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Avez-vous déjà envisagé de tout quitter pour suivre votre partenaire à l’étranger, laissant derrière vous votre travail, vos amis et vos repères? C’est exactement le sujet que nous abordons aujourd’hui dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde ». Nous allons explorer les défis et les opportunités qui accompagnent le rôle de conjoint accompagnateur à travers le témoignage inspirant de Solène Villain.
Solène Villain, notre invitée du jour, est une ingénieure en sécurité environnement originaire de Bretagne. Après avoir effectué un VIE en Belgique et vécu plusieurs expériences internationales pendant ses études, elle a suivi son mari dans diverses villes françaises avant de s’installer aux Émirats Arabes Unis en 2017. Solène a transformé son expérience de conjoint accompagnateur en une opportunité de réinvention personnelle et professionnelle, en se formant au coaching et à l’hypnose pour aider d’autres expatriés à s’épanouir.
Dans cet épisode, nous plongeons dans l’histoire de Solène, depuis ses réticences initiales à quitter la France jusqu’à son adaptation réussie à Dubaï. Elle partage ses réflexions sur les défis émotionnels et professionnels de la vie d’expatrié, ainsi que sur les stratégies qu’elle a développées pour surmonter ces obstacles. Solène nous parle également de son nouveau projet au Mexique et de son activité de coaching visant à aider les conjoints accompagnateurs à trouver leur voie et à s’épanouir dans leur nouvelle vie à l’étranger.
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Chapitrage de l’épisode
Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale à écouter sur francaisdanslemonde.fr. Et puis tout de suite, on va retrouver Solène Villain, je suis Gauthier Seyss et je passe 10 minutes à parler du sujet des conjoints accompagnateurs. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. francaisdanslemonde.fr.
Actuellement sous le soleil, oh pardon, sous la pluie des Hauts-de-France, mais bientôt sous le soleil du Mexique, on accueille Solène. Bonjour. Bonjour Gauthier. On se connaît dans le cadre du partenariat avec Exper-Expat. On va parler de ton activité dans un instant.
Mais commençons par ton parcours et retournons. Eh bien, sous la pluie de Bretagne aussi, tu nais à Rennes, tu grandis dans le Finistère Sud. C’est des bons souvenirs pour toi la Bretagne. Dès qu’on dit Bretagne, ça allume des souvenirs en particulier, des images, des odeurs. Oui, énormément, parce que j’ai grandi près de la mer.
Donc oui, la mer, le bateau, la plage, etc. Tout ça, c’est des sentiers côtiers. Voilà, c’est ce qui me ressource aujourd’hui. Tu fais des études à Angers, ingénieur en sécurité environnement. Et puis, tu vas te lancer dans un VIE pendant un an en Belgique.
Une petite envie d’international. Tu pars pas très loin, certes, mais tu vis quand même l’aventure de l’interculturel. Oui, c’est quelque chose qui me donnait envie depuis assez jeune et je n’ai jamais fait le pas toute seule, je dirais. Mais dans mes études déjà, j’ai été quelques mois en Angleterre et six mois en Espagne, là un petit VU en Belgique. C’était un petit peu international.
J’avais envie, mais pas forcément l’audace de le faire, on va dire. Après, tu rencontres ton mari, les enfants vont arriver, vous allez pas mal bouger en France parce que son boulot fait que vous allez vous retrouver à Cognac, à Soissons, à Lyon. Et puis un jour, il rentre à la maison avec un projet. Ça s’appelle les Émirats Arabes Unis. On est en 2017.
Là, on va faire un petit zoom, une petite pause sur ce moment. Quand ils t’annoncent cette destination alors que vous aviez envie de partir, tu te dis peut-être que c’est pas vraiment là que je veux aller. Tu commences par te fermer au début. Je suis complètement fermée et à l’époque je dirais même que mes envies de partir étaient un peu enfouies tellement on avait bougé en France et que là j’avais dû quitter mon emploi aussi, rechercher du travail et là je venais de retrouver du travail quelques mois auparavant. Donc l’envie de bouger n’était pas forcément là, bien cachée en tout cas, et du coup je suis restée très fermée quand il m’a annoncé ça.
