Cédric De Giraudy présente « Mission Robin Hood », l’école de la dernière chance

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Comment un expatrié peut-il transformer sa vie en une mission humanitaire au cœur du Brésil ?
Dans cet épisode captivant de « La radio des français dans le monde », nous rencontrons Cédric De Giraudy, lauréat du trophée humanitaire Lepetitjournal.com. Cédric partage son parcours unique d’expatrié français vivant au Brésil, où il s’est installé avec sa famille depuis 2005. Originaire de la région parisienne, il a passé son enfance à voyager, une habitude qui l’a conduit à s’installer dans une région reculée du Brésil. Là-bas, il a fondé le projet Missão Robin Hood, une initiative dédiée à l’éducation des enfants marginalisés.

Cédric De Giraudy est un expatrié au parcours atypique, profondément engagé dans des actions humanitaires au Brésil. Documentariste de formation, il a été inspiré par un missionnaire capucin qui œuvrait dans une région pauvre du pays. Après le décès de ce dernier, Cédric a décidé de reprendre et de développer une école pour les enfants défavorisés. Son engagement a été reconnu par le trophée humanitaire, une récompense qui souligne l’impact positif de son travail sur la communauté locale.

Au cours de l’épisode, Cédric explique les défis qu’il a dû surmonter pour mener à bien son projet, notamment les obstacles liés à la politique locale et les difficultés d’accès aux ressources. Il partage également des anecdotes émouvantes sur les enfants qu’il a aidés et sur la manière dont l’éducation a transformé leur vie. Ce podcast met en lumière l’importance des initiatives éducatives pour les communautés marginalisées et offre un aperçu inspirant de la vie d’un expatrié dévoué à une cause noble.

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https://lepetitjournal.com/rio-de-janeiro/education/cedric-de-giraudy-missao-robin-hood-407160

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:02 – Introduction des Trophées des Français de l’Étranger
00:00:27 – Rencontre avec Cédric De Giraudy : Un lauréat humanitaire
00:01:68 – Découverte de la diaspora française
00:01:90 – Origines et premières expatriations de Cédric
00:02:174 – La mission Robin Hood : Aide aux enfants défavorisés au Brésil
00:03:214 – Installation dans la ville de Barra do Corde
00:05:301 – Le quotidien dans le Maranhão au Brésil
00:05:367 – Impacts des changements mondiaux sur la mission
00:06:406 – Témoignages des anciens élèves
00:06:448 – Réactions à la réception du prix Humanitaire
00:07:466 – Reconnaissance pour le travail d’éducation
00:08:530 – Conclusion et lien vers la mission Robin Hood
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Transcription de l’épisode :

