Les ombres de l’expatriation adolescente

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Comment l’expatriation affecte-t-elle les adolescents ?
Dans le cadre du dossier spécial « Les Ados & l’Expatriation » proposé par Francaisdanslemonde.fr avec le soutien des experts d’Expat Pro et le parrainage d’Expat Student, le Spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada, La radio des Français dans le monde aborde des sujets souvent tus : la drogue, l’alcool, et les tensions familiales, amplifiés par la distance de l’expatriation. À travers le témoignage poignant de Marguerite (nom d’emprunt), l’épisode explore les complexités émotionnelles et sociales que vivent les familles expatriées, notamment lorsque les jeunes se retrouvent confrontés à des problèmes sérieux loin de leur environnement familier.

L’invitée de cet épisode, Marguerite, partage son expérience personnelle en tant que mère de deux adolescentes, l’une restée en France et l’autre expatriée avec elle. Après une séparation familiale, Marguerite s’installe à l’étranger avec sa plus jeune fille, tandis que l’aînée reste en France avec son père. Les défis de l’adolescence, tels que l’isolement social et les problèmes de santé mentale, se manifestent de façon aiguë, exacerbés par la pandémie de Covid-19. Marguerite témoigne de la difficulté de gérer ces situations à distance, sans le soutien immédiat de son réseau social habituel.

Cet épisode met en lumière les nombreux défis auxquels les familles expatriées peuvent être confrontées, notamment en matière de santé mentale et de soutien social. L’expatriation, combinée à des facteurs comme la pandémie, crée un environnement où les adolescents peuvent se sentir isolés et incompris, rendant la communication et le soutien familial essentiels. Marguerite souligne l’importance d’une communication ouverte et continue avec ses enfants, malgré la distance et les difficultés. Elle partage ses réflexions sur les services médicaux et de soutien qui, bien que disponibles, ne remplacent pas toujours les ressources accessibles en France. L’épisode se termine sur une note d’espoir, soulignant que, malgré les défis, des solutions existent et que la communication reste la clé pour surmonter ces épreuves.

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Podcast n°2414 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:02-Présentation de l’épisode 00:00:18-Les défis de l’adolescence et de l’expatriation
00:01:63-Témoignage de Marguerite: histoire familiale
00:02:133-Impact de l’expatriation sur la relation familiale
00:03:195-Isolation et problèmes sociaux en expatriation
00:06:375-Tentative de suicide de la plus jeune
00:07:449-Médecine et soutien psychologique en expatriation
00:09:542-Réflexions sur le retour en France
00:10:604-Conseils pour les parents expatriés: communication
00:12:740-Défis et espoirs pour le futur
00:14:787-Réflexions finales sur la sortie de l’addiction
00:14:870-Conclusion et remerciements
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Transcription de l’épisode :

La Radio des Français dans le Monde présente le dossier spécial Les ados et l’expatriation parrainé par Expat Students, le spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada.
Les ados et l’expatriation, grand sujet lancé sur la radio des français dans le monde. On a beaucoup parlé de la crise adolescence, d’un certain nombre d’obstacles que vous pouvez rencontrer, que l’ado peut rencontrer dans le cas de l’expatriation. On va aborder et bien une facette peut-être plus souvent vécue que racontée. On n’en parle souvent pas, on met ça sous le tapis, on le laisse derrière la porte lorsque ça se passe très mal, lorsque l’ado rencontre la drogue, l’alcool, que ça devient extrêmement tendu. Et mettons tout ça en plus dans le fait d’être à dix mille kilomètres de chez soi, on va en parler avec Marguerite, Alors tous les prénoms sont changés et pour garder le respect des ados notamment.
Bonjour et bienvenue sur l’antenne de la radio. Bonjour Gauthier. Alors on va en effet parler de ta situation. On va rapidement expliquer que toi tu as eu deux filles en France et puis séparation avec le papa. Toi tu vas partir en expatriation avec la plus jeune des deux filles.
L’aîné va rester avec son père en France. Et puis tout doucement, ça va déraper à l’adolescence. Les relations vont devenir compliquées. Le papa va s’occuper de sa fille et qui va aller jusqu’au brevet. Mais après, ça va être la drogue qui va rentrer sur son chemin.
Et là, tu vas commencer à traverser une période très obscure. L’une de mes premières questions, c’était est-ce que l’expatriation a rendu la relation avec les deux enfants plus compliquée ? Ce n’était pas un oui affirmatif, c’était même plutôt un non que tu m’as donné. Oui, effectivement, c’est plutôt un non. Je pense que ce que l’on a vécu dans notre famille, donc je parle vraiment de la cellule familiale, mes deux filles et moi-même, le papa étant quand même présent aussi, aurait pu arriver même si on était resté en France métropolitaine.
