Jessica Trano parle de Singapour : Entre modernité et tradition

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Comment une expatriation peut-elle transformer votre vie ?

Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous invite à explorer la vie d’expatriée de Jessica Trano, une Française installée à Singapour. Nous partons à la découverte de cette ville-école de la mondialisation, mais aussi des défis et des opportunités que représente une vie à l’étranger. Comment s’adapter à un environnement si différent et quelles leçons en tirer pour enrichir sa propre vie ? Telles sont les questions que cet épisode propose de creuser.

Jessica Trano, l’invitée de cet épisode, est une Française originaire de la région parisienne. Après avoir fait ses études en sciences politiques et sociales à Paris, elle a vécu une expérience Erasmus à Londres, où elle a rencontré son mari. C’est en 2007 que le couple a fait le choix audacieux de s’installer à Singapour, marquant le début de leur aventure internationale. Aujourd’hui, Jessica travaille dans l’immobilier et est également active dans la vie associative locale, notamment au sein de l’organisation Friends of the Museum.

L’épisode aborde divers aspects de la vie à Singapour, une ville connue pour son coût de la vie élevé et ses politiques strictes en matière d’immobilier. Jessica partage ses observations sur l’évolution de la société singapourienne depuis son arrivée, notamment la séparation croissante entre les expatriés et les locaux. Elle discute également des mesures gouvernementales visant à réguler le marché immobilier et à limiter l’impact des étrangers. Enfin, l’épisode évoque la riche vie culturelle et associative de Singapour, offrant ainsi un aperçu des défis et des plaisirs de vivre dans cette métropole dynamique.

