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Comment la libre circulation des travailleurs en Europe a-t-elle transformé le marché de l’emploi ?
Dans cet épisode, nous explorons l’impact de 30 ans de libre circulation des travailleurs en Europe grâce à EURES, un réseau qui simplifie la recherche d’emploi à travers les frontières européennes. Comment ce principe, né du traité de Maastricht, a-t-il façonné le marché de l’emploi et quelles opportunités offre-t-il aujourd’hui aux travailleurs européens? Nous vous invitons à découvrir les avantages et les défis de travailler dans un autre pays de l’Union Européenne.
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Chapitrage de l’épisode :
La radio des Français dans le Monde présente Heuresse, la porte vers l’emploi en Europe. Podcast réalisé avec France Travail. Heuresse fête son anniversaire, fête ses 30 ans. Pour en parler, Nicolas Simon, coordinateur national Heuresse chez France Travail, est avec nous. Bonjour Nicolas.
Bonjour Gauthier. Content de te retrouver. Le sujet du travail à l’international est un sujet important sur notre antenne et nous sommes contents d’éclairer EURES, le concept qui a été créé il y a 30 ans. Est-ce qu’on peut rappeler la genèse de la création de EURES ? Bien sûr.
En fait, la création d’Eurasie est née d’un traité européen extrêmement important, qui est le traité de Maastricht, qui date de 1992 et qui a créé, en fait, le principe de la citoyenneté européenne et qui, de ce fait, a emporté ce principe de libre circulation en Europe. Un principe qu’on connaît tous parce que je pense qu’on est maintenant tous habitués à aller voyager dans telle ou telle capitale européenne. Mais c’est un principe qui vaut aussi pour l’ensemble des citoyens européens qui veulent aller travailler dans un autre pays en Europe. Et donc on peut maintenant aller, depuis ce traité, depuis 30 ans maintenant, aller travailler en Europe sans avoir besoin de demander un visa, un permis de travail. Et autre principe extrêmement important, c’est qu’une fois qu’on est dans ce pays pour y travailler, le droit du travail du pays s’applique à tous les citoyens européens sans discrimination de leur nationalité.
Alors du coup, de façon concrète, quand on est un demandeur d’emploi chez France Travail et qu’on a envie de vivre une aventure sur l’Union Européenne, de quelle façon EURES facilite cette liberté de travailler en Europe ? Peut-être pour faire le lien avec la question précédente, se dire que la Commission européenne a créé EURES à la fin de l’année 1994, d’où les 30 ans qu’on fête maintenant, dans un objectif qui était déjà de faire la promotion de ce principe de libre circulation des travailleurs en Europe qui évidemment n’était pas bien connu. mais aussi pour pouvoir accompagner. Et donc au niveau de France Travail, si on regarde 30 ans après, on a des équipes mobilité internationale avec des conseillers spécialement formés pour l’accompagnement des demandeurs d’emploi qui souhaitent aller travailler à l’étranger et pour pouvoir aller travailler en Europe. Donc ces conseillers sont formés spécifiquement dans le cadre du réseau EURES et pour accompagner les demandeurs d’emploi sur les outils qui ont été développés par EURES.
Peut-être, pour préciser, c’est de la même manière qu’il y a des conseillers en France qui sont formés, donc qui sont habilités comme étant conseillers du réseau EURES. On a en Europe un réseau de plus de 1000 conseillers EURES et donc je vais trouver dans tous les pays d’Europe des conseillers qui peuvent m’accompagner dans mon projet de travail dans ce pays. Deuxième outil extrêmement important, alors qu’il est apparu un petit peu plus tard, évidemment, on l’a géré les évolutions technologiques aidant, il y a aussi un portail, un portail internet EURES, qui devient vraiment un portail d’information essentiel pour les candidats, mais aussi les entreprises qui sont intéressées à recruter des candidats venant d’un autre pays d’Europe. Alors concrètement, je recherche un emploi, cette aventure européenne m’intéresse, je contacte les équipes de mobilité internationale qui vont me guider. C’est exactement ça, les équipes de mobilité internationale, mais je peux aussi aller sur le portail EURES pour déjà trouver un ensemble d’informations sur le marché du travail de chaque pays européen avec des informations qui sont même régionalisées.
Parce que comme en France, dans les autres pays européens, en fonction de la zone où on se trouve, le taux de chômage peut être différent, les métiers recherchés différents. Donc on va trouver toutes ces informations-là qui sont mises à jour à minima chaque année sur le portail EURESS. Des informations essentielles aussi sur les conditions de vie et de travail dans le pays. Finalement, si demain je veux aller m’installer en Pologne, comment ça se passe pour trouver un logement ? Comment ça se passe pour s’inscrire auprès des impôts, auprès de la sécurité sociale polonaise ?
