Mickael Lechalier est un entrepreneur français qui a su transformer sa passion pour le voyage en une entreprise florissante. Après avoir travaillé dans la restauration en Normandie et à Paris, il a décidé de partir pour un voyage de quelques mois en Asie du Sud-Est, qui l’a finalement mené en Australie. Ce pays, qu’il n’avait pas initialement prévu de visiter, est devenu son nouveau foyer. À Sydney, il a trouvé non seulement une nouvelle vie mais aussi une opportunité professionnelle en or : créer une entreprise qui répond à la demande croissante des voyageurs francophones désireux de découvrir l’Australie et la Nouvelle-Zélande en van.
Dans cet épisode, Gauthier et Mickaël discutent des défis et des joies de la vie en Australie, des chocs culturels aux opportunités professionnelles. Ils explorent également le concept de Vanz Travel, une entreprise qui propose des solutions de location de vans adaptées aux besoins des francophones. Mickaël partage son expertise sur les meilleurs itinéraires, les saisons idéales pour voyager et les différences culturelles que les visiteurs peuvent rencontrer. Que vous soyez un jeune en visa vacances-travail ou une famille en quête de nouvelles aventures, Vanz Travel promet une expérience sur mesure, enrichie par les conseils avisés de Mickaël et son équipe.
Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde. Pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale, je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Mickaël Le Chalier, direction l’Australie. 10 minutes. Vous allez pouvoir entendre Michael à la radio, mais vous pouvez le voir également sur France 2, il y a quelques semaines, dans un reportage. Star de la télévision avec son projet magnifique de Van Stravel.
Je vous emmène vous balader en van en Australie et en Nouvelle-Zélande. Bonjour. Bienvenue, Michael. Bonjour, Gauthier. Merci pour l’invitation aujourd’hui.
Alors en effet, on s’est rencontré la première fois en vrai, en chair et en os, lors du salon Départ Australie qui a eu lieu à Paris. Les studios de la radio étaient présents sur place. Tu nous as présenté rapidement le projet Van Stravel, mais on va revenir là-dessus aujourd’hui. On parle à tous ces Français, ces Belges et ces Suisses qui ont envie, souvent entre septembre et mars, de vivre une grande aventure en van. dans un endroit du monde qui t’a fasciné.
On est en Australie, en Nouvelle-Zélande. On va revenir sur ce parcours. Tout commence en Normandie. Toi, t’es originaire de Caen. Ça ne te manque pas ta Normandie natale ?
T’es bien loin. La Normandie me manque, évidemment. La famille, les amis, j’y rentre très régulièrement. D’ailleurs, on s’est rencontrés en France il y a quelques semaines et j’ai été voir la famille là-bas. Donc j’ai la chance de pouvoir pouvoir y retourner quasiment tous les ans.
Donc la pluie normande ne me manque pas vraiment l’hiver. Je suis toujours content d’y retourner pour quelques semaines pour mon injection de famille, d’amis et de bonne nourriture tous les étés. C’est ça et de bons camemberts parce que tu n’en trouves pas en Australie. Alors si on trouve, il y a des très bons produits laitiers ici. On fait beaucoup de fromage.
Ce n’est pas le camembert normand, mais on peut trouver de très bons fromages de Tasmanie, du fromage dans le Victoria également. Donc les produits laitiers, on est plutôt gâtés ici. Alors tu commences ta carrière dans la restauration, des études dans ce domaine, puis tu bosses dans des restaurants, tu ouvres même tes propres crêperies. On est près de Deauville. Mais un jour, tu te dis avoir ma propre affaire, c’est un petit peu compliqué.
Je vais tenter une autre aventure à Paris. À 25 ans, tu te retrouves dans la capitale, chef de rang et manager sur les Champs-Elysées. C’est des bons souvenirs ? C’est des bons souvenirs et tu as bien résumé tout ça. Donc, la Normandie, en étant patron très, très jeune, j’ai pris des responsabilités.
J’avais 21 ans et peut-être un peu trop rapidement. Première ouverture de restaurant, tout le stress d’avoir une équipe, des clients, l’été, beaucoup de clients en afflux, un côté très saisonnier sur la côte normande aussi. Donc, c’était une très, très belle expérience et je trouve que la restauration m’a appris beaucoup sur moi, beaucoup en termes de psychologie avec les clients également, ce qui m’a apporté beaucoup aujourd’hui dans mon expérience professionnelle. Puis, le départ à Paris, j’ai quitté ma Normandie professionnelle fond pour partir dans la grande ville, un peu comme beaucoup de gens décident un moment ou un autre pour un peu profiter de la vie nocture parisienne, mais aussi un peu marre d’être patron et de devoir gérer autant de responsabilités et de repartir dans quelque chose où voilà cinq jours de travail, deux jours de repos, pas travailler pendant les repos, faire la compta, chercher du nouveau personnel et à gérer les pleins de clients. Donc, c’était sympa aussi, une belle expérience.
