Florence Paris : Décoder l’Atypie Cognitive

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Avez-vous déjà pensé à l’impact d’une réorientation professionnelle sur votre vie et celle des autres ? Dans cet épisode du podcast « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde » réalisé en partenariat avec le réseau d’experts « Expat Pro », Gauthier Seys nous invite à découvrir l’histoire inspirante de Florence Pâris, une psychopédagogue passionnée par l’accompagnement des enfants en difficulté. Florence partage son parcours atypique, depuis ses débuts en gestion et comptabilité jusqu’à sa vocation pour l’enseignement spécialisé, illustrant comment une carrière peut prendre un tournant inattendu mais profondément satisfaisant.

Florence Paris est une psychopédagogue qui a rejoint Expat Pro il y a un an et demi. Son parcours est marqué par une transition significative de la comptabilité vers l’enseignement, motivée par son désir profond de travailler avec des enfants. Elle s’est spécialisée dans l’accompagnement des enfants ayant des difficultés d’apprentissage, notamment ceux considérés comme atypiques, tels que les enfants à haut potentiel intellectuel ou ceux souffrant de troubles spécifiques comme la dyslexie. Florence est également une auteure et formatrice active, partageant ses connaissances sur les neuroatypies à travers des livres et des conférences.

Dans cet épisode, Florence Paris explique sa méthode de remédiation cognitive et l’importance de l’accompagnement personnalisé pour les enfants atypiques. Elle aborde les défis et les solutions pour les parents expatriés confrontés à ces questions, en soulignant l’efficacité des consultations à distance. Florence insiste sur le potentiel du cerveau à s’adapter et se rééduquer, offrant ainsi un message d’espoir et d’optimisme aux parents inquiets pour l’avenir de leurs enfants. Grâce à son site internet, elle propose un soutien accessible, même à l’échelle internationale, démontrant que les obstacles géographiques ne doivent pas freiner l’accès à l’aide spécialisée.

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https://www.paris-florence.fr/

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Podcast n°2379 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :

00:00:01 – Introduction au podcast
00:00:20 – Présentation de l’invitée Florence Paris
00:00:37 – Début de carrière et réorientation vers l’enseignement
00:01:14 – Spécialisation dans l’accompagnement des enfants en difficulté
00:02:17 – Définition des enfants atypiques
00:02:55 – Troubles neurodéveloppementaux et leur identification
00:03:59 – L’accompagnement des enfants en difficultés via la visio
00:07:43 – Rôle de Florence en tant que référente académique
00:08:00 – Publication de livres sur le sujet des HPI
00:08:30 – Méthode d’accompagnement : remédiation cognitive
00:10:12 – Importance de la rééducation cognitive
00:11:28 – Conclusion et contact
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Transcription de l’épisode :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Florence Paris, psychopédagogue. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Interview réalisée dans le cadre du partenariat avec Expat Pro. Florence a rejoint les équipes d’Expat Pro il y a un an et demi. Et donc, c’est le moment pour elle de venir se présenter aux auditeurs de la radio des Français dans le Monde. Bonjour et bienvenue, Florence. Bonjour Gauthier, bonjour à tout le monde.
Content de faire ta connaissance. On va découvrir ton parcours atypique, j’ai envie de dire, parce que ce sera un peu le leitmotiv de cette interview. Il faut dire qu’au début, tu vas te lancer dans la gestion et la comptabilité en école de commerce. Tu es de la région parisienne. Et au bout de six ans, tu vas te rendre compte que c’est pas forcément le métier de tes rêves.
Tu vas te réorienter et partir sur le métier d’enseignant. Se dire qu’on n’a pas pris le bon chemin, c’était pas grave pour toi. À ce moment-là ? Non, ce qui comptait, c’était ma vocation. Et ma vocation, c’était vraiment m’occuper des enfants.
Alors en l’occurrence, tu vas t’occuper des enfants et puis assez vite, tu vas même te spécialiser parce que les enfants en difficulté, tu as l’impression d’être plus utile. Exactement. Ce dont je me suis rendu compte, c’est que quand on était dans une classe entière, il y avait un certain nombre d’enfants qui étaient laissés sur le côté et ça m’embêtait vraiment beaucoup. Et cette spécialisation m’a permis de pouvoir mieux aider les enfants en difficulté. Côté expatriation, on est sur la radio des Français dans le Monde.
Tu m’as dit que tu aurais bien aimé le faire. Tu avais très envie même d’aller faire prof dans les dom-toms. Simplement sur le chemin, tu as rencontré ton mari, l’arrivée des enfants. Donc tout ça ne s’est pas fait. Tu n’as pas de regrets aujourd’hui d’avoir vécu ailleurs que dans l’Hexagone ?
Non, je prends les choses telles qu’elles viennent et puis je me dis que peut-être ça va arriver bientôt. Absolument. Pourquoi pas ? Et ça ne t’a pas empêché de voyager, de parcourir le monde quand même ? Exactement.
On peut en faire plein. On parlait d’un parcours atypique. On va se pencher sur ce mot qui est toujours un peu compliqué. On va parler justement de ces enfants que l’on qualifie d’atypiques. Toi-même, tes deux enfants sont atypiques.
Comment on peut présenter facilement à un auditeur ce qu’est un enfant atypique ? Un atypique, c’est quelqu’un qui a un fonctionnement cognitif particulier. C’est-à-dire que si on va sur le côté du haut potentiel intellectuel, par exemple, et qu’on va regarder la mesure de l’intelligence par l’intermédiaire d’un bilan psychologique, on se rend compte que cette neuro atypie, elle s’exprime par 2,3% de la population. C’est-à-dire que cette évaluation de l’intelligence, Elle se fait par l’intermédiaire d’un bilan psychologique. En général, de 6 à 16 ans, on parle du WISC.
Et ce WISC-là, il va situer l’intelligence sur une courbe de Gauss. Et la courbe de Gauss, elle place ces enfants-là sur 2,3 % de la population, c’est-à-dire sur l’extrémité à droite, avec un fonctionnement cognitif particulier. Alors là, tu me parles des ASPI, mais il y en a d’autres, d’autres groupes aussi. Alors c’est beaucoup d’acronymes. Il y a les DISS, les TSA, les TDAH.
Il faut se faire peur un petit peu quand même. Oui, quand on ne connaît pas le sujet, ça devient un peu compliqué, je l’avoue. Les troubles E10, ça commence à se démocratiser quand même sérieusement. Par exemple, le trouble du langage oral ou du langage écrit, c’est quand tu n’arrives pas bien à mettre en place les apprentissages de la lecture, par exemple. Et ça, ça se détecte en CE1, CE2.
quand il y a un décalage vraiment important dans l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et de l’orthographe par rapport aux autres enfants du même âge. C’est ce qu’on dit la dyslexie ? Exactement, c’est la dyslexie. Et alors, tous ces groupes aujourd’hui font que les enfants ont besoin d’un accompagnement un peu particulier, ce qui fait qu’en 2024, tu as créé ton propre site internet paris-florence.fr et tu proposes d’accompagner les enfants. En l’occurrence, tu es partenaire sur Expat Pro parce que tu les accompagnes en visio.
Une grande partie, tu m’as dit, 90% de ton travail, tu peux le faire en visio. Et c’est quasiment grâce à la pandémie qu’on a découvert qu’on pouvait faire autant de choses à distance. Oui, finalement, on n’avait pas le choix d’utiliser ces outils-là quand on était confinés. Et on se rend compte que finalement, cet outil permet d’accompagner de façon exactement similaire les jeunes, les adultes, les enfants quand ils sont à côté de leurs parents. Et même, c’est quelque chose qui permet de mieux accompagner les personnes.
qui sont avec un trouble autistique, pour qui parfois la relation est un peu compliquée. Et l’écran permet de couper cette difficulté relationnelle. Et puis, il n’y a pas le stress de devoir aller dans un cabinet, prendre la route. On peut être plus au calme, on peut être un peu plus dans son cocon. Donc, finalement, ça plus davantage quasi.
Carrément, oui. Tous les ados que j’ai en ce moment en accompagnement, ils viennent en visio pour Il n’y a pas ce temps de transport et ça se passe tout aussi bien. Au contraire, ça permet de gagner dans l’emploi du temps sur tous ceux qui sont en préparation de concours, par exemple. Et puis, évidemment, tu accompagnes, par exemple, un petit Canadien, un Français qui réside au Canada. Donc là, ça efface les distances, la vision.
