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Avez-vous déjà envisagé de déménager à l’étranger et de vous immerger dans une nouvelle culture tout en restant connecté à vos racines ?
Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous emmène à Philadelphie pour une conversation captivante avec Didier Lesigne, le président de « Philadelphie Accueil », du réseau des accueils FIAFE. Ensemble, ils explorent comment les Français vivant à l’étranger peuvent maintenir un lien fort avec leur culture d’origine tout en s’intégrant dans leur nouvelle communauté.
Didier Lesigne, l’invité de cet épisode, est un homme au parcours fascinant. Originaire de Paris, il a grandi à Avignon avant de consacrer 36 ans de sa vie à une carrière de gendarme, qui l’a mené aux quatre coins du monde, de la Guadeloupe au Kosovo en passant par Haïti. À la retraite, il a choisi de s’installer à Philadelphie avec sa famille, attiré par l’aventure et l’opportunité de découvrir une nouvelle culture. Aujourd’hui, en tant que président de Philadelphie Accueil, Didier joue un rôle clé dans la communauté française de la ville, aidant les nouveaux arrivants à s’adapter à leur nouvelle vie.
L’épisode se concentre sur l’importance des réseaux communautaires pour les expatriés français, illustrée par l’association Philadelphie Accueil. Didier partage comment l’association organise des événements et des activités pour renforcer les liens entre les membres de la communauté française et faciliter leur intégration. Il évoque également les défis et les opportunités de vivre à Philadelphie, une ville riche en histoire et en culture. Avec plus de 148 familles membres, Philadelphie Accueil est un pilier pour les expatriés, offrant un soutien précieux et une connexion avec la culture française.
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Chapitrage de l’épisode :
0:00:01 – Introduction et présentation de Didier Lesigne
0:00:30 – Didier Lesigne évoque son rôle dans le réseau FIAFE
0:01:00 – Retour sur la carrière militaire internationale de Didier
0:02:10 – Expérience de casque bleu au Kosovo
0:02:50 – Installation à Philadelphie et choix de vie
0:04:00 – Découverte de Philadelphie Accueil et implication
0:05:00 – Didier devient président de Philadelphie Accueil
0:06:40 – Structure et objectif de Philadelphie Accueil
0:07:40 – Histoire et culture française à Philadelphie
0:09:00 – Les points forts de Philadelphie
0:10:30 – Conseil sur les quartiers à éviter
0:11:30 – Entreprises françaises à Philadelphie
0:12:10 – Importance de Philadelphie Accueil pour les expatriés
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Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Didier Lessigne, le président de Philadelphie Accueil. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je vous emmène à Philly, c’est le petit nom de la ville, c’est mignon comme tout, entre Washington et New York.
Le président Didier, réseau FIAF, partenaire de la radio des Français dans le monde, va nous en dire plus. Bonjour, content de te rencontrer Didier. Un grand plaisir également pour moi de la côte est américaine. Tu as eu l’occasion d’écouter un peu tes petits homologues du réseau FIAF sur les podcasts de la radio. Oui, j’en ai écouté quelques-uns et j’ai retrouvé des têtes connues, on va dire, puisque j’ai rencontré l’année dernière pas mal de présidents et présidentes du réseau.
Donc ça, c’était toujours sympa de les revoir dans leur contexte, on va dire, géographique. Et tu fais partie des rares présidents hommes du réseau. Oui, effectivement, on est un petit peu en infériorité, mais bon, voilà, c’est un peu logique. Et puis, ça nous fait plaisir d’être entouré de femmes également. Alors Didier, on revient à Paris d’où tu es originaire mais très vite tu vas grandir à Avignon et tu vas dès tes 19 ans devenir gendarme pour faire une carrière de 36 ans au service de la France jusqu’à ta retraite.
