Réussir sa scolarité en expatriation : les conseils de Marie Laure Le Lourec

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Avez-vous déjà envisagé l’impact d’une expatriation sur la scolarité de vos adolescents ?

Dans le cadre du dossier spécial « Les Ados & l’Expatriation » proposé par Francaisdanslemonde.fr avec le soutien des experts d’Expat Pro et le parrainage d’Expat Student, le Spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada, nous explorons les défis et les opportunités liés à l’éducation des jeunes lors d’un déménagement à l’étranger. Parrainé par Expat Students, ce podcast se veut un guide pratique pour les familles cherchant à naviguer les complexités de l’éducation en expatriation. Quels sont les choix possibles pour assurer une transition en douceur pour vos enfants? C’est ce que nous allons découvrir avec notre invitée.

Marie Laure Le Lourec, directrice du collectif Cèdre France, est notre experte du jour. Elle partage son expérience et ses conseils sur la scolarité à distance, un domaine dans lequel elle excelle grâce à son implication avec le réseau Expat Pro. Le collectif Cèdre France est reconnu pour son efficacité dans l’accompagnement des familles expatriées, offrant des solutions adaptées aux besoins de chaque élève. Marie-Laure nous éclaire sur les options disponibles et les stratégies à adopter pour minimiser les perturbations éducatives lors d’une expatriation.

L’épisode aborde en profondeur les trois principales options de scolarité pour les familles expatriées: les établissements français à l’étranger, les écoles locales ou internationales, et l’enseignement à distance. Chaque choix présente ses avantages et ses défis, et Marie-Laure insiste sur l’importance de bien se préparer avant le départ. Elle souligne également l’importance de prendre en compte des facteurs comme la langue, le calendrier scolaire, et la sécurité, qui peuvent influencer la décision finale. Ce podcast fournit des conseils précieux pour aider les familles à faire un choix éclairé, garantissant ainsi que l’expatriation devienne une expérience enrichissante pour tous les membres de la famille.

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https://www.cedre-france.com/

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Podcast n°2422 (février 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :

0:00:02 – Introduction et Présentation de Marie Laure Le Lourec
0:00:51 – Scolarité et préparation avant l’expatriation
0:01:36 – Inquiétudes et soutien des ados à l’expatriation
0:02:39 – Apprentissage de la langue et éléments culturels
0:03:53 – Les trois principales options de scolarité
0:05:04 – Défis géographiques et financiers de l’école locale
0:06:38 – Questions de synchronisation scolaire Nord/Sud
0:07:45 – Sécurité et scolarité en expatriation
0:08:49 – Continuité de l’école à distance
0:10:05 – Considérations pour des expatriations répétées
0:11:10 – Importance de discuter avec les professionnels
0:12:45 – Ressources et conseils pré-expatriation
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Transcription de l’épisode :

