur de chez Orange. Et en discutant un peu avec lui, tu décroches un apprentissage BTS de deux ans. Tu te souviens de ce culot que tu lui as eu ? Oui, bien sûr.
On a eu l’occasion d’en parler un petit peu avant, mais étant quelqu’un de très bavard, je me suis rendu compte que des fois, il fallait peut-être être un petit peu opportuniste. Et en parlant avec des clients qui ont pris leur temps pour manger, j’ai pu décrocher une pré-opportunité parce qu’il a fallu passer après tous les entretiens et les process classiques. Mais en tout cas, j’ai pu savoir que des apprentissages étaient disponibles proches de chez moi. Alors à 21 ans, tu vas repérer une annonce pour travailler chez Apple, direction l’Irlande. Cette fois-ci, on déménage un peu plus loin.
C’est en Europe, mais c’est quand même une nouvelle vie. Tu te souviens de tes premiers jours loin de chez toi ? Ah oui, je ne pourrais pas les oublier puisque pareil, ça s’est fait un petit peu sur un coup de tête. J’ai tout quitté en un petit peu moins de 2-3 mois pour partir vivre là-bas. J’ai atterri en Irlande un jour avant la finale de la Coupe du Monde 2018, donc je m’en souviens très très bien parce que je ne l’ai pas vécu en France.
Et c’est vrai que c’était un chamboulement complet, je n’avais jamais vécu seul de ma vie, donc partir à l’étranger en plus de ça sans savoir les papiers, comment ça fonctionne, mon anglais n’était pas forcément parfait non plus, donc c’était vraiment l’aventure comme on l’entend. Bon, ça s’est plutôt bien passé. Tu vas gagner au sein de cette belle entreprise Apple un award d’employé de l’année. Ils aiment bien ça, les Américains, des beaux titres. Tu arrives à travailler dans le domaine des réseaux sociaux.
C’est des bons souvenirs, cette période-là. Oui, oui, c’est vraiment des bons souvenirs. Je pense que ça m’a aussi appris beaucoup de choses. Ce n’est pas forcément facile puisque c’est très processé dans les grandes entreprises comme ça. Mais j’ai énormément appris et aujourd’hui, ça me sert toujours.
Donc, c’était très formateur. Tu vas un jour déposer un CV sur LinkedIn qui va faire un carton de 100 000 vues, s’il te plaît. Et là, tu es repéré par Dassault Systèmes. Oui exactement, alors à l’époque je m’étais retrouvé un petit peu dans la situation inverse que les jeunes peuvent rencontrer c’est à dire que souvent c’est nous qui cherchons un apprentissage et à ce moment là je me suis retrouvé dans De l’autre côté, c’est les gens qui voulaient me recruter. Et parmi les personnes qui m’avaient contacté, il y a eu cette personne, Jean-Stéphane de Dassault Systèmes, qui m’a vendu un projet.
Et vraiment, ça me bottait, donc je me suis dit, allez, pourquoi pas ? Il m’a aussi laissé ma chance, parce que je pense qu’il y avait d’autres gens qui étaient peut-être mieux que moi à l’époque. Mais en tout cas, il a vu un potentiel et j’en suis très reconnaissant. Quelques années plus tard, tu vas vouloir revivre l’aventure à l’étranger et c’est le VIE. On rappelle aux auditeurs comment fonctionne le VIE et quel est l’âge limite ?
Parce que ça, c’est une donnée importante dans ton cas. Oui, exactement. Donc le VIE, Volontariat International d’Entreprise, c’est un programme qui est mis à disposition de tous les Français ou ressortissants européens qui sont âgés de moins de 29 ans et qui peuvent travailler pour une entreprise française ou que ce soit dans le monde. Moi particulièrement, c’était en Corée du Sud. Alors le 31 mai, tu es toujours chez Dassault, ça se termine.
