Élise Goujon : Réinventer le tourisme urbain aux USA

.
Avez-vous déjà rêvé de découvrir les grandes villes américaines sous un angle complètement différent, loin des sentiers battus des guides touristiques classiques ?

Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », nous explorons cette idée fascinante avec Élise Goujon, une expatriée française qui a fait de cette vision une réalité. Elle nous raconte comment elle a transformé son amour pour New York en une entreprise florissante, offrant aux francophones une expérience unique et authentique de la ville.

Élise Goujon, originaire de Nantes, a commencé sa carrière dans une start-up à Paris avant de saisir l’opportunité de partir travailler aux États-Unis. Tombée amoureuse de New York lors d’un voyage professionnel, elle a tout quitté pour y développer son propre concept de visites guidées. Avec courage et détermination, elle a fondé « Off-Road », une entreprise qui propose aux visiteurs de découvrir New York, Miami, Los Angeles, et bientôt San Francisco, à travers les yeux d’un local. Son approche met l’accent sur l’interaction humaine et une immersion profonde dans la culture locale.

Dans cet épisode, Élise partage son parcours entrepreneurial et sa passion pour faire découvrir l’Amérique différemment. Elle explique comment « Off-Road » permet aux visiteurs de s’éloigner des attractions touristiques surpeuplées pour explorer des quartiers moins connus mais tout aussi fascinants. Élise et son équipe de guides locaux offrent une combinaison de visites historiques, culturelles et anecdotiques, tout en répondant aux nombreuses questions des visiteurs sur la vie locale. Malgré les défis posés par la pandémie, Élise continue de développer son entreprise avec succès, enrichissant l’expérience de voyage des francophones aux États-Unis.

.
https://www.destinations-off-road.com/

.

Podcast n°1655 (avril 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

.
Chapitrage de l’épisode :
00:00:01 – Introduction 00:00:08 – Présentation de l’invitée Élise Goujon
00:00:36 – Décision de partir à New York
00:01:10 – Création du concept Off-Road
00:02:03 – Expansion du concept de visites locales
00:03:40 – Interaction et échange avec les touristes
00:04:42 – Développement à Miami et Los Angeles
00:07:00 – Impact du Covid-19 sur le business
00:08:40 – Découvrir des quartiers méconnus de LA
00:09:55 – Contact et organisation
00:10:30 – Tarification des visites
00:11:00 – Perspective et approche culturelle
00:11:50 – Conclusion et remerciements
.

Transcription IA de l’épisode :

