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Quel est le secret pour préserver une identité culturelle dans un pays étranger ?
Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde » réalisé en partenariat avec Parapluie FLAM UK, Gauthier Seys nous invite à explorer la richesse culturelle de l’Écosse à travers les yeux de Véronique Miller. Ce podcast nous transporte au cœur de Glasgow, une ville dynamique qui n’est pas la capitale de l’Écosse mais en demeure un centre économique majeur. Gauthier et Véronique discutent des défis et des opportunités liés à la préservation de l’identité française dans un pays marqué par des traditions écossaises uniques, telles que le port du kilt et le mystère du Loch Ness.
Véronique Miller, originaire de la région d’Angers, est une figure emblématique de la communauté française en Écosse. Arrivée à Glasgow en 1988, elle s’est rapidement intégrée en rejoignant la chorale locale, où elle a rencontré son futur mari. Passionnée par le bilinguisme, elle a fondé, avec plusieurs parents d’élèves, l’école buissonnière en 2001, une initiative qui soutient l’apprentissage du français pour les enfants franco-britanniques. Aujourd’hui présidente de l’association, Véronique est également conseillère des Français de l’étranger et continue de promouvoir les échanges culturels entre la France et l’Écosse.
L’épisode met en lumière l’importance de maintenir une connexion avec ses racines culturelles tout en s’ouvrant à de nouvelles traditions. L’école buissonnière, qui a débuté avec seulement 12 enfants, en accueille aujourd’hui 105, illustrant le succès de cette initiative. Les activités de l’école, telles que les festivals et les événements culturels, permettent aux enfants de vivre pleinement leur double identité. Véronique partage également les défis posés par le Brexit et la pandémie de Covid-19, qui ont impacté la communauté française en Écosse. En conclusion, ce podcast offre un aperçu inspirant de la manière dont les familles franco-britanniques naviguent entre deux cultures tout en préservant leur héritage linguistique et culturel.
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Chapitrage de l’épisode :
Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Véronique Miller dans le cadre du partenariat avec Parapluie Flamme UK, direction l’Écosse. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Bonjour Véronique, content de faire ta connaissance.
Bonjour Gauthier, merci de m’inviter. Alors cette année, j’ai eu une grande rencontre à Paris avec la Fédération Flammes Monde et ses partenaires, mais tu n’y étais pas. Malheureusement, tu n’as pas pu être présente au cours de ce grand séminaire. Non, désolé, j’étais vraiment… J’avais un autre événement et je n’ai pas pu me déplacer sur Paris.
En tout cas, ce sera l’occasion avec ce podcast de faire ta découverte, toi, et également celle de l’école buissonnière de Glasgow. Nous voilà en Écosse avec toi aujourd’hui. L’Écosse est dans le Royaume-Uni. Il y a 5 millions d’habitants. Glasgow n’est pas la capitale.
La capitale, c’est Édimbourg. Glasgow est l’activité économique principalement. Alors on a fait, grâce à toi, j’ai fait un petit point sur ma géographie et sur l’histoire avec le Royaume-Uni. Le français ne connaît pas bien l’histoire. Vous êtes dans le Royaume-Uni, mais vous êtes un pays à part.
Oui, c’est vrai. On pourrait dire qu’on est dans le Nord. On peut dire qu’on est dans le Nord et qu’on a une petite identité différente. Si on pouvait se rapprocher de la France, ce serait un peu comme les Bretons l’ont avec la France. Donc on a beaucoup de traditions et on a un parlement, un parlement à Édimbourg, c’est pour ça que c’est la capitale, qui gère principalement l’éducation, le droit et toutes les affaires légales et aussi une partie des finances et puis après le reste de la politique se fait sur Londres.
Alors, vous vouliez peut-être prendre votre indépendance. Il y a eu un vote populaire. Vous avez décidé de rester dans le Royaume-Uni et dans la foulée, il y a eu le Brexit. Donc aujourd’hui, vous n’êtes plus européen. Non, malheureusement, on n’est pas européen, mais on avait voté en Écosse 67% pour rester.
