Véronica Chacon, un couteau suisse artistique à voir sur scène à Londres

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Dans cet épisode captivant de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous plonge dans l’univers fascinant de Véronica Chacon, une mezzo-soprano d’origine colombienne qui a su s’imposer sur la scène londonienne. À travers son parcours unique, Véronica incarne la mobilité internationale, un thème cher aux expatriés qui, comme elle, naviguent entre plusieurs cultures et identités. Elle partage avec nous son chemin musical, ses racines colombiennes et son éducation en Suisse, offrant ainsi un regard enrichissant sur la vie d’expatriée.

Véronica évoque avec passion son amour pour la scène, ce lieu où elle établit une connexion authentique avec le public. Dans cet épisode, vous découvrirez son spectacle audacieux intitulé « Mais pour qui elle se prend ? », qui aborde des sujets universels tels que le syndrome de l’imposteur et l’importance de se libérer des étiquettes qui nous enferment. À travers son art, elle illustre comment les expériences de vie et les influences culturelles diverses peuvent nourrir la créativité et enrichir le parcours artistique.

Gauthier et Véronica discutent également des défis et des joies de la vie d’expatriée à Londres, une ville vibrante qui attire de nombreux Français dans le monde. Ce témoignage est une véritable ressource pour ceux qui envisagent une expatriation, que ce soit pour étudier à l’étranger, travailler ou même prendre leur retraite à l’étranger. Véronica partage des conseils précieux sur l’adaptation à un nouvel environnement, sur l’importance de la communauté francophone à l’étranger, et sur la manière de se sentir chez soi, même loin de ses racines.

Au fil de leur échange, Véronica se livre sur la création de son spectacle, un mélange envoûtant de chant, de danse et de narration, conçu principalement pour un public francophone à Londres. Elle souligne également sa fierté pour ses racines suisses, une identité qu’elle chérit profondément, même après 28 ans passés dans la capitale britannique.

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https://www.toulouselautrec.co.uk/etn/mais-pour-qui-elle-se-prend/

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Podcast n°2311 (Novembre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Retranscription de l’épisode :