La Radio des Français dans le Monde présente le dossier spécial Les ados et l’expatriation parrainé par Expat Students, le spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada. Les ados et l’expatriation. Voici un podcast pratico-pratique. On va vous parler des choix possibles de la scolarité en expatriation avec mon invité, experte du réseau Expat Pro. Voici Marie-Laure Lelourec, directrice du collectif Cèdre France pour des écoles à distance efficaces.
On entend souvent parler de Cèdre sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde. Bonjour Marie-Laure. Bonjour Gauthier, merci pour cette invitation. Sacrée introduction, j’ai déjà plus de salive rien qu’à dire tout ce que je devais dire. Maintenant, je vais t’écouter toi.
On a décidé de faire ce podcast ensemble pour expliquer aux auditeurs, aux ados et aux parents quels sont tous les choix possibles, quelles sont les bonnes questions à se poser sur la scolarité lors d’une expatriation, des questions qu’on doit se poser même parfois en amont. D’ailleurs, on peut commencer par là. Il y a des choses qu’on doit préparer avant le départ, comme d’habitude. Oui, alors c’est vrai que mieux le départ est préparé, en particulier avec des ados, plus il peut se faire de manière sereine. Je m’explique, c’est vrai que l’annonce d’une expatriation pour un ado, c’est rarement une bonne nouvelle.
Ça veut dire que je vais quitter mes amis, ça veut dire que je vais quitter mon établissement scolaire, mes amis d’activité, etc. Et c’est un moment où la vie sociale est à la fois très importante et parfois un peu fragile, et donc la nécessité de se refaire un réseau là où on va s’expatrier peut être une vraie forme d’inquiétude pour l’ado, et ce qu’on peut comprendre. Donc le plus on va être en capacité de l’aider à se projeter sur cette expatriation et sur les moyens d’en faire quelque chose de plus positif, le mieux on se porte. Je vais prendre une illustration que nous, on voit avec nos familles, puisque au sein du collectif, c’est vrai qu’on suit chaque année des centaines d’élèves qui sont en expatriation, de jeunes qui sont en expatriation et donc, bien évidemment, des collégiens, des lycéens, des ados.
Ce que l’on recommande très souvent aux familles qui nous appellent en amont de l’expatriation parce qu’elles se posent la question pourquoi pas d’une scolarité à distance, c’est aussi la langue du pays d’expatriation, quand elle n’est pas maîtrisée ni par les parents ni par les jeunes, les enfants, c’est peut-être de se préparer à ça. Donc il y a évidemment de nombreux outils qui existent. Nous, on a une proposition qui est une plateforme de langue en visioconférence qui s’appelle Learnissimo, On peut prendre des cours de langue avec des enseignants natifs. Et donc, ce qui est hyper intéressant, c’est que quand on fait ça, les professeurs sont natifs et très souvent connaissent bien le pays d’expatriation dans lequel on va. Et donc, on va à la fois être en capacité via ces séances de capter quelques phrases qui vont nous aider à ne pas être totalement perdus quand on arrive dans le pays, que ce soit dans la cour de l’école, quand on va dans une école physique ou que ce soit dans la rue pour demander son chemin ou quoi que ce soit.
et aussi des éléments culturels, c’est-à-dire que le professeur natif, généralement, il va vous dire, tiens, vous allez dans cette ville, je la connais bien, j’y ai déjà vécu, ou bien je connais quelqu’un qui y vit. Donc, on va tout de suite se mettre dans une projection beaucoup plus réelle et une pré-immersion, finalement, du pays d’expatriation. On se prépare un peu à l’interculture. Pourquoi c’est pas mal de le faire ? C’est parce que ça peut être une activité quelque part familiale aussi.
Le challenge n’est pas que pour le jeune, il est aussi parfois pour les parents et pour les frères et sœurs. Donc ça, ça peut être une approche. Après, on se projette sur le pays où on va s’installer. Il y a trois grands choix, en règle générale, trois possibilités de parcours scolaire. Oui, les trois principaux sont effectivement, et je pense qu’on peut le dire dans l’ordre des choix prioritaires des familles.
Le premier choix, très souvent, c’est d’aller vers un lycée ou un établissement français et étranger, du réseau de la UEFE. Donc ça, c’est une possibilité et ça permet effectivement de continuer à suivre le curriculum français tout en vivant dans le pays d’expatriation et culturellement avec des élèves du pays d’expatriation, parce qu’il y a toujours des élèves du pays d’expatriation dans ces établissements. Donc ça, c’est une première possibilité.
Parfois, les familles choisissent également des établissements locaux, c’est-à-dire qui enseignent dans la langue locale et ou des établissements internationaux, donc généralement la langue d’enseignement et l’anglais. Dans ce cas-là, il peut arriver que les familles, en effet, choisissent de compléter pour maintenir le niveau de français de leur enfant. Donc ça, ça fait partie des choses que l’on propose également, des programmes purement de français pour maintenir les fondamentaux et s’assurer que lors du retour, il n’y aura pas de difficultés particulières. Et puis, le troisième choix que nous, on connaît bien puisque c’est notre activité, c’est le choix de l’école à distance. C’est-à-dire pour plein de raisons qui peuvent être très diverses et variées.
