Voyage scientifique avec Élodie Chabrol, la marraine de LyFEL

Avez-vous déjà pensé à l’impact de la mobilité internationale sur votre carrière professionnelle ou personnelle ?

Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des français dans le monde », Gauthier Seys s’entretient avec Élodie Chabrol, une scientifique française reconnue pour son parcours international. Élodie partage son expérience de neuf ans d’expatriation, notamment à Londres, et discute des défis et des opportunités que la vie à l’étranger peut offrir, surtout dans le domaine de la recherche scientifique. Elle souligne l’importance de l’expatriation pour les chercheurs, bien que cela puisse parfois être compliqué pour ceux ayant des attaches familiales.

Élodie Chabrol est une scientifique spécialisée dans l’épilepsie, ayant étudié à Paris et travaillé principalement en Angleterre. Elle est également une communicatrice scientifique passionnée, fondatrice du festival « Pint of science » qui se déroule dans 28 pays, et elle anime le podcast « Sous la blouse« . Son travail vise à rapprocher les scientifiques du grand public, en organisant des événements dans des lieux conviviaux comme des bars et en formant des chercheurs à la vulgarisation scientifique. Élodie discute également de son engagement pour promouvoir les femmes en science, notamment à travers des initiatives avec Casio.

https://www.elodiechabrol.com/

Élodie Chabrol parle de son rôle de marraine de LyFEL, le lycée Français en ligne et souligne l’importance de développer l’esprit critique chez les jeunes, surtout à l’ère de l’intelligence artificielle. Lors de ce podcast, elle annonce le lancement de la radio des enfants dans le monde, Cocorico Radio, qui vise à connecter les jeunes expatriés à travers le monde. Cocorico Radio est un projet co-produit par LyFEL et Francaisdanslemonde.fr !

https://www.lyfel.org/cocoricoradio/


Transcription IA du podcast :

Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent ou qui vivent de près ou de loin la mobilité internationale. Je suis Gauthier Seys et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Élodie Chabrol. Voici une scientifique française. 10 minutes. Le podcast des français dans le monde.
Lorsque l’on recherche Élodie Chabrol sur Google, on a scientifique française. Élodie, félicitations, c’est très, très chic. Merci, merci beaucoup. On va échanger ensemble pendant une dizaine de minutes sur la radio des Français dans le Monde. Il s’avère que toi, dans ton parcours, tu as connu neuf ans d’expatriation.
Tu as eu un petit coup de cœur pour Londres, si mes informations sont bonnes. Oui, exactement. Je suis partie, en fait, au départ, je devais partir aux États-Unis. Et puis, finalement, la vie ayant d’autres plans, je suis partie à Londres pour mes recherches. Et puis, en fait, j’ai vraiment beaucoup aimé l’Angleterre.
Et du coup, je suis après, quand je suis 7 ans là-bas, je suis revenue en France et puis j’ai eu une possibilité de repartir. Et là, je suis repartie en Angleterre à Worcester. Donc là, d’où vient cette fameuse sauce dont on voit souvent le nom, la Worcestershire sauce, qui est imprononçable. Que je t’ai laissé dire parce que c’est quand même beaucoup plus simple. Il faut dire que quand on est dans la science, la recherche nous mène à l’international quasiment systématiquement, obligatoirement.
Oui, c’est ça. En fait, il y a vraiment une grosse tradition de devoir partir faire ses recherches à l’international. On est habitué à voyager pour la recherche, on rencontre des chercheurs internationaux, donc c’est normal. Après, c’est vrai que souvent en France, si on veut avoir un poste de chercheur ou de chercheuse, on doit généralement partir à l’étranger, ce qui n’est pas toujours facile. Moi, ça allait, j’étais mobile.
Mais quand on a une famille, par exemple, ça peut être un petit peu plus compliqué. Alors, si on revient sur ton parcours, avec des origines bretonnes et normandes quelque part, toi, tu seras quand même une pure parisienne. Tu nais à Paris, tu fais la fac de Versailles et puis ensuite un doctorat à Paris Cité. Et ce doctorat va donc t’amener à avoir une expérience à Londres, puis Paris, on l’a dit, puis l’Angleterre. Aujourd’hui, tu es à la Rochelle.
Si tu pouvais choisir, tu repartirais vivre. À l’étranger ? Ah ouais, je pense que je repartirais, mais l’Angleterre, quoi. Peut-être ailleurs, mais j’aime bien l’Angleterre, je trouve ça cosy. J’aime beaucoup et puis j’aime bien parler anglais en.
Fait. Alors, on va entendre des voix, on va parler de Jeanne d’Arc. Ton domaine de prédilection, c’est l’épilepsie. Tu as travaillé énormément dans ce domaine-là, dans ton doctorat. On va parler de Jeanne d’Arc parce qu’on l’apprenait pour une folle qui entendait des voix et peut-être pas.
Explique-nous un petit peu ton. Travail. Exactement. Moi, je travaille sur l’épilepsie. Souvent, on garde en tête les grosses crises où on voit les gens convulsés sur le sol, etc.
Mais en fait, l’épilepsie, c’est un problème d’électricité dans le cerveau. Le cerveau, c’est un peu comme une carte mère. Et suivant ce trop-plein ou ce court-circuit, ça va créer des symptômes suivant où ça se passe. Parce que le cerveau, il y a différentes aires. Il y a certaines aires qui sont plutôt pour la parole, pour l’audition, pour le mouvement, etc.
Donc, en fait, il y a plein de types de crises d’épilepsie différentes. Déjà, ça, c’est hyper important. Et moi, pour mes recherches, je travaille sur une épilepsie dont les symptômes, c’était en fait parfois d’entendre des voix. Et donc, il y a une équipe italienne qui s’est dit, tiens, tiens, tiens, mais Jeanne d’Arc là, peut-être qu’en fait, elle n’était pas sorcière, elle n’était pas schizophrène. Peut-être qu’en fait, il y avait une base neurologique à ces symptômes.
Et ils sont allés relire tous ces procès parce qu’apparemment, il y avait des pages et des pages de procès où elle expliquait en fait, comment ces voies arrivaient, etc. Et c’est des neurologues, des médecins habitués à ça. Et ils ont dit qu’en fait, il y a quand même moyen que Jeanne d’Arc soit épileptique. Et d’ailleurs, à l’époque, je ne t’ai pas raconté en préparation, mais à l’époque, on signait les lettres avec un seau de cire dans lequel on mettait un cheveu. Et en fait, ils sont toujours à la recherche.
Je pense qu’ils n’ont jamais réussi à trouver, mais à chercher un cheveu de Jeanne d’Arc pour essayer de voir si on pouvait voir génétiquement si, effectivement, elle avait cette. Épilepsie. retrouver un peu d’ADN quelques années plus tard. Alors, c’est grâce un peu à ce travail que tu vas glisser tout doucement dans la communication scientifique. Tu vas aimer l’idée de pouvoir communiquer autour, d’aider en tout cas à communiquer, notamment en créant un festival qui s’appelle Point of Science, qui est aujourd’hui dans 28 pays.