Mais autour de la trentaine, un petit ras-le-bol, tu te dis que tu ferais bien une petite coupure. La première idée, c’est d’aller à Bali. Tu souloues ton appart à Paris. Tu dis que tu vas partir quelques mois juste pour te vider la tête. Tu vas voyager un peu en Thaïlande, au Vietnam et l’aventure, la vie va t’amener en Australie.
Tu arrives à Melbourne. Choc culturel. T’es pas fan spécialement de l’Australie quand tu débutes cette aventure ? Pas vraiment et ça ne faisait pas partie de mon projet puisque moi, comme tu viens de le dire, j’avais un projet aller-retour au Bali trois mois pour entrer ensuite à Paris. Mon appartement m’attendait là-bas et c’est vrai que c’était juste pour aller jeter un œil.
Il y avait un peu ce choc d’après la Thaïlande et le Vietnam où tout est un petit peu plus cher évidemment. Mon petit bungalow sur la plage à 20 euros devenait un hostel, une chambre d’hostel avec quatre autres personnes qui parfois puent des pieds. La météo n’était pas super clémente à l’arrivée non plus. Donc, c’est vrai, voilà, pas le gros coup de cœur. Maintenant, j’aime beaucoup Melbourne, parce que j’y ai vécu pendant un an, mais à l’époque, pas le gros coup de cœur quand je suis arrivé là-bas.
Ensuite, il y aura Brisbane et puis il y aura Sydney. Alors là, c’est changement de programme. T’aimes beaucoup cette ville, l’opéra, son architecture et puis les rencontres que tu vas faire là-bas. Finalement, tu vas te trouver un boulot et tu ne vas jamais rentrer. Si, tu vas juste rentrer pour liquider ton appartement, puisque tu l’avais mis en sous-loc et à bien un moment, il va falloir le vider.
Tu rentres quelques années plus tard, enfin quelques mois plus tard, vider cet appartement et puis tu t’installes finalement en Australie. Exactement. Encore une fois, super bien résumé. Je me suis arrivé à signer. C’était, comment on dit en anglais, love at first sight, le gros coup de foudre.
J’ai adoré la ville. Je pense que les rencontres ont beaucoup aidé. Je me suis fait des amis très, très vite par le biais d’autres personnes que je connaissais. J’ai trouvé un travail qui était très chouette. Je suis devenu manager rapidement du restaurant.
J’ai trouvé un appartement clair. quelques jours. Donc, ça a vraiment été le gros coup de cœur. J’ai vécu au total sur mes 14 ans en Australie. Aujourd’hui, 8 ans sur Sydney.
C’est une ville que j’affectionne beaucoup. J’aime la météo. J’aime ce côté très proximité de la plage également, mais aussi la grande ville et son animation. Donc, c’est vraiment une ville que j’ai toujours beaucoup aimé, en fait. Alors on est dans une culture anglophone par rapport à ta vie normandie et parisienne.
Les chocs culturels qu’on peut connaître, ce sont lesquels ? Il y a un choc dans quand même pas mal de façons de fonctionner, dans le travail, dans la nourriture, justement dans le climat. À qui le dis-tu ? Les kilomètres qui nous séparent, le fait qu’on soit complètement à l’envers avec ta famille qui est en France. Tout ça, c’est des choses qu’il faut digérer quand même.
Moi, ça a été vite, parce que c’était vraiment un ras-le-bol de Paris, de ma vie parisienne à l’époque. J’étais vraiment hyper fatigué, stressé. J’avais un patron qui me menait la vie dure. Donc, c’est vrai que j’avais besoin de changement. Donc, cette acclimatation, elle s’est faite quand même assez vite.
Ce qui a été dur, c’était la langue parce que j’avais un anglais hyper moyen. Et quand je suis parti là-bas, tout le monde rigolait en me disant mais comment tu vas faire ? Tu connais cinq mots, quoi. Et avec ton accent, hyper fort, qui est toujours aussi fort d’ailleurs, tu ne vas pas t’en sortir. Et finalement, je me suis dit, tu sais quoi, on peut tout arriver dans la vie et je vais tout faire pour y arriver.
