Et si ce podcast était le début de votre nouvelle vie ? Bienvenue sur Français dans le Monde, le média de la mobilité internationale. Je suis Gauthier Seys et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Claire Pendola. Nous partons près de Montréal.
Alors autant vous dire tout de suite, Claire à la bougeotte. On a essayé avant d’enregistrer, de faire un petit peu son chemin, son parcours d’expat. Ouh là là là là, il y a eu quelques kilomètres. On va essayer d’être clair, tout ça pour… Ah bah d’être clair, c’est marrant ça.
Tout ça pour arriver au voyage extraordinaire, non pas de Jules Verne, mais de Claire et de Mia et de Noé. Tu viens de sortir un livre. On va parler de tout ça. Claire, bienvenue sur la radio des Français dans le Monde. Tu as pris l’habitude d’écouter des podcasts, notamment des podcasts de famille sur le site Français dans le Monde.
Oui, c’est ça. En étant une famille expatriée, je trouvais ça intéressant d’avoir des retours d’expérience d’autres familles parce qu’en France, j’en connais pas forcément beaucoup. Et voilà, c’est bien de partager des expériences ou partager les mêmes problématiques. Tout simplement, c’est toujours rassurant. Alors, on va commencer par le début clair.
Tu es originaire de Fos-sur-Mer. Tu es dans une famille d’expats. Il y a eu déjà à la maison pas mal d’interculturels avec des familles qui ont bougé en Europe. Et oui, comme beaucoup de sudistes, mes familles viennent d’un peu partout. Donc l’italien du côté de ma maman et l’italien-sicilien-pied-noir du côté de mon papa.
Donc j’ai ça de l’ensemble. Tu fais tes études à Lyon puis Montpellier en art et culture. Et puis première aventure en solo à 19 ans. Te voilà à Madrid. Merci Erasmus.
C’est ça, merci Erasmus qui m’a ouvert les portes de l’ailleurs. C’est d’ailleurs grâce à cette expérience que tu vas te lancer dans l’écriture et qu’on va pouvoir te lire sur ton blog où tu partages ton expérience. Ça y est, là, tu prends la plume. C’est le début de cette aventure d’écrivaine. C’est ça, oui.
Je partageais mon expérience comme étudiante à Madrid et après, j’y ai pris goût. Donc, je continue d’écrire sur les voyages que je faisais ou mes expériences du quotidien. Retour à Paris où tu veux faire journaliste, mais assez vite. L’ambiance parisienne, le manque d’international, tout ça va faire que dans les prochaines années, tu vas pas mal faire d’aller-retour entre ta France natale et puis ensuite beaucoup de pays dans le monde. Alors déjà, en sac à dos avec ta meilleure amie, l’Amérique du Sud, faut dire que t’avais un rêve de petite fille, c’était de découvrir le Brésil.
Ouais, le Brésil, j’avais découvert cette culture en fait quelques années avant et j’étais tombée complètement amoureuse de la langue, de la musique, de la façon de vivre, donc je rêvais d’y aller, mais par rapport au visa, c’était compliqué parce que je voulais y aller, y aller, pas juste deux semaines en vacances. Mais voilà, j’ai pas réussi à avoir de visa, mais j’ai vu qu’il y avait un PVT pour l’Argentine qui était juste à côté. Donc je me suis dit, allons-y, c’est juste à côté. L’Argentine, à ce moment-là pour toi, c’est le tango, c’est Messi et puis c’est tout. Tu ne connais rien d’autre.
Je ne connaissais rien du tout à l’Argentine. Je crois que je ne savais même pas me situer sur la carte. Juste que c’était à côté du Brésil. Donc voilà, j’y suis allée. Je me rappelle très bien, j’ai dit à ma meilleure amie, viens voir l’Argentine.
Elle a répondu OK. Deux semaines après, on prenait rendez-vous pour faire le visa. Mais par contre, je n’ai pas voulu m’informer trop sur le pays parce que je voulais garder la surprise. Je voulais vraiment garder la découverte sur place et me laisser surprendre. Et puis me laisser porter par les rencontres aussi, parce que l’idée de ce voyage, c’était de faire du local.
Donc, on a fait beaucoup de couchsurfing, beaucoup de stops aussi. Ça, nos parents l’ont su après le voyage. Oui, parce que je suppose qu’ils devaient être un peu inquiets, deux jeunes filles au bout du monde avec leurs sacs à dos. Voilà, et puis on avait vraiment l’innocence du premier voyage en sac à dos. Pour nous, tout le monde était beau, tout le monde était gentil.
