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Avez-vous déjà pensé à tout quitter pour vivre dans un autre pays, où la langue et les coutumes sont complètement différentes ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le monde », Gauthier Seys s’entretient avec Sophie Gavrois Karnavos, qui partage son expérience de vie en Angleterre. Ensemble, ils explorent les défis et les surprises qui accompagnent une mobilité internationale. Et, en tant que responsable de la fédération FLAM au Royaume Uni, on revient sur ce formidable réseau pour apprendre le Français quand on est loin de chez soi.
Sophie Gavrois Karnavos, originaire de Saint-Étienne, a décidé de s’installer en Angleterre à l’âge de 25 ans, malgré une maîtrise limitée de l’anglais. Elle raconte comment elle a surmonté le choc culturel initial et s’est adaptée à sa nouvelle vie à Coventry, une ville jumelée avec sa ville natale. Avec un parcours académique en philosophie et sciences politiques, Sophie a su s’intégrer et évoluer dans un environnement professionnel anglophone, devenant même professeure de français. Son histoire est également marquée par des rencontres inattendues, notamment celle de son futur mari, un autre expatrié français.
Dans cet épisode, Sophie et Gauthier discutent de l’importance de maintenir des liens avec sa langue maternelle et sa culture d’origine, en particulier pour les familles vivant à l’étranger. Sophie partage son engagement au sein de la fédération Parapluie FLAM UK, qui soutient les structures éducatives françaises au Royaume-Uni. Elle explique comment cette fédération aide les familles à préserver la langue française chez leurs enfants et à créer une communauté solidaire. Enfin, l’épisode annonce un partenariat prometteur entre Parapluie FLAM UK et La radio des Français dans le monde, visant à mettre en lumière les initiatives et les histoires inspirantes des expatriés français.
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Chapitrage de l’épisode :
00:00:01-Introduction et Présentation de Sophie Gavrois Karnavos 00:00:31-Coventry et son Histoire avec Saint-Étienne
00:02:20-Déménagement en Angleterre et Choc Culturel
00:04:00-Rencontre avec le Futur Mari et Vie de Famille
00:05:31-Découverte du Réseau Flamme et de Farandol
00:06:30-Création de la Fédération Parapluie Flamme UK
00:07:56-Impression de Solitude et Importance de la Communauté
00:09:40-Soutien aux Structures Éducatives en Angleterre
00:10:30-Croissance et Développement du Réseau Flamme
00:11:00-Nouveau Partenariat avec la Radio des Français dans le Monde
00:11:45-Fonctionnement des Petites Écoles Flamme
00:12:00-Conclusion et Remerciements
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Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Seys et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Sophie Gavrois Karnavos. On parle de parapluie flammes UK. On sort son parapluie parce qu’on va dans un pays où il pleut un tout petit peu de temps en temps, Sophie. On ne va pas se mentir.
Non, non, il pleut plutôt beaucoup. Alors au moment où on se parle, tu es à Coventry, on est à une heure en train à peu près de la capitale londonienne. Coventry, un petit mot peut-être sur ce petit endroit avec de jolis parcs où il fait a priori bon vivre ? Oui, Fébonvier, c’est une ville moyenne qui est jumelée avec Saint-Étienne, donc de même taille que Saint-Étienne, avec une histoire un petit peu similaire, une ville minière avec beaucoup de chômage dans les années 80, une ville travailleuse, il y a beaucoup de cols bleus.
architecturalement c’est très très beau même s’il y a des quartiers très beaux et puis il y a des lieux symboliques, il y a une cathédrale qui est assez symbolique puisqu’elle a été complètement détruite en 1941 quand les anglais, enfin les alliés voulaient pas dire qu’ils connaissaient le je crois le code d’Enigma, ils avaient laissé, ils savaient que Coventry allait se faire bombarder, ils l’ont laissé se faire bombarder pour pas se se dévoiler et donc il y a une cathédrale assez belle qui a été construite dans les années 50, donc avec un style complètement années 50. Donc voilà, il y a des lieux très beaux et puis autour il y a une campagne qui est belle aussi, avec des villages assez typiques et historiques. Donc voilà, c’est chouette de s’y balader, dans la ville elle-même peut-être pas, mais autour oui. Alors Sophie, c’est incroyable. En effet, Coventry est jumelée à Saint-Etienne qui est ta ville natale.
Tu vas faire tes études à Lyon, des études de philo et sciences po. Et puis à 25 ans, tu as besoin de réfléchir et donc tu vas prendre un peu de recul au sens physique du terme puisque tu t’éloignes de ton Saint-Etienne natal pour t’installer en Angleterre. Tu as 25 ans, tu parles pas bien l’anglais. Replonge-toi, si tu veux bien, dans tes 25 ans et comment ça s’est passé quand t’es arrivé là-bas ? C’était assez rigolo parce que je suis partie avec trois boîtes de livres.