La radio des français dans le monde. Présente les trophées des français de l’étranger le petit journal.com.
La radio des français dans le monde met aujourd’hui en lumière Cédric de Girodi. On va aller s’installer un peu au Brésil et on va parler de ce trophée lauréat humanitaire. Bonjour, bienvenue Cédric. Merci, bonjour. Tu as l’air hyper content de vivre cette journée.
Je suis ravi, j’en profite. Je crois que je n’ai pas envie qu’on soit déjà demain et que je me dise mais c’est déjà terminé. Tu échangeais avec Capucine de l’équipe lepetitjournal.com et tu avais l’air aussi surpris qu’il y avait tout ce petit écosystème des français de l’étranger qui existait, des passerelles entre nos deux médias par exemple. Tu découvres un petit peu cette diaspora et les organes de presse autour. Oui parce que moi en fait je suis un français de l’étranger mais très très étranger comme français parce que je suis vraiment Au fin fond du Brésil, je n’ai de lien avec aucun étranger, même qu’il ne soit pas français.
Et en fait, je suis vraiment coupé du monde et coupé des Français de l’étranger. Donc je réalise aujourd’hui à quel point il existe comme ça ces liens, ces ponts entre vous les Français. Je ne sais même plus si moi-même je suis français. Et je trouve ça formidable d’ailleurs, vraiment formidable. Alors tu es originaire de la région parisienne, mais très très tôt, à 4 ans, tu pars déjà pour la première expatriation, je suppose avec tes parents.
À 4 ans, on part rarement tout seul, c’est clair. Aujourd’hui, cela dit, quand tu reviens, le point de chute, c’est périgueux. Oui, tout à fait. C’est la Dordogne. Ma fille, d’ailleurs, est née en 2004, en décembre 2004, à Sarla.
Et quand elle avait 3 mois, on est partis vivre au Brésil. On a pris l’avion, on n’avait pas de maison et on est partis vivre là-bas. J’ai attendu qu’elle naisse quand même en France. Et après, on est partis vivre au Brésil. Ça te fait quoi de revenir et de poser le pied sur le sol français ?
Ça fait toujours plaisir. D’ailleurs, comme je suis arrivé hier et que je repars demain, j’avoue que je suis pas trop… Je sais pas trop si je suis vraiment en France. Il y a combien d’heures de vol ? Vous confirmez que je suis bien en France ?
Oui, absolument ! C’est la capitale ! Il y a combien d’heures de vol ? Il y a d’abord un premier vol qui peut durer, en fonction de la ville, entre 2 et 3h30. Et puis après, il y a un autre vol qui peut durer entre 10h et 12h.
Et ça va le jet lag ? Tu es établi au Brésil depuis 2005 mais depuis 1999 tu y allais souvent et c’est là-bas que tu as monté le Missandrobinwood qui est un programme qui a été destiné aux enfants qui sont mis en marge de la société. Tu peux expliquer aux auditeurs le cheminement qui t’a amené à monter cette structure ? Alors c’est un cheminement qui est assez long, donc je vais devoir le synthétiser énormément. Au départ, dans le cadre de mon travail à l’époque où j’étais documentariste, je faisais des films, etc.
J’ai eu l’occasion de rencontrer un père capucin missionnaire, mais très très indépendant, qui œuvrait en plein milieu de la forêt, au plein milieu de l’état du Maranhão, donc à l’état le plus pauvre du Brésil. Avant d’être missionnaire capucin et religieux, il était agriculteur, arracheur de dents, médecin, homme de mille projets et il avait entre autres créé ce petit bijou qui était une petite école merveilleuse qui permettait aux enfants d’aller à l’école. Et donc moi j’y allais tous les ans pour l’aider, je suis tombé complètement amoureux de tout ce que j’ai découvert et puis surtout je me suis découvert moi-même. Et puis quand il est décédé, j’ai décidé de reprendre l’école. Alors malheureusement, j’ai découvert que faire le bien c’est très difficile, beaucoup plus difficile que faire du mal.
Et j’ai eu beaucoup beaucoup d’obstacles devant moi et la seule façon d’y arriver c’était de vivre au Brésil et de vraiment de prendre les choses en main. Et donc j’ai recréé une petite école pour entre 80 et 100 enfants tous les ans. Et puis au bout de dix ans, pour des tas de raisons, donc justement je vais synthétiser, on s’est installé dans la ville à côté qui s’appelle Barra do Corde, qui est une ville de 90 000 habitants mais qui est une ville pareille, qui est vraiment loin de tout. Et là on s’occupe des enfants des rues, on s’occupe des enfants qui sont en marge de l’éducation et souvent on découvre que ces enfants qui sont en marge de l’éducation sont aussi en marge de la société. Alors on a bien compris que tu n’avais pas un parcours d’expat classique et que ton lieu de résidence aujourd’hui est même un peu hors des circuits, je suis jamais allé.
Dis-moi un petit peu où tu vis, comment c’est ton quotidien ? Alors il faut savoir qu’on est à une journée de route de l’aéroport, de la capitale. On est dans les terres. Alors vous savez, le Brésil c’est un peu partagé entre les sans-terres, les luttes qu’il y a entre les… On exproprie les terres des gens.