Par exemple, je n’ai pas accès, que ce soit géographiquement ou financièrement, à un établissement de l’AEFE, c’est trop loin de chez moi, ou il n’y a plus de place, ou malheureusement, je ne peux pas me le permettre financièrement. Je n’ai pas accès non plus à un établissement local, parce qu’il faut savoir que dans bien des pays, la scolarité n’est pas gratuite. Donc, notamment dans les pays, comment dire, anglo-saxons, c’est très souvent quand même des frais de scolarité assez élevés. Et donc, dans ce cas-là, ça peut être une alternative qui répond à la fois à un contexte familial et puis aux situations. Mais évidemment, les choses ne sont jamais aussi simples puisqu’il y a d’autres paramètres qui rentrent en ligne de compte.
L’hémisphère nord, l’hémisphère sud, les dates de rentrée ne sont pas les mêmes. Alors attention, pour ne pas se désynchroniser, c’est un élément important. Oui, c’est vrai que c’est une question à se poser parce que c’est quelque chose qu’on découvre parfois quand on se voit proposer une expatriation. C’est qu’en effet, le calendrier scolaire entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud n’est pas le même. Donc, si j’arrive dans un établissement, si l’expatriation a lieu comme très souvent pendant l’été, eh bien, ça veut dire que la rentrée de septembre pour l’enfant sera en fait une rentrée sur un dernier trimestre dans un établissement de l’hémisphère sud.
Et donc, ça pose un certain nombre de questions quant à la classe dans laquelle je vais être, comment dire, affecté parce que si on me remet dans la classe dans laquelle j’étais en France, ça veut dire que je refais une partie du programme de l’année précédente. Et donc, je perds une année scolaire puisque quand je reviendrai de nouveau, j’aurais perdu un trimestre. Toutes ces questions sont quand même importantes à se poser et pourquoi pas à évoquer avec l’établissement d’accueil et où l’établissement de départ, parce que quand on a une date et une durée d’expatriation maîtrisées, ce sont des questions qu’il faut pouvoir anticiper et justement en préparation avec l’établissement, en particulier quand ce sont des établissements dont le niveau d’exigence est important, par exemple, et que vous pourrez conditionner le retour dans l’établissement au suivi d’un ou à un certain niveau scolaire, par exemple. Là, on parlait du Nord et du Sud, mais c’est toujours un peu plus sensible que ça. Il y a aussi, selon certains pays, la géopolitique qui doit être intégrée.
Tu expliquais, par exemple, dans certains pays, on peut difficilement se rendre facilement et tout seul à l’école et on ne va peut-être pas aller à l’école, au collège avec papa, maman qui nous tiennent la main parce qu’il y a des pays, la sécurité, elle n’est pas possible. Oui, tout à fait, c’est important de le dire. Et j’ai envie de dire, parfois, on ne le sait pas au moment de l’expatriation. C’est une situation qui évolue au cours du temps. Au cours du temps, vous avez vu que le Liban, par exemple, cette année, ça a été une année particulièrement compliquée.
Et donc, en fait, il faut être en capacité. Là, l’idée, c’est de se dire qu’il faut être adaptable et trouver des solutions et des alternatives. On peut très bien commencer une expatriation où tout se passe bien, où on n’a pas de questionnement sur la sécurité, etc. Et puis, tout d’un coup, il y a une situation qui arrive et qui pose problème. Eh bien, là, par exemple, ça peut être aussi une possibilité de faire appel à l’enseignement à distance pour un temps donné.
Nous, par exemple, le minimum d’inscription chez nous, c’est un trimestre. On peut faire un trimestre chez nous, par exemple, sous réserve, bien entendu, qu’il soit bien coordonné dans la progression de la classe qui est suivie dans l’établissement. Donc, ça arrive. Un autre exemple, mais nous, par exemple, On a vu très vite, au moment du Covid, on a vu tout d’un coup un certain nombre d’élèves italiens arriver, enfin qui vivaient en Italie. Parce que vous vous rappelez que l’Italie a été le premier pays à confiner.
Et donc, les familles se sont dit, il faut que je trouve une solution. Donc, ils ont commencé l’enseignement à distance avec nous à ce moment-là. Ça peut être une période temporaire. Exactement, ça peut tout à fait être une période temporaire et il ne faut surtout pas considérer que parce qu’un élève, parce que je sais que c’est souvent un enjeu dans les familles, la sociabilisation, ce que je comprends, mais d’une part, aucune étude ne montre qu’un enfant qui a fait l’école à la maison, que ce soit temporairement ou un peu plus longtemps, est moins sociable que les autres. Mais d’autre part, en effet, il faut pouvoir le faire pour reprendre du souffle parfois, pour gérer une situation où on a besoin de retrouver une forme de en tout cas de cocon, par exemple.
Alors, il y a un autre paramètre à prendre en compte. On a parlé des lieux, des périodes, mais il y a aussi ce qui est l’histoire propre de la famille qui va bouger. Est-ce que la famille va bouger pour une année ou trois années ? Est-ce qu’elle va rentrer en France ? Est-ce que ça va suivre une autre expatriation ?
