Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde, réalisé en partenariat avec Expat pro, nous nous interrogeons sur l’impact des écrans sur les adolescents. Avec 5% de la population ayant un pouce plus gros à cause de l’utilisation excessive de smartphones, comment cela affecte-t-il nos jeunes ? Quelles sont les implications de cette transformation rapide et comment les parents peuvent-ils naviguer dans ce nouveau paysage numérique ? Ces questions fondamentales sont au cœur de notre discussion aujourd’hui.
L’épisode explore les défis que posent les écrans, tels que l’exposition à la violence, la sexualité en ligne, et le harcèlement. Laurence insiste sur l’importance du dialogue ouvert entre parents et enfants pour naviguer ces sujets délicats. Elle propose des solutions pratiques, comme l’établissement de règles familiales et l’utilisation des ressources éducatives en ligne. En fin de compte, l’épisode souligne que, bien que les écrans soient omniprésents, une communication saine et des ressources adaptées peuvent aider à minimiser leurs impacts négatifs sur les jeunes.
Dix minutes, le podcast des Français dans le monde. 5% de la population aurait un pouce plus gros que l’autre à cause de l’utilisation du smartphone. Et les jeunes sont plus touchés par cette transformation du corps, plutôt rapide ces dernières années. C’est vrai qu’on les voit tous derrière leurs écrans. Comment réagir les ados et les écrans ?
C’est le sujet du jour avec mon invité Laurence Muller, qui est fan de la santé et de la prévention. Bonjour Laurence. Bonjour Gauthier, ravi d’être avec toi aujourd’hui. Content de te retrouver en effet dans le cadre de notre partenariat avec Expat Pro. On a eu l’occasion de te découvrir, de découvrir ton parcours.
Toi, tu es coach, thérapeute et vraiment, je le disais en intro, fan de la prévention. La prévention, c’est un peu mon dada à l’origine, plus sur tout ce qui touche à la santé, comment prévenir la santé. Effectivement. Alors là, c’est la rentrée scolaire, on va donc s’intéresser spécifiquement à un sujet qui est un vaste débat, un vaste sujet, les ados et les écrans. Pour commencer, est-ce que, Laurence, on est tous d’accord pour dire cette phrase qui m’énerve à un grand, grand point ?
Oh bah c’était mieux avant ! On a toujours l’impression que c’était mieux avant, mais voilà, c’est ce que nous disaient nos parents. Ça nous énervait au plus haut point. Je ne sais pas toi en tout cas, mais voilà, moi, c’est toujours quelque chose qui m’a un peu énervé. On peut toujours comparer, mais je trouve qu’il faut vivre aussi dans le présent.
Il faut vivre avec son temps. Il faut voir le positif et négatif des deux et puis essayer de faire au mieux avec ce qu’on a à l’instant T. Il y a toujours eu de toute façon un petit problème de dialogue entre l’ado et les parents. C’est historique. Oui, bien sûr.
Et puis, c’est une période, j’allais dire, normale, une période d’élagage neuronal. C’est une période où l’adolescent a besoin de, des fois, transgresser les interdits. Il a besoin de se mettre en danger. C’est une période d’excès. C’est une période où l’adolescent doit aussi s’émanciper de ses parents et développer sa propre personnalité.
Donc, ça passe aussi, parfois ou souvent, C’est normal, c’est une période normale, on est tous passés par là. Donc c’est facile de voir avec le recul, mais c’est une période complètement normale et pas pathologique du tout. Alors ça, c’est pour la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle, c’est que peut-être le parent est peut-être un peu plus démuni face à ce qu’on peut trouver sur un téléphone, puisqu’on trouve à peu près de tout. Il peut y avoir de la violence, il peut y avoir de la sexualité.
Le parent n’est peut-être pas au fait de ce que l’on peut trouver et des risques que l’on a avec un téléphone. Oui, bien sûr. Après, maintenant, je pense que les parents sont de plus en plus offrés, parce qu’il y a pas mal de communications sur le sujet, mais c’est plus comment, en tant que parent, réguler cette histoire de réseaux sociaux ou de téléphone ou de jeux en ligne, et comment protéger son enfant. C’est toujours avoir une juste mesure entre ne pas interdire, parce que je pense que, de toute façon, l’interdiction mène à la transgression, Donc ça sert à rien d’interdire, mais comment avoir cette juste mesure, protéger nos enfants sans non plus leur interdire l’évolution de ce que sont les réseaux sociaux et Internet. Il y a peut-être une première chose à mettre directement en place, ce sont des règles.
