Vivre et travailler en Allemagne : Les Conseils d’Anne-Chrystelle Batz

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Comment surmonter un choc culturel lorsqu’on s’installe à l’étranger ?

Avez-vous déjà envisagé de déménager dans un autre pays et de vous retrouver confronté à un choc culturel inattendu ? Dans cet épisode captivant, nous explorons les défis et les joies de vivre dans un pays étranger à travers l’histoire d’Anne Christelle, une Française qui a décidé de poser ses valises en Allemagne. Elle partage avec nous son parcours, de sa rencontre avec son mari allemand à son adaptation à une nouvelle culture. Quelles sont les différences culturelles les plus marquantes et comment peut-on les surmonter ? Anne Christelle nous invite à réfléchir sur ces questions et à découvrir les nuances de la vie en Allemagne.

Anne-Chrystelle Batz est la présidente de l’association Emploi Allemagne. Ayant vécu en Allemagne pendant 20 ans, elle a aidé de nombreux Français à s’intégrer professionnellement dans ce pays. Son expérience personnelle et professionnelle enrichit notre compréhension des défis auxquels sont confrontés ceux qui cherchent à s’établir à l’étranger. Grâce à son engagement bénévole, elle offre un soutien précieux aux nouveaux arrivants, les guidant à travers le paysage complexe de l’emploi en Allemagne. Son dévouement à l’entraide et à la solidarité incarne un véritable esprit de service public.

Dans cet épisode, nous discutons des différences culturelles entre la France et l’Allemagne, en particulier dans le contexte professionnel. Anne Christelle nous éclaire sur les particularités du marché du travail allemand et les implications pour les expatriés. Elle aborde également l’importance de comprendre et de s’adapter aux normes culturelles locales pour réussir son intégration. De la rigueur allemande à la flexibilité nécessaire dans un couple franco-allemand, cet épisode offre une perspective unique sur la vie et le travail en Allemagne. Pour ceux qui envisagent une telle aventure, l’association Emploi Allemagne propose des ressources et un soutien essentiel pour faciliter cette transition.

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https://www.emploi-allemagne.de/

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Podcast n°1889 (mai 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :
00:00:01-Direction Berlin pour un podcast spécial
00:00:26-Présentation d’Anne Christelle et son parcours
00:00:41-Rencontre décisive avec un Allemand en France
00:01:64-Déménagement à Munich et choc culturel
00:01:83-Expérience désagréable des visas intra-européens
00:03:210-Adaptation culturelle dans un couple franco-allemand
00:04:264-Engagement dans l’association Emploi Allemagne
00:05:310-Présidence de l’association et sa mission
00:07:467-Différences culturelles dans le monde professionnel
00:09:541-Comment rejoindre l’association Emploi Allemagne
00:10:628-Importance de la solidarité et de l’entraide
00:10:673-Recommandation musicale et final du podcast
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Transcription IA du podcast :

