Comment transformer un rêve de mobilité internationale en réalité professionnelle ?
Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des français dans le monde » réalisé en partenariat avec Expat Pro, Gauthier Seys invite Coralie Sibard, une enseignante devenue entrepreneure, à partager son parcours inspirant. Coralie, qui a récemment célébré un an d’indépendance professionnelle, nous raconte comment elle a su transformer les défis de la mobilité internationale en opportunités, en créant une entreprise de cours en ligne pour les expatriés. L’épisode explore les motivations et les obstacles qui l’ont poussée à quitter l’Éducation nationale pour devenir une « prof du monde ».
Coralie Sibard, originaire de Bordeaux, est une enseignante de lettres modernes qui a fait ses débuts en Haute-Savoie. Bien que ce ne fût pas son rêve initial, elle a su tirer parti des opportunités de l’Éducation nationale pour enseigner à l’étranger. Après avoir surmonté de nombreux obstacles administratifs, elle a finalement réussi à obtenir des postes dans divers lycées français à l’étranger, de Londres à Barcelone, en passant par Copenhague. Aujourd’hui installée à Istanbul, Coralie continue de nourrir sa passion pour la découverte culturelle et linguistique, tout en rêvant de nouvelles destinations comme Berlin et la Norvège.
L’épisode se concentre sur le parcours entrepreneurial de Coralie, qui a su capitaliser sur l’essor des cours en ligne durant la pandémie de Covid-19. En lançant « Les cours de Coralie« , elle a créé une plateforme de soutien scolaire en français pour les élèves expatriés du monde entier. Coralie partage ses réflexions sur les défis de l’auto-entrepreneuriat, l’importance de la santé mentale et le besoin de s’entourer de professionnels compétents pour réussir. Elle incarne l’idée qu’il est possible de concilier passion pour l’enseignement et désir de voyager, tout en bâtissant une carrière flexible et enrichissante.
https://lescoursdecoralie.com/
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Podcast n°2573 (septembre 2025)
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Chapitrage du podcast :
0:00:01 – Introduction et présentation de Coralie Sibard
0:01:04 – Parcours de Coralie : de Bordeaux à la Haute-Savoie
0:02:21 – Aventure administrative pour enseigner à l’étranger
0:03:22 – Défi de la mise en disponibilité
0:03:38 – Décision drastique : démissionner pour partir
0:04:58 – Vie à l’étranger : Londres, Barcelone, Copenhague, Istanbul
0:06:01 – Lancer les cours de Coralie
0:07:01 – Importance de la santé mentale en entrepreneuriat
0:08:01 – Impact du Covid : enseignement en ligne
0:09:55 – Public cible des cours : collégiens et lycéens expatriés
0:10:32 – Défis du décalage horaire
0:10:55 – Projet futur et bilan
0:11:38 – Conclusion et informations supplémentaires sur les cours de Coralie
Transcription IA du podcast :
Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent de près ou de loin la mobilité internationale. Je suis Gauthier Seys et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Coralie Sibard, direction Istanbul. 10 minutes, le podcast des français dans le monde. Joyeux anniversaire. Une bougie de soufflé.
Bonjour, bienvenue Coralie. Bonjour. Tu es prof du monde. Voilà, c’est comme ça que j’ai résumé ton activité. On va échanger ensemble dans le cadeau du partenariat avec Expat Pro, avec le site que je vous invite à découvrir, les cours de Coralie, des cours en ligne de soutien scolaire en français.
Madame le professeur, bonjour. Bonjour et puis merci de m’accueillir. Et donc de fêter avec toi cette première bougie, ça fait un an que tu es à ton compte. Exactement, un an aujourd’hui. Et honnêtement, je n’ai pas vraiment vu passer cette année.
Il s’est passé tellement de choses que j’ai du mal à réaliser que ça fait déjà un an, qu’il est un an. On va revenir sur ton parcours, tu es originaire de Bordeaux, tu vas faire tes études là-bas. Prof évidemment, c’est donc pour faire un CAPES, un CAPES lettres modernes. Et puis ensuite, on va t’envoyer en Haute-Savoie pour débuter ta carrière de prof. Bon, on ne va pas se cacher, ce n’était pas ton rêve.