Ça aurait pu arriver, à mon avis, dans n’importe quel pays. Je ne dis pas que ça serait arrivé. Peut-être que l’expatriation a été un facteur aggravant. Mais je pense que ça aurait pu arriver et ça arrive d’ailleurs énormément, énormément en France aussi. Alors ça arrive.
Le truc, c’est qu’en effet, comme je le disais en préambule souvent, on préfère ne pas en parler. Maintenant, ce n’est pas notre vision des choses. Tu as accepté de témoigner en reconnaissant quand même que pour le coup, l’expatriation, le fait d’être loin, notamment de tes amis, par exemple, ça pouvait être dans un peu les difficultés puisque tu dois traverser des tempêtes et tu n’as pas beaucoup de soutien infectif autour de toi. Exactement, c’est vrai que les vrais amis sont loin, ils sont à 10 000 km. On a un cercle très important dans notre endroit d’expatriation, mais une communauté qui n’est pas sensible à ces problèmes d’adolescents, parce que c’est une communauté pour laquelle déjà manger tous les jours et travailler et rentrer à la maison est déjà compliqué, quand on rajoute des problèmes de drogue, de sexe, d’alcool, d’adolescent.
c’est un peu des non-problèmes en fait. Je devrais déjà estimer qu’à 15 et 13 ans, elle ne soit pas enceinte et être contente de ça déjà. L’échelle de la catastrophe, ce n’est pas la même entre ici en France et quand on est dans le pays d’exploitation comme toi. Non, ça reste vu comme un problème de riche et j’ai eu l’occasion de voir en France que malheureusement, ce n’est pas qu’un problème de riche, c’est un problème de société et c’est un problème de jeunesse actuelle et je pense, ça n’engage que moi, mais que le Covid n’a pas aidé et les distances qui se sont placées entre les adolescents et leurs parents, à mon avis, la distance a été aggravée par le Covid. Et moi, j’ai de la chance d’avoir des ados qui me parlent.
Donc, tout ce que je peux te dire aujourd’hui, c’est parce qu’elles me parlent et parce qu’elles m’ont appelée à l’aide. Et ça, c’est une richesse et j’en suis vraiment consciente. La plus âgée des deux, t’as rejoint donc après son brevet, mais c’était en pleine période de Covid. Alors parlons un peu de cette période parce que les liens sociaux, se faire des amis à ce moment-là, c’était pas possible. Y avait presque pas d’école.
C’est d’ailleurs un moment où ça a un peu dérapé dans sa vie. Elle a rencontré le pétard et plus après. Cette période très spécifique du Covid, ça a été une vraie tension pour beaucoup d’ados. Oui, je pense que ça a été vraiment compliqué pour beaucoup d’ados. À mon avis, on en paye les frais aujourd’hui.
Ce sont des ados qui ont été dans l’expatriation isolés physiquement, isolés linguistiquement, allés à l’école de jour, ne plus y aller, éventuellement chopés le Covid entre deux, ne pas avoir le droit d’aller faire des activités sociales, d’aller au cinéma, d’aller voir du monde. Et puis suivant le pays dans lequel vous étiez en quatorzaine, dans ce cas-là, ça veut dire chaque déplacement hors du pays, c’est 14 jours. Et puis après, il y a aussi tout cet environnement complotiste pour pro-vaccin. Il faut gérer tout ça, essayer d’expliquer à des ados qui sont en formation, qui eux n’ont qu’une envie, c’est d’avoir une vie sociale. L’adolescent est grégaire, il est mal dans sa peau, mais il aime l’autre quand même.
Sauf que là, l’autre n’est pas accessible. Il y a eu une déconnexion entre les deux sœurs et la plus jeune va se sentir tellement un peu en panique qu’elle va faire un appel à l’aide avec une tentative de suicide en 2023. Là aussi, difficile parce que c’est compliqué avec la plus âgée, mais la plus jeune est mal dans sa peau, te voyant et la voyant, elle, mal. Là, tu dois résoudre le problème avec une équation à trois uniquement. C’est ça, alors là c’était compliqué, l’aînée était rentrée en France, elle voulait faire une formation qui n’était pas disponible dans le pays d’expatriation, donc elle était rentrée chez son papa et je me suis retrouvée avec une adolescente en France en formation qui sombrait et qui m’appelait à l’aide, parce qu’encore une fois j’ai cette chance d’avoir des enfants qui ont su et savent m’appeler à l’aide.