Direction Berlin, nous allons en Allemagne pour ce podcast 1889. Et on va parler d’amour, dit Grosse Liebe. Presque. J’ai mal mon première langue, j’aurais pu être meilleur. Anne Christelle, bonjour et bienvenue sur la radio des Français dans le Monde.
Bonjour Gauthier, merci à toi. Merci d’être sur notre antenne aujourd’hui. Je salue Philippe Loiseau qui nous a mis en relation, conseiller consulaire basé en Allemagne. On va parler un peu de ton parcours si tu veux bien. Quinze ans à Saint-Etienne et quinze ans à Annecy.
La vie en France se passe bien et tout était écrit pour que ça se passe en France, ton futur. Tout à fait. Tout était écrit jusqu’au jour où j’ai rencontré un allemand dans un restaurant en France et il m’a embarqué en Allemagne. Alors, c’est un officier de marine, mais il n’était pas en tenue d’officier. Il avait son t-shirt de heavy metal, musique que tu aimes.
Vous allez en effet nouer une belle histoire. Viendra deux enfants un peu plus tard dans cette fameuse histoire d’amour. Mais ce monsieur va te proposer d’aller poser tes valises à Munich. Résultat, en 2004, tu vas faire une demande de visa. Ce n’est pas un bon souvenir cette demande.
C’était un an avant qu’il n’y ait plus de visa en inter-Europe. C’était un peu compliqué. Tu n’as pas aimé cette demande de visa. Oui, exactement. En tant que Française libre, un petit peu féministe sur les bords, de me voir demander que mon mari vienne signer un papier comme quoi il me prend bien en charge financièrement, c’est un peu compliqué pour moi.
C’est très moderne, c’est très moderne. Oui, j’ai adoré. Résultat, tu arrives en Allemagne, alors c’est très bien. Tu as fait sept ans d’allemand, mais visiblement, on a eu le même cursus à l’école. On ne savait pas dire grand chose.
Tu arrives là-bas. Je t’ai demandé si ça s’est bien passé au début. Tu m’as dit non. J’ai eu des mots de tête, on va dire. La culture, ce n’était pas forcément la même que la mienne.
Et puis, oui, toutes ces différences-là, c’est un choc culturel et il faut s’adapter. Et je pense que ça prend pas deux, trois mois, mais peut-être plusieurs années. En tout cas, c’était mon cas. C’est un pays limitrophe. Il y a une grande histoire, pas toujours d’amour entre l’Allemagne et la France.
Il y a quelques clichés qu’on a de France. Un peuple assez rigoureux, qui respecte les règles, qui planifie. J’ai demandé si c’était une image d’épinal. Tu m’as dit non, pas du tout. Tu veux un exemple ?
Allez, vas-y. Par exemple, moi j’aime bien passer au rouge quand il n’y a pas de voiture et je me suis fait souvent disputer de dire que je ne montrais pas l’exemple à mes enfants, par exemple. Et ça, ça m’énerve tout le temps encore, même après 20 ans. Et toi, la Française qui réagit par impulsion, tu ne planifies pas tes vacances un an avant ? Non, j’ai du mal.
J’ai du mal. Par contre, Monsieur, lui, il écrit tout dans un papier. Oui et il faut bien bien chercher avant et prendre le gîte on va dire six mois à l’avance pour avoir celui qu’on veut. C’est drôle et cette différence culturelle alors qu’on est vraiment voisin elle est très forte. Oui elle est réelle et puis quand tu es sociabilisé dans le pays dans lequel tu nais tu perds jamais ta culture.
On est différents, point barre, mais c’est assez rigolo de mixer ces différences-là parce que quand on forme un couple franco-allemand, je pense que tu développes une flexibilité pour comprendre l’autre. Autrement, tu te sépares. Chacun doit faire un pas vers l’autre, en fait. Je pense pas qu’il y ait de compromis parce que tu peux pas perdre ta culture. Je pense qu’il faut que l’autre comprenne pourquoi il réagit comme ça et encore s’adapter.
Je parlerai pas d’adaptation mais de compréhension. Et tu t’es mis à la saucisse du coup ? Ça dépend laquelle. La saucisse blanche n’est pas super.
faire en goût. Il y a le choix en tout cas. Est-ce que tu peux me parler de ta première rencontre à Munich ? Une rencontre qui a marqué ton parcours puisqu’on va parler de ta présidence de l’association Emploi Allemagne et il y a du sens. Exactement.
Quand je suis arrivée en septembre 2004 à Munich, il existait dans les consulats des services emploi. J’avais envie de travailler, de m’investir dans la communauté française et je suis allée au consulat taper à la porte du service emploi et il y avait une certaine Magalie Baudel qui m’a vraiment marquée. jusqu’à maintenant et qui m’a écoutée et qui m’a donné plein de conseils pour m’adapter professionnellement en Allemagne et surtout sa gentillesse et son empathie m’ont beaucoup touchée. Cet accueil indispensable quand on est nouvel arrivant était incroyable pour moi. Ça a été une rencontre importante.
Exactement. Alors dix ans à Munich, puis dix ans dans la capitale, tu vas rejoindre cette association. Est-ce que tu peux me présenter la vocation de l’association Emploi Allemagne ? Alors je ne vais pas faire l’historique parce que c’est une association qui a bientôt 30 ans. L’année prochaine, on fête notre 30e anniversaire.
