Terre de Feu, Terre de Cœur avec Nicolas Rouvière

Quel est le prix de la liberté et de l’aventure lorsque l’on choisit de s’installer à l’autre bout du monde ?

Dans cet épisode de « Français dans le Monde », nous nous rendons en Terre de Feu, à 15 000 kilomètres de la France, en compagnie de Nicolas Rouvière. Originaire de Nîmes, Nicolas a parcouru le monde avant de s’installer dans ce coin reculé du Chili. Sa vie est un témoignage vibrant de la possibilité de vivre pleinement ses rêves, en embrassant la beauté brute de la nature et en s’immergeant dans des cultures diverses. Nicolas partage avec nous son parcours, depuis ses études en école de commerce jusqu’à ses voyages en Amérique du Nord et centrale, et enfin, sa décision de s’établir dans cette région sauvage et mythique.

Nicolas Rouvière est un aventurier dans l’âme, ayant voyagé à travers le Québec, les Antilles, l’Australie et le Mexique, entre autres. Son amour pour le voyage et la découverte l’a mené à traverser le Canada en voiture et à explorer les merveilles naturelles du Chili, où il a trouvé un véritable havre de paix. Fort de ses expériences, Nicolas a ouvert une auberge accueillante dans la région des Lacs au Chili, où il a rencontré des voyageurs du monde entier. Aujourd’hui, il a fondé une agence de voyages en Terre de Feu, offrant des expériences authentiques et respectueuses de l’environnement.

Nicolas nous parle de son quotidien en Terre de Feu, une région sauvage entre le Chili et l’Argentine, où la nature règne en maître. Il décrit la beauté des paysages, des volcans enneigés aux rivières poissonneuses, en passant par les troupeaux de chevaux sauvages. Nicolas évoque également l’importance des rencontres humaines dans ses voyages et comment celles-ci enrichissent son expérience de vie. Malgré l’isolement géographique, il reste connecté à ses racines françaises et partage son engagement pour la préservation de cet environnement unique.

Les photos de Nicolas :
https://nrouvierephotographie.500px.photography/

L’agence de voyages :
https://www.instagram.com/chili.terressauvages/

Chapitrage du podcast :
0:00:01 – Introduction et Présentation

0:00:24 – Technologie et Connectivité
0:01:00 – Origines et Attachement à la France
0:01:30 – Parcours
0:02:10 – Découverte du Canada
0:03:00 – Amour pour le Chili
0:03:50 – Éruption du Calbuco
0:04:20 – Ouverture d’une Auberge
0:05:15 – Pisco et Soirées Locales
0:05:45 – Découverte de la Terre de Feu
0:08:50 – La Vie en Terre de Feu
0:10:30 – Importance de la Préservation Environnementale

Transcription IA du podcast :

