Montréal Accueil : Le parcours inspirant de Catherine Armagnac

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Vous avez déjà envisagé de tout quitter pour vivre à l’étranger ? C’est exactement ce qu’a fait Catherine Armagnac. Originaire de Bordeaux et ayant vécu à Paris pendant 25 ans, elle et sa famille ont décidé de tenter l’aventure de l’expatriation au Québec. Après un échange de maisons réussi avec une famille québécoise, ils ont pris la décision audacieuse de déménager définitivement à Montréal. En trois mois, ils ont vendu leurs biens, démissionné de leurs emplois et traversé l’Atlantique pour commencer une nouvelle vie.

Catherine Armagnac est aujourd’hui présidente de Montréal Accueil, une association du réseau FIAFE qui aide les expatriés français à s’intégrer dans leur nouvelle vie à Montréal. Avec une expérience personnelle riche et une passion pour le réseautage, Catherine a gravi les échelons de cette association qui compte environ 350 familles. Elle partage son parcours inspirant, de la réception de leurs visas à la création de nouveaux liens sociaux et professionnels au Québec.

Dans cet épisode, Catherine nous raconte les défis et les joies de l’expatriation. Elle aborde les différences culturelles entre la France et le Québec, notamment dans les relations professionnelles et sociales. Elle donne des conseils précieux pour s’adapter à l’hiver québécois et nous parle de l’importance de l’humilité et de l’ouverture d’esprit pour réussir son intégration. Catherine met également en lumière le rôle crucial de Montréal Accueil dans l’accompagnement des nouveaux arrivants, en leur offrant un soutien et des ressources pour naviguer dans cette nouvelle aventure.

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https://www.montrealaccueil.org/

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Podcast n°1964 (Août 2023) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Chapitrage de l’épisode

00:00:01 – Introduction et présentation de Catherine Armagnac
00:00:32 – Déménagement au Québec : Home Exchange
00:01:76 – Obtention des visas et départ précipité
00:02:128 – Installation à Outremont
00:03:183 – Rôle de Montréal Accueil et intégration
00:04:281 – Présidence et activités de l’association
00:06:362 – Différences culturelles et professionnelles
00:07:423 – Gestion du premier hiver
00:08:534 – Produits français à Montréal
00:09:570 – Importance du réseau et bonnes adresses
00:10:605 – Conseils avant l’expatriation
00:11:670 – Conclusion et remerciements