10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Voir Los Angeles comme vous ne l’avez jamais vu, ou New York, ou Miami, ou peut-être bientôt San Francisco. On va en parler avec mon invité, Élise Goujon de Nantes, s’il te plaît. Tu es née là-bas, puis ensuite tu es montée à Paris, la capitale, où tu bossais dans une start-up. Et là, cette start-up, elle fait une filiale aux Etats-Unis. Et toi, tu dis, moi, moi, moi, moi, moi, je veux y aller.
C’est exactement ce qui s’est passé. J’ai fait des pieds et des mains pour avoir une mutation. En l’occurrence, en plus, c’était New York et j’étais tombée complètement amoureuse la première fois qu’ils m’avaient envoyée là-bas. Pour le boulot, en fait, ce n’était pas pour le tourisme à la base. Et j’ai complètement craqué.
Ce n’était pas du tout dans mes plans. Et puis voilà, j’ai mis le couteau sous la gorge. Mutez-moi, mutez-moi aux US. parce que c’est quand même la façon la plus pratique d’être mutée aux Etats-Unis, parce que pour des questions légales c’est toujours un peu compliqué. Voilà voilà, et donc arrivée à New York en mars 2012.
Là-bas tu tombes amoureuse de New York, tu adores cette ville, et tu te dis je vais claquer mon boulot et je vais continuer sur un concept à moi, il fallait oser quand même non ? C’est vrai que quand j’en ai parlé, au bout d’un an à peu près, certains copains en France m’ont regardé avec des grands yeux, mais c’est un peu taré. Surtout qu’en plus, comment te dire, à New York, tu claques ta deme, il n’y a pas de rupture conventionnelle, pour être très clair. Donc tu vis après sur tes économies comme tu peux. J’ai refait du babysitting à 27 ans, il n’y a pas d’âge.
C’est vrai en plus. Et donc voilà, j’ai tout lâché pour essayer de vivre ma passion, c’est-à-dire faire découvrir New York aux francophones de passage. Alors, c’est tout le concept de Off-Road. Tu proposes aux francophones de voir la ville de façon un peu différente. En l’occurrence, tu commences donc à New York.
Ça a grandi depuis, puisque tu as laissé 12 guides là-bas qui continuent à faire ces visites, toujours dans le même esprit. C’est quoi l’esprit de base ? C’est voir la ville comme on ne la voit pas lorsqu’on se renseigne dans les guides ? Oui, en fait, le premier postulat de départ quand je suis arrivée à New York, comme beaucoup d’expats, l’interview beaucoup, donc tu dois avoir beaucoup ce son de cloche. Quand tu deviens expat, tu deviens un peu guide touristique de ta ville, parce que tout le monde vient te voir, ta famille, tes amis, tes proches.
Et moi, je me rendais compte, en discutant avec les gens, que les touristes restaient un peu dans les quartiers très touristiques, ce qui est intéressant d’y aller, d’y passer, mais pour moi, c’était pas ça le vrai New York. Les gens n’arrivaient pas forcément à comprendre et à trouver les endroits où nous, on allait, ou ce qu’on faisait le week-end, en fait, tout simplement. Le postulat de départ qui n’a pas changé, c’était de vraiment faire découvrir le côté local de New York, tout en apportant évidemment aussi toute une approche historique, culturelle, architecturale. Puisque moi j’ai passé ma licence de guide en 2012, donc ce n’est pas juste visiter New York avec un pote, c’est-à-dire qu’il y a le côté professionnel de guide professionnel pour faire visiter les quartiers. Et nos visites sont un doux mélange entre cette approche historique-culturelle, parce que tu as envie de comprendre aussi dans quelle ville et d’où New York est parti, et le côté anecdotique, bonnes adresses, côté vie locale.
On essaye en tout cas d’être très à disposition des gens. C’est-à-dire qu’en général, comme c’est des tout petits groupes, les gens nous posent beaucoup de questions et on laisse aussi, on ouvre beaucoup la discussion. Donc on a plein de questions sur la vie locale, combien ça coûte les loyers, comment ça marche à Sûr En Santé. Donc c’est un vrai échange. Moi, je suis restée très amie avec tes gens depuis dix ans.
J’adore, tu es pleine de vie. Alors, on commence donc par New York puisque c’est là que tu lances ton business. Si je viens là maintenant, tout de suite, tu m’emmènes voir quoi, le truc. Qui va me bluffer le plus ? Les premières fois à New York, les gens ont vachement mal à quitter Manhattan.
