Quels défis font face les expatriés français lorsqu’ils s’installent à l’étranger ? Comment peuvent-ils s’adapter à une nouvelle culture tout en maintenant un lien avec leur pays d’origine ? Cette question est au cœur de la discussion avec Julien Faliu, le fondateur d’expat.com, une plateforme dédiée à la communauté expatriée.
Julien Faliu est un entrepreneur passionné par la mobilité internationale. Né à Clamart, il a grandi à Perpignan avant de s’installer à l’étranger. Son parcours l’a mené à travers plusieurs villes européennes et jusqu’à l’île Maurice, où il réside actuellement. C’est à Madrid qu’il a fondé Expat.com en 2005, initialement un projet de passion qui est devenu une ressource précieuse pour des millions d’expatriés à travers le monde. Julien partage son expérience personnelle de l’expatriation et l’importance de maintenir un lien culturel avec son pays d’origine.
L’épisode explore en profondeur le rôle d’Expat.com, une plateforme qui offre des informations pratiques et un réseau de soutien pour ceux qui vivent à l’étranger. Avec des guides sur 60 pays, Expat.com aide les expatriés à naviguer dans des domaines tels que l’éducation, la santé, et le logement. Julien discute des défis actuels, comme l’impact de l’intelligence artificielle sur les médias et l’importance de fournir des informations authentiques et à jour. Il souligne également l’évolution de la plateforme vers un modèle de service, visant à faciliter l’accès aux professionnels qui peuvent accompagner les expatriés dans leur installation.
Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Julien Falliou. Nous parlons de expat.com. 10 minutes. Une communauté de plus de 3,5 millions de membres, plus de 500 villes, 197 pays, une soixantaine de fiches pays justement pour mieux connaître les endroits où vous allez peut-être vous expatrier.
Bienvenue sur expat.com et bienvenue à son fondateur Julien qui est avec moi. Bonjour Julien. Bonjour Gauthier, merci de m’accueillir aujourd’hui. Content de te retrouver aujourd’hui sur notre antenne. Alors on entend à ton accent un petit accent chantant du sud de la France.
Alors bien que tu sois né à Clamart, tu as grandi dans le sud du côté de Perpignan et maintenant que tu vis à l’étranger, tu reviens en été te ressourcer un peu dans le sud. J’ai toujours plaisir à retrouver le chant des cigales, on va dire. Et ma famille aussi, évidemment. J’ai des enfants qui grandissent et c’est important pour moi de les ramener au pays quand on peut pour s’imprégner. de cette double culture.
Ils sont nés à l’île Maurice. Ils sont mauriciens et français. Et c’est important pour moi qu’ils aient quand même contact avec leur famille ici, les grands-parents, les cousins. C’est super. Est-ce que quand tu reviens, année après année, tu retrouves une France changée ?
Je me retrouve aussi changé au fur et à mesure. La France évolue Tous les ans, effectivement, je reviens un peu dans les sujets politiques, les sujets économiques. Là, en ce moment, dans le Sud, on a énormément d’incendies, ça me fait un petit peu peur la situation climatique. J’avouerais, on la ressent aussi de l’autre côté de la planète. On a eu une grosse période de sécheresse à Mauritie qui reste un pays tropical.
Normalement, il pleut beaucoup et on n’a pas eu beaucoup de pluie cette année comparée à d’autres années. Et là, je retrouve un sud où tout est très sec. Finalement, j’entends des incendies énormes dans le département d’à côté et ça m’éclate un peu quand même toutes ces histoires de climat. Alors, on revient sur ton parcours. Tu vas faire des études d’ingénieur informatique du côté de Montpellier.
Et puis assez tôt, tu vas avoir envie de découvrir un peu le monde. Barcelone, Londres, Madrid, Relondres, Lille-Maurice. Pourquoi cette envie de voyager ? J’ai toujours eu un attrait pour les langues étrangères et les cultures différentes de la mienne. Je crois que ça remonte au collège.
Finalement, j’avais un prof d’anglais qui était passionné, c’était un prof qui était passionné justement de cultures étrangères et il nous racontait ses récits de voyage de façon très prenante. D’ailleurs, c’est un prof qu’on a suivi avec une vingtaine d’élèves dans un programme d’échange avec les États-Unis. Quand on avait avant de rentrer à l’université, c’était en troisième, on étudiait un peu d’anglais renforcé, on vendait des pains au chocolat à la récré pour pouvoir financer le voyage. C’était une longue aventure et ça me vient vraiment de ce personnage, je pense. Aussi de cette double culture que j’avais à la maison parce que j’ai deux origines.
du côté de ma mère qui venait d’Espagne. Et du coup, on allait en vacances en Espagne de temps en temps. L’anglais me plaisait beaucoup. Un de mes meilleurs copains a été anglais d’ailleurs à l’école. Et j’ai très vite été passionné justement de cet apprentissage.