Donc, on a eu un gros choc. Il faut dire, le jour des résultats, beaucoup étaient choqués. Voilà, c’était L’idée de l’indépendance n’est pas encore partie, elle reste là. Je ne sais pas si le gouvernement actuel va pouvoir continuer à batailler sur le même objectif, mais pour le moment Londres ne va pas remettre le référendum en question. C’est plus un sujet pour le moment.
Par contre, toi, les kilts, le whisky, le décor écossais te plaisait beaucoup. Toute jeune déjà, tu as eu l’occasion de visiter un peu Londres, Manchester et puis Glasgow. Et c’est Glasgow qui a gagné dans tes choix. Là, tu sais nous dire pourquoi c’est plutôt cette partie écossaise qui t’a fait vibrer ? Principalement, c’est vrai que tout le monde est intéressé par les kilts.
On se demande comment ils portent les kilts, etc. Après, le whisky, c’est quand même un gros point de l’Ecosse. Et puis, ce mystère du Loch Ness aussi fait que c’était un Un pays merveilleux, mystérieux et en fait qui s’est avéré à mon arrivée parfaitement agréable et bienvenue. Ça te correspondait. Tout à fait.
Et est-ce que tu as eu l’éclaircissement sur comment on porte le kilt désormais ? Chacun sa façon apparemment. Alors, te concernant toi, tu es née dans la région de Angers, tu vas faire des études d’anglais. Ton père était bilingue, mais tu disais pourquoi tu ne profites pas d’être bilingue et tu n’as jamais vraiment utilisé cette capacité. Donc tu l’as fait toi à sa place, peut-être.
Tu as été assistante de français. Tu t’installes en Écosse en 88. Tu vas notamment rentrer à la chorale de Glasgow. Ne vous déplaise, en dansant la javanaise, tu vas rencontrer ton futur mari. Voilà.
Comme quoi, la chorale, il faut toujours aller à la chorale. Ça peut toujours permettre de grandes choses. Et trois enfants vont arriver dans la foulée. Alors, je me permets de parler des enfants qui ont un peu grandi depuis parce qu’ils sont un peu au cœur de notre podcast aujourd’hui. Ils vont être un peu dans la création, avec toi évidemment, de l’école buissonnière.
C’était le déclencheur de ce bilinguisme. J’avais lu tellement de livres sur ce sujet qu’en voyant le développement linguistique des enfants, C’était extraordinaire. Et après, on se dit bon, il faut qu’on continue parce qu’une langue, c’est vraiment quelque chose qu’il faut travailler tous les jours, avoir un contact régulier et avoir une certaine discipline aussi, parce qu’aujourd’hui, on parle énormément anglais. C’est facile. C’est beaucoup plus facile d’échanger avec tout le monde, mais garder une discipline, de pouvoir s’exprimer dans une autre langue, de penser dans une autre langue et de connaître aussi bien sûr la culture de ses origines.
Ça me parlait énormément. Quand les enfants étaient petits, vous parliez quoi à la maison ? Anglais ? Français ? L’un parlait en français, l’autre parlait en anglais ?
J’ai eu beaucoup de chance. Mon mari parle très bien français. Donc ça, c’était aussi un autre bon facteur. Mais à la maison, c’était maman parle français et ou alors maman parle comme ça et papa parle comme ça. D’accord.
Voilà. Et après, ça s’est fait naturellement, en fait. Alors, comme il a fallu vous occuper de cet entretien du français, il y a d’abord eu un petit groupe d’enfants. Vous alliez chez l’habitant et puis au bout d’un moment, on doit créer une structure parce que tout ça grossit. En 2001, l’école buissonnière va naître.
C’est une association qui soutient le bilinguisme. On y rentre à partir de 3 ans. A l’époque, il y avait 12 enfants. Aujourd’hui, il y en a 105. Ça a bien grandi.