Non, ce n’était pas mon rêve, exactement. J’ai fait partie, comme tous les professeurs du secondaire, d’un mouvement de mutation forcée. Voilà, on vous demande de faire des vœux, puis finalement, on ne les respecte pas plus que ça. Et donc, je suis partie vie pendant trois ans en Haute-Savoie. Donc, je suis un peu devenue la dame de la Haute-Savoie, comme la chanson de Francis Cabret.
Voilà, je me suis faite à cette vie, finalement, de Savoyard, même si à la base, ce n’était pas du tout mon projet. Alors ton projet, toi, c’était plutôt les grandes capitales européennes, tu voulais apprendre l’anglais, tu voulais voyager. Donc tu dis, c’est pas difficile. Puis vu que la possibilité nous est donnée à l’éducation nationale de pouvoir étudier à l’étranger, enfin donner des cours à l’étranger, je vais lancer la procédure. Et là, on est parti pour une grande aventure.
On est parti d’abord pour une aventure administrative, j’ai envie de dire, voilà, pour une bataille administrative parce que c’est très compliqué de partir dans les lycées français du monde quand on est fonctionnaire de l’éducation nationale. L’éducation nationale ne nous laisse pas partir, donc il faut être patient, il faut s’accrocher, il faut être un peu têtu et pas lâcher son rêve. Mais voilà, j’ai fini par partir et décrocher un premier poste, en effet, dans une petite école franco-anglaise du réseau, de ce grand réseau des écoles AEFE. C’est les écoles françaises implantées partout dans le monde. Et ça a été donc ma première expérience, mon premier pas dans la vie d’une professeure à l’étranger.
Si tu veux bien Coralie, on va revenir sur la mécanique. Lorsqu’on est prof à l’Éducation nationale, on peut demander une mise en disponibilité. Mais comme l’Éducation nationale manque de professeurs, souvent vous avez droit à un nom. Oui, voilà, constamment. C’est non par définition.
Moi, j’ai même entendu, et de source sûre, que peu importe la raison pour laquelle on demande une mise en disponibilité, la réponse est automatiquement non. Donc, c’est là où s’engage une bataille, en fait, avec son propre, avec son rectorat, parce que l’EDUCNAT ne nous laisse pas partir par manque de professeurs. Voilà, il y a une pénurie d’enseignants en France depuis très longtemps, et c’est la raison pour laquelle on nous empêche de partir. Donc, après, c’est au cas par cas. Il faut voir ce qu’on peut faire comme recours.
pour partir, mais moi, c’était compliqué. Je ne suivais pas un conjoint à l’étranger, par exemple. Ça peut être un bon argument. Moi, je partais seule et donc moi, ça a été très compliqué de pouvoir partir. Mais tu t’es acharnée.
En fait, j’ai donné ma démission. Je venais d’obtenir mon CAPES il y a trois ans en arrière et au bout de trois ans, je dis vous ne me laissez pas partir. Je démissionne et vous me laisserez partir. Je quitte le navire. Et là, quand vous faites le chantage à la démission, finalement, on m’a accordé cette fameuse mise en disponibilité.
Alors, j’ai menti. J’ai dit oui, je pars qu’une année. Je rentre l’an prochain et ça fait dix ans que je suis à l’étranger et je ne rentrerai jamais. Alors tu as vécu à Londres, ensuite tu es allée au soleil à Barcelone, un peu moins de soleil mais à mon avis assez passionnant Copenhague. Aujourd’hui tu es à Istanbul, tu rêves de Berlin, tu rêves de Norvège.
Les voyages vont continuer. Les voyages vont continuer. La liste est très longue. Et encore, je ne fais pas la liste de toutes les destinations où j’envisage de me rendre. Mais oui, la liste est très longue.
Oui, oui. Le but du jeu, c’est d’essayer de faire aussi à chaque fois une destination radicalement différente de la précédente. C’est le but. Mais alors pourquoi? C’est quoi cette appétence pour la découverte des cultures, des gastronomies, des décors, des climats?
C’est tout le bon côté. Après, il y a les mauvais côtés aussi d’une vie comme ça, où parfois on peut se sentir très seul, complètement déraciné. C’est l’autre côté, l’envers du décor. Je pense que c’est une nature curieuse avant tout. Et puis, la routine, c’est vrai, j’ai tendance à me faire assez peur.
peur. Donc, c’est vrai qu’en bougeant régulièrement comme ça, on casse la routine. Après, l’idée, c’est pas non plus de passer en coup de vent partout où je vais. Tu vois, à Copenhague, j’y suis resté quatre ans. L’Espagne, j’y suis resté trois ans.