Retranscription de l’épisode

Découvre les accueils de La FIAF sur la radio des français dans le monde. La radio des français dans le monde. Le podcast. On aurait pu retrouver Catherine dans son appartement à Paris. Ça aurait pu arriver, mais un jour, une volonté familiale de tenter l’aventure de l’expatriation.
Et la voilà présidente de Montréal Accueil. On part donc au sein de cette très jolie ville au Canada. On y parle français, mais ce ne sont pas des Français qui vous y attendent. Bonjour Catherine. Bonjour Petit.
Catherine Armagnac, ça ne s’invente pas comme nom de famille. Effectivement, je remercie mon père pour ce très joli nom. Alors je le disais, tu es originaire de Bordeaux, vous avez vécu en famille 25 ans à Paris et il y a eu une envie quand même de changer au point que vous avez testé en famille Home Exchange, un site web qui permet de croiser ses maisons. Oui, on a échangé, on a décidé d’aller valider notre projet de vie au Québec en faisant un échange de maison entre le Québec et la France. Donc on a échangé avec une famille de Québécois qui avait quatre enfants, comme nous, et ils sont venus s’installer pendant un mois dans notre petit appartement parisien pendant que nous avons profité de leur très grosse maison à Boucherville.
En tout cas, ça vous a plu au point que vous fassiez les démarches pour avoir les visas et la résidence permanente. Elle arrive dans la boîte aux lettres. Un jour, tu appelles ton mari qui est en déplacement. Tu lui dis ça y est, on a les documents. Qu’est-ce qu’on fait ?
Et il me répond, on part. T’es d’accord ? Pas l’ombre d’une hésitation. En trois mois, on a tout plié, on a tout vendu, on s’est débarrassé de tout. Et puis hop, on a démissionné.
et on a pris 3 de nos 4 enfants pour partir nous installer de l’autre côté de l’Atlantique. Un petit warning, dans ce cadre-là, le déménagement c’est quand même un petit coup. Oui, surtout quand on est immigrant et qu’on paie tout ça soi-même, ça coûte assez vite cher, donc on s’est débarrassé du plus possible de choses. Ce qui m’a le plus chagrinée, c’était de me débarrasser de beaucoup de livres. Les livres, ça prend de la place, c’est des cartons, c’est du volume, mais on n’avait pas besoin de tout ça pour se réinstaller.
Alors vous vous installez à Outremont, on est dans un quartier, c’est pas le Mont-Saint-Jean, mais c’est quand même peuplé de beaucoup de Français. Il y a des écoles pas loin, il y a du métro partout, il y a même la nature. Le quartier est sympa pour débuter l’aventure. Oui, le quartier était vraiment formidable. On est arrivé là vraiment un peu par hasard, mais ça correspondait bien à nos attentes.
On n’avait pas de voiture. On voulait tout faire à proximité, avoir tout à proximité pour pouvoir tout faire à pied. Et vraiment, le quartier était fantastique pour ça. Des parcs partout, des petits restos, des petites boutiques. On retrouve un petit peu cette vie un peu parisienne qu’on avait.
C’était une petite bulle, bulle protégée au sein d’Outre-Montague de Montréal. Aujourd’hui, Catherine, vous êtes dans une maison qui vous appartient. Vous êtes propriétaire sur la rive sud, avec la double nationalité. Je pense que ça se passe bien, l’aventure à Montréal. Oui, on adore notre vie ici.
On est vraiment très, très content de notre installation, de nos parcours, des relations qu’on y a tissées, de notre mode de vie, absolument. À votre arrivée, tu vas rejoindre Montréal Accueil, tu rejoins cette association du réseau FIAF parce que besoin de créer du réseau, besoin de créer des réseaux sociaux, de nouvelles rencontres, c’est difficile au début quand on arrive juste avec son mari et ses enfants. Oui, c’est sûr, on arrive seul, nous on n’avait pas de famille, on n’avait pas d’amis, là, donc il fallait reprendre tout au début, tant professionnellement que personnellement. Donc c’est sûr qu’avec les enfants, ça aide un tout petit peu, mais le fait de se retrouver dans une association avec des familles françaises qui sont exactement dans la même situation que nous, avec des nouveaux, puis des anciens qui sont prêts à partager leurs connaissances, Ça a été d’une richesse mais incroyable et des amis qu’on s’est fait en août 2015 quand on est arrivé. Ceux qui sont restés ce sont aujourd’hui encore nos amis donc c’est vraiment quelque chose de très très riche.
Et depuis mai 2023, tu es maintenant présidente, donc tu as gravi les échelons dans l’association. Une association qui réunit environ 350 familles, un tiers de tout nouveau, un tiers de récents et un tiers d’anciens. Les anciens restent finalement, même lorsque leur réseau est constitué. C’est quoi, c’est pour garder un petit bout de France quand même avec l’arrivée des nouveaux ? Oui, il y a toujours cette volonté de garder un petit peu le lien avec la France, mais c’est surtout ce désir d’accueillir, de faciliter l’intégration des gens, de leur partager nos bonnes adresses, leur proposer aussi des bons coups, partager aussi les écueils.
Là, on arrive dans l’automne, donc on va avoir des séances d’information pour le premier hiver. Comment je m’habille ? Qu’est-ce qui se passe ? Comment j’équipe mes enfants ? Qu’est-ce que je peux faire ?
Le système de santé est radicalement différent aussi du système français. Donc on accompagne aussi les gens dans cette formation, dans ces nouveaux codes. Donc c’est très riche, c’est vraiment… Ça part du désir du partage. Donc au-delà du lien social, il y a aussi cette volonté de partager, puis aussi bien sûr d’élargir son réseau.
