CaribouTV : Le voyage de Lionel Cau de la Provence au Québec

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Avez-vous déjà envisagé de tout quitter pour vivre une nouvelle aventure à l’étranger ?

Dans cet épisode captivant, nous rencontrons Lionel Cau, un Français originaire de Marseille, qui a décidé de tout vendre pour s’installer à Montréal en 2011. Après plusieurs visites à ses amis déjà installés sur place, Lionel a ressenti l’appel du changement et a entrepris le long processus d’immigration au Canada. Malgré les défis initiaux, comme la barrière de la langue et la recherche d’emploi, Lionel a persévéré et a réussi à s’intégrer dans sa nouvelle vie québécoise.

Lionel est le créateur de Caribou TV, une chaîne YouTube qu’il a lancée pour partager son expérience de vie au Canada avec ses proches et le monde entier. Créatif et passionné, Lionel utilise cette plateforme pour garder un lien avec sa famille et ses amis en France, tout en offrant des conseils à ceux qui envisagent de s’installer au Québec. Son contenu a permis de créer des liens précieux avec d’autres Français à travers le monde.

Cet épisode explore les défis et les joies de l’immigration, de l’adaptation culturelle à la découverte d’une nouvelle communauté. Lionel partage des anecdotes sur sa vie quotidienne, ses expériences professionnelles variées, et la manière dont il a surmonté les obstacles pour réussir son intégration. Entre humour et sincérité, il nous offre un aperçu unique de la vie d’un expatrié français au Canada.

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https://www.youtube.com/c/CaribouTV

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:01 – Départ de Lionel pour Montréal
00:00:27 – Rencontre avec Lionel, auditeur de la radio
00:01:67 – Raison du déménagement de Lionel
00:01:94 – Difficulté de l’immigration et persistance
00:03:182 – Recherche d’emploi et défis linguistiques au Québec
00:05:351 – Changement de carrière et travail en Ehpad
00:06:392 – Vie quotidienne à Montréal
00:07:471 – Accent canadien de Lionel
00:07:471 – Création de Caribou TV
00:09:564 – Anecdote de la voiture volée
00:10:635 – Nostalgie de la France
00:11:716 – Clôture et prochain projet de Lionel
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Transcription de l’épisode :