Voilà l’idée n’étant pas non plus de passer en coup de vent. Sinon, on n’a pas le temps de s’imprégner finalement des lieux. On n’a pas le temps de rencontrer qui que ce soit. Donc, l’idée, c’est de bouger, mais de rester quand même quelques temps, de ne pas toujours être dans une fuite. Finalement, Il y a un an, tu crées les cours de Coralie.
Je vous invite à découvrir son site Internet très bien fait. Et puis, ça prend de l’ampleur. Résultat, cette fois-ci, ça y est, t’es partie de l’éducation nationale et te voilà digital nomade. On en parle souvent sur cette antenne. Inventer un métier qui permet de parcourir les plus belles villes du monde, c’est possible.
T’es la preuve vivante, même si c’est dur. Voilà, oui, c’était dur. Alors moi, j’ai joué la sécurité avant tout. J’ai un côté assez aventurière, mais une aventurière confortable, c’est-à-dire que je ne prends pas non plus tous les risques du monde. Et avant de me lancer à 100% en tant que professeur à mon compte, j’ai continué à travailler au lycée français de Copenhague tout l’année dernière, sans penser que mes cours en ligne allaient prendre une telle ampleur, en effet.
Et je n’ai lâché mon poste au lycée de Copenhague qu’après la certitude que les cours en ligne seraient une option viable pour moi et surtout pérenne. Alors monter sa boîte, c’est quand même un certain nombre de compétences administratives. Il faut faire le site Internet, il faut faire de la communication. C’est un nouveau métier pour toi. Je t’ai demandé si tu avais été accompagné par un expert, mais quelque part, oui, tu as demandé l’aide d’un psy.
Oui, pas du tout, parce que j’étais dépressive. Pas du tout, ça allait très bien. J’étais hyper contente de tout ce qui se passait dans ma vie. Mais je pense que la santé mentale, elle est très importante quand on monte comme ça des projets en solo. Moi, cette idée, c’est d’avoir monté ma boîte toute seule et j’ai voulu me faire encadrer par un professionnel de la santé mentale parce que c’est un cocktail d’émotions, en fait, tout ça.
ce qui se passe, des émotions très positives, mais aussi des émotions qui peuvent être négatives, gérer le stress, notamment la charge mentale, l’angoisse ou aussi gérer le côté très euphorique, l’adrénaline. Donc, c’est vrai que j’ai vu une psy pendant quelques temps qui m’a appris à canaliser mes émotions, à me décharger aussi. En fait, j’ai vidé mon sac avec elle en séance. Et puis, ça a épargné aussi mon entourage, c’est-à-dire qu’au lieu de saouler mes amis et mon entourage et mes collègues et ma famille, je saoulais ma psy. Et après, pour le reste, je me suis quand même bien entourée.
Donc, vous savez que je n’ai pas eu vraiment un coach ou quelqu’un qui m’a expliqué comment monter ma boîte. Mais tu vois, tu parlais de mon site Internet. Par exemple, je suis passée par une équipe de web designers pour mon site Internet. Je pense qu’il y a des choses, il faut absolument se décharger. Donc, dont il faut se décharger, il faut surtout être bien entouré.
L’aventure de l’auto-entreprenariat, elle se fait à plusieurs et je pense qu’il ne faut pas rester isolé. Alors pour ce qui concerne ton métier, tu as quand même découvert pendant la période Covid que donner des cours en ligne, c’était très efficace, que ça fonctionnait très bien. C’est ce qui t’a donné un petit peu l’envie de voler tes propres ailes. Il y a eu ça, il y a eu les cours en ligne pendant la période Covid où moi, j’étais au lycée français de Barcelone à ce moment-là et on donnait des cours en ligne à nos élèves pour qu’il y ait quand même un suivi évidemment dans leur scolarité. Donc l’idée a commencé à germer à cette période et après, en quittant l’Espagne, j’ai voulu partir m’installer à Berlin qui était une ville qui m’attirait depuis toujours.