On a eu énormément de chance parce qu’on est tombé sur des personnes adorables. Et puis surtout, c’est grâce à ça qu’on a découvert la culture sud-américaine. Et moi, je suis tombée complètement amoureuse de tous les pays qu’on a fait. Dès qu’il y avait une frontière, on l’a passée, c’est simple. Il y a eu le Chili, l’Équateur.
la Bolivie et après on a quand même fini par aller au Brésil et à chaque fois on était émerveillé par tout ce qu’on vivait. Petite question, c’est une région du monde où il peut y avoir certaines tensions, où la sécurité n’est pas toujours au rendez-vous. Est-ce qu’il vous est arrivé des sales aventures ? Est-ce que tu n’as par exemple jamais raconté tout ça à la famille finalement ? Vraiment, on a eu beaucoup de chance.
On n’avait aucune conscience qu’il pourrait nous arriver des mésaventures, mais je crois qu’il y a juste au Brésil qu’on a eu un peu de… On a failli se faire braquer, tout ça, mais vraiment sur presque une année de voyage, on a été très chanceuse. Et puis on oublie vite, c’était tellement long. Retour à Paris. Ensuite, ça ne te va pas, tu vas vivre deux ans à Barcelone.
Ensuite, tu vas aller à Cuba. Là, ça va t’inspirer pour un livre qui s’appelle Raconte-moi Cuba. Tout ça nous rapproche au sujet d’actualité de ton livre que tu viens de sortir. Tu continues à faire ton métier dans la communication. D’ailleurs, tu deviens au passage digital nomade.
Tu m’as dit en préparant cette interview. Ah ben, c’est vrai que ça a un nom d’avoir son métier dans son ordinateur et de se déplacer dans le monde. Oui, ça s’appelle digital nomade aujourd’hui, Claire. Moi j’ai commencé en 2015 du coup c’est vrai qu’il n’y avait pas autant de réseaux sociaux qu’aujourd’hui par exemple. Donc il n’y avait pas d’influenceurs, il n’y avait pas tout ça.
Moi tout ce que je savais c’est que je ne me voyais pas passer plusieurs années dans un CDI à demander la permission pour partir. Donc j’ai passé une petite année on va dire à me faire une liste de clients réguliers. Et quand j’étais prête, je me suis lancée à mon compte. Et comme c’est une activité qui se faisait sur un ordinateur avec Internet, peu importe où j’étais, ça m’a permis de continuer à voyager tout en travaillant. Donc voilà, c’était ma solution.
Et il y en a plein qui ont eu la même idée que moi. Donc c’est pour ça que maintenant, ça porte un nom, Digital Nomad. Alors, lors d’un séjour au Pérou, il va y avoir une belle rencontre puisque tu vas rencontrer ton futur mari avec qui vous allez poursuivre les balades dans le monde. Une installation au Canada en 2017 et l’arrivée d’une bonne nouvelle. Tu tombes enceinte là-bas.
Alors, on est en plein dans un dossier spécial sur être enceinte en expatriation. Est-ce que ça a inquiété ta famille, rester en France, par exemple, que tu sois si loin à ce moment-là ? Alors eux, ils ne m’ont pas trop parlé parce qu’ils me laissent quand même toujours très libre. Ils ont compris que ce n’était pas la peine, je pense. Ils ont compris que de toute façon, j’étais faite pour bouger.
Mais c’est moi, par contre, qui, à ce moment-là, ai ressenti le besoin de rentrer à la maison. D’accord. J’avais besoin d’avoir ma famille à côté, d’être familière avec les démarches. J’avais besoin de me sentir chez moi et d’être dans un environnement rassurant. C’est pour ça que j’ai préféré rentrer en France.
Et voilà, donc c’est là qu’on a eu notre fille. Alors c’est marrant parce que tu as vécu dans beaucoup d’endroits dans le monde et tu viens de me dire quand même, j’avais envie de rentrer à la maison. Donc quelque part, la maison, ça reste quand même encore dans le sud de la France. Ah oui, oui, parce que le sud de la France, ça reste chez moi. Alors il va y avoir en effet, on l’a dit, l’accouchement en France.
Ensuite, tu vas retourner au Pérou. Vous allez monter avec ton conjoint à un hôtel écologique. Bim, le Covid, plus de touristes. Vous fermez, vous revenez en France. Arrivez du bébé numéro deux.
Et là vous vous dites, il faut qu’on bouge à nouveau, ça ne peut pas durer ici. Et c’est le Canada qui va gagner. Vous vous y installez, bim, bébé numéro 3. Et vous y voilà depuis l’été passé. Est-ce que tu penses, Claire, que vous allez y rester un petit temps ?
On verra. Après, pour l’instant, on est très bien ici. Là, on aimerait profiter d’être dans la zone pour profiter un petit peu des pays des Caraïbes, par exemple, ou même aller au Mexique, parce que depuis le Canada, c’est vrai que c’est des destinations qui sont assez faciles d’accès. Et puis, on a donné la bougeotte à nos enfants aussi. Ils ont envie de bouger aussi.
