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Avez-vous déjà envisagé de vivre dans un autre pays, de découvrir de nouvelles cultures et de vous immerger dans des modes de vie totalement différents ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous emmène à Casablanca pour une discussion fascinante avec Samah El Kahlaoui, une citoyenne du monde qui partage ses expériences d’expatriation et les richesses qu’elles apportent.
Samah El Kahlaoui est née au Maroc et a vécu dans de nombreuses villes en France avant de s’installer à Dubaï avec son mari et leur petite fille. Passionnée par l’idée de ne pas appartenir à un seul pays, elle a exploré divers coins du globe, enrichissant son parcours de vie avec chaque nouvelle destination. Après avoir vécu à Porto et à Dubaï, elle s’est récemment installée à Casablanca où elle développe son projet « Projet Expat », visant à aider d’autres personnes à préparer leur expatriation.
Dans cet épisode, Samah nous parle de ses multiples déménagements et des défis rencontrés, notamment à Dubaï, où elle a vécu deux ans. Elle aborde des sujets variés comme la vie quotidienne dans cette ville, la grossesse et l’accouchement dans un environnement étranger, et les avantages et inconvénients de l’expatriation. Elle partage également des conseils pratiques pour ceux qui envisagent de vivre à l’étranger, en s’appuyant sur son expérience personnelle et son projet d’accompagnement « Projet Expat ».
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Chapitrage de l’épisode :
Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gautier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Sama El Kalawi. Oh, j’espère que j’ai réussi. Partons ensemble à Casablanca. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Sama, qui veut dire le pardon. Pardon d’avoir un peu écorché ton nom de famille. Bonjour et bienvenue sur l’antenne de la radio des Français dans le Monde, Sama. Bonjour Gauthier, merci d’avoir invité à ce podcast. Alors tu as découvert les podcasts 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, en te promenant sur la toile.
Tu m’as dit en avoir écouté une vingtaine, mais t’es pas loin d’être une fan. Oui, le site est très bien fait. Ça fait toujours plaisir de découvrir les parcours d’autres expats clients, pour découvrir la diversité des histoires et des motivations pour quitter son pays et découvrir un autre. C’est toujours intéressant. Le format est parfait, en plus dix minutes, donc c’est nickel.
Merci beaucoup. Il y a 2281 avec le tien podcast disponible. C’est vrai que dans toutes ces interviews que j’ai pu faire, il y a toujours un tronçon un peu commun et puis des particularités. On va retrouver ça un peu dans ton parcours aussi. Découvrir le monde dans tous les cas, c’est une richesse.
Tu es maintenant maman d’une petite fille de deux ans. Être citoyen du monde, c’est vraiment un bénéfice pour son cursus.
Oui, tout à fait. En fait, c’est marrant ce que l’expression citoyenne du monde me parle parce que depuis assez jeune, je disais à mes parents, je ne veux pas appartenir à un seul pays. Je veux être partout. Je ne veux pas être dans une case. Et au final, je me retrouve à sillonner le monde.
Alors, il y a des gens qui ont visité beaucoup plus le monde que moi, mais oui, ça apporte une richesse incroyable. Tu es né au Maroc, au moment où on se parle, tu y es à nouveau du côté de Casablanca, très jolie ville. Sachant qu’après ton bac, tu vas partir en France de 2006 à 2021. Tu as posé tes bagages, mais alors dans pas mal de villes, tu as eu l’occasion de visiter. Je pense que tu as vécu dans plus de villes que moi, qui ai vécu 50 ans en France.
Finalement, ce n’est pas des expats que j’ai fait, mais le fait d’avoir changé plusieurs fois de région dans la France, j’ai presque fait des milliers d’expats à chaque fois. J’étais en Charente-Maritime, j’étais un peu à Paris parce que ma sœur vivait à Paris. J’ai vécu quelques mois à Montpellier, j’ai fait mon master à Clermont-Ferrand. Donc oui, je me suis quand même plutôt bien baladée. Et finalement, on en parlait hors antenne il y a quelques instants, quand on vit au Maroc, qu’on est à Casablanca ou à Marrakech, quand on connaît des Lillois ou des Marseillais, à chaque fois, en effet, il faut se réadapter parce que les cultures sont toujours un peu différentes, les habitudes, le quotidien.
