Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », l’animateur Gauthier Seys nous invite à explorer une question essentielle : comment la littérature francophone peut-elle servir de pont entre les cultures et les continents ? À travers une conversation inspirante avec Sandrine Mehrez Kukurudz, nous découvrons l’importance de la littérature non seulement comme un vecteur de valeurs culturelles, mais aussi comme un outil d’engagement et de transformation personnelle et sociale. En ces temps incertains, où de nombreux expatriés s’interrogent sur leur avenir, la littérature apparaît comme une ancre de stabilité et de réflexion.
Sandrine Mehrez Kukurudz, notre invitée, partage sa vie entre New York et la France. Passionnée par les livres, elle est à l’origine des « Rencontres des auteurs francophones », un événement qui rassemble près de 400 auteurs du monde entier. Son parcours est marqué par un engagement indéfectible pour la promotion de la culture française à l’échelle mondiale. Elle organise des festivals littéraires qui se déroulent dans divers pays, permettant ainsi aux auteurs francophones de se rencontrer et d’échanger. Sandrine est une figure clé dans la communauté littéraire francophone, œuvrant pour la découvrabilité des auteurs et la promotion du livre en français.
L’épisode se concentre sur le rôle essentiel de la littérature dans la défense et la promotion des valeurs francophones. Sandrine souligne l’importance de l’engagement littéraire, non seulement à travers l’écriture, mais aussi par la volonté de partager et de transmettre des idées. Le podcast met en lumière le festival à venir à New York, qui réunira des auteurs de divers horizons pour des rencontres et des discussions sur l’engagement en littérature. En outre, Sandrine évoque l’importance de créer des ponts entre les auteurs francophones, notamment en Afrique, au Québec et en Belgique, pour surmonter les barrières géographiques et éditoriales. Le message est clair : la littérature francophone est un outil puissant pour connecter les gens et enrichir les cultures à travers le monde.
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Chapitrage de l’épisode :
0:00:01-Introduction au podcast et présentation de Sandrine Mehrez Kukurudz
0:01:00-La vie à New York en période de Covid
0:02:00-Réflexions sur le retour en France des expatriés
0:03:30-L’histoire et la mission des rencontres des auteurs francophones
0:04:30-L’engagement en littérature à travers les auteurs francophones
0:05:30-Défis et objectifs des auteurs francophones à l’international
0:06:30-Déroulement du festival littéraire à New York
0:07:45-Détails des événements et des lieux du festival
0:08:30-Comment suivre et rejoindre les rencontres des auteurs francophones
0:09:00-Le livre marquant de Sandrine : Éric Chacour
0:10:00-Importance de la lecture dans la formation du cerveau
0:10:30-La lecture comme ascenseur sociétal et source de plaisir
0:11:00-Conclusion et gestion du succès du festival
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Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Et Sandrine, elle aime bien les histoires. Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Sandrine Mérez-Cucuruz. On va parler des rencontres des auteurs francophones.
10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Avec un nom de famille qui permet de récupérer 400 points au Scrabble. Exactement, j’en sens toujours gagnante. Bonjour Gauthier. Bonjour Sandrine, merci d’être avec nous sur la radio des français dans le monde. Fidèle auditrice depuis 2021, depuis que tu as fait cette première interview, depuis ta voiture pour la radio.
Oui, en plein Covid à New York, il ne fallait pas sortir. Donc voilà, je m’étais réfléchie dans la voiture. C’était un entretien extrêmement sympathique et j’en garde un souvenir merveilleux. Tu partages en effet ta vie entre New York et la France et puis tu organises, on va le raconter dans quelques instants, des rencontres ailleurs dans le monde. La vie à New York, un petit mot, j’entendais ce matin une étude disant que 18% des Français expatriés aux USA se posaient la question de savoir s’ils allaient rentrer.
On est dans une période, on va pas se mentir, un peu compliquée. C’est comment la vie à New York. En ce moment ? Écoute, je suis contente d’être dans une bulle littéraire et de me lever le matin avec les livres plutôt qu’avec CNN pour voir les informations. Non, c’est compliqué et c’est vrai que c’est compliqué pour tous les espatriés, puisqu’ils ne savent pas quelles sauces ils vont être mangés, ils ne savent pas si leur poste va être conservé, si les droits de douane ne vont pas faire exploser les prix des produits et que leur entreprise leur demande de rentrer.
Il y a plein de questions, donc c’est vrai que certains se posent la question de rentrer. Alors, par nécessité ou parfois par choix. Certains n’ont pas nécessairement envie de vivre dans cet América. Voilà, chacun ses raisons. Ça amène des doutes, des remises en cause.
Ce qui était établi peut peut-être changer. Alors, ce chiffre que j’ai vu, bon, c’est pas trop forcément sa réalité, mais autour de toi, tu le constates. Il y a des interrogations. Il y a des interrogations, mais tu sais, elles sont antérieures aussi à l’effet Trump. Je crois que la Covid a rebattu les cartes partout.