Gauthier Seys Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Véronica Chaconne. Mais pour qui elle se prend ? 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. françaisdanslemonde.fr Mais pour qui elle se prend cette Véronica ? Bonjour, bienvenue sur l’antenne de la Radio des Français dans le Monde. Verónica Chacón Bonjour Gauthier, merci de me recevoir, c’est un plaisir d’être là. Gauthier Seys On a entendu ta voix, mezzo-soprano, éclaire nos auditeurs, ces noms dans le monde de la musique qu’on ne comprend pas toujours. C’est quoi être mezzo-soprano ? Verónica Chacón Alors dans ce monde où on aime bien mettre des étiquettes… Ça correspond à une voix qui est mezzo, dans les médiums en fait. Un timbre en général assez riche, chaleureux, velouté. Mais ça ne veut pas dire qu’une mezzo soprano ne peut pas monter. Elle peut descendre de manière assez facile, mais elle peut aussi monter très haut. Gauthier Seys Alors on va revenir sur ton spectacle qui s’appelle Mais pour qui elle se prend ? D’où mon lancement. Mais avant, on retourne en Colombie. Alors, pas beaucoup de souvenirs puisque tu y es née, mais à deux ans, tes parents vont s’installer en Suisse. Par contre, tu retournes de temps en temps dans ce pays natal. Verónica Chacón Oui, pour les vacances. Donc, quelques souvenirs de vacances puisqu’il y avait une partie de ma famille qui habitait. Gauthier Seys Et puis ensuite, tu grandis en Suisse, à Genève. Mais être avec la langue française à Genève, c’est côtoyer plutôt la culture française. Donc, tu es pas mal inspirée par notamment les médias français à l’époque. Verónica Chacón Tout à fait, tout à fait. Il y a une chaîne francophone suisse romande depuis Genève, depuis la Suisse. Et il y a tellement plus, même si dans les années 80, il y a une, deux, trois chaînes. Mais quand ça commence à s’ouvrir, il y a M6, il y a Canal+, c’est tellement plus excitant et exotique. Donc oui, oui. Gauthier Seys Tu es dans une famille avec des musiciens partout. Les résultats, ils vont te… pousser sur les planches. C’était ta place ? Tu sentais que c’était ta place ou t’as pas forcément aimé pousser sur ces planches ? Verónica Chacón Alors, j’ai adoré la sensation d’être sur les planches. C’est pas forcément la lumière, c’est la qualité de contact qu’on établit avec les gens. Il y avait une qualité d’attention qu’on me portait et du coup, j’ai vite compris… que je pouvais faire passer certains messages. Mais alors après, quand on sort des planches, est-ce qu’on se dit, est-ce que c’est vraiment ma place ? Parce que, je vous répète quand même, c’est quand même quelque chose de sérieux dans la vie. Gauthier Seys C’est pas un métier très sérieux, on est d’accord. Non, Verónica Chacón on fait la guignol comme ça. Gauthier Seys Tu vas décider d’aller poursuivre tes études à Londres. Ta maman, sur le bord du quai de Gare, dit je pleure, je pleure Et toi, tu réponds pleure pas, je ne pars que pour trois ans C’était il y a 26 ans. Verónica Chacón Oui, alors… C’est la petite anecdote, en fait. Ça a été, comme on dit en anglais, un love-hate avec Londres. C’était très brutal, ce départ. Parce que c’est la première fois vraiment que je, en tant qu’adulte, je décidais de partir. Puis j’ai une famille très aimante, très entourante. Donc je m’arrachais des miens pour… pour aller là. J’ai abandonné un amoureux aussi à Genève. J’ai beaucoup pleuré. Les gens qui se rappellent de moi quand je suis arrivée à Londres, je pleurais. Je pleurais tout le temps. Mais il y a une électricité dans cette ville et des possibilités et des couleurs et une ouverture d’esprit qui est absolument fantastique. Gauthier Seys En l’occurrence, ton amoureux va finir par te rejoindre. Vous allez travailler d’ailleurs ensemble, puisque dans le spectacle dont on va parler, c’est le pianiste. Il n’aime pas être mis en lumière, mais il est quand même avec vous. Travailler en couple, c’est sympa. Verónica Chacón C’est sympa quand c’est sympa. Après 26 ans, on n’est pas maso, on a quand même trouvé le moyen de continuer de jouer. Si on ne peut plus jouer, c’est qu’il faut travailler avec quelqu’un d’autre. Gauthier Seys Alors Véronique… Oui. Véronica n’aime pas rentrer dans les cases, vous allez bien comprendre. Voilà, tu préfères te promener d’une case à l’autre, être pluriel dans tes arts, c’est pas une très très beau comme phrase, mais un peu de chant, un peu de danse, tu navigues, tu te promènes. Verónica Chacón Alors, mon problème, c’est que c’est jamais un peu. Pour moi, c’est toujours beaucoup de tout. Mais effectivement, beaucoup de tout et une espèce de boulimie de la vie qui est un petit peu épuisante à force. Donc là, avec l’âge, on s’assagit, on se dit, beaucoup en abondance, mais on va se focaliser sur une chose et