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Comment les couples expatriés peuvent-ils surmonter les défis uniques de l’expatriation ?
Dans cet épisode captivant, nous explorons les défis uniques auxquels sont confrontés les couples expatriés. Gauthier Seys, animateur de La radio des Français dans le monde, interroge les auditeurs sur l’impact de l’expatriation sur les relations amoureuses : comment maintenir l’équilibre dans un couple lorsque l’on est déraciné de son environnement familial et social ? Cette question résonne particulièrement à l’ère post-Covid, où l’isolement a été exacerbé pour beaucoup. L’invitation est lancée aux auditeurs de réfléchir à leur propre situation et à la manière dont ils peuvent renforcer leur relation, même si elle semble solide.
L’invitée de cet épisode est Cécile Chaban, une Française expatriée à Amsterdam depuis dix ans. Ancienne assistante sociale en France, Cécile a découvert une nouvelle vocation en aidant spécifiquement les couples expatriés à naviguer dans les eaux parfois tumultueuses de la vie à l’étranger. Son parcours personnel et professionnel lui a permis de développer une compréhension nuancée des enjeux spécifiques auxquels ces couples font face, enrichissant ainsi son approche en matière de conseil relationnel.
Au cœur de cet épisode se trouve une discussion approfondie sur les particularités des relations de couple dans le contexte de l’expatriation. Cécile Chaban partage ses observations sur les tensions que peuvent engendrer le déracinement et l’isolement, ainsi que sur les opportunités de redécouverte et de renouveau que ces défis peuvent offrir. Elle présente également une méthode innovante qu’elle utilise dans son travail : les « talkwalks », où la parole s’allie à la promenade dans la nature, permettant ainsi aux individus de se connecter plus profondément à leurs émotions et de faire évoluer leur relation. Cet épisode est une invitation à tous les couples, expatriés ou non, à faire le point sur leur relation et à envisager de nouvelles manières de communiquer et de se comprendre.
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Chapitrage de l’épisode :
0:00:08 – Introduction et Présentation de Cécile
0:00:29 – Déménagement à Amsterdam
0:01:03 – Double nationalité de ses enfants
0:01:23 – Passions professionnelles et réorientation
0:02:03 – Couples expatriés et particularités
0:03:23 – Impact du Covid sur les couples
0:04:29 – Profiter du moment pour faire le point sur son couple
0:05:30 – Importance de la communication dans le couple
0:05:59 – Le concept des talkwalks
0:07:02 – Bienfaits de la marche et de la nature
0:07:23 – Conclusion et Remerciements
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Voilà une qui, ce matin, ne savait pas qu’elle ferait de la radio ! Bonjour Cécile ! Bonjour Gauthier, exactement, c’est tout à fait. Ça, une belle surprise ! Enchanté, bienvenue sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde, tu es toi-même une française expatriée originaire de la région parisienne, tu es aujourd’hui basée à Amsterdam.
Tout à fait, depuis 10 ans maintenant. Et je pense que c’est ton mari, qui était ton petit copain à l’époque, qui t’a donné envie de t’expatrier, les relations en distance, c’était pas pour toi. Non, ça ne pouvait pas durer éternellement. Déjà deux ans, c’était bien. À un moment donné, il fallait voir si ça pouvait être aussi chouette sur une longue période, sur une longue durée, plus que seulement les week-ends.
Est-ce qu’on t’a parlé quand même de la montée des eaux à Amsterdam ? Est-ce qu’il ne va pas falloir revenir un jour ? C’est bon, c’est bon, j’ai mes bouées, j’ai tout ce qu’il faut. Deux enfants sont nés à Amsterdam. Ils ont donc la double nationalité.
Tout à fait, oui. Deux petites filles. Tu es assistante sociale en France, ce métier te passionne, la relation avec les autres, la relation d’aide, t’es née pour ça. Oui, je crois que ça s’est encore plus révélé lors de mon expatriation, parce que finalement l’expatriation c’est aussi un moment où tu poses tout, et c’est l’occasion de se re-questionner sur ce qu’on a envie de faire parfois. Et ça a été le cas, et finalement, même si je suis restée dans la relation d’aide sous différentes formes, ça a été pour moi essentiel et évident qu’il fallait renouer ça, et j’ai trouvé une nouvelle forme.
Depuis ça fait trois ans que je me suis relancée sur le couple précisément, la relation en couple. Et puis depuis un an, je travaille à mon compte. Très bien. Justement, parlons de ces couples et notamment des couples expatriés. Il y a quelques particularités, tu me disais, pour un couple expatrié.
D’abord, pour la personne qui suit le conjoint qui part pour un boulot, c’est un arrachement à la famille, aux amis, parfois à son propre travail et un peu d’isolement. Oui en fait je pense que c’est quand même intéressant de connaître ses particularités parce qu’en effet il y a des enjeux qui sont bien précis, il y a des choses auxquelles on ne s’y attendait pas et même si ça reste une aventure super chouette pour certains ça l’est moins et puis parfois le couple est mis aussi à rude épreuve puisqu’en effet que même si c’est un choix au départ commun, celui qui suit peut notamment parfois se trouver un peu en difficulté, et ça peut venir mettre en déséquilibre la relation du couple, et on voit des tensions qui se créent par rapport à ça, mais aussi par rapport à d’autres choses. Effectivement, tu disais l’isolement, et là, le Covid l’a amplifié aussi, on l’a vu, t’as eu aussi des témoignages où il y a des personnes, des expatriés, qui ont dû faire face seules à beaucoup de choses. Alors justement, cette pandémie, on le sait, on le voit dans les chiffres, ça a abîmé les corps et les esprits. Mais oui, en fait, c’est ça, c’est qu’on peut avoir, on peut simplifier en disant ça a été hyper compliqué, douloureux pour tout le monde.