Mais depuis que j’ai pris la présidence, c’est-à-dire depuis cinq ans, ça fait cinq ans que je suis présidente, nous aidons et nous accompagnons les Français vers l’emploi. Aux portes de l’emploi, on ne propose pas de job parce que c’est le rôle des recruteurs franco-allemands ou des job boards qu’on peut retrouver, mais accompagner les gens jusqu’aux portes de l’emploi, c’est-à-dire les informer sur la culture de l’emploi, les former aussi quand on a la chance d’avoir des subventions pour qu’ils arrivent à s’épanouir professionnellement dans ce pays et y rester. Alors vous créez du lien et ça va jusqu’à réussir sa vie en Allemagne parce qu’évidemment trouver un boulot c’est essentiel et ça permet de bien s’intégrer et de vivre une vie agréable dans ce pays. C’est quasiment une mission de service public que tu fais. Exactement.
C’est du service public parce qu’on est une association reconnue d’utilité publique justement à but non lucratif. et nous ne sommes que des bénévoles pour l’instant à faire tourner, à développer cette association. Et les personnes qui viennent chez vous, vous leur expliquez le fonctionnement du service public, vous leur donnez des ressources, il y a même des organisations de workshop en français pour mettre le pied à l’étrier ? Oui, il y a des workshops, il y a aussi du networking qu’on organise aussi avec d’autres partenaires. Donc on les informe sur le fonctionnement du service public de l’emploi en Allemagne qui n’est pas du tout le nôtre comme on le connaît le pôle emploi français.
Et puis aussi toutes les possibilités, ce que l’Allemagne a connu il y a quelques années, elle connaît encore des vagues de migration et a développé en fait pour ces migrants, parce que nous sommes migrants, en tant que français de l’Union Européenne en Allemagne et nous pouvons aussi accéder à ce qu’offre l’Allemagne pour nous accompagner. On a parlé sur un plan personnel des différences culturelles, sur un plan professionnel c’est quoi les choses à savoir absolument quand on est français et qu’on veut travailler en Allemagne ? Ah, ça c’est une bonne question. J’allais dire, tout dépend d’où on travaille. Si c’est une entreprise traditionnelle allemande, ou bien si c’est dans une start-up, ou bien si c’est dans une entreprise internationale.
Donc là, je ne peux pas vraiment faire une réponse globale. Mais la hiérarchie, par exemple, existe beaucoup ? Si tu travailles dans l’administration allemande, oui, elle existe. Par contre, si tu travailles, oui, dans une entreprise peut-être plus traditionnelle, c’est assez familial, en fait, les entreprises traditionnelles allemandes. Donc, on est plus sur le père de famille qui gère un petit peu ses troupes de manière un peu plus peut-être humaine et moins hiérarchique.
On a des clichés sur les voitures allemandes, par exemple, c’est solide, c’est costaud. On a une image comme ça d’un peuple assez rigoureux. Est-ce que ça se retrouve dans des fonctions quand on est dans un emploi en société allemande ? Oui, oui, je pense. En fait, ils ont une tâche et ils font leur tâche.
Si tu leur demandes de faire quelque chose d’autre, c’est un petit peu compliqué. Ou on part à l’heure. La fin du travail, c’est 5 heures. On ne fait pas une minute de plus. C’est des petites choses comme ça que l’on voit.
Mais en vivant dans une capitale, on est tellement d’étrangers qu’on commence à mixer tout ça.
j’allais dire on perd peut-être un petit peu sa culture et la culture albande dans certaines entreprises donc je fais très très attention aux clichés à vrai dire parce qu’il y a toujours des exceptions. Alors pour entrer en contact avec vous, il y a tous les réseaux sociaux, vous êtes présent partout, 5000 personnes vous suivent sur Linkedin, 5000 sur Facebook. Comment commence l’aventure avec votre association ? Alors déjà vous passez un petit coup de fil ou par WhatsApp ou bien par email. Donc l’e-mail c’est info-emploi-allemagne.de, le plus simple, on vous répond.
On aide les gens, on peut leur répondre par e-mail, mais ce qu’on souhaite c’est qu’ils adhèrent à notre association. C’est vraiment pas cher, c’est 15 euros l’année pour les personnes qui cherchent un emploi. Donc je dis très souvent, 15 euros c’est deux kebabs et un coca sur Berlin. Ça tout dépend dans quelle ville où on est, donc c’est vraiment pas cher. Ou bien 30 euros par an.
et on peut les mettre en relation avec nos équipes. Donc on a l’équipe de la visio-écoute, donc on a pendant une heure, on échange comme on échange avec nous aujourd’hui. Et puis on a plusieurs services comme ça, on a des groupes de parole, on a des cafés de l’emploi, en fait on a un tas de services pour les aider. 20 ans en Allemagne, Anne Christelle, tu as sans doute accompagné et aidé, mis le pied à l’étrier à un grand nombre de Français qui ont débuté leur vie en Allemagne. Ça a donné une certaine satisfaction ?
Ah bah carrément ! Bon, il n’y a pas de mal. À se faire du bien ! Ouais, ouais, ouais, bah…
J’ai été élevée dans une famille où la solidarité, l’entraide, c’était le quotidien. Donc on poursuit ça, je pense que jusqu’à la fin de séjour. Merci beaucoup. Beau discours humaniste. Et si vous avez envie de vivre cette aventure d’un emploi en Allemagne, vous contactez l’association.
Tous les liens et l’email se trouvent dans ce podcast. Merci Anne Christelle. Tu vas encore à des concerts de hard rock aujourd’hui ? Alors il y a un groupe allemand qui s’appelle Rammstein que je vous conseille, qui est génial. C’est incroyable, c’est une énergie de ouf.
Merci d’avoir répondu à notre invitation sur la radio des français dans le monde. Je te remercie de ton écoute, merci Gauthier, au revoir.
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