Bon voilà, il y a toute une lutte comme ça qui existe beaucoup dans le Maranhão. Et puis on est avec les peuples indigènes, les indios. qui sont juste à côté, qu’on croise tous les jours. Donc c’est un endroit un peu comme ça, vraiment pour le coup en dehors du monde. Moi à l’époque en plus j’étais dans la forêt, donc c’était une forêt qui était difficile d’accès, dès qu’il pleuvait on pouvait difficilement y aller en voiture, il fallait pousser la voiture toutes les nuits sur les routes.
Là aujourd’hui on est en ville donc c’est un peu plus simple quand même.
C’est une ville qui a aussi beaucoup changé en 20 ans, mais qui est vraiment en dehors des réalités qu’on peut imaginer.
On a la sensation que depuis quelques semaines, moi, le monde a changé de sens. On se lipaire un peu. Tu restes connecté avec le monde, avec son actualité. Et les changements t’impactent aujourd’hui ? Alors les changements…
Je fais en sorte que les changements ne m’impactent pas parce qu’en fait, notre réalité est tellement particulière que oui, alors moi, bien évidemment, je suis ce qui se passe dans le monde. Mais notre réalité est tellement particulière que c’est déjà une réalité dans la réalité. C’est-à-dire que le monde autour peut bouger, l’endroit où je suis, lui, ne va pratiquement pas bouger parce que… Je ne sais pas si on peut le dire, mais bon, la politique est très présente, elle n’est pas toujours très saine, donc on vit un peu dans ces difficultés où il faut arriver à se faire son propre chemin. Comme je vous ai dit, la meilleure façon de le résumer, c’est qu’on peut dire que je suis au Far West.
Les enfants que tu accompagnes, les enfants grandissent, ton projet a grandi aussi, tu gardes un contact avec eux ? Oui, alors il se trouve que pour les 20 ans, parce que là ça faisait 20 ans de mission Robin Hood, donc en fait j’ai réalisé des interviews, j’ai retrouvé des enfants qui avaient participé à l’école entre 20 ans et il y a 10 ans, des profs aussi que j’avais recrutés au village. Et ces interviews d’ailleurs sont superbes parce qu’il n’y a pas mieux pour témoigner. C’est ça, c’est pour ça que je te pose la question parce qu’ils ont grandi, ils sont grands à leur tour. Est-ce que certains ont récupéré le relais et font à leur tour quelque chose pour les autres ?
Alors ça c’est pas facile, j’essaye mais c’est vrai que le Brésil est énorme donc tant mieux, il y en a beaucoup qui ont eu la chance grâce à notre école de partir étudier ailleurs et quand ils partent étudier ailleurs c’est loin, c’est pas comme en France quand moi j’ai mes enfants qui habitent à Lyon, je peux aller les voir en arrière temps. On a eu dans notre parcours quelques ex-élèves qui venaient nous filer un coup de main. Mais c’est super de voir en tout cas comment ils ont évolué et la chance qu’ils ont eu grâce à notre travail. Tu étais où et comment tu as réagi quand tu as appris que tu gagnais ce prix lauréat humanitaire avec le partenariat de la CFE ? Alors j’étais au Brésil et en fait j’avais pas compris.
J’ai pas compris. Donc j’ai pas réagi. Pardon ? Qu’est-ce que vous dites ? C’est ça, j’ai dit non mais ça doit pas être le vainqueur, ça doit être encore un système de finale où peut-être qu’ils vont m’appeler puis qu’après ils vont dire que c’est pas moi qui ai gagné.
Je pouvais pas imaginer qu’on puisse récompenser l’éducation.
Ça fait tellement longtemps que je lutte pour obtenir une visibilité, pour avoir davantage d’aides, pour qu’on puisse nous développer et que je vois à quel point l’éducation malheureusement intéresse très peu de gens, que ça m’a fait énormément plaisir et j’ai pas cru. Il a fallu que l’organisateur d’Amiensbourg m’appelle et me dise mais si si c’est toi ! Et j’étais donc bien évidemment hyper hyper flatté et très très content pour cette récompense parce que vous imaginez en 20. Ans ça… Et aujourd’hui tu es mis en lumière, on va parler de ton travail.
Tu es content de pouvoir le faire, de sortir un peu de l’ombre du coup ? Ouais, tout à fait. C’est une mise en lumière assez sympa. Et d’ailleurs, je vous le dis, moi j’ai créé le suspense au Brésil, donc le résultat était sous embargo, donc je leur ai dit que j’étais invité dans les 4 finalistes. Je leur ai dit que ce soir c’était leur midi.
Ah mais tu as menti ! Tu as menti à des enfants, c’est pas bien. Mais c’était pas respect pour l’organisation, vu qu’on m’avait donné l’ordre. Et donc j’ai créé le Fuspen, donc ils sont tous en train d’espérer que je puisse ramener ce prix là-bas. Et bien tu vas le ramener, toutes mes félicitations.
Je te souhaite le meilleur pour le développement et l’avenir de ce projet. Miss Anne-Robin Hood, pour en savoir plus, je mets un lien dans ce podcast. Et si on peut t’aider au passage, je suppose que tu ne refuses pas un coup de main. Non, au contraire, je suis ouvert à toute discussion. Et bien, belle journée à Paris, salut.
Merci beaucoup.
Vous écoutez la voix des expats.
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