Alors, j’aime pas parler de règles, parce que j’allais dire, chaque adolescent est différent, chaque parent est différent, et je trouve qu’il faut s’adapter à son adolescent et à l’usage qu’il fait des réseaux sociaux. Donc, voilà, je trouve qu’il y a des choses à respecter, mais surtout, ce qui est très important pour moi, et je pense, quels que soient les sujets, parce qu’on parlait aussi de la sexualité et du reste ensemble, c’est toujours le dialogue avec son enfant. Plus on a un dialogue depuis qu’il est petit et qu’on arrive à discuter de plein de sujets, que ce soit son quotidien, ses émotions, ce qu’il vit, plus il est facile d’avoir un dialogue après sur les réseaux sociaux.
Les parents, dès le début, c’est dialoguer pour faire son éducation et expliquer avec lui ce qu’on voit ensemble, ce qu’on peut voir dans les émissions. Pour moi, le dialogue, c’est vraiment un outil important, que ce soit les réseaux sociaux ou la sexualité ou la drogue, etc. La première chose, c’est avoir un dialogue autant que possible avec son enfant. Alors le dialogue, on va en parler. Le problème que l’on pourrait rencontrer, c’est qu’il y a certains sujets, c’est difficile de dialoguer parce qu’on a été dans une famille où, par exemple, la sexualité n’était pas abordable.
Ce n’était pas un sujet honorable. Donc, du coup, on le met sous le tapis. Mais avant de parler du dialogue, qui est évidemment le plus important, quand je parlais de règles, est-ce que, par exemple, à table, on n’a pas son téléphone? C’est une règle qui est tolérable? Bien sûr.
Après, je trouve que voilà, c’est des règles de la maison. Je sais que c’est des choses qui, pour moi en tout cas, sont importantes. C’est-à-dire, on a une heure de lever pour aller à l’école. En général, on a à peu près une heure de coucher. Normalement, on n’est pas censé regarder, que ce soit les écrans, la télé, la nuit à deux heures du matin.
On se met à table et c’est vrai qu’il faut aussi agir par l’exemple. C’est-à-dire qu’en tant que parent, si on demande à ses enfants de ne pas mettre le téléphone à table, il faut que tout le monde joue le jeu. C’est un moment en famille. Je trouve que c’est important de rétablir ces règles, typiquement à table. Il n’y a pas d’écran, comme il n’y a pas de journal télévisé à table.
C’est un moment familial, un moment de dialogue, parce qu’on est dans des sociétés où on a de moins en moins de dialogue. Donc c’est important de rétablir ces formes de dialogue et en général on peut les avoir quand ? Au moment du dîner, parce que souvent au déjeuner les enfants sont à la cantine, les parents au travail donc c’est difficile. Le matin souvent les gens courent un peu, c’est moins évident. Donc au moins de maintenir par exemple ce dîner familial.
ensemble où tout le monde arrête les écrans et c’est un moment d’échange. Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ? Alors le fameux qu’est-ce que tu as mangé à la cantine ? Peu importe, ça peut paraître obsolète, mais c’est important de garder ce moment familial de dialogue. Alors, moi, je pense en effet que le dialogue, c’est la meilleure solution.
Toutefois, on ne va pas se mentir. Des sujets comme le harcèlement, souvent l’enfant garde ce problème pour lui. Les images violentes qu’on a même en regardant BFMTV ou encore le sujet de la pornographie. Comment aborder ces thèmes quand on est un petit peu, quand on a l’impression que ce sujet n’est pas abordable avec un adolescent ? Alors le mieux pour aborder ces thèmes ?
Alors souvent ces thèmes à l’heure actuelle sont déjà abordés dans le cadre de l’école. Il y a pas mal de choses maintenant qui sont faites pour la journée du harcèlement. Il peut y avoir une journée avec des vidéos des choses qui se passent. Avec les profs de technologie, souvent on les apprend à discerner les fake news. Sur la pornographie, ça peut être fait aussi en science.
Néanmoins, ça dépend des établissements, ça dépend de l’implication du chef d’établissement ou de l’infirmière scolaire ou des profs. en fonction. Donc ça peut être intéressant, je trouve, d’utiliser l’actualité, des fois, pour en parler. Par exemple, récemment, c’est ce qu’on disait, il y a eu un cas de harcèlement chez une jeune adolescente. Quand on l’entend à la radio, peut-être rappeler à l’adolescent, ben voilà, il y a eu un cas, tu viens de l’entendre, on l’a entendu ensemble à la radio.
Est-ce que tu sais ce que c’est que le harcèlement ? Veux-tu qu’on en parle ? Et si on est mal à l’aise, il y a énormément maintenant, justement internet a aussi des bonnes choses, il y a énormément de ressources en ligne que je te donnerai plus tard, donc des sites que ça soit sur la pornographie, sur internet, notamment le ministère de l’éducation et de la jeunesse qui ont mis des sites qui s’appellent ienfance.org, où il y a pas mal de vidéos d’experts qui nous expliquent comment parler de vidéos sur le harcèlement, qui sont bien faites et adaptées aux enfants. Donc il y a pas mal de choses sur ce site iEnfance. Il y a aussi le site Clémy, qui est un centre pour l’éducation aux médias et à la formation.
