Emmanuelle Fallourd, l’invité de cet épisode, est un coach certifié chez Expat Communication. Originaire de Bretagne, Emmanuelle a passé douze ans aux Philippines avant de s’installer en Australie avec sa famille. Son parcours personnel et professionnel riche en expériences internationales lui a permis de développer une compréhension approfondie des défis liés à l’expatriation. En tant que coach, Emmanuelle se concentre sur l’importance de trouver un équilibre personnel pour réussir son expatriation.
Au cours de l’épisode, Emmanuelle partage ses conseils sur la gestion du vide émotionnel souvent ressenti par les conjoints accompagnateurs. Il souligne l’importance de prendre du temps pour soi, d’identifier ses sources d’énergie et de les cultiver. Emmanuelle explique également comment un accompagnement par un coach peut aider à surmonter les moments difficiles en expatriation, en offrant un espace pour réfléchir et se recentrer. Il encourage les auditeurs à voir l’expatriation comme une opportunité de croissance personnelle et de découverte de nouvelles sources d’énergie.
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Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Vous êtes au cœur de notre dossier spécial Conjoint Accompagnateur. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Emmanuel Falour, direction l’Australie. Dossier spécial, le Conjoint Accompagnateur, en partenariat avec Expat Communications et Femmes Expat. Sur francaisdanslemonde.fr Direction Perse, on va retrouver Emmanuel, bonjour et bienvenue sur la radio des français dans le monde.
Bonjour Cotillet. Alors tu es le podcast 2330 et tu m’as dit c’est parfait. Tu peux m’expliquer pourquoi ? Parce que si tu additionnes les chiffres, ça fait 8. Et 8, c’est un symbole d’abondance.
C’est un symbole de plein de choses. C’est un chiffre que j’aime bien pour plein de raisons. Ça me convient. Écoute, ça me va aussi. Tu m’as dit attention, je vis depuis longtemps loin de la France.
Je travaille beaucoup en anglais. Même à la maison, les enfants parlent de moins en moins le français. Est-ce que je vais trouver mes mots, etc. T’as l’impression que le français se distille petit à petit ? Je veux dire que j’observe régulièrement que je cherche mes mots, soit parce que j’ai moins d’automatisme, soit parce qu’effectivement j’ai des expressions toutes faites en anglais qui me viennent et que je ne trouve pas forcément l’équivalent dans la langue française où il faut que je prenne vraiment un temps de traduction qui soit juste et je trouve que c’est plus facile de le dire en anglais.
Emmanuel, je te rassure, j’ai des amis qui mettent plus de mots d’anglais quand ils me parlent, quand on fait un apéro, que toi qui es de l’autre côté du monde. Donc, rassure-toi. Tu es coach certifié chez Expat Communications et on va s’intéresser à la place du conjoint accompagnateur et à la fatigue que ça peut produire. Attention, prenez soin de vous avant d’en parler. On retourne en Bretagne, d’où tu es originaire.
Je t’ai demandé si tu avais un drapeau breton chez toi. Tu m’as dit oui.
Et oui, et oui, et oui, on ne se refait pas. Il va falloir que quelqu’un m’explique pourquoi tous les bretons du monde ont un drapeau chez eux, mais bref. Parce qu’on est fiers, parce qu’on est fiers de nos origines, c’est normal. Ça me va très bien. Tu fais tes études, notamment tu vas passer dans les Hauts-de-France à l’EDEC et puis tu vas avoir envie de rejoindre ton copain qui depuis est devenu ton mari et avec qui vous avez eu trois enfants.
Tu vas le rejoindre aux Philippines pour un stage de fin d’études et c’est comme ça que tu vas te retrouver finalement douze ans aux Philippines. Première expérience, on est tout jeunes. Comment ça se passe ? On est bien loin de la France, de la famille, libre.
