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Vous vous sentez isolé dans votre expatriation ? Les choses ne se passent pas comme prévu et le manque de ce que vous aviez en France se fait ressentir ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys s’entretient avec Anaïs Resham, fondatrice de la structure « Essaim du Monde », pour discuter des défis de l’expatriation et des moyens de briser l’isolement.
Dans cet épisode, Anaïs explique le concept d’Essaim du Monde, qui réunit des expatriés français pour des week-ends thérapeutiques. Ces sessions combinent des ateliers ludiques et des activités corporelles comme le yoga et la danse thérapie, visant à mieux vivre l’expatriation. Elle aborde également les défis spécifiques des conjoints accompagnateurs et l’importance de se connaître soi-même pour une expatriation réussie. Essaim du Monde propose de se déplacer partout où des groupes se forment, avec l’objectif de créer une communauté d’entraide et de partage.
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Chapitrage de l’épisode
00:00:01-Introduction au podcast 00:00:27-Présentation d’Anaïs Recham et de sa mission
00:01:05-Début de l’interview avec Anaïs Recham
00:01:65-Parcours éducatif et culturel d’Anaïs
00:02:02-Réflexions sur l’interculturalité
00:02:43-Fascination pour la psychologie interculturelle
00:03:48-Présentation de Essai du Monde et des défis d’expatriation
00:04:39-Difficultés spécifiques des conjoints accompagnateurs
00:06:25-Importance du collectif dans les groupes thérapeutiques
00:07:56-Ateliers et activités proposés par Essai du Monde
00:08:49-Projets internationaux et flexibilité de Essai du Monde
00:09:45-Appel à la communauté et conclusion de l’épisode
Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Écoutez des parcours inspirants et des paroles d’experts sur francaisdanslemonde.fr. Je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Anaïs Recham, on parle de Essai du Monde. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Francaisdanslemonde.Fr.
Vous vous sentez un peu isolé dans votre expatriation, ça ne se passe pas peut-être idéalement. Ou alors ce que vous aviez en France et que vous n’avez plus aujourd’hui vous manque, ça crée du vide. Et bien ne restez pas seul pour briser l’isolement et peut-être même la dépression. Vous avez maintenant Anaïs qui va vous accompagner avec la création de Essaint du Monde, une toute nouvelle structure. La radio des Français dans le Monde est heureux de pouvoir tendre son micro à Anaïs qui va expliquer son concept.
Bonjour ! Bonjour, bonjour à tous. Alors, nouvel exercice pour toi de faire de la radio. Ouais, toute première. Ça va très bien se passer.
On va parler de essaim du monde, mais juste avant, revenir un peu dans la région parisienne où tu te trouves encore. C’est là que tu vas naître et puis grandir avant de faire tes études à Nice, à Aix, à Marseille, puis d’aller faire ton master à Bruxelles et ensuite un stage en Guadeloupe. T’as pas peur des chauds froids, toi ? Non, ça me plaît. J’aime surtout le show quand même.
Plus Guadeloupe que Belgique, mais j’aime les deux. Avec un papa indien et une maman guadeloupéenne, tu es née dans l’interculturel. Oui, complètement. J’ai grandi dedans, c’est ce qui a béni un petit peu mon enfance, avec une forme d’évidence en fait. Quand on est petit, on ne se pose pas forcément ce genre de questions.
Et c’est plus en grandissant que j’ai commencé à m’interroger sur l’interculturalité et à vraiment développer une attraction et une fascination pour le sujet. Alors c’est vrai que c’est fascinant parce qu’il y a toutes les différences culturelles. Chaque pays a ses rites, ses habitudes, ses cultures. Quand on les mélange, parfois on se comprend, parfois on se comprend moins bien. Et puis il y a toute la dimension psychologique.
D’ailleurs l’analyse de l’interculturel sur un plan psychologique, c’est pas si simple que ça. Non, c’est très complexe. Aujourd’hui, quand on entend culturel, on pense à plein de choses. Mais en termes de psychologie interculturelle, les chercheurs ont beaucoup de mal à définir ce qu’est une culture parce que c’est une variété de choses et c’est très difficile à étudier parce que c’est difficile de distinguer ce qui fait partie de la culture et ce qui fait partie des caractéristiques de l’individu. Donc, il y a plein de choses qui se mélangent et c’est compliqué d’y voir clair.