Le week-end, tu fais tous tes bagages, tous tes cartons. Le mardi, tu es dans l’avion et le mercredi, tu débutes une nouvelle aventure. Tu travailles aujourd’hui en tant qu’assistant marketing chez Renault. C’est allé très, très vite pour un pays que tu ne connaissais pas. Oui, exactement.
Tout a été très, très vite puisque J’avais un contrat cadre à l’époque chez Dassault Systèmes donc forcément j’avais un pravis à respecter et comme tout a été très très vite et le temps a été compté puisque j’ai eu 29 ans le 11 juin et il fallait absolument que je commence avant d’avoir 29 ans, donc le 1er juin tout s’est fait à la vitesse de l’éclair. Alors, Quentin, rappelle-moi un peu tes premières heures à Séoul. C’est quoi qui te surprend le plus ? C’est quoi qui t’inquiète le plus ? C’est quoi qui te fait le plus plaisir ?
Alors, je dirais que déjà très surpris, mais c’est quelque chose auquel je m’attendais. C’est que rien n’est comme chez nous. On n’utilise pas le même alphabet. Tout est ouvert tout le temps. Moi, j’habite dans ce qu’ils appellent des officetels et en bas de chez moi, il y a des Il y a des magasins qui sont ouverts toute la nuit, enfin 24 heures sur 24.
La ville est très dynamique. J’habite en plein milieu du quartier d’affaires de Gangnam, donc c’est très, très dynamique. Tout va très, très vite. Ça change un peu de ce qu’on peut avoir dans le Sud, plus particulièrement. Donc ça m’a vraiment beaucoup changé.
Et c’est quelque chose que moi, je recherchais particulièrement en venant ici. Est-ce que tu prends une claque dans la différence culturelle Ah oui, alors là. C’Est je pense aussi quelque chose que je recherchais, mais comme on dit, tant qu’on n’y est pas, on ne peut pas le savoir. On parle souvent de la Corée, c’est très tendance, mais je pense que c’est un pays qu’on peut visiter et on va vraiment apprécier. Y travailler, c’est encore autre chose.
Donc, il y a forcément des différences culturelles qui sont tellement différentes de ce que nous, on peut vivre en France. Mais c’est aussi ça qui est très formateur et il faut le respecter. C’est pour ça qu’on s’expatrie aussi. D’une façon très pratique, qu’est-ce qu’on peut donner comme conseil à quelqu’un qui va arriver à Séoul ? Alors déjà être très ouvert d’esprit puisqu’on ne fonctionne pas du tout de la même manière en Corée du Sud qu’en France.
Ça je pense que c’est le premier conseil. Je dirais aussi de parler coréen même si je ne suis pas forcément le bon exemple, je ne le parle pas. Mais c’est un pays qui s’est ouvert vers l’international quand même relativement récemment. Et du coup l’anglais n’est pas forcément une langue qui est extrêmement utilisée même dans le domaine professionnel. Donc savoir parler coréen, ça reste un grand plus.
Ce n’est pas impossible, mais c’est quand même fortement recommandé, je dirais. Et vivre tout seul là-bas, au bout du monde, loin de ta famille, tes amis, est-ce qu’il y a des moments où tu as des doutes, par exemple ? Alors forcément, on a des doutes quand on habite aussi loin de sa famille. Huit heures de décalage, c’est vraiment pas rien. C’est difficile.
C’est assez difficile aussi de pouvoir garder le contact avec ses amis, sa famille. Moi, j’ai eu une nièce, par exemple, qui est née quelques mois avant de partir à l’autre bout du monde. Donc forcément, maintenant, quand je vois des photos, ce n’est plus un bébé. C’est un bébé qui a grandi. Et ça, c’est des choses pour moi qui sont qui sont sans doute les plus durs, effectivement.
Et puis, aujourd’hui, tu gagnes ce prix de l’expatriation avec Racine Sud. Tu me dis, je prends facilement du temps pour répondre à des questions qu’on me pose justement sur pourquoi pas aller vivre à Séoul. Tu dis, j’aurais bien aimé que quelqu’un fasse la même chose pour moi il y a quelques années. Oui, bien sûr. Alors, je pense que le mentorat, c’est quelque chose qui, pour moi, est très important.