Et ce paramètre mou fait qu’on doit pouvoir s’adapter et se projeter un peu pour le futur. Les décisions qu’on prend, elles seront pour du long terme. On ne va pas changer tous les six mois. Oui, alors c’est un bon point et j’ai envie de dire qu’il y a plusieurs angles, il y a plusieurs moyens de répondre à ta question. Le premier, c’est que là, je vais utiliser un témoignage qu’on a de certaines de nos familles.
Quand on est, par exemple, dans des cas de figure où on sait qu’il va y avoir plusieurs expatriations successives et que donc, par exemple, on va devoir gérer plusieurs déménagements dans un temps, mettons sur cinq ans, trois déménagements, par exemple. Eh bien, ça peut être intéressant de faire appel à l’école à la maison ou à l’enseignement à distance. Pourquoi ? Parce que là, l’enmontée des familles qu’on a, c’est finalement qu’il n’y a que l’école qui ne change pas. Il y a un continuum.
Dans ces cas-là, très souvent, il y a une relation qui se crée avec l’équipe pédagogique de l’école à distance qui est tout à fait particulière parce que c’est le tronc commun, ou en tout cas la stabilité qui suit la famille. Le deuxième point sur lequel les questions doivent se poser, c’est en effet l’adolescence. Ce sont quand même les classes au niveau scolaire sur lesquelles on va être très vite dans une nécessité de passer des examens, donc le brevet, de faire des choix d’orientation, en ce moment on choisit CSP, et puis assez rapidement aussi de devoir réfléchir à la manière dont on veut orienter ses études supérieures si on en fait. Et donc, comme c’est une période qui peut ajouter cette forme de stress-là, c’est bien de l’anticiper et surtout aussi de savoir en amont quelles seront les attendues d’un éventuel lycée d’accueil de retour d’expatriation, pour ne pas être totalement perdu d’une part, et puis aussi pour s’ouvrir un maximum le champ des possibles. C’est juste ce qu’on a envie d’offrir à ces enfants en général, c’est qu’il n’y ait pas de porte qui se ferme liée à cela.
En règle générale, une expatriation est toujours une grande richesse. Et donc, il faut pouvoir transformer les sièges, je veux dire, et faire en sorte que quand le retour en France se fait, ça se passe dans les meilleures conditions, en effet. Marie-Laure, les conseils sont précieux, mais moi, je suis parent, j’entends cette interview, je me dis, il y a quand même beaucoup, beaucoup de paramètres. Le mieux, c’est d’en discuter avec des professionnels parce qu’on n’a pas soi-même la réponse à toutes ces questions. C’est ça, tout à fait.
Donc, déjà, vraiment, pour moi, ce que je recommande, c’est avant l’expatriation, c’est discuter avec l’école de départ des enfants pour expliquer la situation, pourquoi on part, qu’elles sont. Et puis, effectivement, leur demander ce qu’ils en recommandent, parce que parfois, il y a des recommandations de très tôt. tout à fait juste. Évidemment, de se renseigner sur l’établissement d’accueil, enfin sur les établissements potentiels d’accueil. Là, il y a quand même maintenant des outils super, on n’est quand même pas comme il y a 25 ans ou 30 ans.
Aujourd’hui, il y a des JPO virtuels, il y a des tas de possibilités de, en tout cas, de se projeter dans le lieu dans lequel on va. Et puis d’essayer aussi, il y a aussi maintenant quand même des réseaux qui doivent permettre, les ados de plus de 13 ans en tout cas, doivent pouvoir avoir un peu, parfois sur les réseaux sociaux, la possibilité de se mettre en contact avec des jeunes du pays d’accueil. Et ça, très souvent, ils se disent OK, j’arrive, je ne suis pas en terre complètement inconnue. Donc, ça peut aussi être ça, y compris dans les établissements dans lesquels ils ont prévu de fréquenter. Mais en effet, vraiment, s’il y avait un conseil, c’est se renseigner, ouvrir la totalité des portes, et puis ensuite, effectivement, faire un choix le plus éclairé.
Et en discuter avec les familles aussi, en local. Les jeunes, bien entendu, peuvent se mettre en lien avec des jeunes qui sont sur place, mais la communauté des expats est quand même une richesse folle pour les familles, pour avoir des conseils à liser. Eh bien, Marie-Laure, merci beaucoup. On fait presque le lien avec le prochain dossier spécial de la Radio des Français dans le Monde qui sera sur les clichés de l’expatriation. À ce moment précis, j’ai envie de dire, on a quand même une richesse en France, une qualité.
On va parler de la santé et là, on parle de la scolarité. C’est quand même bien aussi de dire qu’il y a plein de solutions, il y a plein de moyens. Il faut trouver la bonne, mais on a une richesse dans le pays pour tous ces Français qui vivent la mobilité internationale. Exactement, tout à fait. Quand c’est bien, il faut lire.
Merci beaucoup pour ce témoignage et ces conseils. Et puis, tu restes à disposition des auditeurs s’ils ont des questions à se poser suite à cette interview. A bientôt. C’est moi qui te remercie, Gauthier. Très bonne journée.
les ados et l’expatriation en partenariat avec les experts du réseau Expat Pro. Dossier parrainé par Expat Student, le spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada. expatstudent.fr.
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Podcasts à ne pas louper !