lui donner un sens. Gauthier Seys Et c’est pour ça qu’on était 2023. Tu arrives sur la création de ce spectacle, mais pour qui elle se prend ? Déjà le titre, pourquoi tu as retenu ce titre ? Verónica Chacón Mais pour qui tu te prends ? C’est ma petite voix intérieure quand je navigue dans les zones qui visitent le syndrome de l’imposteur. Mon saboteur intérieur, c’est mais tu crois quoi ? Mais tu rêves ? Mais ma pauvre fille. Et en général, c’est mais pour qui tu te prends ? Qui trompette. Gauthier Seys Du coup c’est un one man show Puisque tu racontes une histoire Mais il y a aussi de la danse Et tu chantes avec ton mari Au piano Donc tu as inventé un grand mélange Hors des cases finalement Verónica Chacón Voilà, avec plein de cases Avec plein de couleurs Oui tout à fait C’est ce qui me correspond pour toucher les gens Et mon but c’est d’établir une connexion Avec les gens et de voir si Ce que je leur raconte leur parle Et c’est ce que je leur chante, les touffes. Gauthier Seys Évidemment, tu es une Suisse d’origine colombienne, inspirée par la culture française qui vit à Londres. On entend tout ça dans le spectacle ? Verónica Chacón Oui, parce qu’il y a mon histoire. Dans mon histoire, il y a mon enfance. Donc, vous aurez plutôt les parties suisses à ce moment-là. Mais il y a aussi un moment où je parle de mon maître. Le maître de chant qui m’a initiée au Bel Canto. Et ça a été toute une aventure, donc je ne vais pas spoiler. Mais là, du coup, c’est Londres. Gauthier Seys En l’occurrence, il y a une grosse communauté de Français basée sur Londres. Ils vont venir te voir au Toulouse Lautrec Jazz Club, là où tu vas te produire avec ton spectacle. C’est plutôt des Français qui vont te voir ? Verónica Chacón Alors, c’est les personnes que je vise pour le moment, parce que le spectacle est… entièrement en français. C’est des mélodies françaises. Il est sous-titré en anglais parce qu’il y a pas mal de… Gauthier Seys Comment on peut faire pour sous-titrer un spectacle en live ? Verónica Chacón Par projection. Gauthier Seys C’est incroyable. Oui, Verónica Chacón oui. C’est tout bête. C’est même pas de la grande, grande technologie. C’est pas mon truc, mais on va projeter les sous-titres. Gauthier Seys Très bien. Alors, montez sur scène aujourd’hui. Avec ce spectacle, est-ce que tu as l’impression, tu parlais de ton âge tout à l’heure, je me permets, est-ce que c’est une bonne synthèse de ta vie d’artiste, ce spectacle ? Verónica Chacón Alors, je ne suis pas du tout timide sur mon âge, parce que ça va parler aux Français, j’espère. Je pense que toute personne, comme le bon vin, a des choses à prendre du temps. Et d’arriver tranquillement vers la cinquantaine, on a enfin des histoires à raconter, parce qu’avant, on a d’abord à les vivre. Donc oui, je suis très heureuse et très fière de mon âge. Et puis on arrive à cette période de la vie, surtout en tant que femme, où on doit fermer des chapitres, en rouvrir d’autres, en renaître à soi. Et c’est une très belle occasion de le faire avec un public et d’inviter les gens à participer à tout ce processus. Gauthier Seys Mais c’est presque apaisant d’avoir la cinquantaine. Justement, il y a peut-être moins de pression, non ? Oui. Verónica Chacón Pour certaines choses, parce qu’on peut vraiment se détacher de tout le côté des parents, de rendre des comptes. Je pense que c’est un des avantages de la maturité, c’est de faire les choses pour soi profondément, tout en étant très respectueux. Moi, je reste très respectueuse et extrêmement reconnaissante de ce que j’ai reçu de ma famille et de mes parents. C’est vraiment apprendre l’autonomie. l’autonomie complète et s’assumer. Donc oui, il y a quelque chose de très libérant et de très agréable. Gauthier Seys Et aujourd’hui, quelle est ta nationalité, Véronica ? Verónica Chacón Je suis suisse. Gauthier Seys Même 28 ans à Londres, tu restes suisse ? Verónica Chacón Oui, tout à fait. Au moment du Brexit, on m’avait demandé Mais tu vas prendre le passeport britannique ? et je m’étais entendue répondre en rigolant qu’il y avait un passeport londonien, je l’aurais depuis très longtemps. Gauthier Seys D’accord. Verónica Chacón Mais je ne connais pas assez bien le reste du pays. Par respect pour ça, je ne me vois pas sauter sur la nationalité britannique. Gauthier Seys Alors rendez-vous pour te voir sur scène. Mais pour qui elle se prend ? Véronica Chacon à Londres. Merci beaucoup. On a plein de possibilités de te voir sur YouTube et tout ça aussi. On va mettre le lien dans ce podcast pour ceux qui veulent t’écouter. Verónica Chacón C’est très gentil. Merci beaucoup Gauthier. Gauthier Seys Bon préparatif. A très bientôt. Salut. Verónica Chacón C’est bon.
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