Bienvenue sur Français dans le Monde, le média de la mobilité internationale. Je vous propose de nous diriger vers un petit bout de paradis à 15 000 kilomètres de nos studios dans le nord de la France. Nous voilà en terre de feu avec Nicolas Rouvière. 10 minutes, 10 minutes. Le podcast des Français dans le Monde.
Nicolas, quand on a préparé cette interview, on s’est quand même rendu compte que la technologie était assez incroyable. Alors que tu as 15.000 kilomètres de moi, on se parle. D’ailleurs, c’est plus facile aujourd’hui qu’avant, puisqu’avant, pour pouvoir utiliser la technologie et te connecter, fallait faire quatre heures de cheval. Ça s’est amélioré. C’est ça, c’est ça.
Ça fait un an qu’on est connecté au monde. Je ne sais pas si c’est bon ou pas très bon, mais bon, ça peut être utile. Avant, on partait du puesto où on vivait avec les chevaux et il fallait faire 4 heures à cheval pour aller dire bonjour à la famille, aux copains. En tout cas, c’est aujourd’hui pratique de pouvoir échanger, que tu nous partages un petit peu ton univers. On va d’abord commencer par le début.
Tu es originaire de Nîmes. Toi, ta région de prédilection, quand tu reviens voir la famille et les copains, c’est le Gard, l’Ardèche, la Lauzère. Ça te manque un peu ? Ça manque toujours un peu quand même. Il y a de belles choses, de belles personnes, la culture, les montagnes, les bons produits, le fromage, le pâté et le bon vin.
Évidemment que ça manque toujours un peu. Donc ça fait toujours du bien de revenir voir un peu le quartier où on a grandi. Alors faut dire que tes parents sont dans le domaine des bars-restaurants, ce sera utile pour un peu plus tard dans notre histoire. À l’âge de 20 ans, alors que tu termines tes études en école de commerce, tu décides de partir parcourir le monde. Et quand Nicolas décide de se promener, il va pas faire les choses à moitié.
Le Québec, les Antilles, l’Australie, le Mexique. Tu auras même fait tout le Canada, tu m’as dit, en voiture. C’est grand le Canada pour le faire entièrement en voiture. Oui, on l’a traversé, on était quatre. On avait fait une petite saison à côté de Montréal, Québec.
Et puis à la fin de la saison, on a dit tiens, allons voir d’autre côté, qu’est-ce qui se passe. Et puis on a trouvé une voiture, on l’a traversée, 5000 kilomètres pour aller voir Vancouver et ses belles régions aussi. Et les rocheuses, c’était magnifique pour commencer cette aventure. Tu as quand même globalement vu à peu près tous les continents et tu as vu des décors incroyables dans ta vie. Oui, oui, oui, c’est vrai que j’ai eu la chance, on va dire, de pouvoir, avec ce travail justement, qui m’a permis de trouver du travail n’importe où, que ce soit à Sydney, au Québec, aux Antilles, au Chili ou ailleurs, de trouver du travail, de pouvoir découvrir et de faire des belles rencontres.
Grâce à ça, j’ai pu aller un peu de partout. En 97, tu prends également la voiture, tu descends vers l’Amérique centrale, tu quittes Montréal, Québec et tu descends par la route, un petit peu d’avion aussi. Et là, tu vas découvrir le Chili. Quelque chose me dit qu’il y a eu un coup de cœur, Nicolas. Oh, ben oui, on est arrivé dans la région des Lacs, que ça s’appelle, à 1000 kilomètres au sud de Santiago, une petite ville qui s’appelle Puerto Varas.
Au bord d’un lac et on a comme décor tout en face, juste en face pardon, deux volcans, l’Osorno et le Calbuco. Et ça c’est quand même assez merveilleux, des volcans enneigés actifs. D’ailleurs le volcan Calbuco a explosé en 2015, c’était un spectacle merveilleux. Et là je suis tombé amoureux de cette région, de cette culture, des gens, de tout ce qu’il y avait à faire autour. C’était un petit coin de paradis pour commencer à s’installer dans ce pays.
Nicolas, toi, tu vois vraiment la vie du bon côté. Quand un volcan explose, tu trouves ça merveilleux. Oui, quand il n’y a pas de dégâts humains ni animaux, ça va, on peut apprécier parce que c’est vraiment assez exceptionnel de passer toute une nuit à écouter le grand demain de ces monstres, les couleurs, les nuages, les éclairs. C’est vraiment un spectacle qu’il faut voir une fois dans sa vie. Là-bas, tu vas travailler dans une agence de rafting.
Tu vas croiser beaucoup de backpackers. D’ailleurs, tu vas finir par ouvrir une auberge. Et là, tu vas voir des visiteurs du monde entier. C’était style auberge espagnole à la bonne franquette. Exactement, une petite pièce centrale, une grande table.
C’était l’époque où il n’y avait pas encore d’iPhone, ni de tablette, ni d’internet pratiquement. Juste des guides de voyage, des rencontres, tu bouche à oreille. On se retrouvait tous les soirs autour de la table. Chacun amenait quelque chose à partager, à boire ou à manger. Ça discutait, chacun avait une très belle histoire à nous raconter.
Et puis le soir on allait voir les copains en face, on dansait. Le lendemain on allait faire des activités, du kayak, du raf, du cheval, du canyon, du trek, monter sur les volcans. C’était la belle vie, les belles rencontres. Je sens que tu vas énerver quelques-uns de nos auditeurs, Nicolas. D’ailleurs, dans ces soirées, on buvait un petit coup d’apéro local.
C’est du pisco. Qu’est-ce que c’est ? Oui, le pisco, c’est une eau de vie locale qui fait entre 35 et 45 degrés. Il y a le pisco chilien et le pisco péruvien. L’éternelle bataille.
Mais bon, ils sont très bons tous les deux. C’est fait dans une petite… dans une vallée au nord de Santiago, la vallée Elqui. C’est raisin, on pousse là-bas, et après ils font ces petits alcools qu’ils se boivent avec du citron vert, un peu de sucre, et ça fait un petit apéritif très sympathique. Peut-être un peu fort ?
Non, ça va, ça permet de danser. Bout de deux ou trois, tout le monde danse. Et tout le monde parle espagnol. Et tout le monde peut parler toutes les langues après, je pense. Exactement.
