.
Comment l’art peut-il transcender les frontières et rapprocher les cultures ?
Dans cet épisode captivant réalisé en partenariat avec Racines Sud, nous partons à la rencontre de Nathalie De Zan, une artiste photographe originaire de Toulouse qui a su faire sa place au-delà des frontières françaises. Installée à Jersey City, près de New York, Nathalie nous partage son parcours atypique, depuis ses études en création numérique à l’université Jean Jaurès jusqu’à sa carrière florissante aux États-Unis. Avec un amour profond pour les années 60, elle évoque ses débuts dans la communication d’événements psychédéliques et son passage inattendu de Toulouse à l’autre côté de l’Atlantique.
Nathalie De Zan est une artiste occitane dont le travail se concentre sur la photographie et la manipulation graphique. Passionnée par les couleurs vives et les rêves, elle a développé une technique unique consistant à capturer des autoportraits qu’elle retravaille ensuite pour créer des œuvres d’art vibrantes et oniriques. Sa démarche artistique, inspirée par ses rêves, l’a conduite à exposer dans plusieurs galeries autour de New York, où elle a été chaleureusement accueillie. En parallèle, Nathalie travaille dans l’importation de vin, un domaine qui lui permet de rester connectée à ses racines françaises tout en explorant de nouvelles saveurs internationales.
Cet épisode de podcast explore les défis et les réussites de Nathalie en tant qu’artiste expatriée. Elle partage son expérience de la vie à New York, la différence d’accueil des artistes entre la France et les États-Unis, et son attachement persistant à l’Occitanie. Nathalie nous offre un aperçu de son processus créatif et de son quotidien en tant qu’artiste et entrepreneure dans un environnement culturellement diversifié. Pour ceux qui souhaitent découvrir son travail, des liens vers son site internet et ses réseaux sociaux sont disponibles dans le podcast, offrant un regard direct sur ses créations colorées et inspirantes.
.
https://dezannathalie.fr/
.
Podcast n° 1708 en partenariat avec Racines Sud & produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia d’aide à la mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.
.
Chapitrage de l’épisode :
0:00:09 – Introduction de Nathalie De Zan
0:00:50 – Retour sur les études à Toulouse
0:01:65 – Expérience dans le domaine multimédia
0:02:148 – Création du bar Moloko
0:02:168 – Inspiration des années 60
0:03:206 – Départ pour le New Jersey
0:04:289 – Démarche artistique à New York
0:05:346 – Processus de création artistique
0:06:385 – Inspiration des rêves
0:07:453 – Expositions et second métier
0:08:497 – Découverte de vins internationaux
0:09:582 – Image de la France en Amérique
0:10:608 – Nostalgie de l’Occitanie et alimentation
.
Transcription de l’épisode :
Je vais vous présenter une artiste qui fait un travail magnifique, un travail de photo. Évidemment, on est à la radio, donc je vais vous demander un petit effort, c’est d’aller faire un petit tour sur son site internet. Elle s’appelle Nathalie Desannes. Je ne sais pas si on dit Desannes. On dit deux ans.
Deux ans, voilà. Je l’ai américanisé peut-être, parce que tu es aujourd’hui installée pas très loin de New York. Tu es en face de Manhattan, dans l’état du New Jersey, à Jersey City. Bonjour, bienvenue Nathalie. Bonjour.
Très content de faire ta connaissance dans le cadre de notre partenariat avec Racine Sud. On part découvrir des Occitans dans le monde. Voilà une artiste occitane. Et je salue Anne qui nous a mis en relation. Si tu veux bien, on commence par le début.
On retourne tout de suite à Toulouse. Ah, Toulouse ! Et cette jolie chanson de Nougaro, ça te manque un peu, certains jours ? Complètement ! C’est une ville que j’adore, je retourne souvent avec mon mari et c’est absolument fabuleux.
Le temps, l’esprit, le fait que les gens prennent le temps de tout, j’adore complètement. Et du coup, j’ai fait mes études à Toulouse, donc à l’université Jean Jaurès. J’ai fait un master création numérique là-bas. Après ça, j’ai fait des études, enfin une formation en fait, développeur multimédia et Internet. Et en fait, pour financer cette formation-là, je travaillais les week-ends dans une usine qui faisait du semi-conducteur.
Et c’était vraiment… Enfin, j’étais intérimaire, je faisais. Et j’avais un copain qui avait envie d’ouvrir un bar. Et du coup, vu que je faisais plein de sous, je lui ai prêté des sous, il a ouvert le bar. Et moi, l’idée, c’était juste de lui donner des sous et de ne pas du tout participer à ce projet-là.