J’ai envie d’emmener les gens hors de Manhattan. J’adore Manhattan, il y a plein de choses. Tu n’as pas besoin de moi pour aller voir la Statue de la Liberté et Times Square. Par contre, t’emmener dans des petits quartiers reculés de Brooklyn ou même du Bronx, Parce qu’aujourd’hui, au-delà de Brooklyn, qui commence à devenir de plus en plus connue, il y a d’autres boroughs, comme on les appelle à New York. Donc moi, j’aurais envie de t’emmener dans le Bronx, par exemple, si tu veux vraiment un truc hors des santé battue.
C’est hyper atypique et c’est passionnant. Le sud du Bronx ne brûle plus. Alors en l’occurrence, c’est marrant que tu dises ça, puisque tu vas t’installer ensuite à Miami en 2017. Et je me suis une fois perdu dans le Bronx. D’ailleurs, je me suis trompé de route.
Nous, de France, le Bronx, on a l’impression qu’on ne va pas en sortir, qu’on va mourir. Mais en fait, ce n’est pas comme ça. Non, ce n’est pas le cas, rassurez-vous. Tu t’associes à Eloïse pour monter le même concept à Miami où il y a maintenant trois guides, puis tu pars sur la côte ouest en 2019. Te voilà à Los Angeles.
Il y a cinq guides et bientôt San Francisco. C’est un business qui marche, Élise. Écoute, qui remarche parce qu’on ne va pas se le cacher, on s’est quand même pris 20 mois de faire le tour des frontières.
Donc qui redémarre plutôt très bien, donc on est content. Il y a quand même plein de nouveaux challenges. Mais oui, on est temps, on est temps parce que ça a du sens en plus avec tous les gens qui sont passés à Los Angeles cette année, qui vont tous à San Francisco. La majorité vont à San Francisco. C’est vrai qu’on était un peu frustrés de ne pas pouvoir leur offrir la même prestation San Francisco parce que forcément on a envie et puis on nous demande.
Donc voilà, San Francisco la prochaine. Et comme ça, ça va être intéressant de pouvoir avoir au moins déjà les quatre villes principales, en tout cas touristiquement parlant, des francophones aux Etats-Unis. Et ça fait combien de personnes que tu as emmenées dans des endroits de dingue depuis que tu as créé ? T’as compté ou pas ? Non, faudrait que je regarde.
Je sais pas depuis le début, mais en 2019, on parlait de plus de 10 000 personnes.
C’était pas mal. Donc depuis le début, ouais, non, bonne question. Depuis la création, 2013, il faudrait que je regarde. Mais après, honnêtement, évidemment que c’est intéressant de voir combien de personnes. Mais en fait, ce qui, moi, me fait me lever chaque matin, c’est le contact humain, la relation, l’échange.
Et surtout, quand les gens nous disent que c’est un des meilleurs moments de leurs vacances, qu’il y a un contact, qu’ils nous envoient des mails, qu’ils sont contents, En fait, c’est tout ce que le Covid nous a enlevé. C’est marrant que tu mises ça parce que j’allais te dire qu’en mars 2020, la planète s’arrête. Toi, t’as dû être très, très, très mal. J’étais au fond du trou, on peut le dire, mais comme plein de gens. Je ne suis pas la seule sur Terre, mais c’était très compliqué parce que c’est sûr que moi, c’est tout ce que je prône, le contact, les relations, la proximité, se postillonner dessus.
Non, je plaisante. Mais du coup, Mais ouais, ça a été dur. Ça a été 20 mois, tu vois, j’ai les mots en tête. La réouverture le 8 novembre. 13 mars 2020, 8 novembre 2022, t’inquiète pas que j’ai les dates, je le sais.
On s’en rappelle, c’est ancré, ça fait encore un an et c’est vrai que ce qui nous fait plaisir, c’est cette reprise du voyage et les gens qui ont envie de voyager malgré un contexte encore assez instable. Ils ont continué notre balade, donc tu m’as emmené dans le Bronx à New York. À Miami, on va où tous les deux ? A Miami, on va à Little Havana pour manger des spécialités cubaines. Voilà, par exemple.
Parce qu’on aime bien les food tours, on est quand même français avant tout, on aime bien manger. Et aujourd’hui, tu as vu sur l’océan, tu es dans le quartier de Venice Beach. On fait quoi à Los Angeles ? C’est marrant parce que Los Angeles, j’ai adoré cette ville, j’y ai vécu une semaine. Je trouvais qu’il y avait plein de trucs très sympas à voir.
Il y a pas mal de touristes qui passent un peu à côté. Ta solution, c’est vraiment l’occasion de voir vraiment Los Angeles et son côté chouette. Quand je suis arrivée fin 2018, j’ai dit oui, je vais faire des visites à pied en vélo à LA. On m’a regardée de travers encore. J’étais là, mais oui, oui, challenge relevé.
