EURES, travailler en Europe : Statistiques et tendances avec Nicolas Simon

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Comment la mobilité professionnelle en Europe peut-elle transformer votre carrière ?

Avez-vous déjà envisagé de travailler dans un autre pays européen ? Dans cet épisode captivant de la radio des Français dans le Monde, nous explorons le système EURES, une initiative qui facilite la mobilité professionnelle à travers l’Union Européenne. Nicolas Simon, coordinateur national EURES chez France Travail, partage des perspectives fascinantes et des statistiques récentes sur la mobilité intra-européenne. Savez-vous que 10,5 millions de personnes en âge de travailler ont profité de cette opportunité en 2023 !

Nicolas Simon est une figure centrale dans le réseau EURES en France. En tant que coordinateur national, il joue un rôle clé dans la facilitation de la mobilité professionnelle pour les travailleurs européens. Avec une expérience approfondie dans le domaine de l’emploi international, Nicolas apporte une compréhension nuancée des défis et des opportunités liés à la mobilité en Europe. Son expertise est précieuse pour ceux qui envisagent de franchir les frontières pour travailler, et son engagement envers l’accessibilité et l’inclusion est particulièrement notable.

L’épisode se concentre sur les divers aspects du système EURES, qui offre non seulement des informations sur les offres d’emploi à travers l’Europe, mais aussi un soutien personnalisé pour surmonter les défis administratifs et culturels. Nicolas Simon explique comment EURES aide les travailleurs à naviguer dans des questions telles que la reconnaissance des diplômes, l’apprentissage des langues locales, et même le financement de leur mobilité. Avec des exemples concrets de réussites, comme celle d’un cartographe français ayant trouvé un emploi en Suède grâce à EURES, cet épisode illustre comment le réseau peut transformer des projets de mobilité en réalités tangibles. En outre, les tendances émergentes montrent une harmonisation croissante des marchés du travail européens, rendant la mobilité plus accessible et attractive.

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https://www.facebook.com/FTravail.MobiliteInternationale/

https://eures.europa.eu/index_fr

https://www.francetravail.fr/international/mobilite-internationale.html

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Dossier spécial « EURES 30 ans » avec France Travail. Podcast n°2467 (avril 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale.

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Chapitrage de l’épisode :
0:00:10 – Introduction et présentation de l’invité Nicolas Simon
0:00:27 – Statistiques clés
0:01:37 – Travail détaché et pays d’accueil principaux
0:02:56 – Evolution des tendances
0:03:13 – Les défis de la mobilité : Trouver un emploi
0:04:10 – Portail EURES : Un outil clé pour les travailleurs
0:05:04 – Préparation au départ et aspects pratiques
0:06:33 – Aides financières
0:06:52 – Exemples de mobilité réussie grâce à EURES
0:09:10 – Synergies avec d’autres portails
0:10:42 – Inclusion des personnes en situation de handicap
0:11:42 – Tendances émergentes

Transcription IA de l’épisode :

