Berlin, terre d’inspiration pour Adeline Meilliez

Quelle est la véritable essence de l’expatriation et comment cela transforme-t-il notre perception de nous-mêmes et du monde qui nous entoure ?

Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde », Gauthier Seys s’entretient avec Adeline Meilliez, une artiste française installée à Berlin. Originaire d’Arras, Adeline a suivi sa passion pour l’art à travers la France avant de s’installer à Berlin, une ville qui l’a accueillie avec une vitalité artistique sans pareille. Elle fait partie de l’association « Les Nouvelles Voix », un collectif d’entraide et de sororité pour les femmes auto-entrepreneures à Berlin, qui lui a permis de tisser des liens et de s’épanouir dans sa carrière artistique.

Adeline Meilliez, une artiste passionnée de sérigraphie, a su transformer son amour pour la couleur en une carrière florissante. Elle a découvert Berlin avec l’intention d’y rester trois mois, mais la ville l’a captivée par son dynamisme et ses opportunités artistiques. Au fil des ans, elle a vu Berlin se transformer, passant d’une ville offrant de nombreux espaces pour les artistes à un environnement où les loyers élevés et la rareté des ateliers posent de nouveaux défis. Malgré ces changements, Adeline a su s’adapter et continue de développer son art tout en élevant sa famille dans cette ville qu’elle appelle désormais chez elle.

L’épisode explore les défis et les récompenses de la vie d’artiste expatriée. Adeline partage son expérience de la maternité en Allemagne, la différence culturelle avec la France, et comment elle conjugue sa vie d’artiste avec celle d’entrepreneure. Elle évoque également la richesse de la communauté artistique à Berlin et l’importance de l’entraide entre artistes. Sa passion pour la sérigraphie et son approche entrepreneuriale lui ont permis non seulement de vivre de son art, mais aussi de voyager et d’exposer internationalement, tout en gardant un lien fort avec ses racines françaises.

https://www.adelinemeilliez.com/

Chapitrage de l’épisode :
0:00:00 – Introduction et présentation de l’invitée, Adeline Meilliez
0:00:29 – Rencontre via l’association Les Nouvelles Voix
0:00:51 – Parcours académique et passion pour l’art
0:02:00 – Arrivée à Berlin et premières impressions
0:03:00 – Vitalité artistique de Berlin
0:04:00 – Transformations de Berlin après la COVID-19
0:04:44 – Vie de famille et maternité en Allemagne
0:05:33 – Description du style artistique d’Adeline
0:06:13 – Entraide entre artistes à Berlin
0:07:42 – Expositions internationales et voyages
0:08:28 – Combiner art et entrepreneuriat
0:09:28 – Rapport à la France et importance des racines

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Podcast n°2548 (juillet 2025) – Crédit photo : Julie Meresse