Exactement, c’est ce que je dis à chaque fois qu’on me présente un pays, une région du monde, surtout un pays avec un seul filtre, chaque pays a ses disparités. Si quelqu’un ne connaît pas du tout la France, il vient, il s’installe juste à Paris XVIe ou juste en Auvergne et qu’il dit que toute la France, tous les Français vivent comme les Parisiens, tous les Français vivent comme les Auvergniens ou les Marseillais. Enfin, ce n’est pas vrai, il y a une partie de vrai, mais on ne peut pas l’adapter à tous les Français. Pour le Marocain, c’est pareil. Celui qui a connu le Marrakech, ce n’est pas la même vie, ce n’est pas le même lifestyle que celui qui va habiter à Ouarzazate, qui va habiter à Tangier.
C’est vraiment plusieurs vies, plusieurs profils dans le même pays. On ne peut pas généraliser. Il y a des marqueurs, on va dire, importants, mais sinon, il y a quand même plusieurs vies dans le même pays. Et est-ce que quand on regardait la cérémonie d’ouverture de Paris 2024, on retrouvait bien globalement quand même l’esprit de tous les Français ? Quel est ton point de vue sur cette cérémonie qui était un peu audacieuse quand même ?
Oui, oui, tout à fait audacieuse. Je ne sais pas si tous les Français vont s’y retrouver. Là, pour le coup, chacun va répondre à titre personnel. Mais globalement, on va dire que les marqueurs seraient plutôt les marqueurs de diversité et de modernité. Voilà, j’irais sur diversité et modernité.
Et liberté aussi, je trouvais qu’on avait… Et liberté, tout à fait, exactement. Alors tu as fait La Rochelle, tu as fait Clermont-Ferrand, tu as fait Royan, tu as vécu à Bordeaux. Bref, tu t’es pas mal promu, tu as fait tes études, puis tu as commencé à bosser, puis tu t’es mis à ton compte. Et puis finalement, tu rencontres ton mari et vous avez une envie d’ailleurs.
Vous allez décider, ton mari est natif de la France, toi du Maroc. Vous allez couper un peu la poire en deux, c’est direction le Portugal. Exactement. En 2021, j’avais déjà fait mon premier expat après mes 18 ans. Mon mari est natif de Charente-Maritime.
Il avait dans sa to-do de liste de vie de quitter la France, finalement de goûter à l’aventure d’expatriation. Et on a dit en 2021, plein Covid, on avait beaucoup de choix au niveau des pays. Donc on s’est dit, on ne va pas partir trop loin, on ne va pas prendre trop de risques, on va rester entre la France et le Maroc. Allons-y, Portugal. On teste l’aventure porto.
Alors, la mauvaise nouvelle, c’est que vous ne parlez pas le portugais. Porto n’est pas complètement fait pour vous. On est en période post-pandémie. Ce n’est pas le pied. Vous n’y restez pas.
Vous décidez de partir. Là, c’est la MapMonde qui va tourner. Une MapMonde qui est un peu particulière. En Asie, on ne pouvait pas y aller. C’était une période trop compliquée.
Beaucoup de frontières étaient encore fermées. Résultat, c’est Dubaï qui va gagner. Et là, finalement, bonne surprise. Est-ce que quand vous décidez de partir à Dubaï, vous avez les a priori que beaucoup de Français ont sur Dubaï ? Les influenceurs, l’argent, etc.
Oui, complètement. Et je pense qu’on ne peut presque pas y échapper, si on n’y va pas. Parce qu’on se base forcément sur ce qu’il y a sur le net, sur YouTube, sur Instagram, et Dubaï est marketé ainsi. Donc je pense qu’on a beau essayer de prendre le recul, on ne peut pas parce qu’on n’y a pas déjà été. Donc je pense qu’en y allant, au minimum pendant les vacances, qu’on peut peser finalement ce qui est de l’image marketing, et ce qui est de la vraie vie finalement, quand on s’y installe réellement et qu’on n’y va pas juste comme un touriste pendant une semaine ou dix jours.