C’est mon père qui m’a emmenée avec sa Renault 19 diesel de l’époque. On n’était jamais allé en Angleterre, ni l’un ni l’autre, donc on s’est retrouvés à conduire sur des routes et à découvrir les locations anglaises assez chères avec des chambres minuscules, la colocation, parce qu’à l’époque on connaissait pas non plus, c’est quand même assez nouveau, enfin en France c’est assez nouveau, mais ici c’était assez courant. Donc voyant une chambre qui ressemblait plutôt à une petite cave, je cherche une autre chambre et quand le jour de l’emménagement avec mes trois boîtes, C’est un monsieur d’une quarantaine d’années, tatoué partout, habillé tout en cuir, qui est venu nous aider à emménager. Mon père avait son bateau le soir même ou le lendemain matin, donc il a fallu qu’il parte. Il est parti plein d’inquiétudes en voyant avec qui je partageais ma maison.
Mais en même temps, on était tous les deux assez On avait été assez moulé à la laïcité française et on découvrait une ville où les conducteurs de bus avaient des turbans, où les religions étaient apparentes et paraissaient ne pas poser de problème. Il est reparti quand même assez frappé.
par cette différence avec la France. Et puis, moi, je me suis retrouvée à mal parler français avec des colocs qui n’étaient pas trop intéressés à la conversation ni à m’aider à m’améliorer. Donc, j’ai commencé à prendre des cours dans un collège local. Alors le choc culturel, on connaît, mais tu découvres aussi que les Anglais, même avec ton petit accent français, ils sont très flexibles. Ils vont vite te donner ta chance.
Tu vas devenir prof de français. Tu bosses en fac. Et puis un jour, il faut le faire pour être au cours d’un événement où il y a ton futur mari. C’était il y a 28 ans, qui est un Français. Il bosse pour Renault à l’époque.
Tu es Française. Tu rencontres un Français là-bas, en Angleterre. Et puis voilà, ensuite le couple se crée et puis il y a un enfant qui arrive. C’est quand même assez incroyable d’aller trouver un français là-bas. Oui, oui.
Il ne travaillait pas à Renault, mais il travaillait pour une des sociétés qui travaillait autour de Peugeot. Et à l’époque, il y avait vraiment beaucoup de Français dans les Midlands, au Royaume-Uni. Et puis de toute façon, il y a plein, plein de Français au Royaume-Uni. Des fois, on ne sait pas, mais ils sont nombreux et bien cachés. Et oui, c’est assez extraordinaire.
Mais voilà, 28 ans toujours. Après, on est toujours là. Et voilà, français. On parle français à la maison. En 2013, justement, pour le maintien du français avec ton enfant, tu vas l’inscrire à l’association Farandol à Birmingham.
C’est là que tu vas découvrir le réseau Flamme, l’utilité de pouvoir maintenir le français. C’est sûr que ce n’est pas simple quand on est une famille française dans un pays anglo-saxon. Oui, oui, ce n’est pas simple. Et puis, quand on connaît mal le bilinguisme, on On est deux français à la maison, on pense que c’est quasiment acquis et puis quand on se rend compte que son petit a 4 ans…
Il est toujours entre les deux langues. On s’est dit qu’il y aurait peut-être quelque chose à faire. Et effectivement, on a commencé à faire les trajets en Coventry et Birmingham, que je faisais déjà la semaine pour aller travailler. Parce qu’à Birmingham, il y avait Farandol. Et puis, il y avait cette petite communauté qui paraissait aussi très sympa.
Et finalement, c’est souvent ça. À Farandol, les gens commencent au Buchu, le groupe parent-enfant, parce que c’est là qu’on se fait des amis. Et du coup, après, on a envie d’y revenir et c’est plus facile de faire les trajets. En 2014 va se créer la fédération Parapluie Flamme UK, la référence avec le fondateur de cette fédération qui s’appelle Yves Le Tournel, si mes informations, parce que je me suis trompé sur Renault, parce que j’avais écrit Peugeot, j’ai dit Renault. Cette fois-ci, c’est bon.
Alors là, il y a les parapluies de Charbourg, il y a les parapluies parce qu’il pleut, le parapluie parce que ça rassemble les gens. Bref, va naître cette fédération qui rassemble aujourd’hui 58 structures différentes. L’idée, c’est vraiment que pour chacune d’entre elles, il y a une fluidité de communication. Trouver des aides, partager, communiquer. Tout à fait, c’est exactement ça, c’est qu’il y a un soutien déjà, une solidarité entre les structures, que les nouvelles structures n’aient pas à réinventer la roue à chaque fois, qu’il y ait donc un partage des bonnes pratiques, qu’il y ait un lieu qui rassemble toutes ces bonnes pratiques et qui aussi propose Un soutien, à l’époque on disait administratif, maintenant on va peut-être plus dire en gouvernance parce que c’est le mot qui est trendy, c’est le mot qui est utilisé pour tout ce qui est conformité légale.
