Justine Guillermou : Des étoiles au design

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Comment une passion peut-elle transformer une vie ?

Avez-vous déjà envisagé de changer de carrière pour poursuivre une passion de longue date ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys invite Justine Guillermou à partager son parcours fascinant. Justine, qui nous emmène dans l’Est de Londres, a transformé sa vie en suivant sa passion pour le design et la couleur. Mais comment passe-t-on d’un rêve d’enfant de travailler dans l’aérospatiale à une carrière florissante dans le design d’intérieur ?

Justine Guillermou, originaire de Bretagne, a toujours été fascinée par les étoiles et les fusées, mais aussi par la couleur et le design. Après des études en aérospatiale et une expérience professionnelle dans ce domaine en France et en Allemagne, elle a décidé de changer de voie. Justine s’est installée à Londres, une ville qui lui permet de s’exprimer librement et de vivre sa passion pour le design. Elle a créé sa propre entreprise, Rainbow Shaker, et participe à des événements tels que le Summer Space Festival pour rester connectée à l’aérospatiale.

Dans cet épisode, Justine partage comment elle a su écouter son cœur pour s’épanouir professionnellement. Elle explique son processus de réorientation vers le design, une passion qu’elle avait depuis l’enfance, et comment elle a su surmonter le syndrome de l’imposteur grâce à des expériences enrichissantes, comme sa participation à une émission de télévision sur Channel 4. Aujourd’hui, Justine est reconnue pour son style unique qui mélange influences françaises et britanniques, et elle travaille sur des projets variés à travers l’Europe. Son histoire est une inspiration pour tous ceux qui envisagent de suivre leur passion et de réinventer leur carrière.

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https://www.rainbowshaker.com/

