.
Dans cet épisode captivant du podcast « Le podcast des Français dans le monde », nous plongeons dans l’histoire fascinante de Virginie Tolly, une Lyonnaise qui a décidé de quitter la France pour explorer le monde. Mais qu’est-ce qui pousse une personne à troquer le confort de sa ville natale pour l’inconnu d’un pays étranger ? Est-ce l’attrait de nouvelles opportunités professionnelles, le désir d’aventure, ou une quête plus profonde de soi-même ? À travers le récit de Virginie, découvrez comment l’expatriation peut être une source de transformation personnelle et professionnelle, et comment elle peut vous amener à redéfinir vos priorités et vos aspirations.
Virginie, notre invitée, a une riche expérience internationale. Elle a commencé sa carrière dans le design et la mode, ce qui l’a conduite d’abord en Allemagne, puis en Australie, et enfin à Amsterdam. Aujourd’hui, elle vit à Stockholm, où elle travaille pour la célèbre enseigne de mode H&M. Passionnée par son métier, Virginie a su s’adapter à différents environnements culturels et professionnels, tout en restant fidèle à sa passion pour la mode. Son parcours est un exemple inspirant de résilience et d’ouverture d’esprit, illustrant comment chaque étape de sa carrière à l’étranger a enrichi sa vie personnelle et professionnelle.
Dans cet épisode, Virginie partage ses réflexions sur les défis et les joies de vivre à l’étranger. Elle aborde des sujets variés, allant des différences culturelles dans le milieu du travail aux questions de durabilité dans la mode. Virginie nous parle également de sa récente exploration de communautés créatives et alternatives, telles que la communauté Burner, et de son intérêt pour le développement personnel. À travers son témoignage, Virginie nous invite à réfléchir sur l’impact de l’expatriation sur notre perception du monde et sur la manière dont elle peut nous pousser à embrasser de nouvelles perspectives et à adopter des modes de vie plus responsables.
.
.
Chapitrage de l’épisode :
0:00:01-Bienvenue et Introduction 0:00:18-Découverte de l’Allemagne et de l’amour
0:01:66-Choix de partir en Australie
0:01:92-Vie en Australie avec des défis linguistiques
0:03:202-Retour en France après l’Australie
0:04:245-Nouveau départ à Amsterdam
0:05:304-Transition vers Stockholm avec H&M
0:05:356-Conditions de travail chez H&M
0:06:376-Les côtés moins chaleureux de Stockholm
0:07:442-Vie sociale en Suède et communauté d’expats
0:08:533-Mode éco-responsable et durabilité
0:09:591-Défis de la vie à Stockholm
.
10 min. Le podcast des français dans le monde françaisdanslemonde. Fr si vous aimez quand il fait froid et que la nuit dure six mois, vous allez aimer peut être comme Virginie, Stockholm, nous allons en Suède. Bonjour, Virginie. Bienvenue.
Bonjour. C’est vrai que dans mon chapeau d’introduction, on sent que la Suède, c’est bien pour le boulot, pour plein de trucs, mais il y a des côtés un peu moins bien. On va en parler, ça te va ? Bien sûr. Alors, si on commence par le début, tu es originaire de Lyon, tu vas faire des études dans le monde du design, de la mode, et une expérience va t’amener en Allemagne pendant un an.
Tu vas découvrir l’Allemagne. C’est un bon souvenir pour toi, cette. Période, c’est un super souvenir. J’ai découvert l’Allemagne. Et l’amour.
Et l’amour. Un certain christopher aussi. Un certain Christopher. Et puis c’est la 1ʳᵉ fois que je pars à l’étranger, donc tout est nouveau, c’est une vraie aventure. Alors en effet, Christopher, c’est une belle rencontre là bas.
Mais toi, tu as envie d’autre chose. Et il va te faire un joli geste d’amour. Il va te dire pars. Oui. Et en fait, on m’offre un boulot en Australie, qui est mon 1ᵉʳ job après mes études.
