Maison Duffour : Le goût de la France à Dubaï

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Avez-vous déjà imaginé savourer une raclette savoyarde en plein cœur de Dubaï ?
Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », nous explorons l’incroyable aventure d’Alix et Rodolphe Duffour, un couple français qui a réussi à recréer un petit bout de France au Moyen-Orient. Originaires de Savoie et de Paris, Alix et Rodolphe se sont rencontrés pendant leur adolescence et ont partagé une passion commune pour l’expatriation. Après un passage en Thaïlande, où ils ont dû faire face à l’instabilité politique, ils ont finalement posé leurs valises à Dubaï, une ville cosmopolite qui leur a offert de nouvelles opportunités.

Rodolphe, fort de son expérience dans l’hôtellerie et de son envie de promouvoir la gastronomie française, a fondé « La Maison Duffour » en 2016. Cette entreprise, qui livre des produits français aux expatriés et aux amateurs de bonne cuisine à Dubaï, a connu un essor particulier pendant la pandémie de Covid-19. Alors que les gens cherchaient à se réconforter par la cuisine, les commandes ont explosé, attirant une clientèle variée bien au-delà de la communauté française. Aujourd’hui, « La Maison Duffour » s’appuie sur un réseau de fournisseurs européens et locaux pour offrir une large gamme de produits, allant des fromages aux charcuteries, tout en surmontant les défis logistiques liés à la chaleur extrême de la région.

Bien que leur cœur reste attaché à la France, Alix et Rodolphe ont su s’intégrer pleinement à la vie dynamique de Dubaï. Ils jonglent habilement entre leurs racines françaises et leur nouvelle vie au sein d’une communauté internationale. Leur histoire est un témoignage inspirant de la manière dont on peut préserver sa culture tout en s’ouvrant à de nouvelles expériences à l’étranger. Pour les amateurs de délices français, La Maison Duffour est un véritable trésor à découvrir à Dubaï.
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https://www.maisonduffour.com/

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:01-Introduction du podcast 00:00:24-Rencontre entre Alix et Rodolphe en Savoie
00:01:90-Décision d’expatriation à Bangkok
00:02:123-Vie à Bangkok et départ forcé
00:03:224-Transition vers Dubaï et création de la Maison du Four
00:04:255-Explosion des ventes pendant le Covid
00:06:363-Élargissement de la clientèle et adaptation logistique
00:09:567-Croissance de l’entreprise et lien avec la France
00:10:636-Attachement à Dubaï et communauté expatriée
00:11:712-Clôture et remerciements
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Transcription de l’épisode :