Bravo. Bon travail, l’idée c’est de se rassembler dans un endroit un peu cool pour parler science, éviter la grande salle avec les hauts plafonds, l’estrade, le pupitre, la distance entre le scientifique et les invités. Là vous vous rassemblez dans des. Bars ? C’est ça, des bars, des cafés, suivant les endroits.
Et l’idée c’est exactement ça, c’est plutôt que d’avoir des échanges formels où on se retrouve dans des grandes salles de conf qui font un peu peur, là on se retrouve dans des endroits beaucoup plus petits. Des fois on est dans des caves parisiennes, on est 30 personnes, donc c’est vraiment plus cosy. Et les scientifiques nous racontent leurs recherches et puis on peut leur poser plein de questions. On va être dans 28 pays pour l’année prochaine. C’est le tour de maître.
C’est le moment où je dors très peu de l’année parce qu’on était au mois de mai dans 27 pays en même temps, les mêmes trois soirs. Ce n’est pas projeté. On commence en Australie, on termine à Los Angeles. Et pendant trois jours, en fait, il se passe des événements sur tout le globe et on recommence. Et partout, on était dans 500 villes en mai dernier.
Donc, ça veut dire qu’il y a des villes qui vont avoir un événement parce que c’est des petites villes, d’autres villes comme Londres, où il y a 50 événements le. Même. Soir. Incroyable. Donc, tout ça, il faut coordonner, il faut être sûr que tout se passe bien, etc.
C’est. Assez fou. Et on salue nos cousins canadiens qui vont recevoir ce festival. L’Année. Prochaine.
Exactement. Des petits nouveaux. Donc toi, ton travail, c’est former les scientifiques à apprendre à communiquer, animer des événements. On appelle ça de la vulgarisation, grosso. Modo ?
Exactement. Alors c’est la vulgarisation. Il y a vraiment deux types de personnes. ceux qui vont faire la vulgarisation eux-mêmes, qui vont écrire des bouquins, qui vont aller sur YouTube, etc. Et en fait, alors moi je peux faire ça, j’aime bien, mais le cœur de mon métier, le truc que vraiment j’adore, c’est permettre à des scientifiques et au grand public de se retrouver.
Donc effectivement, je forme les scientifiques, j’organise des événements, je fais du consulting pour les labos, pour les instituts, pour permettre cette rencontre, parce que je trouve qu’il n’y a rien de plus cool que de voir des scientifiques qui se disent, ah mais ma science c’est trop compliqué, je ne vais pas y arriver, et puis qu’ils y arrivent. à communiquer et puis de voir la tête du public quand on leur raconte ce qu’on fait, c’est juste complètement génial de voir les étincelles dans les yeux. Donc ça pour moi c’est vraiment. Un grand kiff. avec un petit éclairage particulier pour le travail des femmes.
Tu travailles notamment avec Casio pour un programme qui s’appelle Women do Science. L’idée, c’est aussi de les mettre un. Peu en valeur. C’est les mettre en valeur et puis surtout de mettre en valeur Casio. Ils vont choisir.
Là, ils ont relancé ça en France. Ça a commencé en Espagne. L’idée, c’est de choisir des femmes contemporaines, en fait, parce que souvent, si jamais on demande à des gens de réfléchir à une femme scientifique, ça va être Marie Curie. avec un peu de chance peut-être Ada Lovelace. Il y a quelques noms qui vont sortir, mais c’est rarement des femmes vivantes.
Marie Curie, elle est quand même ultra là-haut, avec deux prix Nobel, etc. Donc l’idée, c’est aussi de montrer des femmes de tous les jours, des femmes vivantes, des femmes contemporaines qui vivent un peu les mêmes choses qu’eux, qui vivent la même période qu’eux, et puis qui peuvent aller dans les collèges, les lycées. Donc ça, c’est ce que je fais aussi avec Casio, discuter avec les jeunes du parcours, de comment. On devient scientifique, etc. Et puis tu animes un podcast, d’où ce joli casque rose.
Tu es équipée pour un rendez-vous qui s’appelle. Sous la blouse. Exactement. Alors ça, c’est mon podcast perso que j’aimerais bien faire très régulièrement, mais malheureusement, je le fais par saison. Et puis, une fois par an, je vais sortir une saison avec des épisodes réguliers pour le coup, mais ce ne sera pas toutes les semaines ou pas tous les mois.
Et l’idée, c’est de découvrir des scientifiques, mais au-delà de la science. Elles racontent généralement ce qu’elles font. Et puis après, on parle de leur hobby, de leur parcours, de ce qu’ils font en dehors du labo, de comment ils en sont arrivés à faire. De la science. Et puis Élodie, aujourd’hui, quelque chose nous rassemble, toi et moi, avec un projet développé autour de la radio des français dans le monde et de LyFEL, le lycée français en ligne.