Et en fait, je me suis pris au jeu. On a créé ce lieu qui était vraiment, vraiment super rigolo, qui s’appelait le Moloko. Donc, c’était vraiment psychédélique, années 60. Et en fait, je me suis pris au jeu, je travaillais là-bas, je faisais tout ce qui était communication, tout le temps des posters très années 60 pour communiquer sur l’événement, sur tous les événements et la musique. Et après, quand on a décidé de fermer, j’avais l’impression de tourner en rond un petit peu et j’ai décidé de venir m’installer à nous.
Pourquoi il y a cette inspiration années 60 ? Pourquoi tu adores cet univers, ce graphisme, ces couleurs des années 60 ? Je crois parce qu’il y a quelque chose de très positif, de très coloré. J’adore la musique, j’adore le style, j’adore les vêtements. J’adore l’art aussi de cette période.
Je crois que c’est vraiment un tout. Alors du coup tu te sens un peu à l’étroit à Toulouse, tu vas te dire j’irais bien apprendre l’anglais et tu pars en bénévolat donc au New Jersey, tu t’occupes de chambre Airbnb, c’est pas un métier complètement hyper passionnant mais ça te permet de vivre là-bas, de travailler, d’améliorer ton anglais, tu pars pour deux mois, il reste trois mois, quatre mois, cinq mois. C’est ça. Je rencontre mon mari. Et en fait, à un moment donné, pour les papiers, je pars au Canada pour une période assez courte.
Et là, en allant au Canada, je me rends compte qu’en fait, j’ai envie de vivre à New York. C’est vraiment une ville qui me plaît, où il y a un potentiel complètement incroyable. Et en fait, en rencontrant mon mari aussi, je me dis que c’est vraiment l’endroit où j’ai envie de m’installer. J’ai envie de voir ce qui se passe. Et donc du coup, il y a un petit souci, c’est que ton matériel photo est resté à Toulouse.
Donc tu t’arranges pour le récupérer, tu le fais envoyer au Canada, tu le récupères. Tu dois acheter un petit peu de matériel pour pouvoir te remettre à bosser. Et là, tu vas les présenter ton travail dans des galeries qui sont du côté de New York ou du New Jersey. Et t’es très surprise de l’accueil qu’on te fait. Oui, c’est ça.
Je trouve qu’en fait, ici, les gens sont extrêmement positifs. Du coup, à chaque fois que je vais me présenter et présenter mon travail dans une galerie, je prépare des dossiers où il y a mon résumé, mon CV, où il y a aussi mon approche artistique et après mes œuvres. Donc je vais dans ces galeries, je leur présente ces dossiers-là et à chaque fois, c’est soit j’adore, donc on va faire une exposition, ou alors non, ça ne va pas avec notre ligne artistique, mais ne regarde pas de soucis, va dans cette galerie. C’est toujours pas positif, on ne va pas fermer de portes. J’ai l’impression qu’en France, c’était un petit peu plus comme ça.
Tu m’as dit avec toi, je n’aurais pas pu faire la même chose en France. Complètement, complètement, c’est clair. Tu vas rentrer dans une galerie en France, on va dire non, madame, ça ne m’intéresse pas. Merci, au revoir. Alors que là, si c’est non, c’est non, mais va voir un tel.
Peut être que cette personne pourrait être intéressée par ton travail. C’est plus artistiquement, c’est peut être plus ouvert. Les portes s’ouvrent plus facilement. Complètement, complètement. Alors qu’est-ce que tu peux me dire sur ton art ?
Tu pars de photos, très souvent c’est toi sur les photos, c’est pratique comme ça t’embête personne et tu peux atteindre le niveau que tu veux en prenant juste le temps que tu as des photos de toi puis tu les retouches graphiquement, tu repeins la photo. C’est complètement ça. Oui, en fait, j’ai un studio avec des fonds colorés. Je mets en place ma lumière avec les fonds colorés. Après, je me prends en photo avec une télécommande.
Je retouche après les photos sur mon ordinateur et c’est exactement ça, je repeins. Je retravaille la texture de la peau, je vais refaire les rougeurs de la peau, dessiner les cheveux. Ça me prend un temps de fou d’ailleurs. C’est ça qui va donner ces aplats et ces couleurs qui sont assez pop. Et après il y a tous ces éléments autour, façon le papier découpé, la pâte à modeler, donc ça c’est des choses que je prends aussi en photo et après j’organise tout ça sur la photo.