Parce qu’effectivement, comme tu dis, il y a plein de gens qui tombent, il y a plein de gens qui n’aiment pas Los Angeles. Et toi, tu es un des rares, maintenant de plus en plus. Mais je suis d’accord. C’est assez clivant comme ville. Là où les Français qui vont faire un tour dans l’Ouest vont adorer San Francisco.
Los Angeles a un peu mauvaise presse. En fait, Los Angeles, c’est compliqué à aborder. Nous, en tant que Français, on cherche un centre-ville, un petit bourg où on peut marcher, une place de l’église, une boulangerie, un petit bar-tabac, enfin voilà quoi. Non mais je plaisante, je rigole. avant tout française, donc je sais culturellement ce que je recherche aussi.
Et LA, on ne trouve pas ça. LA, c’est un enchevêtrement de plein de villes différentes, hyper variées, en plus sur une superficie qui est proche de l’île de France. Donc en fait, on est perdus. Et moi, j’essaye. Et je pense que là, avec cette belle année qu’on vient de…
On n’a pas fini la saison, mais globalement, l’été était notre grosse saison de LA. On a bien… Je suis contente. On a vraiment bien réussi à… à montrer un autre LA et un LA où les Français te disent, ah oui, oui, on comprend mieux comment la ville fonctionne, ce que vous aimez.
Et puis l’intérêt de visiter aussi, tout simplement. Comment on fait pour entrer en contact avec toi? Il y a un site Internet, je suppose. Il y en a trois, newyorkoffroad.com et les mêmes noms, Miami Offroad, Los Angeles Offroad. Et puis, on est sur les réseaux sociaux avec tous nos noms associés, donc vous pouvez nous trouver, je pense, sans difficulté, par e-mail ou par téléphone, WhatsApp.
Et voilà, on vous attend bien sûr avec grand plaisir aux États-Unis. Et on organise ça quand on est encore en France, on s’organise un petit peu en avance. C’est mieux, c’est mieux. Pour être sûre d’avoir toutes les dates qu’on souhaite et les visites, etc. Mais il y a beaucoup de last minute en ce moment avec le contexte actuel, mais c’est mieux quand on prépare son voyage de commencer à nous contacter.
Et puis en plus, nous on donne plein de tuyaux aussi, plein de conseils pour préparer en fait. Il n’y a pas que des visites, il y a toutes les autres choses à côté. Et dernière question, ça coûte combien ? En visite en petits groupes, on a deux formats. On a une visite privative qui est autour de 300 dollars la demi-journée pour tout le groupe.
Là, on a un guide pour soi. C’est sympa parce qu’on fait beaucoup de surmesures, on s’adapte. S’il y a des enfants, par exemple, on va s’adapter aux enfants. On est très habitués. Et en petits groupes, on fait des tout petits groupes.
Nous, on est maximum 8 à 10 personnes par groupe. On privilégie l’échange. Là, on est autour de 59 dollars.
C’est l’inflation ! C’est l’inflation ! Ah ben ça, n’en parlons pas. En France, on connaît ça aussi. Pourquoi pas Nantes off-road ?
Non, mais parce que là, pour l’instant, c’est vrai que c’était ce que j’aime, mais c’est le côté aussi, tu vois, nous on a quand même une culture française ou francophone, parce que je travaille avec des Belges et des Suisses, donc on est tous des cousins, on est proches. Mais l’intérêt, c’est de aussi je construis les visites en me disant, qu’est-ce que j’ai envie qu’on me montre quand je visite une ville ? En fait, c’est vraiment ça. Et moi, je suis française avant tout, européenne, donc j’ai des choses qui vont me surprendre, qui ne vont pas surprendre les Américains, tu vois. Des choses qui vont me plaire, qui ne vont pas plaire aux Américains, et vice-versa.
Donc en fait, c’est pour ça qu’aujourd’hui, c’est ce parti pris de dire, ben voilà, on est des guides locaux, on a cette double culture aujourd’hui, européenne et américaine, donc on sait ce qui va aussi plaire. C’est vraiment comme ça que j’ai toujours construit mes visites. Belle idée en tout cas. Merci de nous avoir raconté ça sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde. Au plaisir de te voir en vrai et que tu me fasses ces visites en réel parce que le distanciel ça va bien cinq minutes.
Ça va bien cinq minutes comme tu dis. Merci mille fois et au plaisir. Tenez-nous au courant si vous venez par chez nous.
.
Podcasts à ne pas louper !