Et c’est pour ça aussi que c’est fascinant en fait. Alors cette fascination t’a amené donc à travailler dans le domaine de la psychologie, t’as beaucoup travaillé dans le domaine de l’interculturel en accompagnant par exemple des réfugiés, des demandeurs d’asile ou aussi auprès d’un public jeune. Ça ne doit pas être facile d’accompagner les enfants ? Moi j’adore, parce que j’adore le jeu et accompagner les enfants, ça passe beaucoup par le jeu, ça passe énormément par ça. On ne va pas venir auprès d’un enfant et lui dire oui, comment tu te sens aujourd’hui ?
Vraiment aller dans des questions profondes, intellectuelles, ce n’est pas le but. On passe que par le jeu et il y a énormément de choses qui émergent dans le jeu. J’ai une âme créative complètement, donc moi ça me plaît, ça me plaît beaucoup. Eh bien Naïs, avec toutes tes expériences et toutes tes passions, tu as créé en 2023 Essai du Monde. Alors le principe, c’est de réunir pendant un week-end un groupe thérapeutique de six personnes, des expats français, les rassembler avec des gens qui vivent bien leur expatriation, qui s’éclatent dans cette nouvelle culture et d’autres pour qui ça peut être un peu plus compliqué.
Il y a des petits bugs parfois. Alors on parle de la courbe de l’expatriation, le choc de l’expatriation. Pour certains, c’est difficile, c’est une marche difficile à monter. Déjà pour tous les expatriés qui vivent cette expérience, ça vient remuer des choses en fait. Ça vient questionner notre quotidien, ça vient nous confronter à ce qu’on est, ça vient nous confronter à la différence.
Donc pour tous les expatriés, il y a des processus psychologiques qui émergent dans le cadre de l’expatriation. Après, il y en a pour qui c’est simple et puis ça roule. Et il y en a d’autres pour qui c’est un peu plus compliqué. Il faut apprendre à se redéfinir, revenir questionner son identité, questionner ce qu’on a envie de faire, ce qu’on n’a pas envie de faire. Là, on a envie d’être.
Et donc, des fois, ça peut créer des petites frictions. Et l’idée, c’est bien de pouvoir se réunir pour en parler avec des personnes qui vivent très bien leur expatriation, d’autres qui le vivent moins bien et surtout d’avoir des outils, des outils de chercheurs, en fait, qui ont étudié l’expatriation et qui sont en mesure de dire Dans quelle mesure une expatriation fonctionne plutôt bien ? Quels sont les petits ingrédients qui font qu’une expatriation peut être vraiment épanouissante ? Alors on peut identifier un public en particulier, on en parle souvent sur la radio des français dans le monde, le conjoint accompagnateur, qui lui peut parfois avoir plus de difficultés parce que si dans le couple l’un des deux travaille, est parti pour ce nouveau boulot, il arrive dans le pays et puis les choses roulent assez vite. Pour l’autre, c’est peut-être avoir tout laissé à la maison et vivre un isolement, un abîme.
Ça peut complètement être le cas parce que quand on est conjoint, on peut avoir son compagnon qui va travailler, les enfants qui vont à l’école et se retrouver un petit peu seul face à ce nouveau monde qu’il faut découvrir et qu’il faut appréhender et pas vraiment savoir par où commencer. Oui, ou comment vivre ce nouveau quotidien, en fait. Et donc, c’est intéressant de se réunir et de pouvoir discuter de ces sujets-là et de savoir dans quelle direction on veut aller. Parce qu’à Essent du Monde, on part du principe que mieux se connaître, c’est mieux savoir ce qu’on veut faire et où on veut aller, en fait. Et l’idée de mélanger des gens qui vont bien avec des gens qui le vivent un peu moins bien, c’est justement pour se regrouper, s’entraider, s’inspirer les uns les autres.