Alors vous y restez deux ans avec l’arrivée de la petite fille, donc grossesse à Dubaï, avec ses fortes chaleurs, tout ça. On en parlait un petit peu souvent. On me dit que quand même, la vie au quotidien à Dubaï, c’est quand même un climat qui est un peu hostile pour l’homme. Ce n’est pas évident, il faut aimer la chaleur et surtout il faut être casanier. Je connais beaucoup de personnes, beaucoup de francophones qui rentraient l’été, alors moi personnellement je ne suis pas rentrée l’été parce que j’étais enceinte la deuxième année et que je ne sentais pas de prendre l’avion, mais je ne l’ai pas si mal vécu que ça.
Après c’est très personnel, moi je suis très casanière donc beaucoup à la maison avec la clim évidemment, les sorties dans les malls effectivement c’est limité mais c’est climatisé. Il faut accepter de faire la concession, d’être un peu limité. Mais bon, moi, ça va, je l’ai pas mal vécu. Alors, peut-être pas sur 10 ans, 20 ans de vie, faire tout le temps la concession, de rester un peu enfermé. Mais sur deux ans de vie, ça ne m’a pas traumatisé.
Et l’accouchement à Dubaï, c’était comment ? C’était nickel. Bonne expérience, je suis passée par une clinique française pour la facilité d’être bien compris et de comprendre les directives médicales. Très bon suivi avec la gynécologue, le postpartum, RAS pour moi. Sama, au bout de deux années, vous vous dites avec ton mari que ce serait quand même peut-être bien que la petite voit un peu la famille.
Vous décidez de faire une pause dans les expatriations en posant vos valises à Casablanca. Et c’est là que va naître le projet Projet Expat. On en parle ensemble aujourd’hui. L’idée, c’est d’aider à préparer son expatriation et notamment dans les endroits que tu connais dans le monde, notamment Dubaï. Donc, il y a maintenant un compte Insta, il y a un site Web en développement.
L’idée, c’est d’aider les autres en utilisant ton expérience pour le mettre à leur service. Exactement, l’idée c’est déjà de répondre à des questions pour démêler, pas le faux du vrai, mais le superficiel, le côté marketing de la réalité des choses, que ce soit par rapport à, par exemple, une question classique que peut se poser beaucoup de maman, c’est comment se passe la cauchemar à Dubaï, le vrai, pas le vrai, le coût de la vie à Dubaï, parce qu’encore une fois, il y a plusieurs vies, on peut dépenser tout ce qu’on veut, il y a plusieurs niveaux de de lifestyle à Dubaï, mais le coup de la vie par exemple, à ma propre expérience finalement à Dubaï, en tant que femme, en tant que maman où je suis aujourd’hui, sur comment se passe la vie à Dubaï, dans la vie réelle de quelqu’un qui n’est pas influenceur, qui ne roule pas sur l’or forcément, qui a une vie tranquille. Tu as mis une vidéo sur ton compte Insta avec les 7 raisons pour vivre à Dubaï, et en 1, c’est la restauration, ça m’a surpris. Eh oui, parce que j’ai eu l’impression que j’ai goûté aux cuisines du monde entier à Dubaï. Après, il faut aimer…
Oui, il y a tout. J’ai goûté à la cuisine libanaise, ce que j’adore, la cuisine turque, tout ce qui est cuisine japonaise. Je pense qu’on a toutes les cuisines à Dubaï et c’est plutôt de la bonne qualité. Et alors, on parlait de ce côté liberté en France qui n’est pas forcément présent dans toutes les lois. On ne peut pas tout faire à Dubaï.
Est-ce que ça se sent au quotidien ? Au quotidien, moi, je dirais que non, enfin non, ça dépend. Moi, je suis une citoyenne plutôt tranquille là où je suis. Naturellement, je respecte les gens, les autres, les lois, donc je n’ai rien à me reprocher dans mon quotidien, donc ce n’est pas quelque chose qui me pèse au quotidien, puisqu’on ne le sent quasiment pas. Par contre, la liberté que j’ai trouvée à Dubaï, c’est la liberté entrepreneuriale, mais ça, c’est une autre question.
