Quand l’IA rencontre l’éducation : Antoine Auzimour présente Glaaster

.
Comment une innovation française peut-elle transformer l’apprentissage pour les enfants dyslexiques ?

Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys explore une question intrigante : comment une innovation française, intégrant l’intelligence artificielle, peut-elle révolutionner l’éducation pour les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage ? En compagnie d’Antoine Auzimour, co-fondateur de Glaaster, le podcast aborde les enjeux et les solutions pour rendre l’apprentissage plus accessible et agréable pour tous.

Antoine Auzimour, l’invité de cet épisode, est un ingénieur en intelligence artificielle qui a su transformer sa propre expérience de la dyslexie en une opportunité d’innovation. Originaire de Paris, Antoine a découvert sa dyslexie durant son enfance, ce qui l’a conduit à être suivi par une orthophoniste. Fort de cette expérience personnelle et de ses études en ingénierie informatique en Écosse, Antoine a co-fondé Glaaster avec Baptiste Brejant, une entreprise dédiée à l’amélioration de l’apprentissage pour les enfants dyslexiques à travers l’utilisation de l’intelligence artificielle.

L’épisode se concentre sur Glaaster, une solution innovante qui utilise l’intelligence artificielle pour adapter les contenus éducatifs aux besoins spécifiques de chaque enfant dyslexique. Grâce à un profilage cognitif initial, Glaaster personnalise les documents en ajustant les polices, les espacements, et les couleurs pour faciliter la lecture et la compréhension. Cette technologie prometteuse, déjà adoptée par l’école en ligne Cèdre France, a le potentiel de s’étendre à d’autres langues et pays, offrant ainsi une éducation plus inclusive et adaptée à travers le monde.

.
https://glaaster.com/

.

Podcast n°2407 (février 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

.