Même moi. Ça facilite. Il y a un an, tu vas découvrir la Terre de Feu. Alors j’ai besoin que tu me décrives un peu le décor, les volcans, les lacs, les rivières, les chevaux, toute cette culture. Et puis, les gens, à chaque fois, on me dit qu’évidemment, quand on voyage, c’est souvent les rencontres humaines qui changent tout.
C’est quoi un peu ton décor ? Raconte-moi. Alors là, donc en ce moment, la Terre de Feu, justement, il y a un petit renard qui passe devant chez moi.
qui passe tranquillement. Petit renard gris, qui passe à 45 mètres de nous, qui vient nous voir. Un peu plus bas, on a une vallée, style pampa ou steppe mongolienne, pour faire une image. qui est rempli en ce moment de troupeaux de chevaux sauvages. Il y a encore des chevaux sauvages ici.
Ils sont retournés à l’état sauvage. Il y a des guanacos, qui sont les cousins des lamas. On a des condors, un peu plus loin, qui viennent nous dire bonjour de temps en temps. On a des oies sauvages. On a une belle rivière à cinq minutes après, où il y a de magnifiques truites, de belles forêts, la linga, un arbre ici, et un ciel avec des couleurs, des nuages magnifiques.
Alors si on revient en 1520, lorsque Magellan va découvrir cette région du monde, il va voir depuis la mer de nombreux feux allumés par les populations indigènes, d’où le nom aujourd’hui Terre de Feu, en portugais Terra do Fogo. Je suis très nul en portugais. La Terre de Feu, c’est un endroit du monde unique. C’est magique, c’est mythique. Il y a ces hommes qui vivent ici, qui travaillent avec leurs chevaux, leurs chiens, qui vivent seuls des fois, dans un puesto qu’on appelle une sorte de petite cabane, une sorte de refuge, à des heures à cheval de toute connexion humaine.
Le premier voisin est peut-être à cinq heures à cheval. Bien sûr, et malheureusement, les originaires, on va dire les Indiens de l’île, ont disparu. A cause de l’homme, ça on pourrait en discuter pendant des heures. Mais il y a toute une histoire comme il y a une mélancolie sur cette île, c’est ça, on peut sentir ça. On est entre le Chili et l’Argentine, terre de feu, rien que son nom fait rêver.
C’est tellement beau que tu as contacté la radio des Français dans le Monde pour parler de l’agence que tu viens d’ouvrir avec ta copine. Chili, Terre Sauvage, le lien est dans le descriptif de ce podcast. On fait des randonnées, on fait des balades, on fait des glaciers. Bon, on est d’accord qu’il y a peut-être un peu moins de touristes qu’à New York ? Exactement, exactement.
Et c’est cela qui est très bien. Ça filtre un peu pour arriver jusqu’ici quand même. Il faut traverser tout le continent, traverser les Trois-des-Magellans. Faire à peu près 4 heures de route pour arriver chez nous, 300 km à peu près tout au sud. La première épicerie est à 300 km donc n’oubliez pas le sel ou la bière quand vous arrivez.
Et après vous aurez toute la liberté et la tranquillité pour faire du cheval, marcher, aller pêcher, aller voir des glaciers, prendre des photos en automne. C’est des couleurs magiques, du jaune, de l’orange, du rouge, du vert. Un ciel bleu, une couleur rasante, c’est absolument magique. Tu ne m’as pas parlé de température. Dans ce coin-là, il faut une petite laine quand même.
Ça peut servir, un bonnet, une laine. Là, en ce moment, le soleil est avec nous, donc il fait à peu près 15 ou 18 degrés. Mais dès que le vent se lève, ça peut décoiffer un peu. Mais ça reste magique. Paradoxalement, tu es un citoyen du monde et tu défends justement notre planète et tu fais venir des touristes.
Quelque part, il n’y a pas un petit warning à mettre, justement, pour préserver le lieu aujourd’hui ? Exactement. Il faut y aller doucement. Il faut faire ça avec précaution, prendre soin de l’endroit. C’est pour ça qu’on est assez loin.
Et comme je te disais, par exemple, là, on a un couple justement de Français de Toulouse qui sont là. mais ils viennent pour une semaine. Ils ont fait juste ce petit voyage pour découvrir ce coin de paradis. Il faut toujours faire ça avec précaution, évidemment, et prendre soin de notre environnement ici. En tout cas, si vous voulez en savoir plus, contactez Nicolas de notre part.
Je pense qu’avec tous les voyages que tu as faits, le fait d’avoir posé tes valises là et de t’y sentir bien au point de dire que c’est là que tu vas rester aujourd’hui, c’est qu’il y a eu un petit truc en plus. Il y a, comme je te disais, la tranquillité, la paix, partager le maté avec les locaux. On va dire gauchos pour que les gens comprennent, mais ici, ils ne s’appellent pas des gauchos. C’est pas grave, aller dans un petit refuge et prendre le temps de ne rien dire en fait, de s’écouter, d’écouter le silence, de partager, de raconter quelques histoires. C’est ça, c’est ces hommes.
La porte est toujours ouverte. Dans les refuges ici, tu peux arriver, même si il n’y a personne, la porte est ouverte. Tu peux dormir, tu peux manger et repartir en laissant tout propre le lendemain. En tout cas, je sens dans ta voix que tu es apaisé et heureux dans cette terre de feu. Merci, Nicolas, pour ce témoignage.
La France est bien loin. Tu suis un peu son actualité. Tu regardes un petit peu ce qui s’y passe ou tu dis, oh, allez, laissons ça de côté. Non, on suit toujours un peu quand même pour être attentif à ce qui se passe légèrement, pour ne pas perdre l’accent. Il est toujours là, l’accent du sud de Nîmes, quand même.
Celui-là, il faut le garder. Il est beau. Merci Nicolas pour cet témoignage et je te souhaite le meilleur. Merci à vous, merci beaucoup. Voyageant et découvrant toutes ces cultures, ça fait du bien.

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Podcast n°2607 (novembre 2025)

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