10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Tendez bien l’oreille, dans ce podcast, nous allons vous proposer de manger une raclette française à Dubaï. Oui, tout est possible aujourd’hui. Bonjour Alix, bonjour Rodolphe. Bonjour Mathieu. On revient un peu en arrière tous les deux.
On retourne ensemble en Savoie pour Alix. Tu es née en Savoie, près du lac du Bourget. Il va y avoir les études. Tu connais Rodolphe à 13 ans, tu le connaissais déjà. Celui qui allait devenir ton futur mari.
Exactement, on s’est rencontré dans la même école. Donc on avait un ami en commun et comme Rodolphe et cet ami en commun étaient un peu des cancres, ils ont tous les deux redoublés l’un après l’autre. Et en fait, Rodolphe s’est retrouvé dans la classe de l’autre. Et il y a une sieste d’amitié qui s’est créée. Donc on se voyait comme ça grâce à cet ami en commun qui est d’ailleurs…
Le cancre en question est devenu le parent de notre fils. Au passage, disons-le, il va être content d’ailleurs qu’on parle de lui dans ce podcast. Et c’est notre témoin de mariage, enfin le témoin de Rodolphe, donc c’est toujours notre ami malgré toutes les années. Et puis voilà. Et quant à Rodolphe, né à Paris, tu as beaucoup aimé être en Bourgogne et ça peut se comprendre, c’est une jolie région française.
Vous vous retrouvez à Paris un peu plus tard, vous êtes en couple aujourd’hui. Alix va avoir une envie d’expatriation, tu sais expliquer pourquoi tu as eu envie de proposer de partir à Bangkok, en Thaïlande avec ton amoureux ? J’ai pas mal la bougeotte, je pense que c’est un virus inoculé par mes parents qui ont eu eux aussi la bougeotte, et qui l’ont toujours d’ailleurs. Et c’est vrai que je m’étais toujours dit qu’après mes études, je souhaitais partir. Alors, j’ai pas une explication très rationnelle, c’était juste une envie d’aller loin.
Et l’Asie en particulier, parce que c’est toujours été un continent apprécié. Et j’ai réussi à convaincre Rodolphe que je ne sais plus comment, sans doute l’amour était plus fort, de me suivre à Bangkok avec une balise chacun, et en aller simple et pas beaucoup d’argent en poche. Et ça a fonctionné. Et ça fait de bons souvenirs aujourd’hui. Exactement.
Et qu’est-ce qui a fait que vous avez quitté la Thaïlande pour Dubaï ? Alors, c’est un peu moi qui ai dû, entre guillemets, expliquer ça, mais j’ai travaillé dans l’hôtellerie à Bangkok, en Thaïlande. En fait, j’étais dans l’hôtellerie. Et puis Bangkok est une ville, en fait, avec un climat politique très instable. Et régulièrement, pendant tous les deux ou trois ans, un putsch militaire, Couvre-feu, etc.
Donc l’hôtellerie, on a énormément pâti et moi je me suis retrouvé sans boulot un peu du jour au lendemain. À cause de ça, j’ai cru que j’allais retrouver tout de suite parce que je pensais que les manifestations ça durait pas. Ça a duré des mois et même les offres, l’offre qu’on a pu me faire à un moment, on me l’a retirée en disant que finalement il n’y avait pas de position possible. Donc ça a accéléré un peu notre Notre départ, à un moment, il a fallu aller chercher ailleurs parce que moi je ne trouvais plus. Et c’est dans ce contexte-là qu’on a commencé à chercher dans quelle ville on pourrait aller où moi je trouverais un nouveau boulot avec plein de nouvelles possibilités et où Alix pourrait elle-même aussi trouver quelque chose et qu’on ne se retrouve pas dans la situation inverse où c’est moi qui trouve et puis Alix.
Alors, si mes informations sont bonnes, au passage, je salue Tiffen, votre responsable com’ avec qui j’ai préparé cette interview. En 2016, Rodolphe, tu vas créer la maison du four avec deux F, petite entreprise, on commande en ligne et tu livres des produits français. aux français expatriés à Dubaï et aux autres, tous ceux qui ont envie de bien manger, grosso modo. Et tout ça va prendre une autre dimension pendant le Covid. Le Covid où on s’est tous retrouvés enfermés chez soi, bloqués et contre toute attente.
Et comme dans pas mal de business, Teroshi qui est aussi né grâce au Covid, c’est une drôle de phrase, mais à l’occasion du Covid, il y a eu une explosion des ventes de la maison du four. Oui, absolument. En fait, on l’a dit, les gens étaient chez eux, donc ils travaillaient chez eux, ils étaient chez eux en famille. Il y a un peu moins d’activités, forcément. Il faut chercher à faire des activités à faire chez soi.
La cuisine, c’est quand même probablement le premier truc auquel on pense quand on est chez soi et qu’on est un peu bloqué. En plus, c’est forcément quelque chose d’assez réconfortant. de bien se nourrir et de préparer des bons repas, ça reste quelque chose de réconfortant. Donc naturellement, de toute façon, le trafic s’est porté sur des sites comme les nôtres très vite, très vite, très fort. Paradoxalement, d’ailleurs, alors qu’on n’était pas encore en lockdown, les gens se sont mis à commander d’un jour à l’autre de manière énorme suite aux annonces d’Emmanuel Macron de confinement en France.
alors que même nous n’étions pas encore confinés et qu’on n’était que deux semaines après. Mais donc c’est marrant parce que notre clientèle, qui était quand même très majoritairement française à ce moment-là, s’est portée sur l’idée qu’ils allaient de toute façon rester enfermés chez eux. Et puis, ça a amené beaucoup de gens nouveaux. Simplement, il n’y a pas que les Français qui ont cherché effectivement à bien se nourrir pendant cette période. plein de gens, de toutes les nationalités, c’est le côté sympa de Dubaï, c’est que ça réunit à peu près toutes les nationalités du monde sur une ville de 3 millions habitants, donc c’est sur un pays de 10 millions, en tout cas avec les itinéraires, et donc beaucoup de nouvelles clientèles.