Alors un peu en France mais pas que puisque tu avais déjà un peu la bougeotte. Oui, alors, c’était un peu en moi depuis longtemps. Et donc, effectivement, aussi bien la possibilité de travailler comme gendarme en métropole, ce qui est la règle, on va dire, pour tous les gendarmes. Mais il y a des possibilités, effectivement, de partir un peu à l’étranger, outre-mer, etc. C’est ce que j’ai pu faire pendant quelques années, aussi bien au Guadeloupe qu’en ambassade en Amérique centrale ou éventuellement même plus tard avec l’ONU au Kosovo et en Haïti.
Donc voilà, de belles expériences professionnelles et humaines. 99, en effet, tu es casque bleu au Kosovo. Bon, on ne va pas se cacher que ce n’était pas le paradis sur terre à ce moment-là. Alors non, effectivement, c’est des expériences fortes, humaines et parfois difficiles, effectivement, à tout point de vue. Mais bon, ça fait partie du job, on va dire.
Et on apprend beaucoup, en fait, après cette expérience. Et bien, justement, à Haïti, c’était une période compliquée en termes politiques, mais tu vas quand même rencontrer ta future épouse. Ta seconde femme est américaine. Elle est de Philadelphie. Et en 2013, puisque tu arrives au moment de la retraite, vous décidez de vous installer à Philadelphie.
La décision, alors il a fallu se battre entre on rentre en France ou on va s’installer à Philadelphie aux USA ? Non, la logique a été respectée. J’ai toujours eu la bougeotte, c’était très excitant de partir aux Etats-Unis et de suivre mon épouse avec notre fils et de s’installer sur la côte Est. La logique a voulu que ce soit Philadelphie, par la présence de la belle famille, qui a rendu les choses beaucoup plus simples. Et puis la région est vraiment sympa.
Donc voilà, ça n’a pas été difficile. Il n’y a pas eu de combat. Et puis voilà, je prenais ma retraite, donc j’étais très content de partir. Résultat pour vous, la France et les vacances maintenant. Alors voilà, c’est devenu l’inverse, on repart au pays pour voir la famille, mes fils, mes sœurs, mon frère et puis toute la famille.
Donc ça, c’est une chose qu’on fait chaque année et qu’on tient à faire justement pour garder les liens, en plus effectivement des réseaux qui nous permettent d’avoir des contacts réguliers. À part lorsque le monde est figé avec une pandémie. Alors là, vous avez été coincé aux USA pendant un petit temps. Alors, comme beaucoup de gens, effectivement, de par le monde, la communauté française a été coincée ici, sur sur Philadelphie, avec l’impossibilité de recevoir la famille, l’impossibilité de bouger. Donc, c’est une période difficile qui a eu des incidences au niveau familial, au niveau professionnel et également, bien sûr, pour l’association dont on parle.
On va en parler tout de suite de Philadelphie Accueil en 2014. Tu vas faire un tour là-bas parce que tu entends parler d’une soirée Beaujolais Nouveau. Alors là, on n’est pas du tout dans le cliché français, Didier. Non, pas vraiment. C’est un peu ce qui m’a attiré immédiatement parce qu’il y avait sûrement un petit manque aussi de la France.
J’ai entendu parler d’un Beaujolais Nouveau, une soirée Beaujolais Nouveau. Voilà, j’ai sauté sur l’occasion. Donc j’ai rejoint l’association et puis en plus du Beaujolais, effectivement, beaucoup d’activités liées à la communauté française et qui permet de resserrer un peu les liens. Et finalement, voilà, donc j’ai laissé mon envie de faire partie d’une grosse communauté française. Et il y a trois ans, Mathilde, l’ancienne présidente, passe la main et là tu acceptes la présidence.
Je suis avec monsieur le président aujourd’hui. Oui, disons que j’avais déjà un pied dedans depuis longtemps. J’ai participé à beaucoup d’activités. J’ai participé aux festivités des 15 ans de l’association. Logiquement, j’ai répondu positivement à la demande de Mathilde.