Et il me dit t’as 20, quatre ans, tu peux pas passer à côté de l’opportunité comme ça. Déjà, c’est l’Australie, c’est génial, et en plus, c’est ton 1ᵉʳ job. Et il me il faut que tu partes. Je t’aime, mais il faut que tu partes. Il faut que tu vives cette aventure là.
Et j’ai un visa d’un an, donc on sait qu’à l’époque, il n’y avait pas les téléphones portables et tout ça, tout ça. Donc on savait que c’était la fin de ma relation. Et il me laisse partir. C’est un peu triste, mais c’est un bel acte d’amour de sa part. Te voilà donc en Australie, au bout du monde, avec un working holiday visa.
Tu es à Ouagawaga, 60000 habitants. C’est à dire que t’es vraiment au bout du monde. Ah ouais. Je suis vraiment dans le bush. Je vis le Australian backpacking experience.
Littéralement. Tu voyages, tu travailles, tu découvres la zone, tu te promènes un petit peu dans les alentours, si j’ai bien compris. Ouais. Je vais en Polynésie française, je vais en Nouvelle Zélande, je vais en Tasmanie, je vais voir lire, comme la grande barrière de corail. Je me balade tout le temps en sac à dos.
Et puis quand je rentre à Ouagawaga, je travaille dans le design. Je m’éclate. Alors c’est une période un peu rigolote, parce que tu ne parles pas anglais, là bas. On parle plutôt anglais, quand même. On n’a pas de smartphone comme aujourd’hui, avec Google translate.
Comment tu as fait, du coup, pour t’y faire rapidement à cette langue ? Les trois 1ʳᵉˢ semaines, j’ai juste dit oui et non avec la tête. C’est tout. On a commencé par ça, et puis après, Ben, j’ai regardé la télé. Alors déjà.
Déjà, j’ai vécu avec des Australiens. J’y vais en colocation avec trois Australiens. Donc déjà, ça m’aidait pas mal, parce que dans la vie, tous les jours et au boulot, et puis quand on regarde à la télé, je prenais un petit papier, un petit crayon, et puis je notais les mots que je connaissais pas, parce qu’ils avaient mis les sous titres pour moi en anglais. Puis le soir, je cherchais sur mon ordinateur. J’avais quand même un ordinateur sur.
Qu’est ce que ça voulait dire ? Puis après, j’apprenais mes petits mots tous les soirs, ma petite liste de mots, tu vois ? Et puis au fur et à mesure, au bout de quelques semaines et quelques. Mois, ça n’a plus été un problème. Comme quoi, la langue, quand on ne la maîtrise pas, au final, ça peut aller très, très vite.
Oui. Tu vas revenir en France parce que ce working holiday visa d’un an se termine. Tu reviens au bout du bout, du bout du bout. Le dernier jour de ce visa, exactement. Le jour avant que le visa expire, littéralement.
Alors là, ça va être un super moment. T’es au chômage. Le RMI, à l’époque. Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Virginie, je suis désolé.
Neuf mois de dépression enfouis dans ton canapé. Quoi ? Je ne suis pas en dépression, mais bon. Je me retrouve sur le canapé de bouillie de ma mère. Je me retrouve de retour chez mes parents.
J’ai pas de salaire. Je fais des petits boulots un peu à droite à gauche, comme ça, pour contribuer à ma part. Mais bon, voilà, quoi. C’est dur. C’est un petit peu tendu, quoi.
Mais je veux m’en sortir quand même. C’est le cas, puisque tu vas trouver une offre d’emploi à Amsterdam. Cette fois, il faut repartir. Mais ça, ça ne te fait pas peur. Et là, ça va être une expérience.
Que tu vas adorer. J’adore cette ville. C’était ma ville préférée en Europe. Je gagne bien ma vie, je travaille pour une grosse boîte, ça se passe bien, je sors, j’ai des beaux vêtements. Je voyage aussi un petit peu dans le coin, tout ça.
