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Comment une petite ville suédoise pourrait-elle transformer votre perception des alliances culturelles françaises ?
Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des français dans le monde », Gauthier Seys s’entretient avec Elodie Ponsot, une figure clé du renouveau des alliances françaises en Suède. Élodie nous emmène dans la ville d’Örebro, un lieu méconnu des Français, mais qui a beaucoup à offrir au-delà de son célèbre château. La conversation débute par une exploration des coutumes locales, comme le tutoiement généralisé, et s’étend à la riche histoire de la ville, souvent sous-estimée par les guides touristiques.
Elodie Ponsot est une expatriée française qui s’est installée à Örebro en 2005 pour un séjour initialement prévu de dix mois. Aujourd’hui, elle est non seulement une résidente de longue date, mais aussi la présidente dynamique des Alliances Françaises en Suède. Avec une carrière qui a débuté par un coup de cœur personnel et professionnel pour la Suède, Élodie a su combiner ses compétences et son amour pour la culture française pour insuffler un nouveau souffle à une institution vieille de 140 ans. Son parcours est marqué par une volonté de moderniser et de rendre accessibles les Alliances Françaises à un public plus large.
L’épisode se concentre sur le projet ambitieux d’Élodie de transformer les Alliances Françaises en Suède en un modèle 2.0. Elle partage comment elle a rajeuni et redynamisé ces alliances en introduisant des activités interactives et en s’ouvrant à un public non francophone. Grâce à des initiatives innovantes comme l’organisation d’événements culturels et l’accueil de stagiaires, Élodie a réussi à attirer l’attention internationale, y compris celle du président Emmanuel Macron. Son approche a non seulement revitalisé les Alliances Françaises en Suède, mais elle est également en train de devenir une référence pour d’autres alliances à travers le monde.
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Chapitrage de l’épisode :
00:00:01 – Introduction et Présentation
00:00:22 – Le Tutoiement en Suède
00:01:54 – Description de Orobro, Suède
00:03:00 – Climat à Orobro
00:05:38 – Début en Suède et Vie de Famille
00:05:58 – Engagement auprès des Alliances Françaises
00:06:38 – Modernisation des Alliances Françaises
00:08:00 – Développement de Nouvelles Activités
00:09:00 – Collaboration avec Open Art et l’Institut Français
00:10:30 – Expansion et Réseau des Alliances en Suède
00:11:40 – Reconnaissance par Emmanuel Macron
00:12:40 – Conclusion et Perspectives Futures
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Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Élodie Ponceau. On part dans le regroupement des Alliances Françaises suédoises. 10 minutes, le podcast des français dans le monde.
francaisdanslemonde.fr Et nous allons nous tutoyer, Élodie, car en Suède, on ne vouvoie que le roi. Bonjour et bienvenue. Bonjour. Effectivement, je confirme que le tutoiement est de rigueur en Suède, bien qu’on ne sait pas vraiment pourquoi. On revoit les jeunes générations commencer un petit peu à revouvoyer ce vouvoiement qui avait disparu.
revient un petit peu parfois dans les magasins, on casse des magasins, on entend un « vous ». Ça m’a surpris la première fois, j’ai cru que c’est parce que je ne comprenais plus très bien le suédois et en fait on le re-entend, mais en général on se tutoie. Nous sommes au cœur de la Suède avec toi, nous sommes à Orobro, c’est comme ça qu’on dit ? Europe Low. Ouais, c’est ça.
Nous sommes en gros entre Stockholm et Oslo. Si on tire une ligne droite, t’es à peu près à 200 kilomètres de Stockholm. On va expliquer pourquoi tu t’es posée dans cette ville que le français ne connaît pas. On est d’accord ? Le français, c’est vrai, ne connaît pas.
Et en fait, j’ai des amis. Quand moi, je suis arrivée à Europe Low et la première fois qu’ils sont venus me voir, ils ont acheté Je ne vais pas dire le nom, je pense qu’on ne peut pas faire de publicité, mais on va dire un guide touristique très connu et très en vogue. Le guide du bouquin. Bravo. Et en ouvrant, j’espère que ça a changé maintenant, parce qu’en ouvrant la page, il y avait écrit que c’était une ville où il n’y avait pas grand chose à voir, juste un château.
Et sinon, on s’ennuie un peu à Orobro, donc il n’y a pas besoin de s’arrêter si on passe par là. Et évidemment, je suis en complet désaccord avec… Alors, il va falloir appeler les équipes de Google, parce que j’ai tapé Orobro sur Google et j’ai eu le château sous toutes ses facettes, en l’occurrence. Un beau gros château. Un beau gros château qui a une histoire particulière en Suède.
