Avez-vous déjà envisagé de vivre le rêve américain ? Dans cet épisode du podcast « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys explore les nuances de l’expatriation aux États-Unis avec son invitée Vanina Joulin Batejat. Ensemble, ils discutent des défis et des opportunités pour les Francophones qui souhaitent s’installer dans ce vaste pays. Vanina, qui réside à San Diego, partage ses expériences et conseils pour naviguer dans les complexités culturelles et économiques des États-Unis.
Vanina Joulin Batejat est une experte en mobilité internationale, spécialisée dans l’accompagnement des entrepreneurs francophones aux États-Unis. Auteure du livre « Réussir aux États-Unis« , elle revient sur le podcast pour discuter de la réédition de son ouvrage, enrichi de nouvelles perspectives et statistiques. Vanina est également impliquée dans la promotion de la culture française à l’étranger, co-organisant un festival littéraire et artistique avec l’Alliance Française de San Diego.
Au cours de cet épisode, Vanina et Gauthier abordent des sujets variés, allant des différences culturelles entre les États américains à l’impact des politiques économiques sur les entrepreneurs. Ils discutent aussi des perceptions américaines de la France et de l’importance de maintenir la langue française vivante à l’étranger. Enfin, Vanina partage son amour pour la Californie et le sud de la France, soulignant l’importance de rester connecté à ses racines tout en embrassant une nouvelle culture.
Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent ou qui vivent de près ou de loin la mobilité internationale. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Vanina Joulin-Batteja, direction les Etats-Unis. 10 minutes. 10 minutes. Le podcast des Français dans le Monde.
J’ai déjà eu l’occasion de recevoir Vanina en mai 2024 pour parler de son livre « Réussir aux Etats-Unis ». Elle est de retour à l’antenne. Bonjour Vanina. Bonjour Othier. Ravi de te voir.
Ravi de te retrouver aussi. Toi, tu te lèves. Moi, c’est la fin de journée. La magie du décalage horaire. Tu es à San Diego.
On est en Californie du Sud. Alors d’ailleurs, parlons des Etats-Unis. C’est quand même toujours très compliqué. Depuis mon petit studio, dans le nord de la France, de dire les Etats-Unis parce que c’est très grand. Mon livre dit réussir aux Etats-Unis, mais finalement, c’est un très grand pays qui est composé de plein de mouvances différentes, selon le nord, le sud, selon qu’on soit près des côtes.
Qu’est-ce que tu peux me dire un peu sur ce mot qui, au final, renvoie peut-être des choses fausses, surtout quand on parle, nous, en France, des Etats-Unis ? Déjà c’est 50 états, donc c’est 50 dimensions différentes, 50 petits pays qui pensent différemment. Ça ne faut jamais l’oublier. Après il y a une énorme différence entre les états côtiers et les états du sud. Ce qu’on appelle le sud, en fait, c’est l’intérieur.
Et à l’intérieur de chaque état, il y a des énormes différences. Je parlais en particulier de la Caroline du Nord, où il y a des états, on va dire les états du CIG, ce qu’on va appeler les états trumpiques, et les états comme Charlotte et autour, qui seront des états plutôt démocrates. Voilà, donc les États-Unis, c’est ça, c’est partout, c’est dupliqué, donc il n’y a pas un état. En plus, entre les états, il y a d’énormes différences. En Caroline ou en Californie, c’est complètement différent.
Miami est encore un monde à part, New York est un monde à part, Chicago est un monde à part. Donc dire les Etats-Unis, c’est comme si on disait l’Europe et qu’on disait que la Pologne c’est la France, c’est l’Italie, c’est la Suède, c’est pareil. Chaque état est différent. De notre point de vue avec la France, on a un sacré personnage qui est Trump. Toi, tu es arrivé, c’était Bush.
À ce moment-là, il a entendu l’Irak. Tu as eu plusieurs présidents différents. C’est vrai que faire une généralité aujourd’hui, au final, toi, tu me dis dans ton quotidien, le travail que tu fais notamment pour aider les entrepreneurs francophones à s’installer aux États-Unis. Finalement, le quotidien n’a pas tellement changé. Non, le quotidien ne change pas pour les entrepreneurs en particulier.
Il y a peut-être eu des tensions pour tous ces professeurs, enfin, chercheurs, mais pour les entrepreneurs en particulier, ça ne change pas. Le quotidien reste le même. Les opportunités de réussir sont les mêmes. Voilà, et ceux qui veulent travailler vont continuer de travailler. Ça ne change absolument rien.