Après, il faut savoir que, je vais te donner un exemple, par exemple, quand on accouche à Dubaï, par exemple, il est obligatoire d’être marié. C’est-à-dire que le premier truc que m’a dit ma gynécologue quand je lui ai dit que j’étais enceinte, c’est est-ce que vous êtes mariée et est-ce que vous avez aussi une assurance ? Parce que sans assurance c’est compliqué vu que ça coûte très cher les soins de santé. Donc ça par exemple c’est un truc à savoir, on n’a pas la liberté d’accoucher sans être mariée.
À la liberté, on va dire, ça dépend comment on voit les choses. On ne peut pas tout dire, on ne peut pas tout faire. Les sanctions, je pense, sont plus strictes qu’en France, par exemple, quand on déroge à la règle. Mais après, si on est un citoyen qui vit sa vie tranquillement, qui ne va pas embêter les autres et qui respecte un peu le bien-vivre global, on n’a rien à craindre. Perso, moi, je n’ai pas ressenti de pression pendant les deux ans parce que je vis plutôt tranquillement, je n’embête personne.
Côté entrepreneuriat, tu viens d’en parler. Tu m’as dit en préparant l’interview, c’est un peu le rêve américain qui s’est un peu déplacé sur le Moyen-Orient. Facile d’entreprendre, de créer sa boîte. Facile de s’installer, facile de créer son entreprise. Tout va assez vite quand même parce que je crois que nous, en un mois et demi, on avait tout, on avait la société, on avait des visas, on avait notre logement.
Oui, c’était quand même assez rapide de s’installer. Et là-dessus, c’est un très, très, très gros point politique et je pense que ça explique le fait que ça attire beaucoup de gens parce que c’est très, très simple de s’installer. Après, il faut pouvoir y rester. Et est resté, si vous comptez vous installer à Dubaï et est resté, la fiscalité, les clés pour réussir l’expatriation, les bonnes applications, les comptes Insta pratiques, le logement, enfin voilà, je suis devant ton compte Insta et je m’y promène, il y a plein d’infos. Et puis si on veut échanger avec toi, il y a un rendez-vous gratuit de 30 minutes pour faire connaissance entre toi et la personne qui te contacte pour le projet de vivre à Dubaï.
Et ensuite, tu vois avec eux comment ça avance, mais en tout cas le lien pour pouvoir prendre un rendez-vous avec toi et pour échanger, pour faire connaissance, comme tu as dit. Exactement. Et c’est gratuit, c’est sans engagement, il n’y a pas d’astérix. Il n’y a vraiment aucun engagement, c’est vraiment pour découvrir le parcours des vies des autres et leurs projets. Eh bien, Sama, tu me tiendras au courant du développement de projets expats.
Avec plaisir. Et puis, alors, vous vous dites avec ton mari et la petite qui a maintenant deux ans qu’une prochaine expatriation, ça pourrait se faire. Et vous êtes sur des pistes, notamment l’île Maurice. Tout à fait. peut-être une expat pour fin 2024, début 2025.
Pour l’instant, on étudie pas que l’île Maurice, mais on étudie quand même l’île Maurice, elle a quand même pas mal de points positifs, surtout sur le côté vivre en famille et coûts de la vie également, si on compare par rapport à Dubaï qu’on connaît avant. Donc voilà, j’ai déjà mis quelques informations sur les visas parce que je m’étais renseignée bien en profondeur sur les visas à Maurice et sur le compte Instagram. Ça fait rêver également, d’ailleurs, au niveau des paysages. C’est différemment au niveau des paysages naturels. C’est vraiment magnifique.
On n’a pas encore été. Peut-être qu’on pourra tester d’ici la fin de l’année, mais c’est pas mal. Eh bien, Samah, on fait le point dans quelques mois sur le développement de Projet Expat et puis tu nous diras à ce moment-là où tu as posé tes bagages en famille. À très vite, à bientôt. Merci.