Puisque c’est là que Bernadotte, l’ancêtre de la famille royale actuelle de Suède, a signé les états généraux. Et c’est une très belle ville qui, pour sa taille, on fait beaucoup de choses. Il y a énormément d’endroits pour sortir. Alors c’est vrai que ce n’est pas Stockholm. Quand on vient au Rebou, on ne vient pas à New York, tout le monde le sait, mais on a quand même un campus aussi, une population d’à peu près 15 000 étudiants.
et on a à peu près 160 000 habitants. Moi, quand je suis arrivée il y a 20 ans, il n’y avait que 110 000 habitants à Orobro et autour, et il y a une vraie politique de développement au niveau de la commune et de la ville, et nous sommes 160 000 actuellement. Très bien, on va s’arrêter à Orobro. D’ailleurs, c’est quoi la météo tout au long de l’année ? C’est froid ?
On a l’image de la Suède qui est froide, mais on a beaucoup d’images dans la tête qui ne sont pas toujours vraies. C’est quoi le climat à l’année ? Le climat à l’année, il faut savoir que nous sommes dans le sud et non pas dans le nord de la Suède et donc le climat à l’année est assez similaire en fait à ce que moi quand je compare avec ma famille qui est toujours sur sur paris en niveau température on est à peu près c’est à peu près similaire avec une exception évidemment durant les l’hiver on va dire janvier janvier février peut-être mars ou parfois et pas tous les ans On peut atteindre des températures négatives à moins 15, moins 20, mais moi je ne l’ai pas connue chaque année. Évidemment on a beaucoup plus de neige, c’est vrai qu’on a beaucoup plus de neige. L’été, c’est fantastique parce qu’on ne connaît pas les 40 degrés, les 35 degrés.
L’été suédois, c’est entre 25 et 30 degrés quand tout va bien, avec une nature luxuriante qui, dès que la neige est partie, dès les beaux jours, peut surgir comme ça en une semaine. Tout était mort, aucune feuille sur les arbres et puis tout d’un coup on a des fleurs partout. On a des feuilles, etc. Niveau météo, on a des saisons très marquées. Par contre, une fois que l’été, le printemps est installé ou l’hiver est installé, c’est vrai que moi, quand je compare la météo avec ma famille, on a plus de belles journées avec un ciel bleu et du soleil.
Alors tu es arrivée en 2005, c’était pour dix mois. Tu as remarqué, Elodie, que ça s’était un peu éternisé. Il faut dire qu’entre deux, rencontre avec un Suédois, on crée une famille. On trouve un travail aussi, parce qu’on ne vit pas que d’amour et d’oppresse, mon cher. En tout cas, tu y es bien, visiblement, puisque tu ne comptes pas revenir.
Je reviens très souvent en France, j’essaye de suivre l’actualité, j’ai toujours des liens, mais c’est vrai qu’en termes de vie, de travail, d’habiter, de vivre, pour l’instant. Je reste en Cétaville. Alors tu cumules, puisque un jour tu pousses les portes des alliances françaises. Les alliances françaises qui fêtent leurs 140 ans, c’était une vieille institution. Tu vas rentrer là-dedans, tu vas rejoindre l’équipe, tu vas devenir vice-présidente et aujourd’hui présidente.
Et puis surtout, tu vas mettre en place un dynamisme pour en faire une alliance française 2.0. Et c’est pour ça qu’on se retrouve aujourd’hui pour en parler. L’idée, ça a été un peu de rajeunir, de redynamiser. de s’ouvrir, d’accueillir des étudiants, notamment à travers des services civiques. Tu as été celle qui a impulsé cette version 2.0 ?
Oui, alors j’ai une bonne équipe. Je suis pas très forte pour parler de moi comme ça. J’ai un peu résumé à ta place du coup. C’est quand même sous cette impulsion qu’est née cette modernisation. C’est vrai, en fait, je me suis rendu compte qu’il y avait un vrai problème, je pense que la Suède n’est pas le seul pays dans ce cas-là, mais en tout cas, il y avait un vrai problème de pérennité des alliances françaises dans le pays, avec très peu de renouveau.
En gros, on avait les générations des actifs des années 70. Voilà une vraie question de renouveau et donc on avait besoin de nouvelles idées donc ça on a eu, on fait beaucoup de choses, on est parti d’un modèle principalement basé en Suède sur des conférences avec des petites exceptions ou des cercles de lecture ici et là mais en gros des conférences et nous en fait on a développé plein d’idées d’autres activités déjà ne pas oublier la convivialité donc on a commencé par le pub alors comme on est tous des alliances culturelles, donc on est bénévole, on n’a pas de locaux, donc on travaille un petit peu avec la mise à disposition chez des partenaires ou des locations de salles juste au moment où on a l’événement, mais on n’a pas de bureau, on n’a rien, donc on s’est dit, le pub ça va être notre bureau une fois par mois. Et puis on a eu beaucoup d’idées de faire des ateliers interactifs, de la cuisine, plein de choses autres. Et l’idée aussi, c’était d’ouvrir nos portes à ceux qui, peut-être, n’étaient pas parfaitement francophones et aimeraient apprendre le français, mais ne pouvaient pas venir aux conférences parce qu’ils ne comprenaient rien à ce qu’on raconte. Donc, on a commencé comme ça avec plein plein plein plein d’idées, être visibles, participer à des événements, organiser des événements.