Donc, voilà une grande qui me dit Maman, ça ne va pas, je sombre, je sens que je sombre, je sens que je sombre. Et une préado qui voyant sa soeur sombrer, a sombré, effectivement, a voulu attenter à ses jours. Donc, on parle d’une prise de 150 médicaments, dont énormément de paracétamol, énormément de tous les médicaments qu’il y avait dans la maison. qui s’en suivent une évacuation sanitaire dans un pays voisin, où là, voilà, c’est la seule période où moi j’ai arrêté de travailler pendant une quinzaine de jours pour quand même essayer de m’en occuper. Et puis en même temps, voilà, des appels à l’aide de la grande qui me dit, je sais que tu es en train de gérer ma petite sœur, mais moi ça ne va pas, je suis en train de sombrer et donc j’ai essayé de demander au papa, est-ce que tu peux gérer la grande, elle est avec toi, moi je gère la petite.
Mais il y avait une déconnexion trop importante entre la grande et son papa, je pense déjà, pour que le soutien puisse avoir lieu. Un mot sur les soins et les services médicaux justement quand tu es loin de la France. Je pense que les auditeurs qui sont aux quatre coins du monde savent à quel point la France est quand même bien équipée avec des bons spécialistes. Tu penses que la plus âgée a peut-être un profil HPI ou un syndrome aujourd’hui, mais tu n’as pas les spécialistes sous la main ? Malheureusement, les deux ont des profils HPNI, ont été testés quand elles étaient en primaire.
C’est leurs professeurs qui ont voulu faire ça, leurs maîtres et maîtresses. On n’était pas forcément pour, mais c’est comme ça. En France, on a la chance, quand des enfants sont testés, d’avoir énormément d’aide au collège, au lycée. Il y a plein, que ce soit passerelle à tournesol, courte échelle, il y a plein de dispositifs mis en place. qui, les trois quarts, n’existent pas à l’étranger.
Mais effectivement, à la grande, on se pose des questions sur aussi éventuellement un autisme Asperger. C’est compliqué, c’est des choses qui, à l’étranger, en tout cas dans beaucoup de pays, ne sont pas accessibles. On est très, très bien lotis pour ça en France. Mais par contre, que ce soit les soins médicaux, les soins psychologiques, il va y en avoir. Il y a beaucoup de plateformes aujourd’hui.
On peut avoir des psychologues en ligne, des choses comme ça. Mais je pense qu’on n’a quand même pas l’environnement franco-français médical. Et quand bien même, je sais qu’aujourd’hui pour moi, dans le pays dans lequel j’habite, il m’est plus facile d’aller voir un médecin traitant en payant, parce que tout est affaire de monnaie, que d’avoir un médecin traitant en France. Je connais les difficultés, mais il faut de l’argent. Il n’y a pas une grande connaissance des profils atypiques dans certaines régions du monde.
Du tout, du tout. Les profils atypiques, c’est les problèmes de riches. Encore une fois, dans certaines régions du monde, on s’adapte. Et toi, si on parle de toi maintenant, est-ce que tu t’es dit à un moment, il vaut mieux que je rentre, il vaut mieux que cette aventure de l’expatriation, je la laisse sur le côté ? Ou est-ce que tu t’es dit finalement, que je sois ici ou ailleurs, ou quelque part dans le monde, le problème, ce sera le même ?
Comment tu as ressenti toi cette période ? Alors, ça peut paraître égoïste, mais ça ne concerne encore une fois que moi. Je suis convaincue que pour pouvoir aider mes filles, il fallait que moi, je sois bien dans mes baskets. Et pour moi, être bien dans mes baskets, c’est avoir un travail qui me plaît, un environnement qui me plaît, et ensuite, je peux aider. C’est un petit peu comme quand tu es en avion, on te demande de mettre ton masque first avant de pouvoir aider les personnes à côté de toi.
Pour moi, c’est exactement cette métaphore. J’ai besoin d’être bien pour pouvoir les aider. Donc non, ça ne m’a jamais traversé l’esprit de mettre fin à cette expatriation pour ces raisons-là, en tout cas. Voilà, j’aurais aimé que ça se passe différemment, bien sûr, j’aurais aimé que ça se passe mieux. Maintenant, je savais que ça finirait par se tasser.
Pour moi, il n’y a pas de problème sans solution, donc je sais qu’il y a des solutions. Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. On n’est pas sortis, mais ça va mieux. Alors justement, c’était ma dernière question. Les auditeurs qui nous écoutent, je pense que ça doit allumer quelques étincelles dans la tête d’un certain nombre de papas ou de mamans qui sont en train d’écouter ce podcast.
C’est quoi ton conseil ? Il faut un peu de temps, il faut un peu de patience pour tenir le coup ? Alors, je pense qu’il faut tout ça, Gauthier. Il faut du temps, ça c’est certain. Il faut de la patience, c’est inévitable.