On va saluer toute l’équipe. Tu as une équipe de six personnes qui constitue le bureau de base, plus tous les bénévoles, plus tous ceux qui font partie de la société. Il y a combien de familles au sein de Philadelphie Accueil ? Alors, ça augmente régulièrement, chaque semaine pratiquement maintenant. C’est vraiment reparti après le Covid.
Donc là, on arrive à 148 familles sur Philadelphie Accueil. On est passé d’un bureau à quatre à un bureau à six. Je salue mon équipe avec ma vice-présidente Elodie, la trésorière Marie, le vice-trésorier Joe, ainsi que Caroline, la secrétaire, et puis notre responsable communication Marie. Et avec cette équipe relativement structurée, on arrive vraiment à développer encore de la com’, se faire connaître et essayer d’étendre notre réseau le plus possible au sein de la communauté française. Et souvent vous organisez des événements pour que cette communauté puisse se rassembler.
Effectivement, oui. Alors ça, c’est notre tâche première, on va dire. En plus, les activités quotidiennes, on va dire, adhomadaires. Donc là, le Beaujolais nouveau est resté notre gros événement annuel.
qui va être un peu remplacé cette année puisqu’on va fêter nos 25 ans cette année. Donc en novembre, on aura ce gros événement pour célébrer cet anniversaire. En dehors de ça, effectivement, j’ai pris l’initiative de créer le festival de musique de l’association sur deux années consécutives. Ça a été un gros succès. Et puis, en dehors de ça, beaucoup d’événements, le Noël pour les enfants, les eaux de Pâques, etc.
Et puis, régulièrement, des apéros rencontres, des cafés rencontres qui nous permettent justement de faire venir les nouvelles familles et de se rencontrer et puis d’échanger, de s’entraider. Alors c’est une grande ville qui est historique pour les USA et qui attire beaucoup la culture, notamment la culture française. Plus de 6 millions d’habitants pour 5000 Français. Les chiffres, on le sait bien, ne sont pas extrêmement précis. Mais voilà, est-ce qu’il y a un quartier français, par exemple, où ils se rassemblent ?
Alors justement, j’en parlais, je suis en train de lire un livre qui parle de l’histoire de la France. connecté avec Philadelphie. Et il y avait un quartier français à l’époque, en 1790. Il y avait un quartier français qui n’existe plus vraiment, mais on trouve des traces quand même historiques du passage des Français, de leur implication dans la politique, l’économie et le social de la ville. Et donc, ça, c’est intéressant d’avoir ce lien.
Et les gens souvent nous en parlent, puisqu’il y a eu aussi toute cette période de Benjamin Franklin, qui a quand même eu Il y a un impact énorme entre la France et les Etats-Unis et puis Philadelphia en particulier. Alors on va se promener un petit peu dans la ville. Tu m’as dit qu’elle était agréable. Alors évidemment, en hiver, il fait plutôt froid et en été, il fait plutôt chaud et humide. Mais vous avez quand même pas mal d’atouts, des montagnes pour skier.
Oui, la région est agréable. On n’est pas loin de la mer, de l’océan, puisque les côtes du New Jersey sont immenses, énormes, avec de très belles plages. Et de l’autre côté, on a quelques montagnes qui ne sont pas les Alpes, mais on arrive à aller skier à une heure et demie de chez nous. Et puis, voilà, la ville est agréable. Il y a des très beaux quartiers historiques, justement, toute cette partie qui date de la Révolution, etc.
Et là, il y a des choses vraiment à visiter. On retrouve effectivement la French Touch, on va dire, sur le Parkway, le grand boulevard qui traverse Philadelphie. qui va de l’hôtel de ville au musée des arts et en fait qui a été dessiné par des français. Donc il y a quand même une touche française très importante à Philadelphie. Qu’est-ce qui est le plus gros atout de la ville selon toi ?