Exactement. Bon, tu as juste le problème de décalage horaire. Parfois, c’est un petit peu compliqué, peut-être. Mais pour ça, on s’arrange. Tout est possible, en fait.
Alors pour les parents qui nous écoutent, qui sont au bout du monde, c’est vrai que quand on est dans le système français, il y a tout un dispositif qui peut se déclencher. Un professeur, par exemple, peut alerter un parent sur le fait que son enfant doit peut-être subir quelques tests parce qu’il pourrait être atypique. Alors si on est au bout du monde, comment on peut s’en rendre compte ? Comment on peut être accompagné ? Alors, quand on est sur la dyslexie, par exemple, puisqu’on en parlait, on peut tout à fait aller contacter un orthophoniste sur un réseau francophone qui fait des qui propose des suivis en distanciel.
Ça existe maintenant et le suivi, la rééducation peut se faire en distanciel. Par contre, si on veut faire un test d’évaluation cognitive avec un psychologue ou un neuropsychologue, là, il va falloir trouver un praticien francophone dans son pays. ou bien attendre l’été pour rejoindre sa région de France et pour pouvoir avoir un rendez-vous et faire cette évaluation cognitive. On parle d’enfants qui ont quel âge ? Alors, ça dépend de la neuroatypie.
Si on est sur le trouble autistique, on peut déjà s’en rendre compte très tôt. Quand on est bien sensibilisé à la question, on peut repérer l’autisme à partir de deux ans facilement. Par contre, sur les autres neuro atypies, on va attendre en général l’entrée dans l’école élémentaire, c’est à dire à peu près accident. C’est quoi la première réaction de parents qui découvrent que leur enfant est atypique ? C’est un peu de panique ?
C’est de la panique, c’est de la peur et c’est parfois du rejet. Ah ouais, pas cool. Et du coup, toi, tu as les mots pour expliquer aux parents quel accompagnement tu vas pouvoir proposer ? Oui, absolument. J’ai été dans ce cas-là de maman 2, donc j’ai bien essuyé toutes les étapes qui ne sont pas forcément évidentes parce que surtout quand on est enseignante spécialisée et qu’on se rend compte que son enfant est concerné et que finalement tu te dis, on n’en a vraiment jamais bien parlé en fait.
Donc au début, on se dit mais il y a un grand manque dans la formation des personnels. Tu m’as dit en préparant l’interview, tu m’as dit je me suis retrouvé maman perdue. Ah oui, complètement perdue, sans outil. C’est pour ça que je me suis, j’ai candidaté dans le recrutement pour être référente académique sur ce sujet là, pour pouvoir ensuite proposer des formations pour que ça ne soit plus un sujet inconnu. Et d’ailleurs, tu fais souvent des formations, tu prends souvent la parole en public.
Tu as même écrit un premier livre. Si j’ai bien compris, un deuxième est en préparation aujourd’hui. Tu as fait un livre sur le sujet du HPI, d’ailleurs. Oui, sur le sujet du HPI et des parcours scolaires, ce qui n’existait pas vraiment beaucoup, c’est-à-dire que j’y détaille une dizaine de parcours de la maternelle au post-bac pour faire comprendre ce que c’est que le cheminement déjà dans la détection et puis après dans l’accompagnement scolaire. Qu’est-ce qu’on peut faire quand on est à l’école pour s’adapter à ce fonctionnement cognitif particulier ?
Alors justement, Florence, on a parlé de cette identification de l’enfant et ensuite, il y a l’accompagnement. Donc, on a bien compris que via ton site Internet, on peut te contacter. Et puis, lorsque tu accompagnes, parlons un peu de ta méthode. Tu es sur la remédiation cognitive, tu m’as dit. Oui, alors ce qui m’intéresse particulièrement aujourd’hui, c’est les neuro atypies.
Ils sont couplés ou pas avec du HPI. Ça veut dire qu’aujourd’hui, quand je regarde les enfants ados ou adultes que j’accompagne, je suis souvent sur des profils mixés entre du haut potentiel intellectuel et autre chose. Je vais avoir aussi du trouble autistique de haut niveau, ce qu’on appelait avant les Asperger. Et puis sinon, beaucoup de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité. Et finalement, au bout d’un moment, on se rend compte que le HPI a permis de compenser le trouble associé jusqu’en général maximum le lycée.
Et à partir du moment où on arrive au lycée avec beaucoup plus de quantité dans les apprentissages, le haut potentiel ne permet plus de compenser le trouble. Et là, c’est un peu la catastrophe. On n’arrive plus à compenser et on a besoin de quelqu’un pour comprendre son fonctionnement et trouver son mode d’emploi, finalement. Mais tu m’as dit que le cerveau était incroyable et qui permettait de faire des choses incroyables. Les résultats sont bons.
Le cerveau est un outil génial. On peut créer des neurones. On a des neurones qui peuvent se créer jusqu’à la mort. Alors, effectivement, il y en a quelques uns qui disparaissent au fur et à mesure, mais on peut toujours en créer. Donc, il n’y a pas d’âge pour rééduquer ces fonctions.
Et puis, ce que je voulais dire aussi, c’est que quand on a un trouble du neurodéveloppement, soit un TDAH, soit tous les troubles d’IS ou bien aussi le trouble de l’autisme qui engendre souvent des déficits dans l’attention, par exemple, on peut rééduquer ces fonctions à tout âge. Et quand on les rééduque avant que le cerveau soit arrivé à l’âge mature, c’est-à-dire 25-30 ans, tout ce qu’on a réussi à remonter va être beaucoup plus stable que si on le fait plus tard. J’ai l’impression que si on est parent et qu’on vient te voir, on sort de là un peu rassuré et optimiste, je me trompe ? Non, c’est le but. C’est le but.
Tout est possible. Et il y a encore beaucoup de choses à faire et à faire comprendre. Et ce que je vise, c’est de permettre à chacun à prouver son mode d’emploi. Surtout quand on vient de le détecter et qu’on est perdu. Et quand on est en plus à l’étranger, comme nos auditeurs le sont, pas de panique, il y a des solutions.
Vous pouvez contacter Florence Paris depuis le site Internet. Le lien est dans ce podcast. Merci beaucoup pour cette présentation. Je te souhaite de bien travailler avec ces enfants partout dans le monde et. À bientôt sur notre antenne.
Avec plaisir. Merci beaucoup, Gauthier. À bientôt.

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