Avant d’aller aux Philippines, j’ai passé six mois en Thaïlande dans des champs universitaires, qui a été un bon sas de décompression entre l’Europe et l’Asie, et la famille et mes amis et juste mon copain.
dans un milieu universitaire, mais effectivement, au bout d’un moment, je me retrouve aux Philippines, c’était mon objectif, et mon copain de l’époque, mon mari de maintenant, voyageait pas mal, et je me suis retrouvée au début d’un 20 ans. Je suis là pour lui, il n’est pas là, qu’est-ce que je fais là ? Donc ça c’est une question qui s’est posée assez rapidement, et donc après, un sens du vide, un vide, et puis beaucoup de choses à construire autour. Alors on parle de ce vide parce que peut-être que ça te sera utile plus tard dans ton métier de coach d’avoir vécu ce moment-là. Tout à fait, c’est un moment de vide qui est complètement flippant.
Et puis en même temps, il y a une force créatrice parce qu’en fait, c’est un moment où on peut apprendre à mieux se connaître, à savoir ce qui est important pour nous, ce dont on a besoin. On va au cœur de qui on est et c’est quelque chose qu’on vit d’une façon Très forte dans certaines phases de l’expatriation. On peut le vivre dans d’autres moments de vie, n’importe où, mais c’est vrai que ces moments d’expatriation, ça peut être amplificateur. Mais Emmanuel, ce vide, est-ce que selon les caractères, selon les attitudes de l’un et de l’autre, ça peut être un gouffre chez l’un et l’occasion de se poser des vraies questions chez l’autre ? Je te dis, c’est les deux chez tout le monde, mais je pense qu’on a une tendance à le vivre différemment.
Donc en fonction de là où on est, de notre perception et de la façon dont on le perçoit et dont on le vit, ça va être soit super excitant et grisant, même si ça va nous coûter quand même de l’énergie qu’on ne se rend pas forcément compte. Et ça peut aussi être extrêmement déroutant, voire déprimant, parce qu’en fait on perd nos repères, on perd notre sens d’identité. Mais c’est aussi l’occasion de se connecter avec qui on est au cœur de nous et de construire ou reconstruire des choses qui font sens, qui donnent de l’énergie. Au bout de 12 ans, en Philippines, vous vous posez la question avec ton mari, on voudrait vivre autre chose, mais où ? Vous établissez un top 5 et c’est l’Australie qui arrive en numéro 1.
Vous y êtes installé depuis 10 ans et vous avez la double nationalité depuis 5 ans. On peut considérer que c’était un bon choix et que ça se passe bien. Oui, tout à fait. C’est un pays qui nous convient à plein de niveaux. Le style de vie, la qualité de vie, c’est très loin et trop loin de la France, mais on y est très heureux.
On aime l’environnement dans lequel on élève nos enfants et on fait tous les deux des activités qui nous conviennent et c’est assez aligné avec nos valeurs. Et concernant les araignées, on a eu un petit mot là-dessus. Ta maman, quand elle était plus jeune et que toi tu étais petite, elle disait que c’était ses copines. C’est toujours tes copines les araignées aujourd’hui ? Figure-toi que oui, j’ai un peu de chance parce que je n’ai pas peur des araignées.
Je ne veux pas dire que je les aime, mais elles ne me dérangent pas. Je n’ai pas envie de les écraser, par exemple. J’ai découvert tard, quand j’étais adulte, que ma mère avait une sainte horreur des araignées. C’était ses copines, quand j’étais petite, pour ne pas me transmettre sa peur. Ça a fonctionné.
Et tant mieux, parce qu’effectivement… Il y en a quelques-unes. Il y en a quelques-unes. Alors tu vas bosser dans différents domaines, société informatique, tu as été prof, agence média et puis un jour tu as envie de t’aligner et de travailler dans le sujet qui te passionne, le bien-être. Tu ouvres un cabinet d’énergie, un concept d’énergie japonaise ?
Voilà, c’est une discipline, c’est une physiophilosophie qui s’appelle le Jin Shin Jutsu que j’étudie et pratique depuis 2007. Donc j’ai démarré par vraiment intérêt et passion. J’ai fait ça comme un hobby et puis effectivement en 2015 ou 2016, j’ai ouvert mon cabinet qui me permettait d’être assez flexible aussi puisque j’occupais beaucoup de mes enfants. à cette époque. Mon mari voyageait encore beaucoup, on était en Australie.