Et depuis la Covid, il y a pas mal de Français qui sont rentrés, besoin de retrouver ses racines, besoin de retrouver les siens. Tu sais, ça a remis en perspective ce qui était le plus important dans la vie. Et donc, ça a fait rentrer pas mal de Français. Alors, il en reste effectivement beaucoup. Et je pense qu’il y aura une deuxième vague qui s’appellera la vague Trump.
Mais tu vois, c’est pareil aux Nations Unies. J’ai parlé avec beaucoup de Français qui sont membres, enfin, qui sont employés par les Nations Unies. Ils ne savent pas non plus à. Quelle sauce ils vont être mangés. Donc voilà.
Alors dans le podcast 2158, on a eu l’occasion de revenir sur ton parcours avec cette passion folle pour les livres, au point que tu vas monter rencontre des auteurs francophones qui rassemblent aujourd’hui près de 400 auteurs. Belle petite fierté de faire rayonner la culture française aux quatre coins du monde. Oui, fierté et rencontre surtout. Moi, je suis quelqu’un des rencontres et donc parler, puis voir des auteurs qui vivent à l’autre bout du monde, c’est extraordinaire. Et puis qui ont la passion des mots aux tripes, qui la défendent même s’ils n’en vivent pas.
ça crée une famille et on essaie d’avoir des cousins éloignés un peu partout dans chaque port. Et c’est aussi le cas pour les auteurs. Et donc tu parlais de ce festival qui va arriver. Une grande partie des auteurs, ils vont bien évidemment pour New York, bien évidemment pour vivre l’aventure, mais ils y vont aussi pour se retrouver, pour retrouver tous ceux qu’on a croisés, soit virtuellement, soit en présentiel à d’autres rendez-vous. La France n’est pas un pays comme les autres, elle défend un certain nombre de valeurs, notamment à travers des livres.
Du coup, ça fait des auteurs un peu porte-parole de nos valeurs. Oui, d’ailleurs, il y a une des thématiques, c’est un très bon lien pour une des thématiques, celle qui sera défendue au centre de langue des Nations Unies le vendredi matin, qui est l’engagement en littérature. L’engagement, ce n’est pas nécessairement ce qu’on écrit, c’est l’engagement. dans la volonté d’écrire, de transmettre, de partager. Tu vois, on a un auteur qui va faire 22 000 kilomètres de Nouvelle-Calédonie, qui est aussi éditeur, et il s’est plongé dans le monde de l’édition pour défendre les auteurs de Nouvelle-Calédonie qui ont du mal à être visibles.
Donc voilà, cet engagement, comme tu dis, c’est l’engagement des mots, mais c’est l’engagement des actions pour que la langue, tu sais, la langue française et parfois on perd de vitesse sur des territoires importants comme en Afrique. Donc voilà, on a cette mission de défendre et de promouvoir le livre en français partout et puis de l’amener pour tous aussi. Alors il y a le site internet rencontredesauteursfrancophones.com et il y a ce festival que tu balades dans le monde. En l’occurrence, il s’installe à New York en avril. Ce sera ensuite dans le sud de la France, mais d’autres projets aussi.
Pourquoi pas aller se promener en Afrique ? L’idée, c’est vraiment d’aller à la rencontre sur le terrain. Oui, et de construire des ponts parce que tu vois que tu parles avec des auteurs dans des grands pays comme le Québec ou la Belgique ou des pays où le livre a plus de difficultés d’exister comme en Afrique. Tous ces auteurs ont du mal à sortir de leurs frontières. Et donc, finalement, quand tu es un auteur québécois, un auteur belge, un auteur africain, les maisons d’édition n’ont pas de place ou quasiment pas en France.
Alors, je ne te parle pas des autres pays. et les auteurs sont quasiment inconnus. Donc l’idée c’est vraiment de construire des ponts si on va demain en Afrique et c’est un projet d’aller à la fin de l’année au Sénégal pour tout te dévoiler. L’idée c’est aussi de ramener les auteurs sénégalais dans l’ensemble des autres pays francophones. Donc c’est de faire vraiment Tu sais, on est soutenu par l’Organisation de la Francophonie et notre première mission, c’est la découvrabilité des auteurs.
Et donc ces festivals, ça permet ça, ça permet d’amener des auteurs du bout du monde dans des pays différents et de faire voyager chacun les écrits, les idées, les maisons d’édition, voilà. Il y a ces points importants. Ceux qui sont à New York peuvent participer, c’est du 24 au 27 avril avec 28 auteurs présents, 4 jours de rencontres et des animations. Il va se passer quoi et ce sera où ? Alors ce sera dans plusieurs lieux parce que l’idée c’était d’avoir des lieux qui nous recevaient avec un public différent à chaque fois, une population différente.