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:01 – Introduction et présentation
00:00:22 – Découverte de Justine Guillermou
00:00:38 – Le parcours initial vers l’aérospatial
00:01:60 – La passion pour le design et la couleur
00:01:117 – Le voyage et la curiosité internationale
00:02:148 – Les défis linguistiques en Allemagne
00:04:249 – Déception dans le milieu aérospatial
00:05:342 – Transition vers une nouvelle carrière
00:06:372 – Installation à Londres et intégration
00:07:472 – Création de Rainbow Shaker
00:08:501 – Expérience dans une émission de télévision
00:10:622 – Expansion professionnelle et projets internationaux
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Transcription de l’épisode :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Justine Guillermo. On part dans l’Est de Londres.
Attention, Justine va mettre de la couleur dans notre vie parfois un peu terne. Là, les ondes positives sont connectées avec notre invitée. Bonjour Justine. Bonjour Gauthier. Content de faire ta connaissance, on va échanger une dizaine de minutes sur ton parcours.
Un parcours qui était tracé pour être dans l’aérospatiale. C’est un rêve de petite fille de faire décoller des fusées. Oui, tout à fait. C’était un deuxième rêve parce que j’avais un premier rêve. Mais c’est vrai que ça me mettait des étoiles dans les yeux, en effet.
Est-ce que le premier rêve, ce ne serait pas un peu le design, la couleur et ce que tu fais finalement aujourd’hui ? Oui, c’est ça. J’ai toujours adoré la couleur, le textile. Et quand j’étais petite, je voulais être soit fashion designer, soit architecte d’intérieur. Et n’ayant pas forcément le choix de ma carrière, je me suis orientée vers le spatial, qui est quand même un métier de passion.
Donc c’est papa-maman qui ne voulait pas trop que tu ailles là-dedans. Pas forcément, non. Ils voulaient que tu fasses un truc sérieux. C’est ça, le choix entre soit ingénieur, soit docteur. Voilà.
Et le reste, c’est non. Tu joues avec les couleurs plus tard. On va voir que finalement, tu es revenu. Tu es régénère de Bretagne. Tu fais tes études à Nantes et à Brest.
Tu vas d’ailleurs pas mal voyager. Le voyage est dans ton ADN. Tu sais pourquoi ? Tu as vécu au Canada pendant un an. Tu as été cow-boy en Californie.
C’était quoi le terme en Californie ? Alors j’étais ranch hand et je gardais les vaches à cheval. Et du coup, tu sais pourquoi il y a une appétence comme ça pour l’international ? Pour l’international, je suis quelqu’un de très curieux. J’aime beaucoup étendre mon champ de compétences et aussi découvrir des nouvelles cultures.
Mais je pense qu’aussi, le voyage est dans mon ADN, car j’ai une partie de ma famille qui était une tribu nomade qui vivait en Tunisie. Donc, peut-être que ça vient aussi de ça. C’était le génétique. Il y a des traces dans l’ADN. Tu fais une année en alternance chez Arianespace, puis tu vas aller dans une spécialisation d’études pendant un an aérospatiale pour ensuite travailler dans ce monde-là pendant quelques temps, une start-up à Paris, une autre start-up en Allemagne en 2020.
L’arrivée en Allemagne, alors que tu ne parles pas allemand, tu m’as dit que c’était un peu compliqué. C’est même pire que ça, c’est pas de l’allemand qu’il faut parler, c’est du bavarois. C’était très compliqué. Des expressions, par exemple, Bon, alors quand on fait beaucoup de randonnées, on a Gruscott. Et pendant beaucoup de temps, j’ai cru que les gens disaient biscotte jusqu’à ce que quelqu’un m’explique qu’en fait, c’était pas ça.
C’est ce genre d’erreur que j’ai fait au début. Et puis après, j’ai au bout d’un an, j’ai commencé un peu à prendre quelques expressions et avoir un peu un petit peu de base. Alors l’allemand, c’est une chose, mais l’aérospatial, au final, t’es un peu déçu parce qu’on va pas se mentir, c’est un milieu où les choses prennent du temps et surtout, c’est un milieu un peu machiste. Tu as cru pouvoir faire bouger les lignes, mais ils ont la dent dure, les hommes. Oui, c’est vrai.
C’est vrai que j’ai rejoint l’aérospécial. Après, c’est sûr que pendant toutes mes études, c’est quelque chose à laquelle je m’étais préparée puisque déjà dans mes études, il y avait très peu de femmes, je pense maximum 10% de femmes.
Donc je m’attendais quand même à ce que je retrouve ça dans l’industrie. Et je suis quand même une personne qui s’exprime tout haut, qui n’en démord pas, qui est là pour faire avancer les choses. Mais au bout d’un moment, je me suis dit bon, L’important, c’est aussi, il faut aussi penser à soi, à son bien-être personnel. Et donc, je me suis dit bon, je ne peux pas moi toute seule tout changer. Autant d’années d’études.
En plus, là, va partir dans le ciel une fusée sur laquelle tu as travaillé il y a quelques années. Au moment où ça se concrétise, tu décides de faire une croix sur ce parcours. Oui, alors j’ai fait une croix sur ce parcours pour essayer de construire un peu mon cocon, mais je n’ai pas totalement fait une croix parce qu’en fait, tous les ans depuis que je suis partie, je participe à l’organisation d’un festival qui s’appelle le Summer Space Festival qui a lieu dans le nord de la France, Belgique et Luxembourg.