Pas de famille ou de soutien autour de nous. Et puis une école, des horaires d’école qui commencent tard et qui finissent tôt. Donc il fallait que je sois flexible. Alors tu deviens coach certifié ICE et tu vas… ICF, pardon.
Voilà, c’est ça, j’ai très mal écrit. Et là, tu vas nous aider à éclairer cette place du conjoint accompagnateur. Quand on a préparé cette interview, tu m’as dit Il faut accepter de suivre, c’est le rôle de ce conjoint, un suiveur. Accepter de suivre, ça veut dire laisser derrière soi un métier, des amis, un savoir-vivre à la française pour repartir à zéro. Accepter, c’est déjà un contrat qu’on passe.
Exactement. En fait, on porte une vraie responsabilité, je trouve, quand on accepte de suivre, c’est de faire en sorte que cette aventure fonctionne. Mais pour ça, il faut que l’on puisse absorber le choc, la différence, et donc trouver son équilibre et construire son bien-être. Parce que si on n’est pas bien, le projet est en déséquilibre et potentiellement en faillite derrière. Et tu penses qu’il faut prendre du temps pour soi, pour nourrir son énergie.
Concrètement, comment on prend du temps pour soi ? Est-ce qu’on prend du temps seul ? Est-ce qu’on se fait aider par un coach ? Est-ce qu’on est dans un groupe ? Alors, il y a plein de façons possibles et ça dépend un peu de son style ou de ses aspirations.
Effectivement, on peut le faire seul sur des modèles de réflexion. Par exemple, faire du journaling en écrivant dans un journal. Mais ça, il faut être assez introspectif et avoir ses habitudes. Ça peut être dans des discussions avec des amis, ça peut être en lisant des articles, se renseigner, des livres. Et effectivement, c’est le type de travail qu’on fait avec un coach et c’est extrêmement efficace, en particulier si le coach est spécialisé dans ce domaine, et notamment une des raisons pour lesquelles c’est efficace, c’est qu’on est beaucoup plus à même de remplir nos objectifs et de rendre des comptes à quelqu’un que si on fait ça tout seul avec soi-même.
Alors on a évidemment plusieurs fois évoqué dans ce dossier du conjoint accompagnateur la phase où on met tout en place pour la famille, qu’on découvre le nouveau pays, un peu le côté euphorisant des débuts. Puis ce vide qui arrive, cette immense vide, qu’est-ce qu’on doit faire au moment où on se rend compte qu’on est un peu au bout du monde et seul ? Alors, je reviens sur ce rôle de pivot. Effectivement, si on est accompagnateur et qu’en plus on a des enfants, on est vraiment à la fois un pilier et un pivot qui fait que c’est un rôle encore plus important parce qu’on porte la responsabilité du bien-être de tous et ça va être la priorité. Souvent quand on est mère, c’est le cas n’importe où ailleurs d’ailleurs, même si on est une maman en France bien sûr, mais ça peut être multiplié quand on est en expatriation.
et donc on va avoir encore moins le temps pour soi. Et donc si on se retrouve dans le vide comme tu dis, en fait finalement ce moment de vide c’est un beau moment pour faire le point, pour se poser les bonnes questions, des vraies questions et notamment en fait si on simplifie, par exemple en gros c’est qu’est-ce qui me donne de l’énergie ? Qu’est-ce qui m’apporte de l’énergie ? C’est quoi mes sources d’énergie et comment je peux les cultiver ? Et quand on est dans un contexte d’expatriation, on a des choses qu’on a peut-être l’habitude de faire dans notre contexte en France qu’on ne peut pas faire là où on se retrouve, ou qu’on faisait dans un pays où on était et pas dans le nouveau dans lequel on arrive.