Sur la radio des Français dans le Monde, on met en lumière le système EURES qui permet de travailler dans toute l’Union Européenne. Pour en parler, Nicolas Simon, coordinateur national EURES chez France Travaille. Nicolas, bonjour. Bonjour Gauthier. Alors aujourd’hui, on va donner quelques chiffres clés et regarder un peu vers l’avenir.
Alors d’abord, est-ce qu’on a des statistiques clés qui illustrent le mieux les tendances actuelles en matière de mobilité dans toute l’Union européenne ? Alors oui, on a des données statistiques qui sont publiées par la Commission européenne. Les dernières données disponibles ont été publiées en courant de l’année dernière, 2024. Donc pour l’année 2023, on attend la prochaine publication des données mises à jour. Mais on avait en 2023 une mobilité européenne qui concernait 10,5 millions.
de personnes en âge de travailler, ce qui représente quand même 3,8% de la population active européenne. Dans ces 10,5 millions, certains travaillent dans un autre pays, mais tout en restant dans leur pays. Il s’agit des travailleurs frontaliers. Il y a 1,8 million de travailleurs frontaliers en 2023 en Europe. Je tiens à dire qu’un quart d’entre eux sont des Français, qui tous les jours, ou à minimum une fois la semaine, traversent la frontière pour aller travailler dans un autre pays d’Europe, mais rentrent chez eux et donc restent bien résidents dans leur pays d’origine.
Autre point important, parce que c’est un sujet dont on entend souvent parler, le travail détaché, c’est-à-dire qu’on peut tout à fait, par exemple un français travailler pour une entreprise française et être amené dans le cadre d’une mission courte ou plus ou moins longue durée, aller intervenir dans un autre pays d’Europe, donc c’est ce qu’on appelle le travail détaché. et on avait en 2023 2,5 millions de personnes en Europe qui ont été concernées par ce travail détaché. Donc ça, vous voyez, ce sont des données de volume. Après, juste dire que les grandes tendances, le pays d’Europe qui accueille le plus d’autres Européens, c’est l’Allemagne, qui accueille un peu plus de 2 millions de personnes dans ce cadre-là. Après, ce sont des tendances qui ont évolué.
Le deuxième pays d’accueil maintenant, c’est l’Espagne. Juste devant la Suisse, l’Italie et la France arrivent en cinquième position avec un peu plus de 900 000 Européens qui vivent et travaillent en France. Alors, c’est des chiffres qui ont évolué. On sait, par exemple, la France a eu tendance à recevoir moins. C’est quoi les tendances ?
On est à peu près toujours sur la même tendance en termes de volume côté français et on est toujours à ce cinquième rang. En revanche, l’évolution qu’on observe depuis 2-3 ans, c’est vraiment l’Espagne qui devient un vrai pays d’accueil à l’échelle européenne. On ne va pas se cacher qu’ils ont quelques atouts, les Espagnols. Alors, si on considère depuis la France, effectivement, il y a évidemment l’atout météorologique. Et puis, au-delà de ça, c’est un constat qu’on fait.
La langue espagnole est de plus en plus enseignée en France au détriment de l’allemand, ce qui fait le désespoir de nos voisins allemands qui arrivent de moins en moins à tirer des candidats français, tout simplement pour des questions linguistiques. En revanche, l’Espagne, elle, tire son épingle du jeu, du coup. Alors, quels sont les défis que les travailleurs vont rencontrer lorsqu’ils s’installent dans un autre pays ? Je suppose qu’il y en a quelques uns. Effectivement, il y en a quelques-uns.
D’abord, le premier défi, avant même de s’y installer, c’est d’y trouver un emploi dans ce pays. Et c’est en ça que RESS apporte un ensemble de réponses et de solutions, ne serait-ce qu’au travers des offres d’emploi qui sont publiées sur le En ce moment, on est à peu près à 2,8 millions d’offres d’emploi disponibles sur le portail, sur l’ensemble des pays européens. Ça, c’est le premier point. Deuxième point, c’est justement, c’est aussi d’identifier où est-ce qu’on peut potentiellement aller travailler en Europe, de connaître les marchés du travail de chaque pays européen. Et là encore, ce sont des informations qu’on va trouver sur le portail EURES, avec des informations même très précises région par région.
Par exemple, si je veux aller en Allemagne, il est évident que le marché du travail n’est pas tout à fait le même en Bavière. comparé à la Poméranie. Donc là, on va retrouver toutes ces informations-là. Et puis, troisième obstacle, c’est de pouvoir rentrer en contact avec ses employeurs. Est-ce qu’il y a des astuces ?
