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Comment la mobilité professionnelle en Europe peut-elle transformer votre carrière de cadre ?
Notre invitée, Maria Jonsson, incarne parfaitement l’esprit européen. Née en Suède, elle a étudié à Paris et vit en France depuis 25 ans. Avec une mère allemande et un mari français, elle est le parfait exemple de la diversité culturelle européenne. Maria est consultante en développement professionnel à l’APEC, une association qui aide les cadres et jeunes diplômés à évoluer dans leur carrière. Sa vaste expérience personnelle et professionnelle lui offre une perspective unique sur la mobilité en Europe.
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Chapitrage de l’épisode :
00:00:10 – Introduction et Présentation de Maria Johnson
00:00:30 – Le parcours européen de Maria Johnson
00:00:58 – Gestion de la distance mentale et culturelle
00:02:00 – L’APEC et son rôle pour les cadres
00:03:00 – La notion de cadre en France
00:04:30 – Intégration de l’APEC dans le réseau EURES
00:05:30 – Secteurs en demande de main-d’œuvre qualifiée en Europe
00:06:30 – Conseils pour les cadres souhaitant une mobilité
00:07:30 – Importance du networking et des recherches préalables
00:08:00 – Évolution de la demande de main-d’œuvre qualifiée
00:08:30 – Conclusion et Ressources supplémentaires
00:08:50 – Dossier spécial et remerciements finaux
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Sur La radio des Français dans le Monde, en partenariat avec France Travail, on fait un zoom sur l’anniversaire EURES, 30 ans de dispositifs pour travailler partout en Europe. Mon invité du jour, c’est Maria Johnson. Maria Johnson est une vraie citoyenne européenne. Bonjour Maria et bienvenue. Bonjour Gautier et merci.
Tu es née en Suède, tu as fait tes études à Paris. Il faut dire que les Suédois ont un dispositif d’aide à la mobilité pour faire ces études à l’étranger. Oui, c’est vrai que le gouvernement suédois, il donne une aide à des personnes qui souhaitent faire leurs études supérieures. Alors tu es arrivé en France il y a 25 ans avec une maman qui est allemande, un mari qui est français. Ça fait de toi une véritable citoyenne européenne.
On parlait de la distance mentale. Ta famille est un peu aux quatre coins de l’Europe. Comment tu gères ça ? Alors, je gère ça très bien parce que Gauthier, dans cette notion de décence mentale, je pense que dès lors, on maîtrise les codes, les langues. Et par conséquent, en fait, c’est jamais loin.
En fait, on a l’impression qu’on a beau être situé moins à Paris, mais quand je vais à Stockholm ou en Suède, étant donné que je connais la langue des codes, j’ai l’impression que ce n’est pas exotique, étant donné que je connais. Il y a quand même les différences culturelles, notamment entre la Suède et la France. Oui, mais au fur et à mesure, on maîtrise ces codes, ces différences culturelles. C’est la richesse, en fait. Et je pense que ce qui m’a toujours marquée, c’est quand j’avais lu Pompidou, comment peut-on être persan ?
Comment peut-on être parisien ? Comment peut-on être français ou suédois ou allemand ? Et j’aime bien les questions comment en fait. Et c’est là, finalement, on se découvre soi-même. Si on contacte avec les autres, on pense que c’est l’habitude, on pense que c’est naturel de, par exemple, enlever les chaussures avant de rentrer dans son appartement.
Finalement, ça fait partie d’une pratique culturelle. Tu es consultante en développement professionnel à l’APEC. Petit rappel pour nos auditeurs ce qu’est l’APEC. L’ADEC, l’Association pour l’emploi des cadres, c’est une association qui accompagne des jeunes étonnés à partir du Bac S3 et des cadres tout au long de leur évolution professionnelle. On peut être mobilité interne, externe, mobilité internationale, comme un projet européen.
Autrement dit, on peut à la fois être en poste et penser à son next step pour la suite de sa carrière ou être en recharge d’emploi. En tout cas, elle peut venir à l’APEC pour trouver des services et des aides. On a à peu près 600 consultants répartis dans 60 centres APEC, surtout partout dans le territoire. Petite particularité française puisque cette notion de cadre est spécifique à notre propre pays. Absolument.
À leur côté, je dirais que cette notion de cadre, en France, s’articule autour de trois points. En tout cas, en premier, c’est le contenu de l’emploi. C’est souvent une personne qui dirige des équipes. Ça peut aussi être une personne, une experte. un expert dans son domaine.
Et ces notions experts sans encadrement deviennent de plus en plus communs. Et ensuite, cette deuxième notion, ça va souvent avec une cadre à davantage de responsabilité, d’autonomie dans son poste. On est plutôt sur un conflit de résultats. Il y a aussi une flexibilité horaire. et souvent, c’est aussi accompagné par un salaire plus élevé.