On commence par les écoles, tu vois, on va même aller dans le Bronx voir les petits enfants qui viennent d’Haïti ou d’Afrique Franchement débarqué, à qui on va expliquer que ce rêve américain, ils peuvent le réaliser parce que les auteurs ont réalisé d’autres rêves autre part. On sera le soir à la maison d’Occitanie, on va faire une soirée spéciale méditerranée et on va lancer le livre collaboratif parce qu’on a aussi une maison d’édition américaine, francophone, et on va lancer notre dernier livre qui est un recueil de 46 textes hommage à la Méditerranée. Le lendemain, on sera aux Nations Unies, au Centre de Langues. On sera ensuite au siège de l’Organisation de la Francophonie. Les 28 auteurs présents vont pouvoir rencontrer chacun dédicacé.
Le samedi, on sera au lycée français pour leur grande fête culturelle francophone. L’après-midi, on sera chez nos amis de Cabanon. On aura un dîner des auteurs ensuite. Et le dimanche, enfin, on sera dans l’Ouest, chez STER. on traversera la ligne, la frontière entre Manhattan et le Westchester et on sera à Mamaroneck avec une formidable communauté, toujours très réactive.
Tous les événements sont gratuits, sont ouverts à tous, à part celui des Nations Unies qui est réservé aux membres des Nations Unies. Et alors si on est un peu loin, comment on peut vous suivre ? Comment on peut s’intéresser ? Si on est hauteur par exemple, comment vous rejoindre ? Alors pour nous rejoindre, tout est sur le site, il y a une page auteur pour nous rejoindre, sinon il suffit de nous contacter sur les différents réseaux sociaux, on poste beaucoup, on est très très présents, on poste plusieurs fois par jour, donc aucun problème pour nous contacter et savoir comment participer à la vie de ce réseau dynamique et bienveillant, j’insiste là-dessus parce que les auteurs sont extraordinaires.
Sandrine, pour terminer cette interview, dis-moi un peu quel est le dernier livre qui t’a marqué ? Je lis entre deux et trois livres par jour par plaisir et un peu plus par obligation. Deux ou trois livres par jour ? Par semaine, pardon. Tu m’as fait peur !
Non, écoute, quel livre m’a marqué ? On va dire que celui qui m’a marqué cette dernière année, et je vais le mettre en avant parce que j’en suis ravie, parce que c’est le livre d’Éric Chacour, c’était son premier livre. C’est un auteur québécois d’origine égyptienne, qui est membre d’honneur d’ailleurs du réseau. Il a sorti son livre et franchement, c’est un livre qui m’avait été conseillé par Jean-Baptiste Andréa, qui est notre dernier prix Goncourt. Et je suis rentrée dedans et j’ai trouvé ce livre extraordinaire.
Et il a commencé à engranger les prix. Aujourd’hui, je crois qu’il a 15 prix et il est encore en liste pour d’autres prix. C’est une histoire, comme tu l’aimes, c’est un auteur qui est dans la finance, qui a écrit ça sur un coin de son lit, qui s’est dit tiens, je vais essayer et qui est aujourd’hui encensé par la critique sur ce premier livre. Donc, j’aime bien ces histoires. Donc, on va dire le livre d’Éric Chacours, mais il y en a plein d’autres.
Et dans ce monde un peu compliqué, s’évader en lisant un livre, ça fait quand même beaucoup de bien. Alors excuse-moi, ça fait du bien et c’est obligatoire. C’est obligatoire parce que ça forme notre cerveau. Et dans ce monde où l’AI prend de plus de place, et je ne la critique pas, elle sert à de nombreuses choses, notamment à nous inciter dans certaines tâches. Mais voilà, il ne faut pas que le cerveau se ramollisse, il ne faut pas que le cerveau diminue en taille et en capacité.
Donc la lecture, On l’a vu, la lecture d’un livre, les études sont là. Les études des universités américaines prouvent que ça permet au cerveau de grandir et de devenir beaucoup plus puissant. Donc, il faut lire pour s’évader, pour se construire et pour parfois changer de destin. Il y a plein d’enfants qui, grâce à un livre, ont changé leur destin. Le livre, c’est un ascenseur sociétal aussi.
Je milite pour le livre. Je suis une activiste littéraire. Donc lire pour le plaisir, oui, lire parce que ça t’amène énormément de choses dans ta vie, ton quotidien et ton futur, oui. Et Sandrine, je vais même ajouter qu’on entend cette passion traverser les ondes. C’est très agréable.
Merci beaucoup, en tout cas, de nous avoir présenté le lien du site et tout savoir, les réseaux sociaux, etc. Et tout ça, c’est disponible dans le descriptif du podcast. Sandrine, je te souhaite bon courage parce que tu as un peu de boulot. Oui, exactement. On ne va pas dormir beaucoup.
Merci à toi de nous recevoir à chaque fois.
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