Lionel vit sa vie à Marseille. Tout va bien, impeccable. Et puis un jour, envie de changement, il y a des amis qui vivent à Montréal, alors pourquoi pas aller les rejoindre. Je vends tout, tout, tout et je vais m’y installer. C’était en 2011.
Et on retrouve Lionel près de Montréal. Bonjour Lionel. Salut, bonjour. Merci d’être avec nous. Ça va ?
Ça va très bien. Alors on a échangé sur Instagram, il s’avère que tu es un auditeur de la radio. Exactement. Je trouvais ça vraiment excellent. qu’une radio comme ça existe et qu’elle puisse donner un lien entre nous, Français, du monde, rester en contact et voir un petit peu ce qui se passe.
C’est exactement l’idée, créer du lien avec ces 3 millions de Français qui vivent un peu partout sur la planète. On va parler de ta chaîne qui s’appelle Karibou TV, qu’on peut suivre sur YouTube. Mais avant, si tu veux bien, on revient un peu à Marseille. Tout se passe bien là-bas. Tu fais tes études, tu bosses dans un service client pour la téléphonie.
Le train-train, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi un jour tu te dis je vais tout changer ? J’avais envie de changer. J’ai des amis qui sont partis s’installer là-bas. Ça faisait à peu près 7-8 ans qu’ils étaient sur place.
Je les rendais visite régulièrement. Quand je dis régulièrement, c’est une ou deux fois par deux ans ou trois ans. J’ai eu la piqûre. Je me dis pourquoi pas, moi. On peut pas y aller, mais c’est-à-dire refaire ma vie.
Dans mon cas, oui. La première fois… En général, une démarche, ça dure un an et demi, deux ans. Moi, ça a mis… 6 ans exactement c’est que le fait que la première demande a été refusée et bon c’est sûr que j’étais très déçu mais j’ai quand même insisté et ce lap de temps ça m’a permis de mettre un petit peu de l’argent de côté de pouvoir dans l’objectif de pouvoir bien m’installer ici au Québec puis j’ai refait ma demande et puis Alors quand on se.
Dit bon maintenant je vais partir d’ailleurs tu te souviens de la date précise où t’es parti tu m’as dit le. Jeudi 13 octobre 2011 tu te souviens. Que c’était aussi un jeudi à ce moment là on a tout vendu en france ça fait un drôle d’effet de se dire bon ben je me fais une nouvelle vie c’est sûr que ça. N’A pas été facile C’est facile, j’ai réalisé que je devais quitter toute ma famille, tout ça, mes amis à Marseille. C’est sûr et certain que j’ai eu des crises d’angoisse, donc c’est normal.
Si vous êtes ma vie, c’est tout à fait normal. Mais il ne faut pas s’arrêter là, il faut quand même se jeter. Arrivé sur place, tu vis une certaine lune de miel, tu vis chez les amis que tu connais, qui t’hébergent quelques mois. C’est cool, mais en même temps, assez vite, tu vas te prendre une petite claque. Oui, tout à fait.
C’est surtout dans la recherche d’emploi, c’est pas pour décourager, mais si vous envisagez de vous retrouver du travail sur Montréal, C’est sûr que oui, francophone, ici au Québec, on parle francophone, mais sur Montréal même, j’ai eu des portes qui sont fermées parce que je ne parlais pas anglais. Je parle l’anglais comme une vache italienne, comme je dirais. Du coup, tu trouves quand même un boulot sur une plateforme de téléphone et là, tu me dis, c’est à l’américain. Ce n’est pas pareil que quand on est à Marseille. Du tout du tout du tout c’est vraiment des des box gris puis c’est des prises de téléphone même pas la minute c’est à la seconde c’est on te laisse pas le temps de respirer j’ai pris quand même cet emploi parce qu’il faut pas être regardant quand on arrive sur place et faut pas dire oui je vais être médecin je vais être parce que j’ai peut-être diplôme non non non non prenez ce que vous avez et moi donc j’ai pris ce que j’ai j’avais J’ai pas regretté puisque ça permet de pouvoir se mettre directement dans le marché du travail québécois pour pouvoir permettre de connaître un petit peu aussi le jargon, le même vocabulaire qui est tout à fait différent qu’en France, puis cette mentalité.
C’est parce qu’on parle français que c’est comme en France. Il ne faut pas oublier qu’ici ce sont des français américains. Donc il y a l’esprit quand même, on n’est pas loin, on est de Montréal, c’est à la frontière, c’est à une heure de route de la frontière américaine. Donc il y a cet esprit un petit peu très américain. Mais j’ai été content, ça m’a permis de voir un petit peu, d’être dans le travail québécois.
J’ai mis au moins trois mois dans ma recherche. Au bout de trois mois, depuis que je suis arrivé, en décembre, j’ai trouvé du travail. Quand on n’est pas regardant, c’est ça. C’est rigolo ce que tu dis sur le vocabulaire, parce qu’en effet, on parle le français. Mais alors, c’est deux français qui n’ont rien à voir, en fait.
Non, non, c’est sûr qu’il n’y a que la langue, même le vocabulaire. Je dirais que c’est aussi s’adapter au québécois, à la prononciation, aux petits mots. Moi, quand j’ai connu ma femme ici, j’ai… Réellement, j’ai pris un dictionnaire québécois pour comprendre ce qu’elle me disait. Parce que parfois, la phrase est en français, mais lorsque la phrase est terminée, tu n’as rien compris quand même.
Ah oui, c’est sûr, c’est sûr, il y a beaucoup de mots anglais qui sont francisés ici, comme domper, ils disent je vais te domper, ici c’est domper, ici c’est dump, comme en anglais dump c’est jeter, laisser, ici ils disent domper, c’est beaucoup des mots comme ça. C’est un peu moins qu’en France, parce qu’en France on a beaucoup d’anglicismes, mais au Québec ils utilisent aussi. Alors ensuite il va y avoir un nouveau boulot. On connaît en France France Loisirs, et bien il y avait Québec Loisirs, donc tu as bossé là-bas. Exactement.