Et peut-être le troisième point, je dirais, c’est que souvent, la notion de cadre inclut des avantages, notamment en couverture de santé et retraite. En règle générale, le cadre, il a souvent fait des formations initiales plus longues, à partir du bac plus loin. Comment EURES soutient la mobilité des travailleurs hautement qualifiés aujourd’hui ? L’APEC rejoint le réseau EURES fin 2021, décembre 2021, et donc un salarié qualifié peut facilement accéder à nos services de l’APEC. Il y a des outils, par exemple sur évaluer son salaire, il y a des outils sur les fiches métiers cadres, on peut aussi facilement contacter un consultant à l’APEC.
Ça s’adresse à nos services aussi bien adhésifs. citoyens français, des expatriés qui souhaitent revenir, renouer avec le marché de l’ampleur en France, ou des citoyens européens et français qui souhaitent justement repartir. En tout cas, dans les deux cas, nous sommes là pour aider, accompagner le projet des mobilités européennes. Maria, est-ce que tu peux me dire quels sont les secteurs en Europe où cette demande de main-d’oeuvre qualifiée est actuellement la plus forte ? Oui, en termes de secteur, je dirais que, évidemment, c’est la nouvelle technologie, c’est-à-dire que, je veux dire, le big data, la cybersécurité, l’intelligence artificielle, les spécialistes à l’intelligence artificielle aujourd’hui.
Ensuite, l’Europe aussi, on est en phase de réindustrialisation, donc on a davantage besoin d’ingénieurs. Et aujourd’hui, si un cadre nous écoute, une personne qualifiée nous écoute et qu’il a envie de mobilité, qu’est-ce qu’il doit savoir avant de lancer ses recherches ? Trois points. Premièrement, bien se connaître soi-même. Quelles sont les compétences qu’une personne peut proposer ?
Parce que nous, on n’est pas dans qu’est-ce qu’on cherche comme job, c’est plutôt qu’est-ce qu’on propose comme expertise, comme compétences. Et donc, pour un cadre, il a des compétences qui sont plus facilement transférables. Et donc, ça se décline après sur les outils de communication. En bon CV, en français, en anglais ou dans la langue locale. avoir un profil LinkedIn dans plusieurs langues justement.
Ensuite, donc bien connaître ce qu’on propose. Après, deuxième point, évidemment, c’est commencer à s’intéresser aux pays dans lesquels on souhaite y aller, qu’on connaît bien le tissu économique. Quelles sont les entreprises qui recrutent ? Connaître justement la culture d’entreprise, est-ce que c’est plutôt hiérarchisé ou plutôt davantage égalitaire ? Est-ce qu’on se voit plus facilement, tutoie ?
Connaître davantage alors le droit, le système juridique et ensuite évidemment commencer à s’intéresser. Et c’est là, pour un peu, pour le networking, la démarche réseau, en tant que CAM souvent, il a des opportunités parce que le marché de l’emploi, surtout pour les cadres, je dirais, est plus complexe. Et donc ça demande de faire des efforts, d’aller se renseigner, contacter les expats privés qui habitent déjà, dans lesquels on souhaite être sensible. Ou même écouter des podcasts proposés par Français dans le Monde. Évidemment !
Et pour terminer, Maria, en ce projet vers le futur, comment la demande de main-d’œuvre qualifiée va-t-elle évoluer selon toi dans l’avenir ? Alors moi je dirais deux points, premièrement je pense que pas seulement l’Europe mais toute la population mondiale on est face à une évolution démographique, un vieillissement de la population, donc je pense qu’il a beaucoup de besoin de compétences qui tournent, qui gravitent autour de cette notion, des médecins, infirmières, aides-soignantes, pas forcément d’écart, mais en tout cas, je pense que c’est un premier point vraiment essentiel qu’on va voir observé de plus en plus. Et deuxièmement, je dirais, c’est là aussi la transition écologique qu’on traverse et qui impacte tous les secteurs, beaucoup d’industries. Donc, on parle de cette compétence verte qui est super importante. Et ensuite, la transition, comme on disait tout à l’heure, numérique.
Alors si vous voulez en savoir plus, il y a le site internet de l’APEC présenté dans le descriptif de ce podcast et vivez cette aventure. On est d’accord qu’on ressort d’une aventure de mobilité enrichie ? Absolument, absolument. Eh bien merci pour ton témoignage. Au plaisir de te retrouver sur l’antenne de la radio des français dans le monde.
Avec plaisir, au revoir Mathieu. Pour en savoir plus sur EURES, la porte vers l’emploi en Europe, découvrez notre dossier spécial sur français danslemonde.fr.
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