Et comme je disais, c’est selon là où on est, il y aura des tensions, il y aura des frictions, il y aura un malaise, mais ça dépend de l’habit, donc le quotidien ne change rien. Est-ce que l’American Dream est le même qu’il y a 20 ans ? Il est toujours le même et tous ceux qui veulent venir ici, ils ont la même impression qu’on peut y arriver. En fait, l’American Dream, c’est quoi ? C’est qu’on va y arriver.
Et c’est vrai. Là-dessus, ça ne tourne pas. On va y arriver. Si on travaille et qu’on met en place les mesures nécessaires, on va y arriver. Oui.
Alors cela dit, un petit zoom sur le sujet des droits de douane, sur l’augmentation du coût de la vie, le logement qui a doublé ces dernières années depuis le Covid. Bon, ça, c’est quand même des faits. Ça, c’est des faits. Alors, les droits de douane, le problème, c’est que ça change tout le temps. Donc, ça empêche les entrepreneurs à investir comme ils veulent.
Donc, il faut que ça se stabilise et puis que ça arrête surtout. C’est pas une bonne chose. Quel que soit l’entrepreneur de n’importe quel… Que ce soit de gauche à droite, on s’en fiche de n’importe quelle politique. C’est pas une bonne chose.
Clairement, c’est pas une bonne chose. Surtout d’attaquer les pays. Et entre autres, on a nos neighbours canadiens. Les canadiens ne comprennent pas. Ils considèrent les Etats-Unis comme leurs frères.
Et ils sont vraiment… Ils sont très en colère. C’est vraiment une très mauvaise chose. Pour le coût de la vie, oui, en fait, immobilier a doublé, littéralement doublé, après le Covid, un tout petit peu à la fin du Covid et après le Covid. Et ça, c’est vraiment très lourd pour les gens dans le quotidien.
C’est vraiment très, très lourd. Pour le reste, la nourriture a un peu augmenté, mais pas énormément. Et puis le reste n’a pas énormément augmenté. Et l’énergie est stable. La dernière fois qu’on s’est parlé, tu sortais le livre « Réussir aux États-Unis ».
Là, tu travailles sur une réédition. Qu’est-ce qui va changer dans la réédition ? Alors la réédition, j’ai rajouté quelques petits aspects, entre autres sur des statistiques tout simplement, mais également sur les visages qui se passent en formant, les petites tensions qu’il peut y avoir, mais rien de significatif quand même. La base est restée la même, tout ce que je parlais en termes d’interculturel est resté le même. C’est surtout pour remettre à jour des choses.
Est-ce que les Américains, quand ils regardent la France, sa culture, sa gastronomie, son luxe, Paris, est-ce que tout ça, ça ne l’a pas changé non plus sur 20 ans ? Il y a toujours une fascination ? Une énorme fascination, complète fascination. Ils adorent le langage. Ils adorent Paris.
Ils en ont plein la bouche. Ils adorent la France. C’est aussi le langage de la France. de l’éducation, c’est le langage de la culture, c’est le langage de notre perspective du monde, et ça, ils ne l’ont pas oublié. Sans compter qu’aussi, ils savent très bien qu’il y a des chercheurs dans tout ce qui est la tech qui sont formidables.
Donc ça aussi, ils le savent aussi. Dans la France, ils sont toujours regardés très hautement, et notamment aussi par rapport à ces ingénieurs, pour être honnête. — Par contre, on apprend un peu moins le français à l’école. — Exact. Ça, c’est très dommage.
Et c’est pour ça qu’on se bat aussi pour ça. Le français, est moins appris au profit de l’espagnol et du chinois parce que ça semble les langues les plus utilisées dans le monde. Et donc il faut continuer à se battre parce que c’est quand même une très très belle langue. Je dirais que c’est un combat au niveau mondial et ça devrait être la France qui le mène aussi. Les Canadiens par exemple sont très protecteurs du français.
Alors, ton travail est d’aider les entrepreneurs français à s’installer aux Etats-Unis. Tu as sorti des livres, tu t’es même lancé dans les romans. Dans les romans, je voulais faire ça depuis toute petite, donc je me suis lancé dans les romans. Il y en a un qui est sorti en 2024, il y en a un autre qui va sortir et puis j’ai un autre livre professionnel qui va sortir sur le concept de l’échec. Alors, côté actualité, tu co-organises avec l’Alliance française de San Diego un événement en octobre 2025, un festival littéraire et artistique.