Alors un nouveau boulot dans lequel ça se passe bien, avec des possibilités d’évolution. Partir, ça veut dire laisser ton boulot de côté. Ça veut dire emmener les enfants qui ont à ce moment-là 5 et 9 ans dans un pays que tu connais pas, la culture tu la connais pas, tu sais pas comment ça peut se passer. Tu fais un voyage de repérage et pendant même ce voyage de repérage, t’y allais encore avec des œillères quoi. J’y allais complètement fermée.
Déjà, quand mon mari a passé ses entretiens, j’étais limite à envoyer des mauvaises ondes, on va dire. C’était, vas-y, on verra ce que ça donne, mais ça ne va pas passer. Et puis, au fur et à mesure, j’ai dit, si ça passe finalement. Et voilà, on a quand même eu la chance de faire ce voyage de découverte. Et en effet, dans le taxi entre l’aéroport et l’hôtel, j’étais encore en train de me dire, mais jamais je ne viendrai habiter ici.
C’est juste pas possible. Et tu t’es dit à un moment, tant pis, il ira travailler seul. T’as eu des idées un peu sombres comme ça ? Forcément, quelque part, ça m’a traversé l’esprit à me dire, oui, jamais je n’irai là-bas. Et puis, mon mari avait, lui, une autre perspective de carrière, d’envie de bouger.
Et lui avait des retours déjà professionnels, personnels aussi, mais de personnes vivant déjà là-bas, des collègues, futurs collègues, du coup. Donc moi je n’avais pas toute cette dimension et j’ai eu la chance quand même d’avoir des discussions avec lui et où il a pu répondre à toutes mes questions, mes interrogations. Et puis, cher auditeur, rassurez-vous, tout va très bien se passer. Vous vous installez au nord de Dubaï. Il y a des Français sur place avec pas mal d’entraide.
La vie est agréable. Ça va durer six ans. C’est donc la preuve que tout est plutôt au vert à ce moment-là. T’as senti le fait que d’un coup, voilà, t’étais à ta place et que c’était agréable. C’est venu vite ou il a fallu.
Un peu de temps ? Franchement, c’est venu très vite pour cette expatriation. Comme tu as dit, il y avait la chance d’avoir déjà des Français sur place, et puis pas que des Français, évidemment, il y a tellement d’autres nationalités. Mais la vie est assez simple, on rencontre du monde facilement, en plus avec les enfants, l’école, etc. Et du coup, c’était très facile, moi, j’ai trouvé, comme adaptation.
par rapport à ce que je pouvais m’en faire. Du coup, j’ai été agréablement surprise. Après, il y a quand même des moments plus compliqués que d’autres. Notamment, quand on se retrouve toute seule à la maison, une fois que tout le monde est adapté et intégré, on peut se poser quelques questions. Alors là, tu découvres ce qu’un certain nombre de nos auditeurs et surtout auditrices vivent.
Être à la place du conjoint accompagnateur. Les enfants sont à l’école. Monsieur est au boulot. Toi, tu es à la maison. T’avais un boulot que t’aimais bien.
Tu l’as laissé de côté. Il y a le désert au sens propre comme au sens figuré. Parce que pour le coup, quand tu regardes par la fenêtre, il y a le désert. D’ailleurs, tu vas faire une belle photo qui va servir sur ton site Internet. Les bras au vent en plein milieu du désert.
Il y a ce sentiment un peu de dire, je fais quoi maintenant ? Tout à fait. Maintenant, je fais quoi ? Est-ce que j’ai envie de continuer dans ce que je faisais avant ? Qu’est-ce que je veux faire ?
Même au niveau des activités, qu’est-ce qui me passionne ? De quoi j’ai besoin ? C’est en même temps un cadeau d’avoir le temps de se poser toutes ces questions. C’est ça, il faut se poser, mais se poser pour se poser les questions, c’est-à-dire pour essayer de répondre à de quoi j’ai envie, qu’est-ce que je peux faire. En l’occurrence, tu proposes avec ton activité de…
Je vais refaire ma phrase. Tu proposes avec ton activité à passer de femme expat à femme expat épanouie pour rayonner dans sa nouvelle vie. Il y a vraiment l’idée de se dire je vais en faire quelque chose de ce statut qui n’est pas pratique. C’est ça, je vais en faire quelque chose et puis je me retrouve seule là d’un coup à la maison, j’en profite pour me poser réellement des questions sur moi, une bonne introspection et pour que ça serve, je dirais, un peu toute la vie et pour les prochaines expatriations ou pour le retour en France. Je pense que ça sert de toute façon pour les chapitres suivants.