Voilà. Il faut dire qu’à l’époque, tu avais le choix pour ton Erasmus entre l’Espagne ou la Finlande. Tu n’avais pas choisi la Finlande parce qu’il faisait froid. Est-ce que tu sais qu’il y a un hiver à Montréal, Claire ? Je l’ai un peu senti l’hiver dernier.
Ça pique un peu, ça pique un peu. Mais ça va, on a survécu et c’est une autre vie, c’est sûr. Alors, vous êtes à peu près à un quart d’heure de Montréal, un quart d’heure, 20 minutes. Ce n’est pas très, très loin. Tu peux me dire le nom de la ville et un peu comment c’est ton univers ?
Là, on vit dans une ville qui s’appelle Boucherville. C’est une ville qui est très familiale. On a tous les avantages de la grande ville parce qu’on a juste à traverser le pont pour être à Montréal. Tout ce qui est culturel, artistique, tout ça, on est vraiment à côté. Mais en même temps, ici, on a la tranquillité pour la vie de famille.
Donc voilà, on a la sécurité, les gens sont comme un peu partout au Canada, ils sont vraiment très bienveillants. Je sais que les enfants peuvent aller à l’école à pied, aller au parc tout seul. C’est ça qu’on recherchait un petit peu. Et puis, il y a cette ouverture sur la culture et sur les arts qui sont incroyables. Tu me disais, il y a une stimulation artistique qu’on ressent.
C’est comme ça que j’ai eu l’idée de faire participer ma fille sur ce livre, parce que c’est elle qui a fait une grosse partie des illustrations. C’est que dès le plus jeune âge, les enfants sont invités à faire des grandes choses. L’année dernière, je voyais qu’il y avait un concours de nouvelles pour les enfants, des concours pour des spectacles. Et disons qu’on donne les moyens aux enfants de s’investir dans des projets comme ça. Alors qu’en France, je ne le ressens pas vraiment de la même façon.
En France, on a plus ce truc de dire, t’es un enfant, ça c’est réservé aux adultes, ça c’est pour les grands. En français, chacun dans sa boîte, ça c’est sûr. Tu vas lancer un financement participatif via Ulule pour la sortie de ce livre, Les Voyages Extraordinaires de Mia et Noé, Les Lignes de Nazéa. Tu peux m’en dire un peu plus ? Les Lignes de Nazca, oui.
Nazca, pardon, je n’ai pas su me relire. Tu peux m’en dire un peu plus sur cette envie, cette écriture et cette sortie ? Oui, alors j’avais écrit ce livre en 2017. Depuis, j’avais toujours eu envie de republier quelque chose, mais je n’avais jamais eu vraiment d’idée assez intéressante. Et là, c’est l’année dernière que j’ai, en participant à un salon du livre pour enfants, j’ai eu cette idée de m’inspirer de mes expériences quand on a vécu au Pérou pour en faire un livre qui me permettrait de partager des choses qui sont importantes pour moi.
Donc, d’intéresser les enfants au voyage, parce que dans ce livre, je partage énormément d’informations sur la culture péruvienne, sur les lignes de Nazca, qui sont un site archéologique ultra connu au Pérou, mais pas autant que Machu Picchu, donc ça vaut vraiment le coup d’œil. Et comme c’est là qu’on avait notre hôtel, j’avais beaucoup d’informations sur ce sujet, donc c’est pour ça que j’ai choisi cette destination. Et en même temps, c’est un livre où j’intègre beaucoup d’aventures. Donc voilà, j’avais envie d’intéresser les enfants à l’ouverture sur le monde, l’ouverture sur les autres. Et en étant maman moi-même, j’avais envie de faire un livre que mes enfants pourraient lire.
Donc voilà, c’est chose faite. La couverture a été faite par une amie péruvienne. Et aujourd’hui, nos auditeurs, nos 100 000 auditeurs qui chaque jour suivent la radio aux quatre coins du monde, on peut dire que c’est un livre idéal pour les enfants. Oui, et puis même pour les grands, parce que les enfants vont être touchés par des aspects du livre, alors que les adultes vont voir, c’est un peu comme quand on lit Le Petit Prince, il y a plusieurs lectures qui se font sur ce livre. Donc, c’est vraiment un livre pour toute la famille.
Je te souhaite d’avoir le même succès que Saint-Exupéry. Claire, je mets le lien pour découvrir ce livre, les voyages extraordinaires de Mia et Noé. Je te souhaite une belle aventure. J’ai bien compris qu’à la prochaine fois qu’on se parlerait, il y aura sans doute une suite à ces voyages extraordinaires. Tu ne seras peut-être plus à Montréal.
C’est probable. En tout cas, merci d’avoir participé à ce podcast. Au plaisir de te retrouver.
Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr et sur YouTube en cherchant Français dans le Monde.