Puis tu as été auto-entrepreneur dans le domaine de tout ce qui est entretien et ménage professionnel, mais là c’était énormément de boulot, tu travaillais la nuit énormément. Résultat, t’as voulu changer au bout de quelques temps et aujourd’hui tu bosses dans un Ehpad. Alors on connaît le terme Ehpad quand on est français de France. Sachez les chers français que nos amis canadiens, enfin québécois, utilisent le terme CHSLD. Je serais toi, je proposerais l’idée qu’on utilise Ehpad qui est quand même plus facile à dire.
Je suis d’accord avec toi. J’entends du allemand aussi. Alors ça veut dire quoi CHSLD ? C’est centre d’hébergement de soins longue durée. Voilà, c’est pour les personnes âgées.
Exactement. Alors, la vie est agréable. Comme tu l’as dit dans l’interview il y a quelques instants, tu as rencontré une Québécoise que tu ne comprenais pas bien, mais pourtant, l’amour est arrivé. Et puis, tu profites de cette vie à Montréal, la vie avec la neige l’hiver, des visites du Québec l’été. Tu fais du chien de traîneau, de la motoneige.
Un Marseillais qui se retrouve sous un mètre de neige après une tempête nocturne fait une drôle de tête au matin ? Oui, je te l’avoue. Je suis, comme on dit ici, je suis tanné de l’hiver, c’est-à-dire j’en ai ras-le-bol de l’hiver. Mais même les Québécois eux-mêmes en ont marre de la neige. C’est beau, c’est très beau, c’est magnifique.
Mais des fois, quand il faut se lever le matin pour aller au travail, il faut gratter. Les voitures, déneiger les voitures. Dès qu’il y a une tempête, il faut envisager tout de suite de pelleter, déneiger pour avoir la place. Voilà, c’est ça. Alors tu es installé, on l’a dit, depuis 2011.
Est-ce que lorsque tu as tes copains marseillais, ils disent comme moi que tu as un petit accent canadien maintenant ? Il paraît. Moi, je ne le vois pas, mais peut-être. Si, un petit peu. Il est léger, il est là.
En tout cas, il n’y a plus d’accent marseillais. Ah bah c’est sûr, mais des fois quand je me mets un petit peu en colère, ouais l’accent ressort. Il y a 7 ans tu crées Karibou TV, c’est comme ça qu’on s’est connu via les réseaux sociaux, ça existe sur Youtube, Instagram, Twitter et TikTok. Pourquoi t’as voulu créer cette chaîne avec des vidéos ? Moi je suis très créatif à la base, j’aime tout ce qui est artistique.
A la base, au premier, c’était pour garder un lien avec la famille, les amis, de montrer comment est ma vie là-bas. En fait, ça a commencé comme ça. On m’a dit pourquoi pas. Et donc les premières vidéos, tu les mets en ligne, ta famille les voit et puis ça se partage petit à petit. Exactement, c’est du bouche à oreille.
Il y a eu de belles rencontres, il y a eu des bons moments grâce à Caribou TV.
Oui, tout à fait. J’ai eu beaucoup de rencontres pour des conseils, des suggestions pour comment venir s’immigrer ici, de garder des nouveaux contacts en France de personnes que je ne connaissais pas, mais qui m’ont permis de pouvoir garder un contact et partager. Qu’est-ce que c’est que cette histoire, Lionel ? Il y a une tour Eiffel à Montréal ? Oui, en fait, c’était l’objectif depuis longtemps, dans les années 50-60, avant l’Expo Universal 67 qui était à Montréal.
Le maire de l’époque envisageait de louer la tour Eiffel, c’est-à-dire transférer carrément la tour à Montréal pour l’Expo 67. Vu le coup farminieux du transfert, il avait laissé tomber l’idée. C’est comme ça qu’est le stade olympique, avec sa tour penchée. Comment tu t’es retrouvé dans une voiture de police ? T’as fait des bêtises ?
Oh que oui ! ça c’est un peu moi là j’avais en fait j’avais stationné ma voiture dans un endroit avant de partir au travail puis quand je suis revenu au travail je dis oh elle est ma voiture on m’a volé ma voiture ça y est je suis pas au Marseille on me vaut la voiture en fait je me souvenais plus que j’avais stationné au bon endroit c’est à un autre endroit mais entre temps j’avais appelé la police à dire Voilà, la police elle s’en vient, puis je dis ben voilà, on m’a volé ma voiture. Mais pour ça je suis rentré dans une voiture américaine, mais vraiment les grosses Ford. Et c’est vraiment très compact, tout est fait pour maîtriser en fait la personne à l’intérieur. J’ai discuté avec les agents, ils me posaient la question, comment était la couleur de la voiture, comment ça se passe, qu’est-ce qui s’est passé.
Mais dans mon esprit, je me suis dit que je suis bête, je l’avais stationné dans un autre endroit, autre que je pense. Est-ce que la France te manque de temps en temps ? Est-ce que peut-être avec la Radio des Français dans le Monde, tu gardes un petit lien avec la France et sa culture, son actualité, son info. Mais est-ce que techniquement, il y a des jours, tu te dis « Off, Marseille et la Cannebière me manquent ». Oui, tout à fait.
Ça me manque très beaucoup. D’ailleurs, prochainement, j’y retourne voir la famille. Oui, ça me manque. La mer, la couleur, le soleil. On a le soleil ici.
La vie est belle. C’est autre chose. Et toute cette interview, dix minutes d’interview sans parler de fromage et de charcuterie, ça, c’est incroyable. Oh bon, comme ça me manque. Parce que si, c’est très cher.
C’est très cher. On n’en parle pas. Alors on laisse ça pour ta visite en France. Merci beaucoup Lionel. Vous pouvez taper Caribou TV sur Google et vous trouverez les différentes plateformes sur lesquelles Lionel propose des petites vidéos.
La prochaine, ce sera un documentaire sur l’agriculture au Canada. Tout à fait, sur l’agriculture, dans cette semaine, je la mets en ligne. Merci beaucoup Lionel d’être intervenu sur notre antenne quand tu veux, au plaisir. Au plaisir, ça a été une immense joie et un honneur. Merci beaucoup.
Merci à toi. Vous écoutez la radio des Français dans le Monde.
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