Et là, on s’est dit, alors là, on a des superbes idées, des campagnes de communication. Alors là, on avait tout posé sur la table. Mais on s’est dit, on est bénévole, on n’a pas le temps, on a des familles, on a des jobs, etc. Et on a surtout besoin d’expertise aussi, qu’on n’avait pas à l’époque. Et en recevant des candidatures spontanées, je voyais de temps en temps, je recevais des candidatures spontanées, je ne sais même pas où ils nous trouvaient parce qu’on n’avait pas vraiment un site web.
J’avais fait un site un petit peu, je m’étais improvisée webmaster. Mais ça n’a rien à voir avec ce qu’on a aujourd’hui. Et du coup, on a dit banco, on y va. On a appelé deux candidatures spontanées, Thomas et Samantha, qu’on n’oubliera jamais. et qui sont venus faire leur stage de Master et de LEA, donc quatre mois et demi chez nous, et ils ont tout fait démarrer.
Ils ont coopéré avec Open Art, organisé par la Commune, c’est la plus importante exposition de street art en Scandinavie, avec un ciel ouvert, des œuvres monumentales, une centaine d’artistes tous les deux ans. et on a poussé leurs portes, j’ai dit écoutez j’ai deux stagiaires, on fait des choses mais ils peuvent vous aider, ils comprennent le suédois, ils peuvent vous aider à traduire et ils ont fait venir des artistes français cette année-là. J’ai poussé les portes de la fondation pour dire allô, on est là, on a des alliances encore et on s’apprête à faire ça et l’alliance est venue co-financer, s’est même déplacée à Aurebonne pour voir ce qu’on faisait et l’institut français et l’ambassade nous ont suivis. On a commencé comme ça et puis on s’est mis à accueillir chaque année 4 ou 5 jeunes venant faire leur mémoire de licence, de master. Et puis du coup, on a commencé à travailler tous en réseau.
On s’est dit à Orebro, ça ne sert à rien de s’en sortir seul si on n’aide pas les autres. Et maintenant nous on a ces ressources là, donc tout ce qu’on a fait, on a essayé de le mettre au service des autres. On a fait leur site internet, on a envoyé nos stagiaires les aider, faire des conférences chez eux. On a aussi commencé à organiser des tournées de grands reporters, par exemple grâce à l’offre culturelle de la Fondation Alliance Française, on a pu faire circuler des grands reporters lauréats du prix Albert Londres. On a demandé une subvention pour toutes les alliances de Suède, pas que la nôtre, etc.
Il y a justement 17 alliances qui sont regroupées pour ces conférences en français autour des cultures francophones. Je ne vais pas citer les 17 villes parce qu’elles avaient des noms très compliqués. En Suède, il faut bien le reconnaître. mais au point que ce nouveau dynamisme de l’Alliance française a été remarqué par notre président qui a été en visite officielle en Suède. Tu as donc ton selfie avec Emmanuel Macron et il a souligné l’importance de ce renouveau, de ce nouveau dynamisme des alliances françaises suédoises.
Et pour conclure Elodie aujourd’hui, votre exemple, on commence à le regarder attentivement. D’autres alliances françaises partout dans le monde commencent à s’intéresser un peu à cette nouvelle mécanique que vous avez mise en place. Et oui, j’ai appris qu’on appelle ça maintenant le modèle suédois. C’est vrai que ça implique un investissement au départ, mais ça implique aussi, comme beaucoup de choses, que toutes les étoiles soient alignées. Eh ben merci beaucoup pour cette présentation.
Ce podcast, tu vas pouvoir le faire écouter à tout le monde, vu que tu les as salué et remercié, mis en lumière aujourd’hui. Et c’est important, je pense aussi que la Fondation des annonces françaises, qui m’a proposé qu’on échange aujourd’hui, l’a fait dans l’esprit, justement, de pourquoi pas faire tâche d’huile un peu partout. C’est un peu le but de ce rendez-vous sur la radio des Français dans le monde. Merci Elodie. En tout cas, je pense que ce média, tu l’as découvert à travers le partenariat avec les annonces françaises et tu l’aimes bien.
Moi je l’ai beaucoup aimé, j’ai entendu mon collègue du Canada et ça a fini de me convaincre. Je trouve que l’esprit qu’on a à l’Alliance Française de Rebrousse est de proposer quelque chose quelque chose de sérieux, où il y a beaucoup de travail derrière, du contenu, mais aussi avec une attitude un petit peu décontractée, souple et sans en faire des caisses, mais par contre derrière un gros groupe. On apprend plein de choses. Et voilà, et donc ça m’avait beaucoup plu. Merci beaucoup.
Ce podcast est partagé à travers la planète avec nos 100.000 auditeurs quotidiens. Je te souhaite une belle journée et profite de ce retour du soleil comme on a nous à Lille aujourd’hui. C’est le retour du printemps et ça fait plaisir. Merci beaucoup en tout cas pour le temps accordé et puis finalement un bel échange. Enfin, j’espère.
Merci. Bonne journée à tous. Au plaisir. Vous écoutez la voix des expats.
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