Alors Catherine, on va faire le point sur les choses importantes à savoir. D’abord, on a beau parler le français, ce sont des Américains, ils ont une culture différente, une façon de procéder différemment au boulot, les relations hiérarchiques sont différentes. C’est très important parce qu’il ne faut pas s’attendre à retrouver un petit bout de France justement dans la relation avec les Montréalais. Absolument le français c’est vraiment un faux ami on croit qu’on partage la même culture parce qu’on partage la même langue et ça n’est pas vrai ils sont vraiment tu viens de le dire ce sont des américains c’est une culture profondément nord américaine donc ils parlent français donc Par moment, on a vraiment deux cultures qui sont différentes. Donc, ça se sent dans les rouages de l’amitié, dans les relations professionnelles, dans les relations hiérarchiques.
Donc, je vous dirais que oui, on parle la même langue et c’est une chance, mais soyez vigilants, soyez attentifs. Il y a beaucoup de non-dits, il y a beaucoup de signes très subtils à identifier. Donc, c’est une chance, mais aussi restez prudents. Et si les Français pensent qu’ils sont attendus à bras ouverts et qu’on a vraiment besoin d’eux, attention, warning, pas forcément forcément. On voit beaucoup en France, dans les magazines des hebdomadaires, que si le Québec, le Canada est un nouvel Eldorado, oui, ici, il y a vraiment une pénurie de main d’oeuvre.
Mais attention, on nous demande aussi de montrer pas de blanche. Il faut qu’on soit diplômés, qu’on soit qualifiés, qu’on apporte, qu’on corresponde à certains métiers qui sont en forte pénurie ici. Et lorsqu’on arrive, non, on ne va pas vous dérouler le tapis rouge, ce n’est pas vrai. Donc la bonne attitude à avoir là-dessus, c’est vraiment d’avoir une posture humble. curieuse et ouverte.
Oubliez un petit peu vos préjugés ici au Québec. Ce sont les Français qui ont un accent et pas eux. Donc beaucoup d’humilité, un soupçon de curiosité, puis beaucoup d’ouverture, je vous dirais, pour aller à la rencontre de la culture québécoise. Et là, je pense que c’est une approche gagnante. J’ai fait pas mal d’interviews de français expatriés à Montréal.
Certains ont un petit bug lorsqu’arrive l’hiver, parce que l’hiver, on peut le dire, il est long, il est froid. Oui, c’est sûr que c’est long, c’est froid. Le froid, On met des manteaux, on se couvre, les maisons sont bien équipées, les bureaux aussi. Toutes les infrastructures fonctionnent parfaitement. Elles tombent 10-50 centimètres de neige, les bus, les roues, tout fonctionne.
Les écoles sont ouvertes, sauf catastrophes extrêmes. Le plus difficile, je trouve, vraiment, c’est la longueur de l’hiver. Nous, ça prend six mois. C’est vraiment six mois d’hiver. Ça, c’est une composante.
Puis le plus dur, c’est la fin. C’est que mois de mars, avril, c’est encore l’hiver. Chez nous, il fait encore froid, on a encore de la neige. Ça commence à fondre en avril, mais tranquillement. Donc l’hiver est une partie.
Il faut aimer le froid, il faut aimer la neige, il faut aimer les quatre saisons, finalement. Il faut le dire parce que, en effet, ça dure un petit peu. Et puis au début, tu t’en sortais pas avec les paires de chaussures. Tu n’arrivais pas à sécher au bon rythme. Je ne trouvais pas ce qu’il fallait comme chaussures.
Je trouvais ou j’avais trop froid, ou il y avait trop de lacets, ou alors ce n’était pas assez élégant. Bref, ça m’a pris un ou deux ans avant de trouver ce qu’il fallait que je puisse mettre en toutes circonstances pour pouvoir me déplacer en ville. Est-ce que si on veut vraiment faire son franco-français, on va trouver son camembert dans des boutiques à Montréal ? Ah oui, vous allez le trouver, mais vous allez le payer bien cher.
On a la chance d’avoir à Montréal quelques commerces de bouche très compétitifs, super intéressants, avec de très beaux produits. Bien souvent, on s’est tenus par des Français, mais ils ont un beau public ici. C’est juste que le prix est à l’avenant. Alors si je résume Catherine, arrivez discrètement, écoutez et s’intégrer tout doucement dans cette nouvelle culture plutôt que de faire une arrivée à la française avec ses grands sabots. Savoir que l’hiver va être un peu long, même si on se tutoie au boulot, il y a de la hiérarchie quand même, il faut faire attention à tout ça.
Et puis, une fois qu’on fait partie du réseau, on peut se retrouver entre français, partager les bonnes adresses, les bons plans. Je suppose que, évidemment, la première fois qu’on a besoin d’un dentiste, on se retrouve dans l’assaut pour avoir la bonne adresse, les bons numéros de téléphone. Oui, on a exactement. Il y a un partage comme ça de bonnes adresses, de bons contacts. que ce soit médical ou autre, et on a aussi la chance d’avoir avec le réseau FIAF des partenaires que nous choisissons en fonction de l’intérêt qu’ils peuvent avoir pour nos membres.
Donc l’idée c’est que ce soit vraiment gagnant à la fois pour les partenaires mais aussi pour nos adhérents qui ont par là même accès à des partenaires vraiment intéressants pour eux. Et Madame la Présidente, si je veux venir m’installer à Montréal, je vous contacte depuis la France déjà ou j’attends mon arrivée là-bas ? Vous pouvez déjà nous prendre contact, prendre contact avec nous avant votre arrivée, on répond, on a un courriel d’information et on répond directement, absolument. C’est pas plus mal puisqu’on peut déjà de France avoir quelques bons plans et quelques écueils à éviter. Exact, absolument.
Bon, Catherine, évidemment, on te l’a dit, des petites tonalités québécoises dans le phrasé, tu le sais. Oui, il paraît, mais forcément, je travaille avec des Québécois tous les jours, donc par mimétisme, il y a une certaine mélodie de la langue, probablement, oui. En tout cas, c’est vraiment dans le top des villes que les Français préfèrent dans l’expatriation. Il y a beaucoup de Français qui vivent là-bas. Vous avez donc beaucoup de travail pour vous en occuper.
Merci d’avoir répondu à ces questions. Et puis, tu passes le bonjour à tous les membres de l’Association de Montréal Accueil. Ce sera fait. Merci beaucoup, Gauthier.
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