Et finalement, j’ai réussi rapidement. Le plus gros choc culturel, c’était dans la restauration quand j’ai commencé, où un jour, j’ai des clients qui sont partis fumer une cigarette avec un verre de vin en extérieur. Et on m’a dit non, non, mais ils ne peuvent pas faire ça. C’est interdit ici, ce n’est pas en France parce qu’il y a vraiment beaucoup de lois sur la cigarette et l’alcool ici et on ne peut pas tout faire en fait. Donc, c’était ça le petit choc culturel du départ où ce n’était pas les les mêmes lois et les mêmes coutumes qu’en France finalement.
Et Michael, en parlant de ce petit accent que tu conserves, quasiment tu le fais exprès parce que ça donne une petite valeur ajoutée d’être un Frenchie en Australie ? Make me a little charming, yes. La Restauration, ça me donnait beaucoup de pourboire parce que tu vois, l’accent Frenchie, c’est toujours un peu charmant. Vous venez de la France, vous venez d’où? Mais qu’est-ce que vous faites ici?
La France est tellement jolie. Je pense qu’il y a un peu cet effet inverse aussi. Tu vois donc pour eux, les Australiens, la France, Paris et la France en général est très romantisée. Comme nous, on romantise l’Australie avec ses animaux et ses grands espaces. Et c’est vrai.
Donc, je pense que pour eux, voir un Français, c’est un waouh et la même chose dans l’autre sens. 2016 tu quittes la restauration pour travailler dans le domaine du voyage et puis tu vas organiser un apéro entre français à Sydney et tu vas te rendre compte qu’il y a une vraie demande pour louer un van ou s’arrêter lorsqu’on fait un petit trip en van et tu constates que finalement pour un européen, un français de France, de Suisse ou de Belgique qui vient sur la zone l’Australie, la Nouvelle-Zélande souvent les voyageurs font les deux et là C’est parti pour une nouvelle aventure. Tu lances Vans Travel. L’idée, c’est de trouver des solutions pour louer un van et faire un périple. Exactement.
Je me suis rendu compte qu’au début, c’était des proches, donc des amis, des amis, des amis qui m’envoyaient les contacts en posant beaucoup de questions. Ils étaient très perdus. Et le soir de cet apéro que j’avais organisé, il y avait plein de questions de où se trouvent les Whitsunday? Où est-ce que je peux survoler la grande barrière de corail? Est-ce que c’est le bon moment pour partir à Uluru dans le désert australien?
Et les gens ne se rendent pas compte des distances. Un Sydney-Perth qui est de l’autre côté, c’est un Paris-Moscou, c’est quatre heures et demie, cinq heures de vol. Et les gens, des fois, veulent venir en Australie et faire le tour en trois semaines, ce qui n’est absolument pas possible. Et je me suis dit, là, il y a vraiment quelque chose à faire parce que j’ai de l’expérience, j’ai énormément voyagé en Australie, un peu la Nouvelle-Zélande aussi. Et je pense que je peux aider ces francophones à passer un meilleur moment en essayant de faire grandir un portfolio de fournisseurs de véhicules.
Donc, l’idée, c’est vraiment d’aider les francophones à voyager en Australie, en Nouvelle-Zélande de la meilleure façon et de leur donner notre expérience et l’expérience de mon équipe avec tous les voyages qu’on fait en permanence tout au long de l’année. Et en plus, l’avantage pour tous les gens qui passent par Vans Travel, c’est un service gratuit. Donc, quand ils viennent nous demander des conseils et louer le van avec nous, il n’y a aucun surcoût pour eux. On est rémunéré par les fournisseurs et pas par les clients. Alors du coup, l’aventure commence sur vanstravel.com.
En gros, aujourd’hui, entre 150 et 200 vannes sont à disposition des visiteurs. Vous êtes une dizaine dans l’équipe. Ça a bien grandi. Et vous accompagnez quelques 20.000 locations à l’année. Ça fait près de 10.000 touristes qui passent par chez vous.
C’est devenu une belle machine, dis donc, Mickaël. Alors 2.000 locations, j’aimerais bien les 20.000. Je partirais à la retraite très vite. J’ai peut-être exagéré un tout petit peu. Je me suis relu trop vite.
2.000 à l’année, pardon. Moi je le prends les 20.000 Gauthier, merci beaucoup. C’est pendant quelques années ça. Ça va venir, ça va venir. Est-ce qu’il y a déjà autant de Français ou de francophones qui viennent vous rendre visite en Australie ?