Transcription de l’épisode :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Seix et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Antoine Osimour. On parle de glace d’heure. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
francaisdanslemonde.fr Et on va parler d’une innovation française, messieurs dames, avec de l’intelligence artificielle à l’intérieur. Une belle et grande idée développée par deux jeunes hommes, Baptiste Bréjean et Antoine Osimour. C’est Antoine qui va répondre à mes questions depuis Paris aujourd’hui. Bonjour et bienvenue sur la radio des Français dans le Monde, Antoine. Bonjour Gautier et merci de l’invitation.
Alors je suis très content d’échanger avec toi. Je salue Marie-Laure de Cèdre France qui nous a mis en relation. Cèdre France, c’est une école en ligne qui a décidé d’intégrer la solution Glaster. Et Glaster, en un mot, tu présenterais comment ? Si tu as une Agora devant toi et tu dois, en une phrase, présenter Glaster, tu dirais quoi ?
Glaster, c’est la première intelligence artificielle pour venir en aide aux troubles de l’apprentissage. La dyslexie étant la plus connue, mais l’objectif, c’est de redonner goût aux devoirs et surtout de faciliter le cursus de l’apprentissage. C’est déjà une bien belle idée. Avant d’en parler et avant de développer ce que vous faites au sein de Glaster, on va revenir sur ton parcours. Toi, t’es originaire de Paris et puis assez jeune, fin primaire, début collège, on découvre ta dyslexie.
Concrètement, tu te souviens de comment ça s’est passé, les réactions des parents, et puis qu’est-ce que tu avais réellement comme problème dyslexique ? Complètement. Je peux te donner un exemple assez clair. J’étais capable de rendre une diptée en écrivant une borde avec un grand B. J’avais beau me relier, je ne voyais pas la différence et évidemment l’institutrice qui me rend ma dictée en entourant trois fois une borde en me disant mais comment est-ce que c’est possible d’écrire ça ?
Et tes parents réagissent comment à ce moment-là ? Il y a de la panique à la maison, tu te souviens un peu ? Il y a une première phase un peu d’incompréhension. Évidemment, quand on ne l’a pas vécu, c’est difficile de savoir et de comprendre comment on peut confondre un P et un B. Et en fait, ça demande tout simplement plus d’effort.
C’est-à-dire que maintenant, aujourd’hui, j’ai grandi, je sais que j’en ai une, j’ai appris à compenser. Mais chaque fois que je repasse devant certaines lettres, j’ai besoin de prendre un petit moment pour être sûr de savoir ce que je lis. Tu m’as dit que tu avais été à l’époque bien accompagné techniquement, tu voyais un spécialiste ? Exactement, c’est souvent l’instituteur, l’institutrice qui soulève le premier signal d’alarme et qui redirige très vite vers l’orthophoniste. Et donc j’ai été suivi par une orthophoniste pendant un certain temps.
Ça t’a pas empêché de faire des études ? Tu as fait une spécialisation ingénierie informatique et en particulier une formation autour de l’IA qui t’a amené d’ailleurs en Écosse, un excellent souvenir. Tu as pu déjà faire des études supérieures parce que tu avais été bien accompagné et que tu avais arrivé à corriger ta dyslexie ? Effectivement, ça n’a pas été toujours très simple dans les études. J’ai aussi souvenir, ma mère était dyslexique.
J’ai aussi souvenir qu’à l’époque, ça a beaucoup évolué. Par exemple, à l’époque, quand on lui disait tu n’es pas dyslexique, tu es juste fainéante. Moi, à mon époque, on m’a dit très bien, tu es dyslexique, il va falloir travailler plus. Et l’objectif aujourd’hui, et particulièrement avec l’ASTER, c’est de dire on va adapter l’école à tes besoins. Donc effectivement, moi j’ai eu la chance de pouvoir continuer mes études.
Je me spécialisais en ingénierie informatique et plus spécialement en intelligence artificielle à Heriot-Watt en Écosse. Je suis parti un an pour un master. J’ai eu des accompagnements, j’ai eu des aides. Effectivement, ça commençait à être su et connu. À l’inverse, tous les accompagnements ne sont pas pareils et aujourd’hui beaucoup d’efforts sont faits.
toute tranche d’âge confondu pour venir au mieux accompagner ses enfants parce qu’aujourd’hui on sait faire. Antoine, on va juste marquer une petite pause sur l’Ecosse. Tu étais à Edimbourg, tu as vécu là-bas pendant un an et je pense que ça a été un excellent souvenir pour toi, au point que tu repars en vacances dans quelques jours là-bas. Un petit mot sur cette vie en étudiant seul en Ecosse ? Complètement, c’est à travers l’école d’ingénieurs qui nous force d’ailleurs à faire une césure aussi.
J’ai passé six premiers mois à Londres pour aller y travailler, l’occasion de découvrir aussi une nouvelle culture, ce qui fait qu’à mon retour, je me suis engagé dans ce master un an seul en Ecosse à découvrir une nouvelle culture, un nouveau climat évidemment, mais aussi une nouvelle façon d’enseigner. Clairement, j’y ai J’ai beaucoup appris, j’ai rencontré beaucoup de gens avec qui je continuais d’échanger, que ce soit les gens sur place. J’avais un colocataire qui était lui écossais, qui m’a accueilli, qui m’a fait découvrir ce beau pays. Et pour la petite histoire, j’ai pu me mettre à plus que 100% dans un sport qui est très connu là-bas, qui est l’aviron, qu’aujourd’hui je continue de faire parce que j’ai adoré et je n’ai jamais retrouvé un club aussi bon que là-bas. Antoine en a parlé de l’Ecosse et de plein de choses.