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Chapitrage de l’épisode :
00:00:01 – Introduction et Présentation de Jessica Trano
00:00:28 – Jessica parle de Singapour
00:01:01 – Les origines de Jessica
00:01:29 – Souvenirs d’Erasmus à Londres
00:02:46 – Première expatriation à Singapour en 2007
00:03:17 – Changements à Singapour depuis 2007
00:04:00 – Histoire de Singapour et indépendance
00:05:57 – Mesures gouvernementales liées à l’immobilier
00:07:00 – Urbanisation et verdure à Singapour
00:07:45 – La communauté française à Singapour
00:08:30 – L’association Accueil Singapour
00:09:57 – Implication dans Friends of the Museum
00:10:57 – Perspectives d’avenir pour Jessica et sa famille
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Transcription IA du podcast :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gautier Saïx et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Jessica Trano. Je vous emmène à 7 heures de décalage avec la France et à 13 heures de vol pour faire Paris à Singapour. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Jessica, que j’ai rencontrée à Paris il y a quelques jours, bienvenue sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde. Bonjour et merci, merci de m’accueillir. Alors on va se balader dans cette jolie ville, pays le plus cher du monde, jolie de ci de là, c’est vrai ? Oui, c’est vrai, c’est une des villes les plus chères au monde, que ce soit au niveau de l’immobilier ou des écoles, tout est très très cher. Donc il faut avoir un haut revenu.
Exactement. De toute façon, en général, quand on est étranger, qu’on veut aller à Singapour, c’est une des conditions pour obtenir le visa. Alors, avant d’arriver à Singapour, on revient à Paris. Tu originaires de la région parisienne où tu vas faire tes études politiques et sciences sociales. Depuis, tes parents ont décidé de quitter la capitale et se sont installés à Bordeaux.
Donc quand tu reviens en France, c’est plutôt direction Bordeaux. C’est peut-être un peu plus aéré que Paris. Oui, c’est beaucoup plus agréé, c’est parfait pour les vacances. J’adore Bordeaux, les gens sont extraordinaires là-bas. C’est vraiment idéal pour la famille, pour venir en vacances, mais je retourne aussi régulièrement à Paris pour voir mes amis.
et unique aussi. Et je pense que dans ton cœur, il y a une autre ville importante, une ville où tu vas faire un Erasmus et où tu vas rencontrer ton mari, un Français de Londres et qui te rencontre toi. Cet Erasmus à Londres, c’était ta première aventure pour toi en solo dans l’international. Tu as quel souvenir ? J’ai un très bon souvenir de Londres.
En plus, Erasmus, c’est assez léger, ce n’est pas trop intense. On peut rencontrer plein de monde, s’amuser. Je faisais mes études en même temps. Et voilà, j’ai rencontré mon mari. Vous allez, grâce à lui, vous installer en 2007 à Singapour.
Quand il t’a proposé d’aller t’installer là-bas, tu as fait quoi ? Tu t’es renseignée ? Tu as dit oui tout de suite ? Alors moi j’aime bien l’aventure donc j’ai dit oui tout de suite. Il m’avait proposé soit Singapour soit Dubaï et puis assez rapidement on a pris la décision que ce serait Singapour et voilà et c’est sans engrais mais c’était notre première expatriation hors d’Europe.
Alors le Singapour de 2007 n’est pas le Singapour d’aujourd’hui. A l’époque, c’était beaucoup plus mélangé. Tu vivais avec des Singapouriens. Aujourd’hui, tu m’expliques que c’est plus cloisonné. Il y a les internationaux qui sont à Singapour et les Singapouriens.
A l’époque, c’était pas comme ça. Oui, alors c’est mon expérience, mais en discutant avec des amis, je pense que c’était à peu près l’expérience de beaucoup de personnes aussi. En effet, à l’époque, l’essentiel de mes amis, j’avais quand même des amis expatriés, mais l’essentiel était des Singapouriens et des Singapouriennes. À cette époque aussi, ils étaient plus ouverts aux étrangers et les étrangers leur posaient moins de problèmes qu’aujourd’hui. Donc je pense que c’est dans les deux sens.
La communauté expatriée aujourd’hui est plus importante et elle est très organisée, donc on est très bien accueilli et pris en charge tout de suite, emporté par cette énergie. Et en même temps, les Singapouriens sont peut-être un peu moins ouverts aujourd’hui vis-à-vis des étrangers qu’ils ne l’étaient en 2007. Alors on le voit quand même dans un certain nombre de règles, notamment au niveau de l’immobilier. Là, ils vont fêter leurs 60 ans d’indépendance. Singapour a été anglais, puis malaisien.
Alors Singapour a été sous l’Empire britannique de 1819 jusqu’à 1963. Ensuite donc ils ont déclaré leur indépendance et ils faisaient partie de la Malaisie. En même temps le plan c’était qu’il n’y aurait pas un Singapour séparé. Mais comme il y a eu beaucoup d’émeutes entre les Malais et les Chinois, la Malaisie a rejeté Singapour et Singapour a déclaré son indépendance avec un sentiment, ils avaient un sentiment de grande vulnérabilité mais de grand potentiel aussi en 1965. Alors je parle de ça parce qu’aujourd’hui tu as eu l’occasion de vivre cette première aventure en 2007, retour en France avec la crise financière, deux enfants qui vont arriver depuis Londres où vous étiez basé et vous y êtes à nouveau installé depuis 2023 et tu bosses dans l’immobilier et justement l’immobilier a beaucoup changé puisque les internationaux qui veulent acheter un bien depuis 2023 ont 60% d’impôts, ce qui rebute quand même un tout petit peu la démarche.
