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Depuis la sortie du Royaume-Uni du programme Erasmus+, la mobilité étudiante européenne vers les universités britanniques s’est considérablement réduite. Les chiffres sont sans appel : en 2023-2024, seuls 7 000 étudiants allemands étaient inscrits dans une université britannique, soit près de moitié moins qu’avant le Brexit, selon le DAAD (Office allemand d’échanges universitaires). En France, la tendance est similaire. Alors que Londres, Oxford ou Manchester faisaient autrefois partie des destinations phares pour un semestre ou un cursus complet, le Brexit a profondément modifié les règles du jeu.
Dans cet épisode, nous analysons les conséquences concrètes de ce changement : hausse des frais d’inscription, disparition des bourses Erasmus automatiques, complexité administrative et barrière du visa. Pour un étudiant européen, accéder aujourd’hui à une université britannique demande une préparation rigoureuse, un budget conséquent et, souvent, le soutien d’un programme bilatéral entre établissements.
La fin du programme Erasmus+ signifie que les étudiants doivent désormais passer par des accords directs entre universités, très variables d’un établissement à l’autre. Les aides financières sont devenues plus rares. Les frais de scolarité peuvent atteindre jusqu’à 40 000 € par an, et les anciens financements européens ne sont plus garantis. Si certains dispositifs comme les bourses nationales (DAAD, établissements français) existent encore, ils ne suffisent plus à compenser le coût global d’une mobilité vers le Royaume-Uni.
Côté visa, les conditions sont strictes : il faut justifier de ressources suffisantes (1 023 £ par mois en dehors de Londres, 1 334 £ dans la capitale), prouver son niveau d’anglais, s’acquitter d’une assurance santé britannique (IHS surcharge) et naviguer dans des démarches souvent longues. Les étudiants européens, même déjà installés au Royaume-Uni, ne sont pas épargnés par ces formalités. Quant aux stages, ils deviennent presque impossibles à organiser sans visa de travail, sauf exceptions très ciblées comme certains programmes de recherche scientifique.
Malgré ces obstacles, des alternatives existent. Certaines grandes écoles françaises (Sciences Po, HEC, CentraleSupélec…) ont maintenu des accords privilégiés avec des universités britanniques, permettant des mobilités encadrées. De plus, un projet de Youth Mobility Scheme entre l’Union européenne et le Royaume-Uni est en discussion. Ce programme pourrait, à terme, faciliter les séjours des jeunes Européens pour études ou travail temporaire.
Étudier au Royaume-Uni n’est donc plus un choix spontané, mais un parcours exigeant. Il faut aujourd’hui anticiper, comparer, budgéter et chercher activement les bonnes opportunités. Pour celles et ceux qui sont prêts à s’engager dans cette voie, le prestige académique et l’expérience internationale restent au rendez-vous, mais à un prix — financier et administratif — bien plus élevé qu’avant.
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