Et donc ça c’est vraiment prendre le temps d’aller comprendre dans cette activité que je faisais qui me donnait de l’énergie, qu’est-ce qui est au cœur, qu’est-ce qui me donne en fait, qu’est-ce qui est important pour moi et comment est-ce que je peux le transmuter ou en fait le transformer et le faire autrement là où je me retrouve. Donc ça, c’est une chose, c’est important. Et puis une fois qu’on a conscience de ces sources d’énergie, c’est de les cultiver, de prendre du temps pour soi. Et en parallèle, on peut faire un point sur quelles sont mes pertes, quelles sont mes fuites d’énergie, en fait. Qu’est-ce qui me pompe complètement, vraiment ?
Qu’est-ce qui me rend vide ? Qu’est-ce qui me vide de mon énergie ? Et là-dessus, faire un point, en fait, et être clair avec soi-même, être aligné, voir ce qui ne convient pas, faire des couples, si besoin, ou des ajustements. On parle souvent de l’isolement quand on se retrouve à cette place. C’est l’occasion de trouver un coach et de se poser ces questions et de remplir ce vide avec le coach.
C’est une bonne solution ? Moi, je le conseille. Oui, c’est le type de travail que je fais.
C’est vrai que c’est souvent hyper apprécié parce qu’on se retrouve… C’est difficile quand on est dans ces moments-là. On ne peut pas forcément parler à son conjoint parce que lui, il est occupé. Il a beaucoup de choses à absorber, à mettre en place aussi. Il a des gros enjeux derrière.
Ou alors, s’il a la capacité et la disponibilité, il a forcément ses biais. Ça, c’est une chose. Après, les amis qui sont en France, ils ont parfois du mal à comprendre ce qu’on vit. C’est un peu désynchronisé entre leur vie et ce que tu vis toi. Oui, voilà.
Et puis parfois, en fait, entre guillemets, on n’a pas aussi l’énergie d’en parler. Et donc, d’avoir un rendez-vous avec un coach, finalement, ça nous permet de créer ce temps et cet espace, d’avoir une oreille qui est en général bienveillante et qui est dénuée de jugements. Et tu peux déjà aussi poser, déposer ce que tu vis. Et à partir de là, en fait, dénouer et avancer. C’est ce que j’allais dire, c’est que lorsqu’on a cette impression de vide, qu’on tombe un peu dans le trou qui peut paraître être un abîme quand on est très très loin de tous ses repères, est-ce qu’on a le courage d’aller vers l’autre, d’aller vers un coach ?
Ça ne doit pas s’appréhender un petit peu en amont, se planifier quasiment en amont ? Si c’est planifié en amont, ça c’est idéal et c’est ce qu’on recommande effectivement, c’est le type d’accompagnement qu’on propose avec Expat Communication et c’est en général extrêmement bien apprécié. Ce qui est intéressant de voir, c’est qu’au niveau de timing, ce n’est pas toujours l’avant le départ ou les premiers mois.
où on arrive, où c’est le meilleur moment. Donc peut-être le conseil que je donnerais, c’est de voir si ce type d’accompagnement est possible. Si on a la disponibilité et l’envie, la motivation de le faire pendant ou avant le départ, on le fait. Et sinon, de se dire, je voudrais avoir ça, je voudrais cet accompagnement et je me le garde pour le moment où je serai disponible, où je n’en aurai plus besoin. Eh bien, pour avoir une bonne énergie, j’aime bien citer le nom, c’est une radio en France, Energy.
Tu as peut-être oublié. Non, non, j’écoutais quand j’étais plus jeune. Eh bien, ayez une bonne énergie sur la radio des Français dans le monde. Merci, Emmanuel, pour ces conseils. Et puis, si vous vous apprêtez à vivre cette aventure d’expatriation et notamment être à sa place de conjoint accompagnateur, comme on préfère dire, eh bien, tournez-vous vers des professionnels.
Merci beaucoup. Eh bien, belle soirée puisque le monde est à l’envers entre toi et moi. Oui, c’est ça. Effectivement, j’ai fini ma journée. Toi, tu la commences.
Un petit mot pour la fin. Je pense que ces expatriations, c’est aussi des belles occasions d’explorer, découvrir et justement d’aller découvrir des nouvelles sources d’énergie potentielles. Donc, n’hésitez pas. À l’aventure !
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