Si j’ai des enfants, comment ça se passe pour les inscrire à l’école ? Toutes ces démarches un peu pratiques qui sont essentielles aussi dans un projet d’expatriation. Alors, quelles sont les réglementations clés à connaître ? Alors, je crois que la première chose qui est extrêmement importante et qui découle, comme je l’ai expliqué précédemment, du traité de Maastricht, la réglementation européenne clé, c’est cette réglementation qui définit le principe de libre circulation des travailleurs, donc qui découle du traité de Maastricht qui a été renforcé avec le traité de Lisbonne en 2007-2008 et qui pose bien ce principe de… Alors, en anglais, on parle de Fair Mobility, c’est en fait de mobilité équitable.
Donc le principe fort, c’est de dire que quand je vais travailler dans un autre pays d’Europe, c’est bien le droit du travail de ce pays là qui s’applique, y compris sur tous les sujets de salaire minimum. Et puis ça aussi permet de donner un cadre à ce qu’on appelle le travail détaché. C’est-à-dire que je peux, moi, tout en étant salarié d’une entreprise française, être envoyé pour une mission temporaire dans un autre pays en Europe. Et dans ce cadre-là, c’est le droit du travail du pays où j’interviens qui doit s’appliquer. Alors évidemment, si la rémunération française est plus intéressante, je vais garder ma rémunération française.
Mais si je vais travailler dans un pays où le salaire minimum est supérieur à ce que j’ai dans mon contrat de travail en France, c’est bien le salaire minimum du pays qui doit s’appliquer. Alors, on l’a dit depuis 30 ans, la technique a évolué. Il y a un portail sur lequel on retrouve les annonces. Quels sont les autres changements sur ces 30 années ? Alors je crois que le premier changement ça a été ça, ça a été cette structuration du réseau ERS avec dans chaque état membre la mise en place d’un réseau de structures partenaires ou membres du réseau ERS qui ont permis de faire grandir ce réseau pour atteindre maintenant plus de 1000 conseillers.
Si je prends l’exemple en France, à l’origine il y avait juste… l’origine de la NPE qui est devenue Pôle Emploi et maintenant France Travail, qui portait le sujet EURES. Et puis depuis on a été rejoint par l’APEC, l’Association pour l’Emploi des Cadres. On a été rejoint aussi par le réseau KEOPS Cap Emploi, qui est spécialisé dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap. Et de la même manière, dans les différents pays européens, le réseau s’élargit.
Il y a maintenant plus de 260 structures qui sont membres ou partenaires du réseau EURES. Et pour la France, je ne peux pas en dire plus pour l’instant, mais je sais que le réseau va continuer à s’élargir. Ça évolue, ça se modernise. D’ailleurs, on va regarder devant, si tu veux bien, Nicolas. C’est quoi les projets dans les prochaines années ?
Quelles sont les priorités stratégiques chez EURES ? Alors, c’est avant tout faire évoluer, nous, notre offre de services pour aider chaque État membre, chaque pays européen à s’adapter aux évolutions de leur marché du travail, s’adapter à l’évolution du marché du travail européen de manière générale. Dans un contexte géopolitique, on voit que ça bouge de plus en plus vite et donc il faut être de plus en plus réactif. Et donc autour de ça et de ce climat un petit peu spécifique qu’on vit en ce moment, un des grands enjeux pour EURES et pour l’Europe de manière générale, c’est d’être capable d’accompagner justement l’ensemble des entreprises, être capable d’accompagner l’ensemble des travailleurs sur toutes ces transitions, alors transition écologique, la transition numérique, avec des investissements extrêmement importants en Europe autour de la data, de l’intelligence artificielle et puis on voit poindre un sujet aussi autour de tout ce qui va être renforcement de la défense en Europe et donc évidemment un impact aussi sur le marché du travail où les industries de la défense vont avoir de plus en plus besoin de main d’oeuvre. Alors si un auditeur entend cette interview ou se dit, oula ça m’intéresse, donc le bon réflexe c’est le site web ou aller directement dans son agence.
Alors effectivement, c’est aller dans son agence, c’est aller sur le site francetravail.fr, mais aussi aller directement sur le portail EURES et puis aller aussi sur le portail Europass qui est un site complémentaire européen qui permet lui aussi d’avoir des certifications européennes de toutes ses compétences. Et le site Europass a évolué avec un outil qui permet vraiment de construire un CV, des lettres de motivation avec un moteur d’intelligence artificielle qui appuie le candidat dans sa démarche et qui lui permet ensuite de diffuser son profil sur le portail EURES. Mais de la même manière, pour tous les candidats français qui vont sur le site francerail.fr et qui créent leur profil de compétence sur francerail.fr, ils ont la possibilité, via un petit onglet où il suffit de cliquer, de transférer leur profil vers le portail EURES, ce qui fait qu’il devient visible pour tous les employeurs européens. Et ça, c’est un sacré coup de pouce. Eh bien, j’ai envie de dire vive l’Europe.
Voilà un exemple concret de ce que l’Union européenne a permis de faire pour tous les travailleurs. Merci, Nicolas. On se retrouve, on a pas mal de choses à dire concernant EURES. À très bientôt. Pour en savoir plus sur EURES, la porte vers l’emploi en Europe, découvrez notre dossier spécial sur Français dans le Monde.fr.
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