Vous vous réunissez le samedi matin à Notre-Dame Primary School. Ça n’a cessé de grandir. Toi, tu es la présidente depuis le début. C’est quoi ton sentiment de présidente de voir tout ça se développer ? Tu dis que tu as eu la bonne idée en 2000 de te lancer dans l’aventure ?
Oui, oui, oui, mais oui, c’était une excellente idée. Ce n’était pas seulement la mienne. On travaille toujours en équipe et une équipe bien formée qui s’entend bien, ça déclenche des choses magnifiques, des contacts, des belles expériences, des échanges d’idées. Et ça s’est fait vraiment naturellement, quelque part, parce qu’on a pratiquement pas fait de publicité pour l’école bussionnière. Bouche à oreille jusqu’à maintenant a bien marché, maintenant ce sont les réseaux sociaux qui nous portent l’information.
Donc c’est vrai que c’est incroyable d’avoir cette possibilité de de pouvoir soutenir l’effort des parents qui aiment ce challenge et puis qui aussi veulent garder l’identité des enfants à flot. Parce que la plupart des enfants que nous avons ce sont des enfants bilingues, binationaux, qui ont une nationalité franco-britannique. et ça fait sens de garder ou d’essayer de garder la connaissance de la langue dans les deux nationalités. Alors on salue au passage votre entrée dans Parapluie Flamme UK puisque cette structure qui a chapeauté l’ensemble des associations du Royaume-Uni permet d’échanger des infos, de gérer des problématiques, ça vous a aidé dans votre développement ? Absolument.
Alors ça, c’était en fait presque un tremplin, en fait, parce qu’au départ, on pensait qu’on était seul dans notre petit coin d’Écosse. Et puis, finalement, on s’est rendu compte qu’il y avait d’autres mamans qui avaient eu la même idée ou d’autres parents, parce qu’il n’y avait pas que des mamans. Et l’idée de rassembler, d’unifier et puis de de faire sens en fait pour ces petites écoles, ces petites unités qui soutenaient le français, ça nous a vraiment permis de générer beaucoup d’autres projets. Alors tu parlais justement de ce mélange culturel. Vous vous amusez avec des événements tout au long de l’année, à conjuguer un peu les deux pays, à les rassembler.
Il y a le festival de Glasgow qui est très connu. Vous en profitez pour faire des danses bretonnes et des crêpes. Il y a le fameux Kelly Carnaval avec des grandes danses écossaises. Vous faites des événements aussi. Vous mixez un peu l’identité des deux pays pour que les enfants soient baignés par les deux cultures.
C’est très important de pouvoir faire un lien avec ce que les enfants vivent et faire partie d’une famille binationale, c’est quelque chose qui est intéressant. mais aussi des fois défiants, donc comprendre les deux nationalités, les faire vivre ensemble et puis échanger le plus possible, c’est le plus important en fait. Cette école a bien grandi, dis-moi Véronique. Oui, oui, oui, absolument. On est content.
Après, on a eu un petit coup de blouse après Covid et Brexit, parce que des familles sont reparties sur la France. Les échanges ont été un petit peu plus difficiles pour les familles de revenir en Grande-Bretagne à cause des nouveaux visas. Donc, pour le moment, on ne va pas grandir énormément, mais on se maintient en nombre et on a des listes d’attente pour l’année prochaine quand même. Pour tous les Français qui sont sur la zone Écosse, le lien de l’école buissonnière, le lien du site web est disponible dans ce podcast. Et puis Véronique, tu as échangé sur le fait que tu étais également, tu as beaucoup d’occupation, conseillère des Français de l’étranger et donc fera un podcast sur les Français vivant en Écosse tous les deux, si tu es d’accord.
Super, à ton service. Bien, merci beaucoup. Pour en savoir plus sur l’école, tout est disponible sur le site. Merci. Puis vous avez Véronique qui peut répondre aussi à vos questions si vous en avez.
Au plaisir, tu as été très à l’aise dans l’exercice, dit donc Véronique. Au plaisir de te retrouver. Thank you very much. See you later. Vous écoutez la voix des expats.
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