Alors tu adores les couleurs vives, le rouge et rouge, le bleu et bleu, des couleurs très tranchées. Et ce travail de manipulation avec Photoshop fait qu’on est dans des décors qui sont en même temps hyper réels et réels en même temps, je ne sais pas comment te dire. Hyper réel et réel. Après, ce qui est dans ma démarche, qui est vraiment très, très important, c’est que tout ça vient de mes rêves. J’ai même un petit peu développé cette technique là, c’est à dire que je fais beaucoup de siestes, pas très étonnant pour une Toulousaine, mais je fais des siestes entre 15 et 20 minutes.
Et le fait de me faire ces siestes là, À un moment donné, il y a cette partie où vous vous détendez, à un moment donné, vous commencez à rêver. Et après, quand vous vous réveillez soudainement, donc je mets un réveil, vous vous rappelez de vos rêves. Vous n’étiez pas dans un état de sommeil profond. Et ces rêves-là, c’est le commencement de chacune de mes photos. Génial.
C’est très joli. Aujourd’hui, tu exposes pas mal sur cette zone de New York. Ça ne te permet pas d’en vivre à 100%. On précise que si vous aimez vraiment beaucoup, il y a une boutique en ligne avec le lien dans ce podcast. Tu bosses également comme ton mari, qu’on embrasse, qui s’appelle Steve, qui est un Américain.
Tu bosses dans le vin. C’est le Français qui vit à New York et qui bosse dans le vin. On est en plein dedans.
Je vends du vin et j’importe du vin pour une compagnie. C’est passionnant. Quand j’étais en France, je buvais du vin sans trop savoir ce que je buvais. Je savais plus ou moins ce que j’aimais ou ce que je n’aimais pas. Et depuis que je suis aux Etats-Unis, c’est incroyable, j’ai appris beaucoup.
Et en fait, c’est un monde sans fin. Et le fait d’être à New York, c’est vrai qu’on est exposé à toutes sortes de vins. Depuis que je suis ici, j’ai essayé des vins orange, qu’on appelle, ou ce qui est compact, et des vins de Slovanie, de Slovénie, de Bosnie. Qu’est-ce que j’ai goûté ? Des vins de Turquie, des choses qui sont complètement incroyables avec des procédés de fabrication qui sont fous.
Et donc, vous avez une palette de goûts qui est incroyable. Nathalie, est-ce qu’aujourd’hui, le raffinement français, le vin, la haute couture, est-ce que ça reste des valeurs qui sont bien vues par les Américains ? Est-ce que la France continue à avoir cette image de pays un peu chic ou est-ce que ça se perd un peu ? On peut le dire, là-bas, depuis 2017, tu commences à avoir un vrai ressenti de l’Américain envers le français. Mais complètement, je trouve que c’est complètement ici.
Après, je ne me rends pas très bien compte, mais je sais qu’on me dit souvent, mais tu es complètement la Française typique. Pour eux, je suis un stéréotype. Je suis tout le temps en talons, tout le temps en robe. Les pantalons, c’est des couleurs comme sur mes images, qui sont assez pop, tout le temps du rouge à lèvres. Pour eux, je suis le stéréotype de la Française qui se balade en vélo, talent aiguille à bicyclette.
Pour eux, c’est ça, c’est le charme français, quelque chose d’assez léger, mais tout le temps élégant. Dernière question, quel est ton rapport à l’Occitanie ? Est-ce qu’elle te manque au point qu’on t’en rêve la nuit parfois ou est-ce qu’il y a des goûts qui te manquent quand t’es à New York ? Ah mais alors complètement ! L’Occitanie ça me manque donc j’y retourne souvent après des goûts qui me manquent, mais oui !
Enfin je veux dire, ici ils ont pas en termes de cuisine, il y a certaines choses c’est compliqué. Bon il y a quelque chose qui me manque, moi c’est le fromage. Alors il y a une boutique de fromage qui a ouvert près de chez nous, mais le vin est… enfin le vin, pardon. Le fromage est extrêmement cher.
Donc, en fait, on y va peut-être une fois par semaine. Ça nous coûte 20, 30 dollars pour juste un petit morceau de fromage. Et moi, ça me manque comme la fraîcheur de certains produits, tout ce qui est poisson, ce genre de choses compliquées ici. Allez voir le travail de Nathalie. Tous les liens sont dans ce podcast et aussi un très bel Instagram.
Je te souhaite le meilleur dans ta carrière d’artiste. Et en tout cas, c’est bien parti. Au plaisir de te retrouver sur cette antenne. Merci. Merci beaucoup.
Vous écoutez la voix des expats.
.