Tu es désormais la marraine de l’école pour toute l’année. Tu animes par exemple avec eux des webinaires pour développer leur esprit critique, notamment en ce moment on dit beaucoup de bêtises, depuis la période Covid les scientifiques n’ont pas été forcément toujours bien éclairés, donc tu essayes de remettre un peu d’ordre. Dans tout ça. Oui, j’essaie de leur donner des clés en fait pour comprendre, pour voir, pour enquêter un peu eux-mêmes, pour savoir comment voir. Et puis il y a l’intelligence artificielle aussi qui ne nous aide pas non plus, parce qu’on voit des vidéos de gens qui parlent, on voit des choses, on se dit bon ça a l’air vrai, sauf que est-ce que c’est vraiment vrai ?
Notamment sur les animaux, on voit passer des images, en fait c’est généré par l’intelligence artificielle, ça a l’air vrai, enfin voilà, donc l’idée c’est leur donner un peu les clés, parce qu’au final, c’est comme ça que les scientifiques réfléchissent, c’est des petites enquêtes pour se dire, tiens, est-ce que c’est vrai ? Est-ce que je peux recouper des sources ? Est-ce que je l’ai vu ailleurs ? Et je trouve que c’est hyper important pour eux, déjà, de commencer avec ça. Et puis après, effectivement, on va développer d’autres choses le reste de l’année, dont un projet Femmes et sciences, parce que.
Ça me tient très, très à cœur. Et donc avec les enfants de LyFEL, on va aussi t’entendre sur ce projet de développer une nouvelle radio. On connaît la radio des Français dans le monde. Il va y avoir désormais, le pendant pour les enfants, la radio des enfants dans le monde qui s’appelle Cocorico Radio. Et sur laquelle on va donc t’entendre.
Oui, tout à fait. Tout à fait. Vous aurez des petites surprises. On va. Préparer ça avec les enfants LyFEL.
Vous allez répondre à des questions. Tu. Vas répondre à leurs questions, en fait. Oui, je vais répondre à leurs questions. Je leur ai proposé aussi de poser des questions aux scientifiques que j’ai sur mon podcast, donc on aura des petites capsules comme ça.
Et puis, je vais voir, mais on va essayer de développer des choses. Pour qu’on puisse partager ça avec vous. Et donc aujourd’hui, c’est la première fois qu’on entend Élodie Chabrol sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde. Mais en écoutant Cocorico Radio depuis notre site francaisdanslemonde.fr ou depuis le site de LyFEL.org, vous pourrez également suivre ce programme et entendre des enfants qui vivent aux quatre coins du monde. On est bien d’accord que l’expatriation, c’est.
Une richesse, surtout pour les enfants ? Oui, c’est vraiment une richesse. Ça leur permet déjà peut-être d’apprendre une nouvelle langue, si ce n’était pas déjà le cas. Mais je pense de voir comment on vit autrement, de s’enrichir de tout ça, c’est vraiment un cadeau. Et même si ça peut être un peu compliqué, je pense pour certains, peut-être au niveau familial, etc.
C’est un beau cadeau, c’est une richesse et je pense que ça leur permet une ouverture d’esprit. Peut-être dont ils n’ont pas conscience maintenant, mais ils. S’En rendront compte plus tard, à mon avis. Eh bien en tout cas, bravo pour ce parcours incroyable. Je pense que tu dois avoir une vie assez pétillante.
Tu. Dois faire des choses assez fun quand même. Oui, ça va. Tu peux voir à mes cernes que ça. Va, je ne m’ennuie pas, j’adore mon boulot.
J’ai vu sur LinkedIn, tu étais encore hier sur un gros événement. Tu te promènes, tu fais des choses que tu aimes. Tout ça dans le domaine scientifique, tu as quand même. Réussi un beau coup de génie cette histoire. Merci, j’adore.
En fait, je suis contente parce que j’ai quitté la recherche, mais je passe mes journées avec des scientifiques géniaux et géniales d’ailleurs, qui font des choses complètement dingos. Pour moi, c’est pareil, c’est un enrichissement. Je me suis expatriée de la recherche à la com’ scientifique. Du coup, je passe mon temps à discuter avec des gens qui font des choses qui font avancer le monde et qui permettent vraiment de. Le rendre meilleur de plein de façons différentes.
Merci beaucoup, Élodie Chabrol, la marraine de LyFEL, que vous retrouverez donc sur la nouvelle radio, Cocorico Radio, pour des chroniques scientifiques. Au plaisir de te retrouver, je. Te souhaite de passer une très belle journée. Merci, à bientôt.
Vos podcasts sur la mobilité internationale sont sur fdlm.fr et sur YouTube en cherchant Français dans le monde.

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Podcast n°2623 (décembre 2025)

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