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Transcription IA du podcast :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Adeline Meilliez, direction Berlin. 10 minutes. Le podcast des français dans le monde.
Une ville qui l’a inspiré un coup de cœur pour Adeline, qui a quitté son nord natal il y a quelques années. Bonjour Adeline et bienvenue. Bonjour Gauthier. Alors tu fais partie de l’association Les Nouvelles Voix. Un petit mot sur cette association, puisque grâce à une première interview de la fameuse organisatrice de cette association, on se rencontre aujourd’hui.
Tout à fait, donc j’ai rejoint les Nouvelles Voix qui est notre bulle d’entraide et de sororité à Berlin. Donc en fait on se réunit entre femmes auto-entrepreneurs on va dire et on s’épaule et on s’entraide. Parfait, c’est pour ça qu’on se retrouve aujourd’hui, que je vais découvrir avec nos auditeurs ton parcours. Tu es originaire de Arras. À 18 ans, tu montes à Paris.
Tu veux travailler dans le domaine du design, du textile. Tu vas faire les beaux-arts et puis tu vas commencer quelques boulots avant de rejoindre Strasbourg pour faire les arts décoratifs. Assez vite dans ta tête, ce domaine de l’art te passionne. Ah oui, alors ça, c’est depuis toujours. J’ai toujours voulu devenir artiste.
Et tu sais pourquoi ? J’ai eu un énorme coup de cœur quand j’étais enfant d’une peinture d’Henri Matisse, d’ailleurs, qui est originaire du Nord. Et voilà, c’est une émotion qui m’a transportée et j’ai Voilà. Je ne savais pas forcément clairement que j’allais avoir envie de devenir artiste, mais en tout cas, travailler dans le domaine créatif, 100% sûre. C’est incroyable.
Un jour, enfant, on croise une toile et ça change sa vie. C’est fou. Tout à fait. Alors, tu es européenne dans l’âme. Tu as envie de découvrir un petit peu cette Europe et notamment, tu es passionnée de sérigraphie, ce qui va t’amener à Berlin.
Tu arrives à Berlin avec une valise rouge. Pourquoi une valise rouge ? Tout à fait. Je n’ai pas une valise trouvée au marché aux puces. Très discrète.
Tout à fait. Je suis arrivée en pensant rester trois mois. J’avais ma petite préparation pour trois mois. Je suis arrivée à Ogbanov, j’ai été à Alexanderplatz. Je n’ai pas forcément pensé tout de suite que j’allais rester plus longtemps, bien plus longtemps que ça.
Bien plus longtemps en effet, puisque nous voilà en 2025 et tu y es toujours. C’est vrai que même si le premier jour ne va pas te séduire particulièrement, tu vas dompter la ville et tu vas découvrir sa vitalité artistique. Alors, il faut quand même rappeler qu’on est dans une période pour cette ville qui est tout à fait particulière. Tout a changé avec la chute du mur. Il y a une vitalité, un côté très populaire, une envie d’occuper l’espace.
Qu’est-ce qui se passe notamment pour les artistes à ce moment-là ? En tant qu’artiste, arriver à Berlin, c’est vrai que dans les années 2009-2010, c’était extraordinaire. Je pense qu’on était désirés d’une certaine façon. La ville offrait des ateliers, des logements, des conditions, de l’espace pour exploiter sa créativité. C’était très vif.
Paradoxalement, quelques années plus tard, et notamment depuis la période Covid, tu m’as dit que c’est quasiment l’inverse aujourd’hui. Il n’y a plus de place, les loyers sont très chers. La vie a changé. La ville a changé complètement. Voilà, les choses se transforment.
Ça a aussi apporté du bon, mais c’est vrai que pour nous, habitants de la ville, maintenant, on se retrouve avec, et en tant qu’artiste, c’est de plus en plus difficile de faire sa place ici, puisqu’on est obligé d’avoir des ateliers qui sont repoussés toujours plus loin du centre, avec des prix toujours plus hauts. Voilà, donc on est beaucoup moins désirés. Côté personnel, une vie de famille avec l’arrivée de trois enfants. D’ailleurs, un mot sur la maternité en Allemagne, on m’en parle souvent. On n’a pas la même vision de la maternité que celle de la France ?
Oui, pas du tout. En tout cas, le congé parental en Allemagne est de minimum un an pour les femmes. Donc c’est vrai que nous, quand on appelle nos amies françaises Avec le congé de trois mois, ça fait toujours un choc. Nous, c’est une année entière, voire un peu plus. C’est une culture où on s’occupe impérativement de son jeune bébé pendant une longue période.
Tout à fait. D’ailleurs, aujourd’hui, même si la ville a beaucoup changé, la vie familiale est établie là, donc il n’y a pas de projet de bouger. Tout à fait, on est très heureux, en famille à Berlin en tout cas. Ça reste quand même une ville qui offre un espace d’épanouissement pour les enfants aussi beaucoup et pour les familles. Alors quel monument ou quel quartier tu vas m’emmener voir si je viens à ta rencontre aujourd’hui ?