Comment se passe un entretien d’embauche ? Est-ce que le CB doit avoir une présentation particulière ? Et donc pour ça, le réseau EOS, c’est aussi la possibilité de contacter des conseillères EOS du pays où on souhaite aller travailler. pour avoir tout ce type de conseils et donc des conseils évidemment très pertinents puisqu’il est délivré par des gens qui travaillent et qui connaissent bien les usages en cours dans le pays. Après, une fois qu’on a décroché son entretien d’embauche, qu’on a décroché un contrat de travail, tous les autres challenges c’est comment on va se préparer à partir dans le pays, donc comment déménager, puis ensuite comment faire toutes ces inscriptions, tout son circuit administratif j’aurais tendance à dire.
Et là aussi le portail EURESC est un compagnon important parce qu’on y trouve des informations mises à jour tous les ans par tous les états membres européens sur justement toutes ces questions pratiques, comment s’inscrire auprès des impôts, comment rechercher un logement, comment se passe la signature d’un bail dans le pays, comment inscrire ses enfants à l’école, donc vous voyez toutes ces informations pratiques essentielles Et puis souvent il y a un autre challenge c’est toute la question de la reconnaissance des diplômes parce que malheureusement en Europe il y a encore ces questions là et puis la question de la langue parce que je peux tout à fait demain moi décrocher un emploi dans une entreprise polonaise qui va me dire bon vous parlez anglais c’est impeccable parce que nous la langue de travail c’est l’anglais sauf qu’après au quotidien en Pologne pour aller faire mes courses pour faire mes loisirs en Pologne, forcément à un moment il va bien falloir que j’arrive à apprendre le polonais. Ce qui est important, c’est que pour tout ça, il y a à la fois le portail EURESC qui permet d’avoir toutes les informations, mais après derrière, pour déménager dans le pays, ça a un coût. Pour se déplacer pour un entretien de recrutement, ça a un coût. pour ensuite faire reconnaître son diplôme. Dans certains pays, ça peut avoir un coût aussi.
Et puis pour apprendre la langue sur place, ça peut avoir un coût. Et donc là aussi, on a possibilité de demander des aides qui sont délivrées, financées par la Commission européenne. Donc ce qu’on appelle des aides TMS, qui est le nom anglais du programme porté par la Commission européenne, qui permettent de financer justement toutes ces aides à mobilité. Et puis Nicolas, il y a la radio des Français dans le monde avec d’excellents podcasts aussi. Alors voilà, je gardais le meilleur pour la fin, c’est ce que j’allais dire, bien sûr.
Alors est-ce qu’on peut prendre un exemple d’une mobilité européenne réussie qui aurait été facilitée par EURES ? En fait, j’ai plein d’exemples. Je vais choisir et je vais prendre deux exemples. Un exemple d’un jeune homme qui nous a contactés avec un projet bien particulier, c’est qu’il devait se marier avec une Suédoise qu’il avait rencontrée à l’occasion d’un échange Erasmus+, pendant ses études. Son projet, c’était de se marier avec une Suédoise, mais aussi de partir vivre en Suède.
Si ce n’est que ce jeune homme avait un métier très particulier, puisqu’il est cartographe, Et donc il est venu, il a contacté nos équipes de mobilité internationale à France Travail. Et en fait, tout de suite, nous, le réflexe a été de le mettre en contact avec les équipes EURES de la Suède. Et là, il a trouvé un conseiller eures suédois qui a très bien compris son projet et qui a su lui trouver un contrat de travail partagé. entre deux communes suédoises qui avaient besoin de cartographes, mais qui ne pouvaient pas employer quelqu’un à temps plein. Mais là, vraiment, nos collègues suédois se sont montrés d’une efficacité rare, puisque finalement, en un mois, le projet était bouclé.
Et donc, il a pu partir en Suède pour s’installer, commencer à travailler et surtout se marier. Ça s’est vraiment très, très, très bien passé. C’est un très chouette exemple, effectivement. Après, autre exemple aussi, parce que dans le cadre de Res, on accompagne les candidats, mais on accompagne aussi les employeurs. Alors, on a un employeur en France qui est très connu, qui s’appelle Disneyland Paris et qui, de part la nature de son activité, mais aussi du public qu’il accueille sur le parc, souhaitent recruter à l’échelle européenne et a besoin de candidats qui viennent des différents pays d’Europe et donc on les accompagne maintenant depuis quelques années dans le cadre du réseau EURES pour faire la promotion de tous leurs événements de recrutement qu’ils vont faire dans les différentes capitales européennes et depuis qu’ils le font avec l’appui du réseau EURES en fait le nombre de candidats présents sur ces événements a très largement augmenté et surtout le nombre de bonnes candidatures a très largement augmenté Ce qui fait que grâce à l’appui du réseau EURES, maintenant Disneyland Paris recrute 10% de son personnel dans les autres pays d’Europe.