avec du coup un ratio de clients français qui était probablement de 75 à 80 % avant le Covid et qui aujourd’hui, après pas d’un mois sur l’autre, mais aujourd’hui après deux ans de travail assez acharné, doit être de l’ordre de 40 % de français et 60 % d’un mix de nationalités de tout genre. Alors, auditeurs, expatriés, si la charcuterie et le fromage français vous manquent, fermez tout de suite la radio, coupez immédiatement, basculez sur une autre radio parce que là vous n’allez pas supporter ce qui va arriver. On s’est promenés sur le site de la Maison du Four, tout ce qu’on aime, les bons fromages, les bons yaourts, de la charcuterie, du pain, on trouve de tout. Comment vous faites déjà pour vous alimenter avec ces produits à destination de Dubaï ? Et autre question, on le disait tout à l’heure, aujourd’hui il fait 45 degrés chez vous, comment vous gérez la livraison ?
Alors nous, on a fait un choix depuis le départ, même si ça a été plus ou moins linéaire, de sauver nous-mêmes nos produits. Donc, la majorité de nos produits, on les source nous-mêmes. On a des relations personnelles avec nos producteurs et fournisseurs. Donc, la majorité est en Europe. Je dis Europe, même si la plus grosse majorité, c’est la France, mais on a aussi des Belges, des Suisses, des Luxembourgeois et des Espagnols, donc c’est important.
et un peu d’italien, on espère agrandir. Et on se fournit aussi localement, on travaille avec des entrepreneurs locaux. C’est important pour nous, ça nous tient à cœur de travailler avec des gens ici. Donc ça c’est nous qui souffrons nous-mêmes et on gère la logistique avec un importateur assez connu qui s’appelle Bolloré, qui s’occupe de nos shipments. Donc on a des shipments aériens et maritimes.
La deuxième étape, c’est quand vous livrez chez le client. Je suppose que vous avez tout un système pour garder tout ça au frais ? Oui, en fait, ça a toujours été plutôt facile. C’est vrai que c’est une question qui était très récurrente chez nos clients. On n’a jamais eu tellement de soucis.
On s’est équipé de camions bien franchouillards, le petit forestier, avec un bon système de réfrigération et de congélation. On a même des produits surgelés, donc ça, ce n’est pas un souci pour nous. Après, notre transporteur, le Bolloré, depuis la France, il gère ça avec des températures positives ou négatives en fonction du produit. On récupère ça dans un verrou géré. dans le frigo au freezer et on livre avec des camions équipés pour.
Vous êtes installé dans un quartier industriel en plein centre de Dubaï, c’est Alcos, c’est ça ? Oui absolument, c’est une zone un peu à part parce que c’est une zone de hangars semi ou petite industrie plutôt au storage et qui est en plein milieu de Dubaï. Et il y a 13 salariés maintenant. 13 salariés plus nous deux, Alex et moi exactement, 15 personnes en tout cas. La Maison du Four s’est agrandie.
On espère que ça va continuer. C’est normalement supposé passer plutôt aux alentours de 19 personnes d’ici la fin de l’été. Alix Rodolphe, la France est quand même un peu loin. Vous la suivez du regard, vous suivez son actualité, vous écoutez sa musique ou finalement vous êtes complètement intégrée au rythme de Dubaï ? On peut dire que c’est un peu des deux.
On a beaucoup de famille, donc c’est important pour nous de revenir chaque année. En plus, on a un petit garçon qui a besoin de connaître sa famille, donc on revient chaque été pour qu’il apprenne à connaître sa famille. Vous l’aurez compris, très famille, tous les deux. C’est important pour nous. Et du coup, par essence, ça nous connecte à la France.
Ça nous permet de garder des liens assez profonds avec la France. Et puis, on n’est pas partis parce qu’on avait un problème avec la France. On avait juste des envies d’ailleurs et de découvrir d’autres pays. Mais on sait qu’un jour, on reviendra avec plaisir en France. Et on adore la France et la représenter par nos produits, par les bonnes choses qu’on vend.
Donc, ce n’est pas du tout une rupture d’être partis comme ça. Mais aussi, on a vraiment adopté Dubaï, qui est, on peut le dire, une ville C’est vraiment agréable à vivre. On habite dans un oasis de paix avec des nationalités, des gens de tous les pays du monde. Les gens vivent en harmonie, on est en sécurité.
On est bien ici, on n’a pour l’instant pas de souhait de repartir tout de suite. Et j’ajouterais qu’on a effectivement, la communauté expatriée française ici, ou d’une manière générale plutôt, pas que française du tout, a tendance à rester, on est toujours très surpris quand on arrive de voir que les gens sont là depuis déjà de nombreuses années et ils restent, ils restent pendant des longues, très longues périodes, souvent 3, 4, 5 fois plus longues que ce qui s’était prévu à l’origine, et on se fait du coup de vrais cercles d’amis. au fur et à mesure du temps. Eh bien, bravo en tout cas pour la maison du four installée à Dubaï. Vous pouvez commander sur Deliveroo et Instashop.
Instashop, on ne connaît pas ici chez nous en Europe, mais c’est très connu chez vous. Bon développement. Vous nous tenez au courant pour le futur et au plaisir de vous retrouver sur cette antenne. Merci beaucoup. Merci de nous avoir reçus.
Bonne journée. Salut. Au revoir Gauthier.
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