J’ai toujours chercher de l’inspiration auprès des personnes qui m’inspirent tout simplement, ça peut être des gens au travail, ça peut être des gens de ma famille, mon grand-père par exemple sera mon inspiration de toujours et pouvoir aujourd’hui rendre un petit peu cet appareil ou permettre aux gens d’avoir ce que je n’ai pas forcément eu. C’est pour moi quelque chose de très important, puisque donner sans compter c’est savoir recevoir peut-être dans plusieurs années qui sait, mais pour moi le bien attire le bien donc autant le faire autant qu’on peut. Tu as dit ce prix montre que l’on peut réussir même quand tout me semble compliqué. Il y a des fois tu as failli jeter l’éponge et revenir à une vie plus classique. Oui bien sûr je pense que toutes les opportunités que j’ai pu avoir dans ma vie ont été liées à de l’audace mais aussi du rebondissement.
On parlait d’Apple par exemple mais la raison pour laquelle je suis parti vivre à l’autre bout du monde c’est parce qu’on m’avait refusé, on m’avait promis quelque chose et du coup j’ai décidé de rebondir. La Corée du Sud c’était un rêve que je pensais inatteignable et je me suis dit bah vu que c’est inatteignable il faut le tenter et bah c’est passé. D’assaut système et un apprentissage c’est quelque chose, avoir un master c’était quelque chose qui pour moi était impossible, que j’étais pas forcément très studieux et pourtant je l’ai fait donc je pense vraiment qu’il n’y a pas de limite tant qu’on a envie on peut tout mettre en oeuvre et puis après advienne que pourra. Alors si on résume Orange, Apple, Dassault Systèmes et aujourd’hui Renault, comment tu vois la suite ? Tu arrives aux portes des 30 ans, comme on le disait.
Continuer à vivre l’international dans tous les cas ? L’objectif c’est quand même de pouvoir continuer cette carrière que j’entame à l’international, en Corée du Sud ou dans un autre pays. Je suis aussi très attiré par les cultures qui sont différentes de la mienne. Je pense être quelqu’un d’extrêmement fier d’être français. Je rendirai le drapeau bleu, blanc, rouge autant que je peux.
sans aucun souci, mais je pense que c’est aussi important de pouvoir s’ouvrir au monde et comprendre qu’on n’est pas tout seul sur cette belle planète. Pour moi c’est important de pouvoir m’ouvrir et j’en apprends tous les jours et c’est ça qui me plaît. Merci, Quentin, pour ce témoignage. Félicitations pour ce prix. Juste une petite question indiscrète.
Qu’est-ce qu’on mange le soir quand on rentre après une grande journée de travail ? C’est très souvent la même chose. Moi, mon frigo est toujours vide. Le pouvoir d’achat pour la nourriture ici est quand même relativement accessible. Du coup, je peux me permettre de manger au restaurant.
Alors dit comme ça, ça paraît être quelque chose d’exceptionnel. Mais là, par exemple, j’ai pu manger pour un petit peu moins de 8 euros. un plat vraiment très très bien garni mais très souvent oui ça termine dans les petits restaurants qui sont autour de chez moi avec un petit plat pour me réconforter après des longues journées de travail. Et c’est quoi ce petit plat alors ? Vas-y ouvre moi l’appétit.
Alors c’était du riz avec des oignons, du poulet croustillant, un œuf sur le plat, tout ça un petit peu mélangé avec des sauces très coréennes à base de soja, de la mayonnaise, j’aime beaucoup la mayonnaise ici, mais c’est un bon mix qui donne pas forcément l’appétit comme ça, disons, mais c’était vraiment très très bon. Merci Quentin, et au plaisir de te retrouver, tu nous raconteras la suite. Merci beaucoup.
Vous écoutez la voix des expats.
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