Je rencontre plein de gens. C’est hyper international. Ma vie, c’est sex and the city. Mais à Amsterdam, littéralement. Alors c’est vrai que c’est une ville très internationale, qui est jolie, Ÿousand, où on peut faire plein de choses.
Tu travailles dans le milieu de la mode que tu adores. Bon, à part une météo qui n’est pas toujours robot fixe, la vie est douce. Super. J’adore. Là, tu vas repérer une annonce.
H. M. Suède recrute. Encore une fois. Je suis désolé, mais ça va nous rappeler une époque qui n’existe plus.
Tu graves un cd avec ton Cv, imprime un Cv. Je grave un Cv avec mon book. Et là, tu pars. Il y a une adresse. Tu pars.
Et ça fait 12 ans que tu es installée à Stockholm, la capitale. Tu travailles dans le monde du design pour les femmes, pour les enfants, les accessoires. Puis tu es recruteuse chez H. M. T’adores ce métier, t’es passionné de mode.
Et tu t’éclates tous les jours pendant les huit, neuf 1ʳᵉˢ années. Quand même, je me suis levée et je me disais. J’étais contente d’aller au travail. Littéralement, Ÿousand, mais content. Je t’ai excitée d’aller au travail.
Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui peuvent dire ça, qui se lèvent le matin et sont contents d’aller au boulot. Je trouvais que la semaine passait trop vite. Je dis mais c’est déjà vendredi. Ce n’est pas la même façon de. Voir le travail qu’en France.
Non. C’est beaucoup plus relax. Enfin, en tout cas, H. M. Est un employeur beaucoup plus relax pour moi.
Beaucoup plus compréhensible. Si t’es stressé, si t’as besoin de temps, finis à l’heure. On fait pas d’heures supplémentaires. Tout le monde est très responsable de lui même. Il y a une bonne ambiance.
Pas le monde cruel de la mode comme the devil wears Prada. C’est pas comme ça. Si t’es un peu malade, on te. Dit rentre chez toi, repose toi. Si je suis malade, ils me disent non, mais rentre, repose toi.
Prends soin de toi. Nous, on a besoin que tu sois en forme, donc repose toi quoi. Puis hyper bienveillant tout le temps, tout. Le temps, tout le temps. Bon, il y a forcément le mauvais côté de la face, c’est que à Stockholm, c’est pas non plus une ville extrêmement chaleureuse.
Les gens sont ÿousand comme le temps. Ouais. C’est un petit peu le côté obscur de la force d’un côté. Alors les gens sont très gentils, mais c’est vrai qu’ils sont pas très démonstratifs, pas très chaleureux. C’est pas le type méditerranéen du tout.
Dans les contacts humains, pas du tout. Et lorsque tu lances Tinder, c’est pas. Terrible, ça te plaît pas. J’en ai fait beaucoup des dates Tinder, mais ça m’a pas. Non, j’ai pas trouvé l’amour suédois, pas du tout.
Alors tu vas vivre beaucoup d’événements expats. Il y a une grosse communauté de français là bas. Assez grosse, oui, assez importante. Ouais. Et ça va, j’ai un grand réseau, je rencontre beaucoup de gens.
Je rencontre plein de monde. Ça, ça va te permettre de ne pas être isolé non plus. Il y a le travail, mais il y a aussi tout le reste. Et là ça te permet d’avoir une vie sociale. Exactement.
Et puis tu vas t’intéresser ces dernières années à un milieu que tu m’as dit très créatif, une communauté un peu hyper qu’on appelle les burning man. Qu’est ce que tu peux me dire ? La communauté Burner et Burning man. Et les communautés hippies ou alternatives en général, on va dire. Et tout ce qui a un rapport avec aussi le développement personnel, les groupes de femmes, les groupes d’hommes, tout ce.