et ça me permet de retrouver mes contacts dans l’aérospatial et de prendre un peu des news de ce qui se passe. C’est un bon événement. Cela dit, il va quand même y avoir une réorientation professionnelle et une nouvelle vie dans une ville dans laquelle tu te sens comme chez toi. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi en 2021, quand tu t’installes à Londres, tu te sens chez toi ? C’est étonnant.
Oui, je trouve que Londres est quand même une ville qu’on retrouve nulle part. Je trouve qu’en fait, on peut avoir On peut s’habiller de n’importe quelle manière, par exemple. Personne ne va nous regarder. Il y a beaucoup de respect par rapport aux choix personnels des gens. Il y a aussi beaucoup de créativité, surprise.
C’est quelque chose qui m’attire vraiment. C’est vraiment une ville qui…
qui bouge et où on se sent bienvenue. Je me souviens plus exactement de la phrase d’Anne Paddington, mais il y a une phrase qui dit que tout le monde est bienvenu à Londres et tout le monde est aimé. D’ailleurs, la couleur est assez présente dans certains quartiers de Londres. On la retrouve assez facilement, ce qui est déjà dans un lieu de la planète qui est un peu triste, où il pleut un peu, où le décor peut être un peu terne. C’est vrai qu’il y a des quartiers, quand on les visite, la couleur éclate.
Oui, tout à fait. Personnellement, j’habite dans l’est de Londres. J’ai choisi ce quartier-là parce que c’est un quartier très artiste. Il y a beaucoup de street art. Il y a une collectivité d’artistes que je retrouve d’ailleurs tous les mois qui prône la couleur, qui s’appelle la London Colour Walk Hospitality Market.
On voit beaucoup la couleur et ça fait un contraste avec le gris qu’on peut trouver et ça donne de la joie. Alors tu vas monter ta structure qui s’appelle Rainbow Shaker. On dit exubérant, coloré, style année 70-70. La couleur est très présente dans ton univers. Et en même temps, une émission de télé de Channel 4 va te proposer de participer à une émission sur le sujet de la décoration d’intérieur.
Ce n’est pas une émission qui aura énormément cartonné en Angleterre, d’autant que si mes infos sont bonnes, tu te fais éliminer le jour où la reine meurt. C’est ça. Donc je pense que tout le monde s’en fout de ton élimination. Oui, non, heureusement que du coup, ça a été retransmis plus tard parce que comme ça, les gens ont pu voir en décaler. Mais oui, c’était une très bonne expérience.
Ça m’a permis de montrer un peu comme un portfolio, mais aussi pour moi qui débutais un peu. On a un peu tous au début quand on commence et même Souvent, je dirais, on peut se retrouver avec un syndrome de l’imposteur et surtout quand on se réoriente. Donc, moi, cette émission de télé m’a aussi permis de me dire j’y arrive, je peux avoir confiance en moi, j’arrive à faire ça, je peux m’exprimer et je peux avoir quelque chose qui plaît. Donc, c’était aussi ça. Alors aujourd’hui ta société est lancée, faut dire que quand même ton style n’est pas forcément le style de l’anglais ou du british type.
Oui, en fait, c’est un style. À chaque fois, on me dit c’est un mélange français et anglais. En Angleterre, on me dit que c’est français. En France, on me dit que c’est anglais. En France, on me dit que c’est très anglais parce que j’utilise des couleurs qu’on n’utilise pas forcément en France.
En France, on a beaucoup tendance à utiliser le bleu, le terracotta. le vert à la limite. Et puis après, c’est vraiment des teintes naturelles, on va dire. Donc moi, j’utilise des couleurs qui sont plus vives. Et en Angleterre, du coup, les Anglais disent que j’ai un style français parce que je vais souligner la fonctionnalité d’une pièce ou d’un objet dans la pièce avec de la couleur.
Mais j’utilise quand même une grande partie de blanc parmi mes formes géométriques, pour que la couleur puisse contraster avec le blanc. En tout cas, ton activité est bien lancée aujourd’hui. Tu as du boulot un peu partout, puisque tu interviens sur Londres, mais pas que. Oui, donc j’ai des projets sur Londres, j’ai des projets en Écosse, à Paris, je me déplace beaucoup. J’ai récemment rénové un hôtel sur Paris et j’ai vraiment un peu partout parce que j’ai également un projet en Lituanie, donc je fais beaucoup aussi de e-design comme on appelle.
Donc, ça me permet un peu d’avoir la main un peu partout. En tout cas, pour découvrir l’univers de Justine, il y a son Instagram, le lien de son site web présent dans ce podcast. Et je vais te faire un cyberplaisir. Ça va se limiter à un cyberplaisir parce qu’on a quelques écrans qui nous séparent, mais je t’offre un petit pain en chocolat pour ton après-midi à Londres. J’ai lu que c’était un de tes fantasmes, que tu ne trouvais pas le bon pain en chocolat français dans la capitale anglaise.
Oui, merci beaucoup. Heureusement, mon mari a un CAP boulangerie, donc des fois, quand il a envie, il en fait. Tu vois que quand il prépare un pain au chocolat, c’est vraiment pour te faire plaisir. Oui, il en prépare souvent par batch de 50, donc c’est un peu compliqué d’en avoir juste un. Merci beaucoup en tout cas.
Merci pour cette présentation. Allez voir le site de Justine. Au plaisir de te retrouver. Merci beaucoup, bonne journée, au revoir !
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