Super ! Avant dernière question pour cet épisode, comment EURES s’assure que les services sont bien disponibles à tous ? D’abord, c’est une évolution permanente du portail EURES, parce qu’Internet reste l’outil numéro un pour l’accessibilité. Et puis surtout le développement de synergies avec d’autres portails européens, notamment avec le portail Europass, qui est un portail qui permet d’avoir ses certifications de compétence à l’échelle européenne. Europass, c’est un réseau qui a maintenant une vingtaine d’années.
Et là, on a vraiment renforcé la synergie entre EURES et Europass, ce qui permet à un candidat qui va sur le portail Europass d’avoir des outils pour l’aider à construire son CV, ses lettres de motivation. Il a directement accès aux offres d’emploi du portail EURES, aux informations du portail EURES. Et il peut ainsi gérer toutes ses candidatures avec une bibliothèque de candidatures. Et donc, c’est vraiment un outil qui, en termes d’ergonomie, est très pratique pour les candidats. Après, j’irai au-delà de ça.
C’est aussi tout le travail qu’on fait dans chaque étament, que tous les coordinateurs nationaux font aussi pour élargir et étendre le réseau EURES dans chaque état membre. En France, très longtemps, EURES était porté uniquement par le service public de l’emploi, c’est-à-dire la NPE à l’époque pour l’emploi et maintenant France Travail. Mais depuis on l’a élargi, on a notamment l’association pour l’emploi des cadres qui a rejoint le réseau EURES. Et puis surtout, ça j’avoue pour moi c’est une fierté, le réseau Kiosk Cap Emploi qui est spécialisé dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap et c’est une fierté pour la France de porter aussi ce sujet là en disant mais après tout la mobilité européenne c’est aussi accessible à tout le monde y compris quand on est en situation de handicap. Et là-dessus, je dois avouer que l’intégration de CapsCap Emploi dans le réseau ERS a créé une dynamique, notamment avec l’Allemagne, qui s’est intéressée à ce sujet-là, l’Irlande, les Pays-Bas.
Et donc, on commence à avoir quelques contacts qui vont nous permettre d’aboutir sur des mobilités. En tout cas, on a déjà eu la première mobilité d’une personne en situation de handicap qui, au mois de novembre, est partie travailler en Irlande, à Dublin. Donc ça, c’est une fierté pour nous. J’imagine. Pour terminer, regardons dans le futur.
Quelles sont les tendances émergentes qui sont prévues en termes de mobilité dans les prochaines années ? Il y a déjà une première tendance qu’on observe sur ces études de mobilité européenne qui sont faites par la Commission, c’est que les mobilités sont de plus en plus courtes. Finalement, on part travailler dans un autre pays d’Europe, mais ce n’est plus forcément un projet de toute une vie. Et en fait, la durée moyenne de ces mobilités est maintenant inférieure à trois ans. Donc ça, c’est déjà une première tendance.
Deuxième tendance en termes d’évolution du marché du travail, c’est qu’on voit une harmonisation de plus en plus importante des marchés du travail en Europe. et donc des secteurs en tension, c’est-à-dire là où on manque de main-d’œuvre, qui deviennent un peu par tous les mêmes. Alors ça, ce sont des tendances fortes qu’on peut observer, dont on peut se dire qu’elles vont perdurer sur les années à venir. Maintenant, je crois qu’on a tous compris qu’on est maintenant dans un monde où la géopolitique fait que tout peut changer du jour au lendemain. Et là, pour le coup, c’est évidemment un peu compliqué d’en tirer des tendances.
Maintenant, s’il y a quelque chose, en tout cas, s’il y a une leçon à tirer de tout ça, c’est de se dire qu’on a cette chance, justement, de savoir cet espace européen. On peut avoir une mobilité internationale dans un contexte plus facile et plus sécurisé, plus facile parce que pas de démarche de visa, pas de problématique d’obtention de permis de travail. Je pense que quand on suit l’actualité, on voit que pour aller travailler aux Etats-Unis, par exemple, ça devient de plus en plus compliqué. Notamment, on peut oublier de couper son téléphone quand on arrive à la douane. Mais au-delà de ça, dans d’autres pays, on peut avoir des situations où il faut pouvoir être rapatrié rapidement et ce n’est pas toujours facile.
En Europe, on n’a plus ce sujet-là parce que justement, on est vraiment dans cet espace de protection, de sécurisation qui permet d’avoir cette expérience internationale, développer ses compétences en termes d’interculturalité linguistique tout en étant dans un espace sécurisé. Nicolas Simon, coordinateur national ERS, merci pour ces informations. Je précise que les liens utiles qui ont été évoqués dans ce podcast sont disponibles dans le descriptif. Merci et au plaisir de te retrouver sur notre antenne. Merci Gauthier, à très bientôt.
Pour en savoir plus sur ERS, la porte vers l’emploi en Europe, découvrez notre dossier spécial sur Français dans le Monde.fr.
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