Pour toi, c’est important de promouvoir la langue française ? C’est très, très important d’une part parce qu’elle est moins enseignée dans les… dans les écoles. En plus, la langue française, c’est un tout, c’est une autre perspective du monde, comme j’expliquais, c’est une autre culture, c’est apprendre une autre langue, c’est s’ouvrir vers le monde, quelle qu’elle soit. Donc je promets ça, je promets la littérature parce que si on veut approfondir ses connaissances ou simplement connaître d’autres émotions, il faut lire.
et je remise ça aussi à l’art parce que c’est pareil, si on veut connaître de vraies émotions et si on veut s’ouvrir différemment, il faut se connecter à l’art. Donc on promeut ça tout dans un seul festival et d’ailleurs on a eu un gros enthousiasme De toute la population locale, on a eu même des philanthropes qui sont venus supporter l’événement. Et aussi, il y a le consulat français, il y a la délégation du Québec qui vient supporter l’événement. Pour connaître le programme, on renvoie vers le site qui est dans le descriptif de ce podcast. Mais il y aura un peu de tout.
Il y aura des auteurs, il y aura du théâtre, il y aura de la musique. Il y a 20 auteurs qui seront là, dont Éric Fautorino qui est supporté. Le festival est également supporté par Gallimard. Il y aura des conférences, des ateliers, une journée de dédicaces avec les auteurs. Il y aura la pièce d’Amélie Nothomb qui est jouée le premier jour par Léla Mexitane, qui est la seule à pouvoir jouer la pièce d’Amélie Nothomb, qui est autorisée par l’auteur.
Et ça finit par un concert de piano par un artiste connu aux Etats-Unis, qui jouera uniquement des oeuvres françaises. Alors l’Alliance Française de San Diego, toi tu vis dans cette grande ville. Est-ce que tu peux me dire un mot un peu sur San Diego ? Est-ce qu’il y a un quartier français par exemple ? Est-ce qu’on trouve des petits cafés ou des restaurants français ?
On trouve plein de cafés français, on trouve plein de restaurants français. En fait, il n’y a pas exactement un quartier français, alors qu’il y a un quartier italien, mais c’est dispaché. Il y en a partout des Français. Ils sont partout. Il y en a beaucoup du côté de la Roya et il y a beaucoup de boulangeries, de pâtisseries qui sont exceptionnelles et des restaurants qui sont incroyables.
On a le Petit Marché, je crois que ça s’appelle, qui est un restaurant d’origine lyonnaise. Il y a énormément de choses et la France est très appréciée. 20 années presque aux Etats-Unis. Tu y es, tu y restes ? Alors j’y suis, j’y reste.
Malgré tout, je reviens tous les ans en France parce que la France, c’est mon cœur aussi. C’est là où je suis née. C’est mes racines. Et aussi pour donner à mes enfants ses racines qui sont dans le sud d’ailleurs. Mais d’un autre côté, j’ai ma fille qui est née aux Etats-Unis.
J’ai mon fils qui avait trois mois. Ils se sentent américains et français. Et moi, je me sens française et américaine, donc on est sur les deux territoires. On ne peut pas, on est les deux. Et en particulier, moi, c’est la Californie et le sud de la France.
J’aime Paris, mais j’aime surtout le sud de la France. C’est vrai, parce qu’après, comme on disait en intro, toi, ta région en France, c’est la Veyron, la Californie aux Etats-Unis. T’as fait des choix plutôt sympas quand même dans les deux cas. Voilà, c’est ça, c’est des régions de cœur. Donc voilà, je suis vraiment des deux côtés.
Merci d’être venue sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde, que tu suis d’ailleurs maintenant, tu écoutes des podcasts, tu suis un peu l’actualité de la radio. Je suis l’actualité de la radio, je suis étonnée par tous les endroits où tu es. En fait, tu es partout dans le monde, c’est le cas de le dire. J’ai écouté un podcast sur le Japon d’autrefois. On peut écouter sur tous les pays et moi, je trouve ça fantastique.
Et partout en Est. On peut se balader n’importe où dans le monde, on peut t’écouter partout. Et ça, c’est vraiment unique. Je pense vraiment que c’est unique. Il faudra juste appeler la Corée du Nord qui refuse désespérément.
Je n’ai pas de connexion, je n’ai pas de connexion. Je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup d’expats qui sont installés là-bas. Merci en tout cas. N’oubliez pas l’actualité de l’Alliance Française de San Diego. Je mets le lien.
Passe une belle journée, un bon petit déj. Tu vas faire un petit déj à la française ou à l’américaine ? Là-dessus, on est français-français quoi. Entre les croissants et la baguette. Je t’en remercie, à bientôt.
Merci beaucoup Boutier. Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr et sur YouTube en cherchant Français dans le Monde.