Qui est en rapport avec tout ça. Être éco responsable, vivre plus simplement aussi. Toutes ces choses là. C’est pas un peu antinomique avec le. Monde de la mode et du t shirt jetable ?
Oui et non. Moi je trouve un juste milieu pour moi en fait, au milieu de tout ça, parce qu’il y a des choses qui font que c’est vrai, sont le cas. Mais il y a des problématiques plus importantes aussi à regarder quand on regarde le milieu de la mode. Je ne vais pas rentrer dans les détails maintenant, parce que les questions de sustainabilité dans la mode, c’est des sujets à part entière. Mais ça m’ouvre aussi des autres manières de voir les choses, de réfléchir à la mode aussi.
Comment faire de la mode éco responsable, comment avoir un one drop closet que tu peux porter tout le temps ou que tu peux, qui est renouvelable, comment est ce que tu peux exchange close with friends, tu vois, ce genre de choses. Au lieu d’acheter des choses et de reconsommer, il n’y a pas longtemps, mon fils me dit je suis passé chez Jules et il y a des jeans de 2ᵈᵉ main en vente chez Jules. Et j’ai trouvé ça assez incroyable, en fait. C’est ça. Et maintenant, toutes les grandes entreprises s’intéressent aussi à ces modes alternatifs pour qu’en fait, on ne soit pas dans la surconsommation et qu’on jette nos vêtements littéralement, quoi.
Donc il y a beaucoup d’intérêt en fait pour tous ces milieux. Mais ces initiatives, en fait, est ce que quand on est designeuse chez H. M. On fabrique les mêmes habits pour toute la planète, ou est ce qu’il y. A des spécificités locales ?
Alors on fabrique des vêtements pour plutôt toute la planète, mais il y a des spécificités locales aussi. Dans certaines couleurs ou certains types de vêtements, certaines régions, il y a des choses qui se vendent plus que d’autres. Et il y a des régions où ça se vend pas du tout. Donc les acheteurs, en fait vont placer. Ça en fonction de leur marché, donc oui et non.
Et le côté un peu paradoxal, c’est que tu adores ta vie, ton travail. Là bas, mais la vie un peu moins, du coup, la vie un peu moins, je galère un peu. C’est dur, franchement, c’est dur. La nuit noire et le froid, et tout le monde est déprimé, fatigué, quoi. En hiver, moi, j’aime pas le ski, j’aime pas le patin à glace.
Il fait nuit, quoi. Faire du ski à 4 h dans la nuit, c’est quand même particulier. Donc c’est vrai que je galère un. Petit peu avec ça. C’est dur.
Tu reviens un peu en France ? La France te manque ? Je reviens pas tant que ça. Je voyage beaucoup avec mon boulot. Avant Covid, je vais un peu partout.
Je vais à Hawaï, je vais à Los Angeles, je vais à Tottenham, je vais à Shanghai, je vais à New York, je vais à Miami. Donc je voyage beaucoup avec mon boulot. Ça, ça me sauve pas mal. D’ailleurs, tu aurais bien vu un poste dans la filiale H. M.
À Shanghai ? J’aurais bien aimé. Tu essayes encore ? Ça viendra peut être. La prochaine fois qu’on se retrouve, tu seras peut être là bas.
Alors du coup, voilà. On peut faire 1/2 interview depuis Shanghai ? Une française dans le monde, le retour Virginie, merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions. On salue au passage Julie de Esl. Landon, puisqu’on s’est connus par ce biais.
Et c’est là que tu es dans un cycle de formation actuellement ? Alors en ce moment là, j’ai pris un congé d’études d’presque une année parce qu’on a le droit en Suède, et mon poste est conservé pendant ce temps là, ce qui est quand même assez formidable. Et donc je refais des études d’image consulting, fashion styling fashion coaching pendant un an. C’était un plaisir d’échanger avec toi, Virginie, et de faire ta connaissance. Au plaisir de te retrouver.
.