Complètement, oui. Le principe des groupes thérapeutiques, ça se fonde sur énormément de fondements dans le champ de la psychologie et notamment de la psychologie sociale, et notamment sur l’universalisme en fait. Quand on se retrouve dans un groupe, on se rend compte que ce qui nous réunit est beaucoup plus important que ce qui nous sépare, et on est tous là avec nos différences, mais pourtant avec une humanité qui est commune. Et donc c’est très intéressant de voir ce qui émerge dans un groupe thérapeutique, et comment ça peut accompagner tout un chacun, autant ceux qui ne vont pas bien que ceux qui vont bien et qui peuvent apprendre énormément des expériences des autres. Et avec ce groupe, qu’est-ce que tu vas faire ?
Des ateliers si j’ai bien compris ? Des moments de parole et puis des moments de danse aussi ? Oui, l’idée c’est de travailler à la fois sur le corps et l’esprit. Donc le corps à travers du yoga, parce que je pense que c’est essentiel de se reconnecter au corporel. Aussi à travers de la danse thérapie, parce que moi j’adore danser et je pense qu’il y a beaucoup de choses qui émergent dans la danse et ça permet vraiment de une pleine expression émotionnelle.
Donc ça, c’est la partie corps. Et au niveau de l’esprit, ça se passe à travers des ateliers ludiques où on aborde des questionnements fondamentaux dans l’expatriation, tels que les représentations culturelles qu’on peut avoir, l’incertitude du quotidien quand on est expatrié, la question de l’identité, tous ces questionnements-là qui émergent et on en parle ensemble. Et puis aussi, l’idée, c’est de donner des outils pour mieux vivre son expatriation. Alors là, tu travailles sur plusieurs groupes au Maroc, en Égypte, au Sénégal ou encore au Portugal. Mais clairement, Essai du Monde peut se déplacer là où un groupe se forme.
C’est-à-dire qu’on peut imaginer que dans un pays, il y a un groupe réuni autour d’une association, par exemple, que certains vivent la chose plutôt bien, d’autres ont un peu de mal et que tu proposes de venir et de faire ce week-end avec eux. L’idée c’est vraiment de proposer nos services à un maximum d’expatriés français, donc on peut aller absolument partout dans le monde, dans la limite du possible, et vraiment se déplacer en fonction des besoins. Sur notre site internet il y a une rubrique où on peut faire appel à nos services et on fera en sorte de se déplacer en fonction de ce qui est possible complètement. Alors un essaim, on a tous l’idée de ces petites abeilles. Toi, tu veux être un peu l’abeille éclaireuse dans le groupe ?
Pas éclairé parce que moi je pars du principe que ce qui est fascinant dans le groupe thérapeutique c’est la force du collectif en fait. Le groupe il existe, il est thérapeutique parce que le groupe existe. Nous ce qu’on fait à l’essai du monde c’est qu’on donne une structure en fait. On donne un cadre qui permet à ces échanges d’émerger mais c’est le groupe en lui-même qui est thérapeutique. Donc moi je donne ce cadre en fait et aussi un étalage scientifique quand même parce que c’est très important.
C’est un tout nouveau concept Anaïs. Félicitations pour cette idée. Maintenant il faut la faire vivre avec trois millions d’auditeurs à travers le monde. J’espère qu’on va pouvoir aider les saints du monde à prendre forme. Cette idée, entre le moment où tu l’as eue et maintenant où elle se concrétise, qu’elle s’organise, il a fallu du temps.
Qu’est-ce qu’on peut faire pour t’aider à ce jour ? En parler au maximum autour de vous, c’est la première chose parce que là j’ai beaucoup réfléchi, j’ai construit au niveau de la théorie, on est bon, et maintenant c’est vraiment la pratique de diffuser ça au maximum autour de vous. Et puis voilà, ce sera parfait, ce sera génial même. Si vous voulez entendre la voix douce d’Anaïs, apaisante quand tu parles, c’est très agréable. Je vous invite à aller faire un tour sur essai-du-monde.com, le lien est dans ce podcast.
Merci beaucoup Anaïs. Je te souhaite le meilleur pour cette aventure et au plaisir de se retrouver pour que tu nous racontes un peu comment fonctionnent ces groupes. Avec plaisir. A bientôt. Salut.