Oui, exactement. Donc c’est une des mesures qui a été prise par le gouvernement pour modérer ou contenir les hausses des prix dans l’immobilier. Si on est permanent résident ou qu’on est singapourien, on a un impôt quand on achète un bien qui est extrêmement faible pour un impôt supplémentaire pour les résidents permanents qui est que de 5%. Mais si on est étranger, On paye 60% d’impôts, donc pour un bien 1 million, on paye 1,6 million en plus de la taxe de départ qui n’est pas très élevée pour le coup. Donc en effet, ça a eu un impact direct sur le nombre d’achats par les étrangers.
On est descendu à 1,4% des biens vendus à des internationaux. C’est quoi ? C’est donc du protectionnisme finalement ? Oui, c’est une forme de protectionnisme. C’est toutes ces mesures qui sont très changeantes.
Donc c’est très volatile parce que si le gouvernement sent que ça pose problème pour l’harmonie du pays, que quelque chose est excessif, ils vont tout de suite intervenir. Donc voilà, ça date de 2023, 60%. Bon, là, je pense pas du tout que ça puisse diminuer parce qu’on est une année électorale en 2025. C’est une année électorale et encore une fois, les étrangers font partie, comme un peu partout, des sujets qui posent problème. Tu disais, c’est une ville très urbanisée.
Il y a beaucoup de voitures et les voitures, par exemple, là aussi, pour limiter, il y a une taxe qui coûte un peu bonbon. Exactement. Donc je crois qu’on est à plus de 100 000 dollars de taxes pour acheter une voiture. Donc il y a uniquement 20% des Singapouriens qui sont propriétaires d’une voiture. Et c’est encore une fois des mesures pour décourager.
Donc si on veut une belle voiture, on faudrait viser plutôt Dubaï que Singapour. En se promenant dans des photos de Singapour, on voit que c’est en effet donc très très peuplé, mais paradoxalement aussi assez vert. Oui, alors ça aussi, ça fait partie, en fait, celui qui a dirigé Singapour depuis l’indépendance pendant longtemps, qui a beaucoup marqué le pays, s’appelle Lee Kuan Yew. Et c’était une de ses mesures visionnaires phares de mettre des parcs et de planter des arbres absolument partout. Je crois que c’est un des pays où on a le plus planté d’arbres.
Donc ils ont dû construire, ils ont dû détruire la jungle pour construire des habitations pour tous les tout ce monde qui était là. Mais en même temps, ils ont aussi beaucoup planté d’arbres et fait attention à ce que ce soit vert. Donc oui, il y a de très beaux parcs. Alors il y a un lycée français, donc les Français sont plutôt autour de ce lycée. C’est quel quartier et est-ce qu’ils sont principalement là, les Français ?
Oui, alors le lycée français est à Serangoon et c’est là que beaucoup de familles françaises sont installées. Comme c’est un quartier qui est un petit peu excentré, on a quand même beaucoup de Français qui sont ailleurs et Singapour est tout petit de toute façon, donc on arrive vite d’un endroit à un autre en 20-30 minutes en transport. Mais il y a quand même une bonne partie qui est forcément installée à 10 minutes en vélo ou à pied du lycée français. Il y a aujourd’hui à peu près 15 000 Français inscrits sur le registre des Français de l’étranger. C’est plutôt en hausse récemment.
Quand on arrive à Singapour, il y a le passage quasi obligé par Singapour Accueil.
C’est pas un passage obligé. Je crois que oui, c’est 15 000 inscrits et on doit être presque au double en réalité sur le nombre de Français dans le pays. Oui, alors moi, c’est vrai que je le conseille absolument à tout le monde. Accueil Singapour, c’est une association, l’association française qui accueille les expatriés qui travaillent ou qui ne travaillent pas. et qui offre un nombre d’activités extraordinaires et dirigée par une présidente qui a une énergie formidable.
Donc oui, je dirais que c’est pour rencontrer des personnes, pour se connecter avec la communauté française et même au-delà, c’est fondamental, je dirais oui. Alors en plus de ton travail dans l’immobilier, tu as aussi une vie associative. Tu travailles notamment pour Friends of the Museum. Oui, c’est du bénévolat. Friends of the Museum, c’est une association que j’aime beaucoup, qui rassemble à la fois des Singapouriens et des personnes à l’international, que ce soit des Indiens, des Américains, des Anglais, des Français.
qui ont en commun de s’intéresser à l’histoire, à la culture, à l’art asiatique. Ça regroupe tous les musées de Singapour et c’est autour de ça. Il y a plein d’activités. Je les aide pour trouver des nouveaux membres, pour la publicité, etc. Je fais un peu de bénévolat avec eux.
Aujourd’hui, il y a eu de longues années à Londres et d’autres longues années à Singapour. Comment tu vois l’avenir ? Vous avez deux enfants qui ont maintenant 11 et 14 ans qui vont à l’école britannique internationale. Votre vie, vous la voyez à Singapour ? Alors écoute, c’est toujours un sujet de discussion pour tous les expatriés et tout le monde change d’avis assez régulièrement.
Donc nous, on n’a pas de date à laquelle on doit partir de Singapour, donc on pourrait rester autant qu’on voudrait tant qu’on a un travail ici. En tout cas, comme ils sont dans les écoles internationales et que notre aîné, il va passer bientôt les IGCSE, on envisage de rester au moins quelques années pour que ça corresponde à la fin. à la fin de ces examens. Mais oui, au moins quelques années. On ne sait pas bien combien de temps.
À voir, à suivre en tout cas. En tout cas, Jessica, merci. Bonne fête d’indépendance. Il y aura des festivités un peu partout dans la ville. Vous allez y participer ?
C’est en août, la fête de l’indépendance. Il y aura aussi beaucoup d’anniversaires qui vont être fêtés, des relations diplomatiques entre Singapour et par exemple la France. Et ça tombe, c’est une année assez clé 2025. Donc oui, les festivités, J’espère pouvoir participer à autant de festivités que possible. Amusez-vous bien, récupère bien de ton jet lag et au plaisir de te retrouver Jessica.
Merci, au plaisir, au revoir.
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