Si je viens te rencontrer cet après-midi, qu’est-ce que tu vas me montrer avec la plus grande fierté ? Le centre-ville est quand même très agréable. Et puis, Old City, on appelle, c’est vraiment la partie la plus ancienne. Là, on retrouve presque des rues françaises avec les pavés, avec des maisons en briques, etc. Et puis, les musées de Philadelphie sont quand même impressionnants.
Le Musée des Arts est internationalement reconnu. avec le musée Rodin, le Franklin Institute. Il y a vraiment des choses très intéressantes au niveau culturel et historique sur Philadelphie. Bon, s’il y a des avantages, il y a toujours, on le sait bien, des inconvénients. Quel serait pour toi le plus gros inconvénient ?
Il faut quand même se méfier. Il y a des zones où il faut être prudent. Comme dans toutes les grandes villes américaines, il y a de la criminalité, de la délinquance. Il suffit de faire attention et de ne pas aller dans certains quartiers. Mais sinon, en dehors de ça, non, on peut dire que la vie est agréable.
Il y a eu une grosse évolution. Les gens sortent beaucoup maintenant le week-end et éventuellement même la semaine. Donc voilà, ça a beaucoup changé. Mon épouse qui est médecin, en fait, a fait ses études à Philadelphie et elle disait qu’à une époque, il ne fallait pas sortir du tout de Philadelphie. Ce n’est plus du tout le cas maintenant.
Alors, il y a quelques entreprises françaises, tu me disais, qui se sont installées sur place dans le domaine pharmaceutique, par exemple, ou encore Saint-Gobain. Oui, effectivement, c’est principalement la base de la communauté française, une des bases, avec tous ces expats qui viennent pour 3-4 ans s’installer à Philadelphia et travailler sur les grosses compagnies françaises. Donc ça, ça amène effectivement des membres pour nous, même si c’est provisoire, puisque les expats, en général, viennent 3-4 ans et repartent après vers d’autres accueils dans le monde. Mais on a quand même une base de gens qui restent comme nous. Ça fait 11 ans maintenant et il y a des gens qui sont là, qui étaient venus pour 3 ans et puis 15 ans ou 20 ans après, ils sont toujours là.
Mais en tout cas, on va inviter les auditeurs qui comptent s’installer à Philadelphie de vous contacter. Philadelphie Accueil, il y a le site internet, le lien est dans ce podcast qui fait partie du réseau de la FIAF. C’est essentiel quand on débute sa vie d’expat dans la ville de vous rejoindre, on est d’accord ? Oui, et puis ça se fait naturellement et la plupart des gens nous contactent avant même de partir, quelques mois avant, dès qu’ils ont l’information sur une éventuelle installation à Philadelphie, ils nous contactent. Ce qui fait qu’on peut déjà leur donner quelques tuyaux et quelques informations de base.
Et ensuite, sur notre site, on a le guide pratique avec toutes les infos qui a été réalisé par une ancienne membre, Géraldine, qui avait fait un travail extraordinaire. Et donc, sur ce guide, en fait, on arrive à retrouver les infos pratiques d’une installation aux États-Unis et en particulier à Philadelphie. Donc voilà, ça se fait naturellement et on a beaucoup de contacts comme ça de gens qui viennent soit de France, soient d’ailleurs et qui viennent s’installer ici. Donc on est toujours content d’avoir des nouvelles familles. Eh bien Didier, passe le bonjour à toute l’équipe de bénévoles, à l’ensemble des membres de Philadelphie Accueil et au plaisir de te retrouver sur l’antenne de la radio des Français dans le monde.
C’est vraiment gentil. Merci pour cet accueil et un grand bonjour à tous nos bénévoles qui, tous les jours en fait, se donnent corps et âme, on va dire, à la communauté française. Et ça, c’est un gros atout. Merci beaucoup. A bientôt.
Vous écoutez la voix des expats.
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