Et dès que je suis parti la première fois en 1999, alors que j’étais encore étudiant, je me suis retrouvé énormément enrichi Personnellement, j’en ai appris beaucoup à la fois sur les autres et sur moi-même. Et quand on y goûte, finalement, on a envie de continuer. Et c’est ce qui m’a amené à enchaîner sur Londres à la fin de mes études, où je suis passé quelques années. Suite à ça, je suis retourné en Espagne, mais à Madrid. Et c’est là où j’ai créé expat.com à l’époque, qui était un hobby en fait, un hobby d’ingénieur en informatique.
L’idée c’était de réunir des blogueurs du monde entier sur une seule et même plateforme afin qu’ils partagent leur expérience de vie à l’étranger et finalement ce hobby de fil en aiguille est devenu mon métier. plein temps en 2008 et j’ai commencé à recruter autour de moi en 2010. Donc vous voyez, ça fait 20 ans de boulot derrière, 20 ans de boulot et de passion surtout. Si je n’avais pas été passionné par cette activité-là, je pense que je n’aurais pas insisté aussi longtemps. Je travaille encore dessus tous les jours et ça me plaît toujours autant.
Alors, expat.com, en effet, est né en mars 2005, donc déjà 20 ans, c’est sûr, et toujours cette surprise de découvrir qu’autant de milliers, dizaines de milliers, millions même, français, vivent hors de notre vieille France. Et souvent, un public dont on ne s’occupe pas tellement, c’est-à-dire que quand on n’est pas expat, quand on n’est pas à ça de près, on en parle rarement dans les médias français, ils sont rarement mis en avant. Est-ce que tu sais pourquoi on n’utilise pas cette diaspora qui est pourtant puissante ? On en a quand même une utilisation d’un point de vue économique parce que les Français d’étranger font rayonner le pays. On ne vendrait pas autant de services, de produits, de savoir-faire, d’ingénierie française à l’étranger si on n’était pas aussi nombreux à travers le monde, on s’exporte très bien, on a vraiment une belle image en fait.
Il y a tout ce soft power aussi qui est utilisé, les JO, les compétitions sportives, ça fait rayonner la France et du coup ça donne une image très bonne des français à l’étranger, on a des facilités quand même assez certaines. Et puis on a énormément, enfin on a un corps diplomatique qui est très fort et très développé. Et donc cette diaspora, aujourd’hui, on n’a pas un chiffre exact. Non, on ne sait pas trop, on est autour de 3 millions quoi. Oui, 2.5, 3 millions, il y a beaucoup de binationaux aussi.
Étonnamment, on n’est pas aussi nombreux que nos voisins. Il y a plus d’Allemands, d’Italiens, Britanniques encore plus à l’étranger que de Français. Mais c’est vrai qu’on a un impact sur notre pays à la fois à l’étranger et aussi autour parce que les Français qui rentrent au pays, cette diaspora qui revient, amène un savoir-faire culturel et à l’exportation. C’est très utile au pays, donc il faut voir ça d’un bon oeil. Il y a quelques années, je ne sais pas si on en parle encore, de la fuite des cerveaux.
Déjà, on attire énormément de compétences étrangères en France aussi. On joue cette carte-là. Autant il y a peut-être des Français qui partent, mais on fait aussi venir beaucoup de de talents étrangers pour compléter nos rangs en France sur des métiers en tension. Mais c’est une bonne chose qu’il y ait autant de Français à l’étranger. En tout cas, quand tu te retrouves toi-même à Madrid expatrié, tu te rends compte qu’il y a beaucoup de questions qu’on se pose et qu’il n’y a pas forcément les réponses, d’où la naissance d’expat.com.
Clairement, dans tous les sujets, l’éducation, la santé, la culture, la politique, quand on est loin de son pays natal, il faut un peu se débrouiller. C’était Pour cette raison que tu as créé à l’origine expat.com ? Oui, il n’y avait rien. Il y avait assez peu d’informations pour les jeunes et moins jeunes qui souhaitaient vivre à l’étranger. Je me suis dit au départ que ce serait intéressant de créer un réseau d’échanges pour qu’on puisse partager nos expériences respectives à travers le monde.
Et de fil en aiguille, j’ai réussi d’abord à avoir des sponsors, ce n’est pas vraiment des clients, mais qui m’ont aidé à financer l’activité et à pouvoir amener tout de suite du contenu. Et je pense que dès 2008, assez vite finalement, on a commencé à éditer des guides de l’expat, qu’on met à jour, on essaie de mettre à jour tous les deux ans. Tous les ans c’est trop compliqué, ça demande trop de moyens. Mais ça permet d’avoir toutes les informations pratiques sur les formalités, visa, On essaie de balayer toutes les thématiques de l’emploi, comment trouver un boulot, comment créer une entreprise, comment être au mode digital dans tel ou tel pays, comment se loger dans les principales villes, comment acheter son propre logement quand c’est possible, toutes les formalités propres à la scolarité, à la santé. On essaie de balayer tous les sujets.