On va essayer de les soutenir là-dessus. Et puis c’est aussi un lieu de network, de réseau où on peut réseauter deux fois par an. Alors toi tu vas t’impliquer tout doucement en t’impliquant d’abord en 2020 et au final en 2022 te voilà présidente. Tu m’as dit ben voilà j’aime pas forcément qu’on me dise ce terme là qui est un peu pompeux mais dans les faits c’est un peu ça quand même Sophie. Et oui, sur le papier, c’est ça.
Mais donc, cette équipe, on l’a vu, on a eu l’occasion de se voir aux Rencontres Mondiales Flammes. Cette équipe permet à ce que toutes les structures aient plus de fluidité, finalement. Oui, oui. Et puis, c’est ce qu’on a vu un petit peu aux Rencontres Flammes. Thomas, qui est un des membres du comité du Parapluie Flammes, a regardé quand même, il a calculé les statistiques.
Mais il y a un mot, solitude, qui était apparu pendant les rencontres. flamme, qui nous a un peu tous frappés parce qu’il est apparu très gros, mais on se dit que c’est juste l’algorithme de cahoot, en tout cas de la plateforme qu’on a utilisé pour faire le questionnaire qui a peut-être tiré au hasard ce mot et du coup ça nous a quand même assez frappés, mais en tout cas c’est effectivement pour ne pas être seul, parce que souvent En Angleterre, les structures flammes sont à Londres, mais par exemple, nous, on est à Birmingham et on était seuls un long moment, jusqu’en 2019 ou 2018, quand il y a eu une autre petite flamme qui s’est installée à 40 minutes de nous. Donc ça, c’est déjà plus sympa quand on est moins seul. Mais c’est vrai que le fait de pouvoir échanger sur un gros WhatsApp local, sur des questions locales, qu’est-ce que vous faites pour l’assurance, quelle assurance vous avez pris, quelles plateformes utiliser pour les inscriptions. Ça évite de décider seul et puis ça permet de voir ce qui a marché pour les autres aussi.
Et puis on l’a dit, il y a une forte communauté de français établi au Royaume-Uni. Du coup, il y a beaucoup de structures, il y a beaucoup d’élèves, d’enfants qui ont besoin de rester en contact avec le français langue maternelle. Donc cette fédération a tout son sens aujourd’hui. Ça permet à chaque association de grandir plus vite peut-être ? Alors, grandir plus vite, je vais revenir sur le nombre d’enfants.
Pour l’instant, on estime environ 5400-5500 enfants sur le Royaume-Uni, donc ça fait quand même beaucoup d’enfants, effectivement. Et il y a encore aussi des endroits où il y a des demandes, où il y a des parents qui sont en train de voir s’ils pourraient ouvrir une femme. Alors, est-ce qu’on aide à ouvrir plus vite ? On aide en tout cas à mieux comprendre ce qu’il faut faire plus vite. Grandir mieux peut-être plutôt que grandir vite.
Voilà, grandir mieux et puis moins chercher finalement, moins chercher les infos parce qu’on a essayé de les rassembler et puis parce qu’on est passé par là, donc on sait à peu près les questions qu’on peut se poser et puis du coup on jalonne un petit peu leur parcours et on les soutient. pour qu’elles prennent leurs décisions. Mais après voilà, chacune est indépendante et vraiment les projets correspondent aux parents. C’est assez magique pour ça les Flams, c’est qu’on ressemble en fait aux parents et aux communautés qu’on est. Et Sophie, pour terminer cette interview, une bonne nouvelle, Parapluie Flamme UK devient partenaire, entre dans le club des partenaires de la radio des français dans le monde.
Résultat, avec tes équipes, on va s’amuser à se promener dans ces différentes structures, faire des rencontres, découvrir des initiatives, partager des bonnes pratiques. Ça va commencer à partir de maintenant sur la radio. Oui, c’est un grand plaisir de te rejoindre. On espère que les petites écoles, ce qu’on appelle les petites écoles, parce qu’en anglais on dit supplementary school, donc les écoles complémentaires. Et donc voilà, on espère que grâce à ce partenariat, toutes les petites écoles Flammes, tous ces petits projets, ou grands projets, parce qu’il y a des petites écoles qui sont faites, des grandes petites écoles, qui ont presque 300 ou plus de 300 enfants qui sont élèves.
Donc il faut imaginer chaque samedi une petite communauté qui apparaît et qui redisparaît à midi. Donc ouais, ça sera très chouette que tu les interviews et que les gens découvrent tous ces projets et toutes ces communautés. Et je pense même que toi et les équipes de la Fédération, vous allez apprendre des choses sur les gens que je vais interviewer, parce que parfois, quand on se voit, on parle boulot. Et avec moi sur la radio, on en saura plus aussi sur les parcours de chacun. Merci, Sophie, beaucoup pour cette interview.
Je te laisse dans ton travail administratif. Tu me disais, j’ai plein de travail en ce moment. Tu chômes pas, quand même, avec cette place de responsable, il y a du boulot. Oui, beaucoup de boulot, c’est le bilan financier en ce moment. Courage, alors courage.
Merci beaucoup. À très vite.
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