Et à Berlin, finalement, le travail n’a pas pu se faire. Pour certaines raisons, je n’ai pas accepté le poste qu’il y avait au lycée français de Berlin. Et du coup, j’ai tiré un trait sur le projet de Berlin parce qu’il n’y avait que cette école-là qui pouvait me proposer un travail. Et j’ai trouvé ça très frustrant. Donc, c’est là où j’ai commencé à réfléchir en me disant mais comment est-ce que je peux vivre dans les villes où j’ai envie de m’installer ?
Comment je peux faire pour m’y installer tout en travaillant et gagnant ma vie ? Donc, c’est là où les cours en ligne sont arrivés plutôt comme une évidence. Alors aujourd’hui, qui peut venir suivre les cours de Coralie ? Des petits expats, par exemple, qui veulent maintenir un bon français ? Alors, il y a de tous les profils, mais on va dire que moi, j’ai un profil, on va dire en majorité, ce sont des collégiens et lycéens qui sont dans les lycées français du monde, justement.
Les lycées français, j’en ai plein de Copenhague, de Bratislava, de Madrid. J’en ai aussi en Chine, j’en ai aux Etats-Unis, un peu partout. Et dans les lycées français du monde, en principe, les exigences sont assez élevées. Les exigences sont élevées. Il y a toujours un peu cette obsession des bonnes notes dans ce genre de lycée.
Et les élèves ont parfois besoin d’avoir une professeure en plus, surtout le français avec le bac. C’est stressant pour les élèves. Parfois, les élèves aussi sont issus d’un milieu avec une deuxième langue, une troisième langue à la maison. Donc, le français n’est peut-être pas majoritaire non plus à la maison. Et donc, finalement, une scolarité dans un lycée français du monde, pour certains élèves, ce n’est pas facile pour plusieurs raisons.
Donc, c’est là où j’interviens et je m’occupe des élèves de la sixième à la première en français. Et alors, avec cette petite contrainte du décalage horaire que tu dois parfois subir. Alors, des fois, ça cafouille un peu de mon côté. Les élèves ne se rendent compte de rien parce que je suis toujours à l’heure en cours. Mais des fois, il y a des petits réveillons sursaut en me disant mais mince, attends, avec le décalage horaire, en fait, le cours, c’est maintenant.
Oui, ça m’arrive. Alors là, ça va, Istanbul, il n’y a pas beaucoup de décalage. Il y a une heure par rapport à l’Europe. Mais déjà, rien que ça, c’est une gymnastique. Oui, c’est vrai.
Coralie, aujourd’hui donc à Istanbul, tu m’as dit que tu avais d’autres projets encore. C’est plutôt sympa d’avoir réussi à mettre en place ton métier qui se promène avec toi et de pouvoir répondre à ta promesse que tu t’étais faite quand tu t’ennuyais en Savoie. Exactement, oui. Et après, c’est vrai que c’est quelque chose qu’on réalise pas trop quand on a la tête dans le guidon comme ça, dans son travail, parce que voilà, cette année qui vient de s’écouler a été extrêmement intense. Donc, c’est seulement maintenant que je commence à réaliser que ça se passe.
Maintenant que je ne travaille plus dans les lycées français de l’étranger et que je travaille uniquement pour moi, voilà, à 100%, c’est là où je commence enfin à réaliser. Et si c’est pas moi qui le réalise, c’est les gens autour de moi qui le réalisent pour moi en me disant mais c’est vachement bien. Mais c’est vrai que cette année, j’ai eu la tête dans le guidon et je n’ai pas eu l’occasion de vraiment profiter. C’est maintenant que je suis enfin à Istanbul que je profite. Et bien Coralie, félicitations pour les cours de Coralie.
Le site web est disponible dans le descriptif de ce podcast, également en passant par Expat Pro. Bon anniversaire puisque tu fêtes aujourd’hui tes un an. Et qu’est-ce qu’on boit à Istanbul quand on doit fêter un événement ? Alors, ils boivent beaucoup de thé ici. Ils aiment le thé.
Voilà. Sinon, il y a l’équivalent un peu du pastis, comme on a en France, qui s’appelle le raki. Donc voilà, peut-être que je boirai ça ce soir, tiens, pour fêter. Eh bien écoute, à ta santé. Au plaisir de te retrouver sur l’antenne de la radio.
Et si vous avez besoin de soutien scolaire en français, contactez Coralie de notre part. Belle journée. Merci beaucoup. Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr. Et sur Youtube en cherchant Français dans le Monde.