La nouveauté à venir, c’est qu’on a déjà commencé les travaux. Il y a de plus en plus de retraités qui partent à l’étranger, principalement pour des raisons économiques ou peut-être pour avoir plus de soleil. et on commence à apporter du contenu pratique aussi pour ces personnes. Alors évidemment, il y a la version française, mais tu as également élargi. D’autres langues se sont développées.
Globalement, aujourd’hui, expat.com n’est plus que pour les Français. Non, non, mais dès le départ, quand je l’ai créé, j’étais en Espagne et je travaillais toujours pour l’Angleterre. Donc, dès 2005, le site était disponible en anglais, français, espagnol. L’anglais a toujours été la première langue sur la plateforme. Et quelques années après être arrivé à Maurice, j’ai rencontré Francesca, qui est elle-même expatriée italienne à Maurice, avec qui on a eu un super feat.
Et l’entretien, elle fait vivre la communauté espagnole depuis le début. Il y a Ravier aussi qui nous aide sur l’espagnol. On est quand même une belle équipe à travailler sur le projet. Et l’idée, c’est de pouvoir accompagner un maximum de personnes. Moi, quand j’étais à Londres, quand j’avais la vingtaine, je vivais avec des Canadiens, Il y avait des Suédois, d’Italiens, et à la fin de la journée on était à peu près pareil.
Donc on avait les mêmes problématiques. Et j’ai toujours prôné l’ouverture. Alors évidemment, la population numéro un, la nationalité numéro un, ça reste les Français parce que j’ai plus de facilité avec nous qu’en citoyens. Mais quand on se retrouve à l’autre bout du monde, qu’on soit français, belge ou francophone, anglophone, à partir du moment où on arrive à communiquer la langue, les types ou les échanges qu’on peut avoir sont forcément les mêmes. C’est intéressant.
Julien, on parlait de ces 60 pays qui possèdent des guides, des fiches pratiques, des informations utiles quand on s’expatrie. On parlait un peu du futur, le challenge notamment aujourd’hui c’est de dompter l’intelligence artificielle qui est en train de débouler à toute allure. On ne s’ennuie pas quand on est à la tête d’un média comme expat.com ? Il y a du challenge en effet. Les IA nous donnent Je ne veux pas dire du fil à votre ordre, nous rebattre les cartes des médias.
Ce n’est pas Xplaton en particulier, c’est tous les médias. Comment on fait pour faire mieux avec les IA sans créer du spam finalement ? Ce qu’on se rend compte c’est que des petits éditeurs, créer des sites de 100% IA et finalement c’est pas l’information à jour, c’est pas du vécu. Nous ce qu’on souhaite maintenir c’est une information qui soit gratuite pour l’individuel. On a vraiment un rôle démocratisé, enfin on souhaite démocratiser la mobilité internationale, la facilité, donc un facilitateur aussi et donc bon, on va continuer à travailler comme on le fait aujourd’hui avec des personnes qui sont sur place parce que nos guides sont rédigés par des expatriés qui sont eux-mêmes dans les pays pour lesquels il rédige.
L’IA va nous permettre peut-être de corriger les fautes d’autographes, aller plus vite, voire déterminer quel paragraphe il nous manquerait pour compléter l’information. Mais on ne va pas rédiger avec l’IA aujourd’hui. La nouveauté des temps à venir, c’est le service. On va essayer d’aller un peu plus loin sur le service, de monter des partenariats avec plus de professionnels qui vont pouvoir accompagner parce que nous on donne un premier niveau d’information. On essaie d’aller assez loin ensuite.
Avec la communauté, on peut très facilement rentrer en contact avec des gens qui sont déjà partis. et qui donne nos informations bénévolement pour aider ceux qui souhaitent partir. Mais on a souvent besoin d’un professionnel au milieu, un déménageur, un assureur, quelqu’un qui va nous aider à trouver un appartement ou une voiture. Et l’idée c’est aussi de créer ce réseau de professionnels choisi et recommandé par la plateforme pour aider quand on a besoin professionnel. Donc finalement on passe de l’immédiat à peut-être, enfin on évolue doucement vers du service.
Bon mais ça c’est très plaisant parce qu’on trouve des professionnels qui sont aussi passionnés du métier et plus on couvrira de zones et le mieux ce sera. Alors en tout cas, si vous voulez découvrir ou rejoindre la communauté d’entraide, direction expat.com. Julien, merci. Je vais te laisser dans ton Perpignan, enfin pas natal du coup, mais de jeunesse, de familiale, on va dire, et profiter de cet été qui risque d’être un peu chaud. Cela dit, tu es habitué puisque tu vis à l’année à l’île Maurice, donc ça va.
Voilà, je n’ai pas peur. Ce n’est pas la même chaleur, mais on est très bien. Je précise quand même que le site est intégralement gratuit. Il n’y a rien à payer. que ce soit les contenus ou la communauté, tout est intérieurement gratuit pour l’individuel et ça le restera.
C’est noté. Merci bien. Merci d’avoir présenté expat.com à nos auditeurs. A bientôt. A bientôt Gautier.
Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr et sur YouTube en cherchant Français dans le monde.
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