Si j’ai un seul conseil à donner, pour moi, c’est la communication. c’est garder le lien. Et garder le lien, ce n’est pas facile quand votre enfant vous appelle, que vous savez qu’en France, il est 2 heures, 3 heures du matin et que vous savez qu’elle est complètement droguée, alcoolisée, mais qu’elle vous appelle à l’aide et qu’elle vous dit « Maman, j’ai besoin que tu me prennes un Uber, je ne sais pas où je suis, ça ne va pas ». Pour moi, c’est la réussite d’une parentalité parce que l’appel à l’aide est là. Au lieu de faire une grosse bêtise, au lieu de rentrer à pied, au lieu de se mettre en danger bien plus que ce qu’elle n’est déjà, je pense que la communication est répondre présent.
Je ne suis pas en train du tout de défendre ces pratiques de consommation intense, ça ne te débauche pas du tout, c’est extrêmement dur. Je n’ai moi-même jamais de ma vie ne serait-ce que de fumer un pétard. On parle de quelque chose qui m’était complètement inconnue. Je me suis forcée à me renseigner, je me suis forcée à me renseigner aussi sur les effets, sur l’addiction, parce qu’on est dans de l’addiction, on parle de consommation extrême, de drogue dure et de consommation quotidienne, multicotidienne. Mais la communication, le contact, répondre présent, m’assurer qu’elle avait du forfait, m’assurer que si elle appelait, alors c’est l’angoisse, vous réveillez le matin et vous êtes content parce qu’il n’y a pas eu d’appel.
Voilà, je pense qu’un seul conseil, c’est communiquons, communiquons, communiquons. Et ce conseil finalement, en expatriation ou à sa maison en France, c’est pareil, c’est le même conseil. C’est le même conseil. Je pense que dans le pays où j’habite aujourd’hui, on voit qu’il n’y a pas de communication entre les jeunes filles et leurs parents et on se retrouve avec des jeunes filles de 13-14 ans enceintes et qui vont aller jusqu’au bout de la grossesse parce que l’avortement est interdit. S’il y avait de la communication, on n’aurait pas ce genre de problème et ça peut être Alors c’est mieux effectivement si c’est intrafamilial, mais il faut que tous ces jeunes aient la possibilité d’avoir au moins une personne qu’ils vont appeler à l’aide.
Et c’est dur, vraiment ça a été dur. Je peux te dire que retrouver ces filles complètement dans la débauche, c’est un cauchemar que je ne souhaite à personne. Mais je préfère les retrouver dans la débauche que les retrouver à devoir les deux pieds devant et puis à devoir penser à d’autres formalités. Merci pour ce témoignage parce que je pense qu’il y a plus de cas difficiles qui existent plutôt que de cas difficiles qui sont exprimés. Et sur la radio des Français dans le Monde, on aime voir le bon côté des choses.
D’ailleurs, aujourd’hui, tu dis que ça va mieux. Mais je pense que mettre sous le tapis, ce n’est pas une solution non plus. Non, j’ai mis des choses sous le tapis, pas ça. Et je pense que finalement, non, il faut faire face. C’est dur, c’est vraiment dur, mais il n’y a pas le choix en fait.
Il n’y a pas le choix parce qu’il faut s’en sortir. Il y a quelque chose que m’avait dit un addictologue, et ça peut aider ne serait-ce qu’une famille, j’en serais ravie, c’est que la sortie de l’addiction, c’est une courbe qui… je ne sais plus le nom de la courbe, il y en a une qui va vers le haut et il y en a une qui est cyclique. mais celle qui va vers le haut, elle va vers le haut, mais elle n’arrête pas de retomber en fait. Elle n’arrête pas de retomber, mais elle est toujours montante. Et du moment où la personne est volontaire, malheureusement, effectivement, dans cette courbe qui monte, il peut y avoir des chutes fatales, il peut y avoir des overdoses, il peut y avoir des…
Mais globalement, si l’enfant est accompagné, si l’enfant est écouté, Je pense que la sortie a plus de chances d’être positive. Peut-être pas sans dégâts, mais en tout cas, a plus de chances d’être positive. Et dans le couple, dans la famille, avec les amis, c’est toujours pareil. La communication. C’est ça.
C’est ça, Gauthier. Merci pour ce témoignage. Tu les embrasses toutes les deux. Et puis, je te souhaite le meilleur pour la suite. Merci, Gauthier.
Plein de bonnes choses à tout le monde. les ados et l’expatriation en partenariat avec les experts du réseau Expat Pro. Dossier parrainé par Expat Student, le spécialiste des candidatures pour les universités au Royaume-Uni, en Europe et au Canada. expatstudent.fr.
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