Donc pareil, je te donnerai les liens après pour que tu les donnes aux auditeurs, où il y a énormément de petites mises en scène, parents, enfants, pour essayer de comprendre comment adresser ce type de problématiques à son enfant, pour réfléchir à la manière de l’aborder, sans braquer l’enfant. Le tout, c’est toujours d’aborder les sujets, il faut que ce soit le bon moment, parce que l’enfant n’est pas toujours à même d’entendre, on n’a pas toujours envie. Mais j’allais dire, commencer par ouvrir des portes, que ce soit sur la pornographie, le harcèlement, en disant, voilà, j’ai entendu telle chose à la radio, j’ai vu une vidéo intéressante, si tu veux, on peut la regarder ensemble, ou je reste à ta disposition pour en parler. Pas toujours forcer l’enfant à en discuter directement, attendre que ce soit le bon moment pour lui, mais lui faire comprendre qu’on est là et qu’on peut en discuter avec lui, qu’il peut venir nous voir. Et ça, c’est toujours important de lui dire, même s’il n’en discute pas ce moment, lui rappeler régulièrement que vous êtes là et qu’on peut en discuter ou qu’au moins, si vous n’êtes pas à l’aise pour en discuter, il y aura des ressources ou des vidéos sur Internet pour regarder ensemble ou pour discuter avec lui.
C’est ça, si culturellement aborder le sujet du sexe avec son enfant, c’est pas du tout possible. Ils vont encore mieux donner un bon site web bien fait, avec des petits tutos, avec des petites explications, plutôt que de rien faire du tout. Oui, bien sûr, parce que c’est vrai qu’on parle des réseaux sociaux. Les réseaux sociaux, c’est encore un sujet qui est un peu abordé où souvent les parents s’énervent. Mais la sexualité, c’est encore quelque chose de différent et beaucoup de gens sont mal à l’aise, des fois en fonction effectivement de leur éducation.
Donc dans ce cas-là, je pense qu’il faut mieux donner des sites du ministère de la Santé et de l’Éducation qui sont très bien faits. Santé publique, je pense à onsexprime.fr, par exemple. qui répond à toutes les interrogations des enfants en leur disant, il y a un site, il y a tout dessus, si tu as des questions, je reste là, ou s’il y a des choses, voilà. Mais au moins, donner quelque chose, une référence contrôlée. Parce que de toute façon, il faut savoir que si on ne donne pas les réponses à l’enfant, il va aller les chercher par lui-même.
Et ça va être dans ce cas-là, des vidéos YouTube inappropriées, ou des choses qui ne seront pas contrôlées. Donc autant lui donner, ou des livres, Moi, je sais qu’avec mes filles, j’ai beaucoup utilisé… Comment il s’appelle ? Ah, j’ai perdu le nom. Une bande dessinée qui aborde la sexualité Titeuf.
Voilà, en laissant dans la bibliothèque, en leur disant que ce livre était là si elles avaient besoin. Je le laissais, elles le regardaient ou pas. Mais voilà, toujours leur faire savoir qu’on est là, on est ouvert. Le fait d’avoir que ce soit un livre ou une référence internet, ça leur montre qu’on est prêt à discuter On les laisse, on leur donne l’autorisation de se renseigner sur ce sujet. Et ça les met beaucoup plus à l’aise en général.
Alors on va mettre tous les liens de ces sites et des numéros utiles, sachant que nos auditeurs sont aux quatre coins du monde. Un numéro de téléphone peut ne pas fonctionner, mais sous le vent, il y a une alternative WhatsApp, une possibilité d’entrer en relation, même si on n’est pas dans son pays d’origine. Oui, bien sûr. C’est vrai que moi, j’habite à l’étranger aussi depuis plus de 15 ans, donc je connais cette problématique. Mais maintenant, c’est vrai que typiquement, le ministère de l’Éducation a mis en place un numéro qui est le 3018, contre les violences numériques.
Et il y a une application à télécharger, que ce soit sur Android ou sur Apple. Ils sont accessibles par chat, par WhatsApp, par mail. Pareil pour le site On s’exprime, il y a toujours des mails Il y a beaucoup d’associations qui peuvent répondre aux interrogations, que ce soit des enfants ou des parents. Donc même de l’étranger, grâce justement à ces écrans, qui parfois nous rendent la vie un peu compliquée, on a beaucoup plus accès à certaines ressources qu’à beaucoup d’autres. Et dans tous les cas, n’oubliez pas que le dialogue ou en tout cas que l’enfant sache qu’il puisse aborder le sujet en toute simplicité.
C’est la meilleure solution. Merci, Laurence. Bonne rentrée à tous les auditeurs. Les écrans sont dans notre vie. De toute façon, il faut s’y faire.
Merci beaucoup, Gauthier. A bientôt. Bonne rentrée à tous.
La radio au service de ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale.
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