Résultat, tu te formes au coaching, à l’hypnose, tu t’entoures, tu te poses des questions, tu te renseignes et puis tu te lances dans ton activité solennevillain.com. L’idée, clairement, c’est de ne pas rester seule, pas de s’isoler dans cette période-là. C’est ça, de ne pas s’isoler et puis, encore une fois, pouvoir se poser les bonnes questions, pouvoir se recentrer sur soi. après avoir aidé tout ce petit monde. Et du coup, tu les accompagnes en visio la plupart du temps, les conjoints d’expat pour que tu les pousses à ce qu’ils se posent les bonnes questions.
Oui, bah oui, qu’ils se posent les bonnes questions et puis voilà, retrouver ce dont ils ont besoin. En fait, c’est apprendre à mieux se connaître, se reconnecter à soi, mieux se connaître, pouvoir gérer, j’aime pas trop appréhender ces émotions, et puis justement pour pouvoir ensuite se dire qu’est-ce que je peux faire dans tout ça, parce que bien souvent on est amené à rebouger, donc ça permet de ne pas s’oublier non plus derrière encore une fois pour les prochains changements. À la limite, le fait d’avoir ces mots solitude, tristesse, ennui, dévalorisation en soi et d’en parler avec une professionnelle, ça permet de les gommer et de repartir dans le bon sens. C’est plutôt un mal pour un bien. Exactement, exactement.
C’est ce que je dis. C’est un petit peu le cadeau d’être conjoint accompagnateur. C’est de se dire, de pouvoir se poser toutes ces questions réellement. Alors, la petite histoire fait que vous revenez en 2023 à Valenciennes, donc là où on se retrouve aujourd’hui. Mais vous saviez que vous alliez sans doute repartir un jour.
Ce qui était sûr, c’est que les enfants à 12 et 16 ans pouvaient terminer tranquillement leur cycle scolaire en France. Bah, coup de théâtre, vu que vous allez repartir cette fois-ci direction le Mexique, au nord-ouest de Mexico. C’est pour cet été. Cette envie, elle était là, peut-être c’est plus vite que prévu, du coup. L’envie de repartir était là, quoi qu’il se passe, mais effectivement, c’est arrivé plus vite que prévu.
Donc, on s’adapte de toute façon, le maître mot des expats et aussi des conjoints accompagnateurs, c’est l’adaptation et la résilience. Donc, on y va et puis on y va avec avec envie de découverte encore une fois, mais avec l’expérience de la première expatriation qui fait que les questions ne sont pas tout à fait les mêmes du coup. Mais ça ne veut pas dire que c’est plus simple. Et vous avez fait à nouveau un voyage de repérage, important aussi pour se projeter un peu ? Ça, c’est vrai que quand on peut, parce que ce n’est pas toujours évident, les entreprises ne le permettent pas tout le temps et puis parfois, on ne part pas non plus avec une entreprise, du moins, ce n’est pas forcément une mutation.
Donc, ce n’est pas toujours évident de faire des voyages de repérage, mais c’est vrai que quand on peut, c’est essentiel. Ça permet de se projeter quand même. On est moins dans l’inconnu et du coup, on est moins dans les peurs, on est plus dans l’action et déjà dans l’adaptation. En tout cas, la bonne nouvelle Solène, c’est que tu pourras dans quelques mois à nouveau contacter la radio des Français dans le Monde pour me parler du début de cette nouvelle deuxième grande expatriation dans le monde sur un autre continent. Exactement, et avec grand plaisir pour partager notre expérience de découverte du Mexique.
Et encore une fois, si vous êtes conjoint, accompagnateur et que vous avez ces petits mots qui sonnent dans le coin de votre tête, n’hésitez pas à contacter Solène de notre part. Je souhaite de bons préparatifs pour cette nouvelle aventure. Merci.