Et finalement, oui, mais pas que. Et il y a des personnes, il y a des couples qui se sont retrouvés, qui se sont aussi découverts et parfois finalement de nouveau on va revenir avec le déconfinement, de nouveaux projets, de nouveaux espoirs et aussi un retour parfois vers le passé qui existait, qui n’était pas celui auquel on se sentait le mieux, dans lequel on se sentait le mieux en tant que couple. Et finalement, le fait de retourner dans une vie plus entre guillemets classique, on ne va pas profiter, on ne va pas conscientiser ce qui a été bon pour le couple lors du confinement. Et du coup, on repart un peu, le naturel revient au galop. Et finalement, on peut être désillusionné.
Et de nouveau, ce nouvel équilibre à trouver revient un peu mettre à mal la relation. Voilà. Est-ce que finalement, les auditeurs pourraient ne pas en profiter pour faire un peu le point sur leur couple ? Justement, même s’il va bien, on ne doit pas toujours se tourner vers toi quand ça va mal. Mais oui, exactement, Gauthier.
Et ça, j’encourage les personnes à le faire vraiment, même quand ça va bien. La vie nous impose des fois des choses pas évidentes, et c’est toujours bien de prendre un petit peu le pouls de sa relation, parce qu’on peut aimer son conjoint, mais on peut être en difficulté dans une relation. C’est tout à fait deux choses différentes. Et c’est pour ça que c’est important, ça vaut vraiment le coup des fois, quand on sent qu’il y a un peu de tension, des hésitations, des choses un peu comme ça qui pêchent, ou la notion de désir aussi, on en parle beaucoup, c’est intéressant de pouvoir faire appel à des personnes ponctuellement, et des fois il suffit vraiment de pas grand-chose. Moi je le vois, souvent j’entends « ah oui c’est vrai, j’avais pas vu ça comme ça, tiens en effet » et paf, après on enclenche des nouvelles choses, et donc voilà, c’est chouette.
Est-ce qu’un couple qui va pas très bien, c’est un couple qui finalement ne se parle pas assez ? Alors pas forcément qu’ils ne se parlent pas assez parce qu’il y a des personnes qui se parlent mais qui ne se parlent pas, qui ne s’écoutent pas, qui ne s’entendent pas et qui ne communiquent pas comme ça pourrait être le plus juste pour eux en fait. Donc c’est pas qu’une question de parler parce que on l’entend souvent, des fois. Alors, qu’est-ce qu’elle parle ? Mais bon, ça ne fait pas grand-chose.
Donc, c’est pour ça aussi que la communication, c’est un beau mot, mais ça demande beaucoup d’autres facultés, une confiance en soi, parce que si on n’a pas confiance en soi, c’est compliqué d’aller porter une demande, porter des besoins. Ça, c’est un exemple pour permettre tant d’autres, mais c’est pour juste dire que ce n’est pas qu’une notion de bien savoir communiquer. C’est essentiel, mais ça ne suffit pas toujours. Alors tu travailles évidemment en visio, mais tu fais également des talkwalks. Alors là, moi j’adore ça, découvrir des choses nouvelles.
Tu me disais, oh je fais des talkwalks, alors je ne savais pas ce que c’était, du coup j’avais une petite question à te poser. À Amsterdam, tu retrouves en individuel une personne, et plutôt que se voir dans un cabinet, dans un truc un petit peu classique, on part se promener. Exactement. J’ai tenté ça et c’était une belle découverte et une belle surprise les retours que j’ai pu avoir. En effet, le principe c’est d’allier la parole à la balade, enfin voilà, le fait d’être dans la nature.
Et c’est ce que je te disais, en fait, c’est que pour moi, il y a le cerveau, mais il y a aussi se connecter à soi, à ses émotions, à son corps aussi, ça parle. Et puis la nature nous propose aussi des choses. Et finalement, ça permet vraiment de se libérer, de pouvoir aller un petit peu plus dans l’intime. Et les personnes, assez facilement, on peut aller assez loin, assez vite, assez loin. Et puis du coup, aller vraiment faire bouger les choses qu’il faut éventuellement bouger.
Donc c’est super intéressant. Et pour moi, et pour les personnes que j’accompagne. Parce que moi aussi, c’est vraiment chouette. Assez vite, assez loin, mais à un moment, il faut faire demi-tour pour rentrer quand même. Parce que sinon…
Cécile, merci d’avoir été avec nous, on va mettre le lien de ton Instagram. Merci d’être avec nous. Tu me disais qu’il y a quelques rayons de soleil, mais ce n’est pas le grand beau temps à Amsterdam aujourd’hui. Ce n’est pas ça, non, ce n’est pas ça, mais on y croit, on y croit. Et puis, en effet, n’hésitez pas, je suis complètement disposée pour toute question.
Ça va être grand plaisir et merci pour l’invitation. Merci à toi.
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