Sans dire le mot whisky, c’est incroyable. Alors évidemment, dans les Highlands, les petits tours, les bons ruisseaux qui en font des bons whisky. Je me doute, je me doute. Retour en France, tu intègres une start-up pendant deux ans et puis en 2003, tu crées Glaster. Alors un petit mot sur le nom de la marque Glaster.
Contrairement aux autres qui développent des solutions pour aider à lutter contre la dyslexie, vous ne vouliez pas de 10 et tout ça dans le mot et vous avez fait un brainstorming avec des enfants. Exactement, exactement Gauthier. Le but c’était d’enlever cette étiquette qu’on met souvent en disant on va essayer de faire un beau jeu de mots avec le mot 10. Nous l’objectif c’est que les enfants s’approprient l’outil, aiment bien le nom ou en tout cas que ça soit un logiciel qui leur plaise. Et donc on a rassemblé une quinzaine d’enfants pour leur demander comment est-ce qu’ils auraient appelé un outil qui leur plaît.
Et donc on est venu sur Glaster. Glaster ça veut pas dire quelque chose directement, ça fait penser un peu à une planète, à un blaster, à un mot anglais, tout simplement. L’objectif c’est que justement ce nom leur plaise et qu’ils s’approprient l’outil. Et puis Antoine, ça vous a coûté un paquet de Haribo et une bouteille d’Oasis, ce qui coûte moins cher que de passer par une agence.
Alors pour les auditeurs qu’on comprenne bien, l’intelligence artificielle pour certains d’entre eux, c’est un petit peu obscur, on ne comprend pas bien. Explique-moi bien comment cette intelligence artificielle peut venir en aide pour lutter contre les troubles de l’apprentissage. Bien sûr. Alors comment est-ce que ça fonctionne ? Lors de la création du compte, nous on travaille avec le CRNL, le Centre de Recherche en Neuropsychologie Lyonnais, qui permet de venir faire un premier profilage cognitif.
On va avoir une série de questions, de tests qui vont permettre de détecter les besoins individuels de l’enfant. Ce premier profilage cognitif, on l’associe à une correction graphique. Qu’est-ce que c’est une correction graphique ? C’est un changement de police, des spacements entre les lettres, les mots, les couleurs sur certaines lettres ou sur certains phonèmes. Je reprends mon exemple, les P et.
Les B. J’allais dire, par exemple, pour toi, pour porte, il y aurait eu un P rouge, par exemple. Exactement, ce qui fait qu’à la lecture du mot, si je les lis une porte, je reconnais le début en rouge, je sais que c’est une porte que j’ai bien lu. Donc vraiment, c’est l’objectif de venir individuellement appliquer la correction qui correspond. Et donc ensuite, chaque document que vous avez à lire, que ça puisse être les documents de cours, un livre ou tout simplement prendre en photo le polycopier ou le bloc de texte qu’on a besoin de lire, on va venir extraire le texte et y appliquer la correction qui correspond à votre enfant.
On a autant de corrections qu’il y a d’enfants sur la plateforme. C’est génial ! C’est génial ! En tout cas, c’est de venir affiner cette correction aux besoins de chacun. Et donc, en fait, on vient brancher un petit moteur d’intelligence artificielle.
Voyez-le vraiment comme quelqu’un qui est au-dessus de votre épaule, au-dessus de l’épaule de votre épaule pour venir. détecter les difficultés et affiner cette correction. C’est-à-dire que chaque page de livre que vous allez lire avec Glaster affine votre correction. Et c’est une innovation française, Monsieur Damm. On est les seuls à le proposer aujourd’hui.
Donc, vous avez devant vous, cher Antoine et Baptiste aussi, la planète entière. Vous pouvez décliner votre solution pour les élèves du monde entier. On est allé au CES à Las Vegas en début d’année dernière. Et effectivement, on a eu beaucoup de demandes sur d’autres langues. Donc aujourd’hui, on gère le français, l’anglais, mais on nous a demandé l’espagnol, on nous a demandé l’irlandais, on nous a demandé aussi l’arabe.
Donc évidemment, il va y avoir d’autres langues, d’autres pays. Et c’est évidemment ce qui est prévu pour la suite. Félicitations, bravo. Et puis on salue les équipes de Cèdre France, première école en ligne qui a fait confiance à Glaster. Et donc grâce à Marie-Laure qui nous a réunis aujourd’hui, on peut annoncer ce partenariat qui est important, je suppose pour vous, c’est comment ça a rentré dans le réel en fait.
Exactement. Dans le concret, d’avoir des premiers retours déjà qui ont été très positifs de ces familles qui ont pu les essayer et le découvrir. L’objectif commun avec évidemment le groupe CEDRE, de pouvoir apporter une éducation individualisée et surtout, du coup, une adaptation des cours individualisés aux besoins de chacun. Félicitations en tout cas pour cette belle idée qui en plus va s’enrichir, c’est l’avantage de l’IA, c’est qu’elle va s’améliorer constamment finalement. C’est ça, c’est-à-dire que chaque document qui passe à travers l’IA va permettre d’affiner la correction pour l’enfant en question, mais aussi pour les prochains.
Parfait, merci d’avoir présenté sur l’antenne de la radio des Français dans le monde cette innovation. Félicitations à vos équipes et bravo pour le partenariat avec Cedre France. Je vous souhaite le meilleur pour le futur alors. Merci, et évidemment à suivre de très près pour ce partenariat et ces premiers retours qui sont déjà positifs, mais surtout d’avoir accès à tous ces cours disponibles directement pour tout le monde dans une adaptation individualisée. Merci Gauthier.
Vous écoutez la voix des expats.
.
Podcasts à ne pas louper !