Mais tu as raison, parce que beaucoup de gens viennent en visa PVT, le visa vacances-travail, donc tous ces jeunes qui viennent entre 18 et 35 ans pour travailler ici et voyager. Mais aussi, on a beaucoup de gens qui viennent faire le voyage de leur rêve pour faire leur lune de miel. Beaucoup, beaucoup de familles autour du monde et de plus en plus après Covid. Donc, on voit beaucoup de familles autour du monde qui viennent visiter l’Australie, mais aussi la Nouvelle-Zélande pendant leur périple autour du monde. Et on a aussi des gens qui veulent juste venir faire leurs trois semaines, un mois en road trip pour visiter l’une de ces parties du monde, en tout cas.
Alors, on est bien d’accord qu’en même temps, on a le van que l’on loue et vous accompagnez le voyageur avec une véritable création d’expérience, les conseils sur où s’arrêter, enfin, tous les systèmes de guides qui vont les accompagner au quotidien. On essaie d’améliorer tous les jours notre service, toutes ces années en fait. Donc vraiment, déjà, on passe notre temps à voyager. L’année dernière, je suis parti peut-être moi tout seul 10 semaines en roadtrip, mais toute ma team est partie probablement 6 à 7 mois. On est tout le temps sur les routes en train de parcourir les destinations de Nouvelle-Zélande et Australie en roadtrip pour découvrir des nouvelles randonnées, des nouveaux marchés, nouveaux restaurants, nouveaux cafés.
Donc vraiment, c’est pour ça qu’on donne notre expertise que sur ces deux pays. On ne vend pas le monde entier, mais que ces deux destinations pour vraiment donner l’expertise de ces deux territoires qui sont déjà très, très grands. Et on n’est pas une agence de voyage ordinaire, dont on a un côté très humain. On aime parler à nos clients téléphone en amont pour pouvoir justement discuter du projet, discuter de la saison de voyage. discuter de l’envie des gens, des niveaux physiques.
Chacun a des envies de voyage différentes. Donc, c’est vraiment une demande personnalisée pour tout le monde. Et puis, selon le budget aussi, certains clients vont vouloir voyager dans un petit monospace aménagé, une voiture avec un lit et un petit réchaud à gaz à l’arrière et un petit frigo. D’autres vont vouloir le vrai camping-car avec la douche, les toilettes et tout le confort à l’intérieur. Donc, chaque client et chaque voyageur est différent.
Et on est d’accord que quand on veut vivre ce genre d’expérience, il vaut mieux passer par un pro parce que trouver le bon rythme pour les différentes étapes, les bons spots, tout ça, ça vous, vous les connaissez. Je vois sur le site, il y a toute une série de propositions, par exemple, de parcours, de trips à faire. C’est mieux avec un professionnel qui va vraiment pouvoir vous aider. C’est pour éviter les erreurs, tu vois, parce que c’est vrai qu’il y a beaucoup de gens qui arrivent vers nous et puis qui pensent, comme je l’ai dit tout à l’heure, faire le tour de l’Australie en trois semaines et c’est pas possible. Donc, on va essayer d’éviter ce genre d’erreur en termes de temps, mais aussi en termes de météo, c’est à dire que l’Australie peut se faire à tout moment de l’année, mais tu ne peux pas aller à tout moment de l’année dans tous les endroits.
La partie nord du type Cairns et Darwin en été, c’est la saison des pluies et la saison des cyclones, donc sûrement une région à éviter. Donc, on va orienter le voyage dans une bonne destination à la bonne saison. En tout cas, ça donne vraiment envie, il y a de belles photos, des partenariats avec des influenceurs qui permettent de voir un peu ce qu’on peut vivre là-bas. Michael, tu sais que tu étais parti pour trois mois. On était en 2011, nous voilà en 2025.
Tu n’aurais pas oublié de rentrer peut-être ? J’ai perdu mon billet d’avion, je ne le retrouve plus. Je suis devenu Australien depuis en plus, donc franco-australien. Belle histoire finalement. Très bien.
Prochaine étape, développer la même chose sur la zone du Canada qui aime aussi les voyages en van. Mais c’est marrant parce que tu viens de me dire que je vais louer 20 000 vannes. Donc je pense que tu dois lire dans mes pensées. Tu dois voir le futur. C’est le projet.
Et puis oui, on aimerait bien étendre sur le Canada et les États-Unis également. Ça sera sûrement les deux prochaines destinations. Donc on n’y est pas encore parce qu’on veut vraiment rendre le produit parfait pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais oui, c’est un projet qui est dans le fond de ma tête en tout cas. Je ne suis pas surpris.
Michael, bravo. Merci pour cette présentation de Vans Travel. Au plaisir de te retrouver. Si les auditeurs veulent vivre cette aventure en Australie ou en Nouvelle-Zélande, direction vanstravel.com. A bientôt.
A bientôt Gautier. Merci beaucoup. Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr. Et sur YouTube en cherchant Français dans le monde.