Un truc qu’on ne trouve pas forcément dans les livres, qui t’a marqué toi ? Neuken-Kreuzberg, qui est le quartier, on va dire, que je trouve encore très vif culturellement. En tout cas, une culture très populaire. Toi, tu as développé ton propre atelier. Aujourd’hui, tu travailles en partenariat avec des galeries d’art.
Comment on pourrait décrire ton style ? Je suis devant ton site Internet, que j’invite les auditeurs à découvrir, AdelineMellier.com. Très coloré. La couleur, c’est vraiment, je pense, le centre de mon travail. Il a fallu quand même quelques années pour arriver à le maîtriser et à l’affirmer autant.
J’ai toujours été attirée par les techniques de l’image et la sérigraphie, qui est une technique ancienne, m’a permis de travailler vraiment la couleur de façon assez puissante. Comment on peut définir la sérigraphie ?
À la base, c’est un outil technique. C’est comme un pinceau. Soit on peint une surface d’un mur, soit on en fait un outil artistique. Donc c’est entre la reproduction et la peinture. Alors, être une artiste française à Berlin, il y a de l’entraide.
Il y a évidemment les nouvelles voies, mais entre artistes, comment ça se passe ? Alors déjà, au Nouvelle Voix, on a une très belle communauté d’artistes. D’ailleurs, je suis investie dans cette association pour qu’on se rencontre et qu’on s’épaule. Et il y a une très belle ambiance. Peut-être beaucoup moins de concurrence et beaucoup plus d’entraide que je n’ai pu le connaître en France, par exemple.
Est-ce que ton art te permet de voyager ? Tu me disais que tu avais eu l’occasion d’exposer dans le nord de la France. Ça continue encore aujourd’hui ? Je suis partie au mois de septembre en Chine. J’ai exposé en Chine le mois de septembre.
Donc voilà, mon travail voyage. D’accord. Et tu t’en profites pour voyager un peu avec ton travail du coup ? Tout à fait. Ce qui n’est pas désagréable.
Tout à fait. Aujourd’hui, cette art te permet de vivre. On va être honnête, être artiste, ce n’est pas le métier le plus simple au monde. Comment on arrive à être en même temps artiste et en même temps entrepreneur ?
C’est une excellente question parce que justement, quand on est artiste, on est aussi entrepreneur. Peu de gens peuvent se l’imaginer, mais en tout cas, j’ai une approche totalement entrepreneuriale, c’est-à-dire que j’ai toute une partie qui est créative, qui est libre, mais j’ai aussi toute une partie qui est extrêmement concrète, qui est de participer à des projets, de répondre à des demandes, d’organiser des choses, de concevoir. Ça ressemble un peu à un chef de projet, aussi chef d’entreprise puisqu’il faut aussi gérer l’atelier, les commandes, les stocks. Je ne suis pas tout le temps derrière ma toile ou mon écran de scénographie à mettre de la couleur. Il y a aussi tout un tas d’autres champs à investir.
Et ma dernière question, ton rapport à la France aujourd’hui, tu suis un peu ce qui se passe en France, son actualité, alors on n’est pas très loin quand on est à Berlin, mais quand même, tu penses quoi, étant éloigné de la France natale depuis quelques années ? J’aime beaucoup la France. Je dois dire qu’en vivant à l’étranger pendant plusieurs années, on se rend compte aussi de notre culture, de notre bagage, de ce qu’on a appris, de ce qu’on transporte avec nous en tant que Français. Oui, je suis l’actualité. D’ailleurs, je vais régulièrement en France.
C’est important pour moi. C’est important parce que c’est nos racines, nos ressources, rien que la nourriture, le patrimoine. J’étais surpris qu’on n’ait pas encore parlé de nourriture dans ce podcast. Voilà. S’il faut attribuer un point pour la gastronomie, ça revient à la France ou à l’Allemagne ?
Oui, à la France, de par ce qu’on va appeler le Heimat, qui est le souvenir d’enfance. Après, je tiens à dire quand même qu’on a aussi, par exemple, à Berlin, la chance de manger extrêmement bien. de façon différente, mais comme on a une ville qui est extrêmement ouverte au niveau international, on peut aussi complètement savourer. Je vous invite à découvrir le travail de adelinemellier.com sur le site Internet. Au plaisir de te retrouver.
Tu passes le bonjour à toute l’association. Il y a combien de membres dans cet asso les Nouvelles Voies ? Je ne suis plus secrétaire, donc je ne saurais pas te dire exactement. On est une bonne centaine actives. Il y a une belle communauté française, de toute façon, à Berlin.
Très belle, oui. Merci beaucoup d’avoir répondu à ces questions. Plaisir de te retrouver sur l’antenne de Français dans le Monde. Merci, Gauthier. Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr et sur YouTube en cherchant Français dans le Monde.
Eh bien, super. Merci beaucoup.
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